La perception du thème synodal en
Afrique, en Asie, en Europe et en Océanie |
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Cité du Vatican, le 07 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- A 16 h 30' s'est ouverte hier la seconde Congrégation générale
de la XIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques présidée
par le Pape Benoît XVI. Des rapports sur la perception du thème synodal
en Afrique, en Asie, en Europe et en Océanie ont été présentés, dont
voici des extraits :
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Le pape Benoît XVI dans
la salle du Synode
La perception du thème synodal en Afrique, en Asie, en Europe et en Océanie
Seconde Congrégation générale
Le 07 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- A 16 h 30' s'est ouverte hier la seconde Congrégation générale de la XIIe
Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques présidée par le Pape
Benoît XVI, en présence de 254 Pères synodaux. Des rapports sur la
perception du thème synodal en Afrique, en Asie, en Europe et en Océanie ont
été présentés, dont voici des extraits:
AFRIQUE.
Mgr. John Olorunfemi Onaiyekan, Archevêque d'Abuja
(Nigéria).
"Certains des premiers centres de christianisme, aussi bien en termes de
théologie et de théologiens que de martyrs et de confesseurs, se trouvent en
Afrique du Nord, Alexandrie, Carthage et Hippone pour n'en mentionner que
quelques-uns". L'Afrique "peut se vanter d'être une terre biblique davantage
que beaucoup de grandes nations chrétiennes d'aujourd'hui. Le texte de l'Écriture
lui-même peut représenter un véritable problème dans certains lieux. Dans de
nombreux pays du monde, le coût d'une Bible peut être tout à fait minime,
alors que dans certaines régions d'Afrique, il représente parfois un salaire
mensuel. Il en résulte que beaucoup n'ont pas assez d'argent pour posséder
une Bible". Au-delà du texte, il y a une question de langue. "Beaucoup de
langues ne possèdent toujours pas de traduction adéquate du texte biblique".
Même "après avoir entendu la Parole de Dieu lue dans notre propre langue, il
reste à interpréter cette parole afin d'assimiler le sens véritable du
message que l'Esprit Saint destine à ceux à qui la parole est adressée. On
touche ici à la tâche de l'interprétation, de l'exégèse, aussi bien au
niveau scientifique que populaire".
"Les missionnaires qui ont apporté la foi catholique en Afrique à la fin du XIX siècle et pendant la majeure partie du XX siècle, étaient des hommes et
des femmes représentant bien leur époque et leurs pays d'origine. Il est
évident que la Bible comme texte scripturaire n'était pas vraiment une
priorité dans la vie de l'Église de cette époque. Mais cela ne signifie
pas qu'ils ignoraient les Saintes Écritures. Le catéchisme était lui-même
basé, d'une manière indirecte, sur les Écritures. La liturgie était encore
plus importante. Pendant la messe, des passages étaient lus et des homélies
étaient prononcées pour eux".
"L'Afrique est encore un continent de première évangélisation", ce qui
réclame "que les Écritures soient correctement présentées à ceux qui sont
invités à accepter le message chrétien". Avec les autres chrétiens qui
n'appartiennent pas à notre Église il y a bien sûr des difficultés, en
particulier avec des groupes qui ne sont pas seulement de type
fondamentaliste mais qui sont clairement anti-catholiques... Un grand nombre
de nos fidèles est souvent l'objet des attaques et du harcèlement de tels
groupes, en particulier lorsqu'ils ne sont pas eux-mêmes bien préparés à
défendre leur position de catholique. Beaucoup d'entre eux ont toutefois
saisi l'occasion de prendre les Écritures plus au sérieux pour pouvoir
justement défendre leur origine quand d'autres attaquent leurs personnes et
leur Église".
"Nous souhaitons que l'enthousiasme pour la Parole de Dieu dont nous faisons
à présent l'expérience sur notre continent, soit renforcé et nourri par ce
synode. Nous espérons aussi que, après avoir parlé des défis que nous
affrontons et des limites de nos ressources, nous pourrons nous attendre à
davantage de soutien de la part de ceux qui nous viennent en aide pour les
besoins que nous avons mentionnés".
