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19 Avril 2005
 

Le pape Benoît XVI : se tenir devant Toi et Te servir

 

Rome, le 07 novembre 2008  - (E.S.M.) - La lecture et la méditation des homélies de Benoît XVI est désormais pour beaucoup de prêtres une aide précieuse et presque un modèle pour leurs propres homélies.

Le pape Benoît XVI et le cardinal Ruini

Le pape Benoît XVI : se tenir devant Toi et Te servir

"Un prédicateur extraordinaire, un modèle pour beaucoup de prêtres et pour moi-même..."

Le 07 novembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Un guide de lecture pour le livre: "Homélies. L'année liturgique racontée par Joseph Ratzinger, pape", sorti en librairie depuis quelques jours. Voici comment le présente un cardinal qui connaît très bien l'auteur

par Camillo Ruini

Lors de l’un de nos entretiens, il y a quelque temps, Sandro Magister regrettait que le trésor que sont les homélies de Benoît XVI reste caché et ignoré de trop de gens. Ce livre simple, beau et bien fait – pour lequel je veux exprimer mes félicitations et ma gratitude aux éditions Libri Scheiwiller et au Groupe 24 Ore – vise clairement à remédier à ce manque de communication. Je prévois, j’espère fermement qu’il y parviendra largement, parce que ces pages claires contiennent vraiment un trésor, une nourriture et un remède qui peuvent faire beaucoup de bien à ceux qui le liront. Ce que je vais dire vise donc à expliquer les raisons pour lesquelles le livre mérite d’être lu.

Ces raisons, à vrai dire, Sandro Magister les donne très bien dans la préface du livre. Mon premier soin est donc de recommander la lecture de cette préface, qui montre que Magister, journaliste et vaticaniste, est aussi un théologien et un passionné de liturgie.

* * *

La préface écrite par Benoît XVI pour le premier volume de ses "Opera omnia" – publié voici quelques jours en allemand et attendu d’ici quelques mois en italien – est très importante pour définir et comprendre la signification, les objectifs, le contexte personnel et existentiel de ses homélies.

Le pape explique d’abord pourquoi il a choisi de publier en premier le volume qui réunit ses écrits sur la liturgie, reprenant ainsi l’ordre suivi par le Concile Vatican II dont la première constitution a été celle sur la liturgie.

Benoît XVI écrit: “La liturgie de l’Église a été pour moi, depuis l’enfance, l’activité centrale de ma vie. Elle est aussi devenue, à l’école théologique de maîtres comme Schmaus, Söhngen, Pascher et Guardini, le centre de mon travail théologique”. Certes, il avait choisi comme matière spécifique d’enseignement la théologie fondamentale parce qu’il voulait explorer à fond la question “pourquoi croyons-nous ?”, mais, dès le début, cette question “en incluait une autre, celle de la bonne réponse à donner à Dieu et donc aussi celle qui concernait le service de Dieu, c’est-à-dire de la liturgie”.

Benoît XVI ajoute : “C’est vraiment à partir de là qu’il faut comprendre mes travaux sur la liturgie. J’étais intéressé non par les problèmes spécifiques de la science liturgique mais toujours par l’ancrage de la liturgie dans l’acte fondamental de notre foi et donc aussi par sa place dans toute notre existence humaine”. Son intérêt s’est donc concentré sur trois domaines fondamentaux: le rapport intime entre l’Ancien et le Nouveau Testament, le rapport avec les religions du monde et le caractère cosmique de la liturgie; celle-ci “représente quelque chose de plus que la simple réunion d’un groupe plus ou moins nombreux d’êtres humains; la liturgie est en effet célébrée au sein de l’étendue du cosmos, elle embrasse à la fois la création et l’histoire”.

Dans sa préface, Sandro Magister cite à ce sujet l’Homélie prononcée par Benoît XVI, le 29 juin de cette année, pour la fête des saints apôtres Pierre et Paul. Le pape y cite le verset 15, 16 de la Lettre aux Romains, où Paul lui-même exprime l’essentiel de sa mission en disant qu’il est appelé “à servir en tant que liturge de Jésus-Christ pour les peuples, assurant comme prêtre le service de l’Évangile de Dieu, pour que les païens deviennent une offrande agréable, sanctifiée par l’Esprit Saint”. Magister estime à juste titre que Benoît XVI voit, dans ces mots de saint Paul, sa propre vocation et sa mission. Selon lui, ce qui distingue les homélies du reste du magistère du pape, c’est qu’elles font “partie d’une action liturgique ou plutôt elles sont elles-mêmes liturgie”.