OCEANIE. Mgr.Michael Ernest Puntney, Evêque de Townsville
(Australie). "Le
travail de dévouement incroyable et souvent héroïque des missionnaires qui
ont partagé la Parole de Dieu par la prédication des Évangiles, par les
sacrements, et par l'enseignement de la Tradition de l'Église à un si grand
nombre de personnes dans tout le Pacifique, a donné d'énormes fruits. Ces
fruits comportaient aussi leurs ambiguïtés car, comme Ecclesia in Oceania
l'avait souligné, parfois les missionnaires introduisaient souvent des
éléments qui étaient culturellement étrangers à ces populations. Il est
aussi vrai que, quelquefois, les éléments de la culture d'accueil
incompatibles avec la Parole de Dieu continuent d'influencer la vie de ces
populations. Face à ces défis, il y a toujours un besoin de personnel
compétent pour enseigner dans les séminaires et les instituts d'enseignement
supérieur dans les nombreux pays d'Océanie".
"Les nouvelles églises du Pacifique affrontent maintenant les défis liés à
la transition culturelle du fait qu'elles se déplacent en différents lieux,
de communautés de villages à la vie urbaine, et qu'elles participent à
l'économie mondiale. En raison de cette transition, il arrive que la vie de
famille soit tendue et que le tissu social se détériore. De même, elles
peuvent parfois difficilement supporter les processus politiques de
l'Occident que la plupart ont hérité de leurs colonisateurs européens, et
les menaces environnementales grandissantes à cause des changements
climatiques. De plus, il y a dans de nombreux pays d'Océanie un nombre
incroyable de langues dans lesquelles la Parole de Dieu serait parfaitement
communicable... En tout, on y trouve à peu près mille deux cents langues
différentes".
"L'Australie est l'un des pays les plus sécularisés au monde. La
Nouvelle-Zélande abrite de nombreux peuples insulaires du Pacifique qui ont
un fort appétit religieux, mais la culture européenne prédominante est aussi
séculaire qu'elle l'est en Australie... Après la Journée mondiale de la
jeunesse, certains Australiens et Néo-Zélandais ont le sentiment que la
promesse d'une nouvelle évangélisation pourrait finalement être lancée
malgré l'apparente imperméabilité de la culture séculière".
"Le défi regardant l'Australie et une grande partie de l'Océanie est de
trouver de nouvelles voies pour permettre à ce don de l'Évangile d'être
entendu. Ecclesia in Oceania, prévoit aussi que les Écritures soient
traduites dans le plus grand nombre possible de langues vernaculaires. En ce
sens, le nombre de langues existantes dans les nombreuses îles d'Océanie
représente un défi unique pour l'Église. Avec une intensité sans cesse
croissante, les Églises qui sont en Australie et en Nouvelle-Zélande et dans
les autres pays de l'Océanie concentrent leur attention vers le besoin de
s'engager dans une nouvelle évangélisation dans cette partie du monde,
notamment dans les cultures séculières d'Australie et de Nouvelle-Zélande.
Cependant, aucune méthode n'a émergé pour le moment, pas même de
compréhension partagée sur ce qu'il faut faire pratiquement".
"En même temps, les relations oecuméniques avec les principales Églises
catholiques, et les relations avec la communauté juive, la communauté
islamique et les autres religions du monde sont une expérience positive pour
l'Église dans la majeure partie de l'Océanie. Nous cherchons à nous
maintenir dans notre culture séculière afin d'affirmer la valeur
fondamentale de la croyance en Dieu et le droit des croyants à apporter leur
contribution à notre culture séculière"
EUROPE.
Le Cardinal Josip Bozanic, Archevêque de Zagreb
(Croatie). "Il
existe un lien indissoluble entre la Bible et l'Europe. Tout ce qui a rendu
grande la culture européenne et sa civilisation trouve son point de départ
dans la Bible. Par exemple, des thèmes tels que la dignité de la personne,
la reconnaissance des droits de l'homme, la séparation entre l'Église et l'Etat
trouvent leur source dans la Bible. La justice sociale, le droit, la
critique de tout type d'idolâtrie, le rejet des fausses images de Dieu, ont
leur fondement dans la Bible". Mais "aujourd'hui en Europe, on perçoit les
signes d'un intérêt renouvelé pour la Bible. Il est donc nécessaire de
repartir de Dieu et de l'événement de sa Révélation et, en même temps, avoir
le courage de proposer une Lectio Divina nouvelle et plus mûre".
"L'Europe sans Dieu risque de devenir un nid de préoccupations et de
construire une civilisation de la peur. La Parole de Dieu rend l'espérance
et la joie. L'Europe, en outre, entre en crise quand elle n'accepte pas la
force interprétante de la Parole de Dieu qui trouve dans la foi et dans
l'inspiration son fondement ultime. C'est une mission ardue pour toutes les
disciplines scientifiques et spécialement pour la théologie. L'Europe se
vante, avec juste raison, du développement de sa propre pensée théologique,
mais il faut un effort supplémentaire pour une confrontation plus profitable
avec les nouvelles interprétations et les nouvelles recherches scientifiques
qui sont souvent volontairement séparées des paradigmes herméneutiques de la
vérité chrétienne. Le refus de la Parole de Dieu comme instance
interprétative conduit l'Europe vers la culture du découragement et de
l'insécurité. En effet, une culture qui rompt avec la célébration
chrétienne, c'est-à-dire avec la célébration du Mystère de la bonté de Dieu
et du salut réalisé dans le Christ, risque sa propre joie et pousse l'Europe
dans la civilisation de l'affliction et de la tristesse, qui sent le poids
de la vieillesse et de la mort. La Parole de Dieu rend à l'homme européen la
capacité de célébrer la vie. Là où on célèbre les mystères chrétiens, l'Église
est jeune, et ceci garantit également la jeunesse de l'Europe".
"Remplis de l'Esprit Saint puisé dans les Écritures, de nombreux catholiques
et chrétiens européens du XX siècle ont pu discerner entre le bien et le
mal, ont pu résister au défi des totalitarismes, en révélant la perfidie et
la déviation satanique de ces derniers. L'Écriture Sainte leur a permis de
découvrir non seulement les faiblesses des autres et les leurs propres, mais
d'abord et avant tout l'espérance qui jaillit de cette même Parole de Dieu".
Texte intégral
►La Parole de Dieu et l’Europe
ASIE.
Mgr. Thomas Menamparampil Deahati (Inde). "Depuis les débuts du
christianisme, les évangélisateurs chrétiens avaient un pouvoir de
persuasion car leur Parole se traduisait en action. Mère Teresa en est un
exemple récent. Les missionnaires sont restés créatifs et ont continué à
pénétrer dans de nouveaux secteurs. Leurs services dans les domaines de
l'éducation et de la santé sont énormément appréciés... Ils sont actifs dans
la lutte en faveur de la justice pour les groupes opprimés, dans le travail
pour le changement social, la promotion culturelle, la protection de
l'environnement, la défense de la vie et de la famille, mais aussi dans la
défense des faibles, des opprimés et des marginalisés, et en donnant la voix
aux sans voix... Même là où l'Evangile trouve plus de résistance, le
témoignage évangélique d'ouvres socialement importantes est le bienvenu".
"On enregistre une croissance importante de l'Église là où notre personnel
apostolique (prêtres, religieux et catéchistes) est activement engagé dans
le travail missionnaire auprès de communautés réceptives... Parmi de tels
groupes, nous pouvons mentionner beaucoup de minorités ethniques (tribus) de
différentes régions de Chine, des îles indonésiennes, du Myanmar du nord, de
la Thaïlande, du nord-est de l'Inde".
"En Asie, on comprend la vie religieuse, on reconnaît son importance, on
apprécie sa contribution, et on respecte ses représentants. En effet, il
existe des modèles indigènes de vie religieuse appartenant à d'autres
religions asiatiques. Les valeurs religieuses comme la renonciation,
l'austérité, le silence, la prière, la contemplation et le célibat jouissent
d'une grande considération... En Asie, les religieux sont considérés comme
les gardiens de la sagesse religieuse et humaine. Avec une formation
adéquate, les jeunes religieux peuvent grandir et devenir des communicateurs
efficaces du message chrétien".