En réalité, Joseph Ratzinger-Benoît XVI est à tous égards – en raison de son sens profond du mystère liturgique et donc de l’action liturgique, mais aussi en raison des caractéristiques propres de sa théologie – remarquablement équipé et pour ainsi dire “orienté” vers le ministère de l’homélie.

Dans son intervention improvisée du 14 octobre 2008 au synode des évêques sur la Parole de Dieu, il a soutenu que, dans l’exégèse actuelle, l’absence d’une herméneutique de la foi – au profit d’une herméneutique philosophique profane “qui nie la possibilité de l’entrée et de la présence réelle du divin dans l’histoire” – crée “une forme de perplexité jusque dans la préparation des homélies”. En effet, “si l’exégèse n’est pas théologie, l’Écriture ne peut être l’âme de la théologie et, inversement, si la théologie n’est pas essentiellement interprétation de l’Écriture dans l’Église, cette théologie n’a plus de base”. Pour la vie et la mission de l’Église, pour l’avenir de la foi, Il faut donc absolument surmonter le dualisme entre exégèse et théologie.

Joseph Ratzinger avait mis en pratique, en tant que théologien, cette union intime entre exégèse et théologie avant de l’affirmer en tant que pape. Dans son livre "Ma vie", indiquant pourquoi sa théologie différait profondément de celle de Karl Rahner, il a écrit: “Au contraire, j’avais été surtout marqué, justement à cause de ma formation, par l’Écriture et les Pères, par une pensée essentiellement historique(p. 93). Ce caractère essentiellement biblique, patristique, liturgique et historique de sa théologie a fait de Joseph Ratzinger-Benoît XVI un extraordinaire prédicateur et catéchiste qui, par la simplicité et le contenu de sa parole, rompt de manière compréhensible pour tous le pain de la Parole de Dieu et du mystère de notre salut.

* * *

J’ajoute une précision qui évite le risque d’une équivoque. Il ne faut surtout pas voir le caractère essentiellement historique de la pensée du théologien Ratzinger comme une approche historique qui laisse les mots de la Sainte Écriture enfermés dans le passé où elles ont été écrites. Au contraire – comme il l’explique lui-même amplement dans son livre "Jésus de Nazareth" (pp. 12-15) – on peut et on doit percevoir, dans les mots du passé, la question à propos de leur actualité; dans ce que dit l’homme – ici chaque auteur biblique – on perçoit quelque chose de plus grand, Dieu qui nous fait connaître son visage pour notre salut.

En réalité Joseph Ratzinger élabore et fait vivre le grand patrimoine de la foi biblique et ecclésiale dans un échange fécond avec les grandes questions de notre époque, dont il perçoit en profondeur le sens, les origines et les dynamismes. Voilà pourquoi ses homélies, comme ses travaux théologiques et ses interventions magistérielles, nous interpellent et nous captivent en tant que lumière et nourriture pour le cheminement actuel de notre vie.

Concrètement, les homélies réunies dans ce livre simple montrent comment les textes des lectures bibliques de chaque célébration peuvent être compris dans leur sens plein et authentique, historique et théologique, justement en tant que partie intégrante de l’action liturgique, et comment, à partir de leur plénitude, ils peuvent vivre dans l’actualité de la foi et nous parler. C’est pourquoi la lecture et la méditation des homélies de Benoît XVI est désormais pour beaucoup de prêtres une aide précieuse et presque un modèle pour leurs propres homélies. J’ai moi-même expérimenté combien l’écoute directe de beaucoup de ces homélies avait aidé ma prédication parce qu’elle en a amélioré l’ancrage biblique et liturgique et qu’elle a stimulé l’attention et la participation des fidèles. Ce livre est donc aussi une aide pratique que tout prêtre pourra facilement se procurer afin d’avoir un modèle dont s’inspirer pour ses homélies, pas par répétition ou imitation servile, mais comme point de référence pour son application personnelle à assimiler et communiquer la parole de notre salut.

* * *

Afin de rendre cette présentation un peu plus concrète, je propose pour terminer deux exemples de contenu des homélies réunies dans ce livre.

Je prends le premier exemple dans l’homélie de la messe chrismale du Jeudi Saint au matin. A cette messe, les prêtres renouvellent, dans les mains de l’évêque, leur “oui” à l’appel qu’ils ont reçu de Dieu. Cette homélie nous fait pénétrer dans la nature et la signification du ministère sacerdotal. Benoît XVI part des mots du Deutéronome qui décrivent l’essence du sacerdoce vétérotestamentaire: “astare coram te et tibi ministrare” – se tenir devant toi et te servir –, expressions qui se trouvent maintenant dans le canon II de la messe, juste après la consécration, et indiquent donc le fait de se tenir devant le Seigneur présent dans l’Eucharistie et centre de la vie du prêtre.

L’homélie continue en évoquant un hymne de la Liturgie des Heures pendant le Carême, où figure l’impératif “arctius perstemus in custodia” – veillons de manière plus intense –: le prêtre doit donc être quelqu’un qui veille, qui est vigilant face aux pouvoirs menaçants du mal.

Benoît XVI approfondit ensuite le sens du service du Seigneur: dans la célébration de l’Eucharistie, le prêtre accomplit un service pour Dieu et un service pour les hommes, en s’inscrivant dans le don que le Christ a fait de lui-même. Ce “service” comporte plusieurs dimensions. D’abord la célébration correcte de la liturgie, “l’art de célébrer”, et donc la prière, qu’il faut toujours “apprendre” de nouveau à l’école du Christ et des saints; puis la familiarité avec la Parole de Dieu, que le prêtre doit annoncer et expliquer, ou plutôt la familiarité avec Dieu lui-même; mais celle-ci ne doit pas devenir une accoutumance qui effacerait le fait, bouleversant et toujours nouveau, que Dieu est présent, qu’il nous parle et se donne à nous. Le service qu’accomplit le prêtre signifie donc obéissance, l’obéissance de Jésus au Jardin des Oliviers, l’obéissance de la foi qui nous rend libres dans la communion de l’Église et dans le service de nos frères.

Second exemple : l’homélie de la messe de la fête du Saint-Sacrement, avant la procession eucharistique dans les rues de Rome. Dans ce cas, Benoît XVI nous aide à comprendre le sens qu’a pour nous le Mystère eucharistique: c’est avant tout l’unité de l’Église – et, potentiellement, de tout le genre humain – qui s’exprime dans ce Mystère, selon ce que dit saint Paul aux Galates (3, 28)Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, car tous vous ne faites qu’un en Jésus-Christ”. Voilà la “révolution chrétienne, la révolution la plus profonde de l’histoire humaine, qui se réalise vraiment autour de l’Eucharistie”, où toutes nos différences sont réconciliées.

Le deuxième aspect constitutif de la fête du Saint-Sacrement, c’est le cheminement avec le Seigneur, qui s’exprime dans la procession eucharistique. Par le don de lui-même, le Seigneur nous libère de nos paralysies, il nous relève et nous met en route, avec la force qui vient du Pain de vie : en effet, sans le Dieu-avec-nous, le Dieu proche, nous ne pouvons faire le pèlerinage de la vie, ni individuellement ni comme société et famille des peuples.

Le troisième élément constitutif de la fête du Saint-Sacrement, c’est le fait d’adorer à genoux le Seigneur, de reconnaître en Lui l’unique Seigneur. Voilà le remède le plus valable et le plus radical contre les idolâtries d’hier et d’aujourd’hui : celui qui s’agenouille devant l’Eucharistie ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, si fort que celui-ci puisse être.

Le bref résumé que je viens d’en donner ne peut rendre la beauté et la richesse de ces deux homélies, et encore moins des autres que contient ce livre. De nouveau, je vous invite donc cordialement à le lire et à le méditer, pour y trouver ce réconfort de l’esprit et de la vie que seul Jésus-Christ peut nous donner (cf. Matthieu 11, 28).
 

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Source : Traduction française par Charles de Pechpeyrou
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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 07.11.2008 - T/Église

 

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