"Le renforcement de la formation théologique implique aussi
l'approfondissement d'une réflexion sur la Parole de Dieu dans le contexte
asiatique marqué par la pauvreté et l'injustice, ainsi que par une pluralité
de religions, de civilisations et de cultures. Il implique le recours à des
catégories de pensée, des symbolismes, des traditions spirituelles qui ont
un sens pour les Asiatiques. Il s'agit là d'un vrai défi pour celui qui
enseigne la Parole".
"Quand une civilisation est étroitement liée à une religion majeure (par
exemple, celle islamique, hindoue, confucéenne, shintoïste), il faudra être
prudent dans l'emprunt à ces religions d'éléments convenus pour la foi et
l'adoration. Si celui qui enseigne la Parole commence à utiliser des
expressions que les adeptes de ces grandes religions considèrent comme les
leurs, ces derniers pourraient interpréter une telle attitude comme une
violation de ce qui est sacré à leurs yeux, et la communauté chrétienne
pourrait être perçue comme une imposition étrangère... Au contraire, les
expressions chrétiennes traditionnelles pourraient n'avoir aucun attrait
pour la psyché collective de la société à laquelle le message est adressé".
"Une bonne partie de l'enseignement de Jésus qui est arrivé jusqu'à nous,
nous a été donné à l'occasion de rencontres humaines ordinaires. C'est ce
qui se passe en Asie, d'une façon discrète mais efficace, grâce à l'effort
de croyants chrétiens: un message de paix est apporté dans les situations de
conflit, un message de justice aux communautés opprimées, de probité aux
sociétés corrompues, d'égalité aux situations injustes (liées aux castes,
aux classes, aux sexes, aux races ou à l'appartenance ethnique), un message
d'aide aux affamés et aux pauvres. Ces efforts diffèrent d'une présentation
littéraire du Christ fondée sur des revendications de vérité, des débats et
des arguments, mais ils expliquent les enseignements de l'Évangile avec plus
d'éloquence. Ils traduisent le message chrétien dans la vie".
"Dans de nombreux pays d'Asie, les chrétiens subissent une forte pression.
La liberté est restreinte, les nouveaux convertis sont persécutés et la
communauté de croyants l'est également, comme cela est arrivé dernièrement
dans l'Etat indien de l'Orissa. Or, la patience manifestée par la
communauté, la maîtrise dont elle a fait preuve, la modération de sa
réaction, l'esprit de pardon manifestés par la communauté ont un pouvoir
évangélisateur".
Voici maintenant l'intervention du Rabbin Shear Yashuv Cohen
LE GRAND RABBIN DE HAÏFA
(Israël). "Conscient de la grande importance de ma
présence parmi vous, j'y vois un signe d'espoir, un message d'affection et
de paix pour notre génération et pour les suivantes. Nous prions Dieu au
moyen de ses propres paroles, telles que nous les rapportent l'Écriture.
Nous le louons avec des phrases tirées de la Bible. Nous implorons sa
miséricorde en rappelant ce qu'il nous a promis, à nous et à nos pères. Tout
ce que nous faisons est basé sur la règle consignée par nos rabbins et
maîtres: Donnez-lui ce qui lui appartient car vous et ce que vous possédez
est sien. Nous croyons que la prière est le langage de l'âme qui communie
avec Dieu, et que notre âme est sienne puisqu'il nous l'a donnée".
"Lorsque les rabbins parlent de la sainteté de la vie, de la lutte contre le
sécularisme, de la promotion des valeurs que sont la fraternité, l'amour, la
paix, l'égalité et le respect d'autrui et de ce qui est différent, ils se
basent toujours sur des citations bibliques, telles que nos sages les ont
interprétées de siècle en siècle... La base de notre enseignement réside
dans les trésors de la tradition religieuse juive, même lorsqu'il utilise
les mots d'aujourd'hui et traite des problèmes contemporains. Il est
surprenant de constater combien l'Écriture n'a rien perdu de sa vitalité et
de son importance face aux problèmes de notre temps. C'est là le miracle de
la Parole éternelle de Dieu".
Lire également
:
Le Rabbin Cohen, invité de Benoît XVI devant
les pères synodaux
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Sources : www.vatican.va
081007 (3630)
-
E.S.M.
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un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.10.2008 -
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