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19 Avril 2005
 

 Message de Pâques 2009 de S.B. Fouad Twal Patriarche latin de Jérusalem

 

Le 07 avril 2009  - (E.S.M.) - Comme tous les ans, le Patriarche latin de Jérusalem, S.B. Fouad Twal adresse un message durant la Semaine sainte, pour nous préparer à cheminer tout au long de cette semaine et à accueillir le Christ Ressuscité, dans la joie!

S.B. Fouad Twal Patriarche latin de Jérusalem

Message de Pâques 2009 de S.B. Fouad Twal Patriarche latin de Jérusalem

Chers Frères et Sœurs,

Nous voici parvenus au seuil de la Semaine Sainte, la grande semaine et le sommet de l'année chrétienne. Durant cette semaine bénie, Dieu nous donne la grâce de revivre l'événement du Salut : avec Jésus, en Jésus, nous allons passer de la mort à la vie, nous allons nous dépouiller de l'homme ancien pour revêtir l'homme nouveau. Cette semaine est le résumé de toute notre vie chrétienne.

Mais ne nous trompons pas! Les récits de la Passion, de la Mort et de la Résurrection de notre Seigneur Jésus ne relatent pas seulement des événements historiques révolus, dont nous ferions pieusement mémoire chaque année tout en restant extérieurs au drame qui se joue... Non, nous sommes à l'intérieur du drame, et le drame se joue à l'intérieur nous! Nous participons au mystère du Salut et le mystère du salut s'accomplit en nous! C'est pourquoi nous nous reconnaissons si bien dans chaque acteur de cet événement pascal : dans Jésus et ses souffrances, les mêmes qui se répètent en chacun de nous tout au long de notre vie : faim, trahison, fatigue, injustice… dans Pierre, impulsif, généreux, mais très vulnérable ; dans Judas et les apôtres ; dans Pilate et les chefs des prêtres, qui jugent et frappent sans miséricorde ; dans la foule qui tantôt acclame et tantôt rugit ; dans la Vierge Marie, dont le cœur est transpercé d'un glaive, mais qui accompagne Jésus dans son chemin de croix et reste à ses côtés dans les moments les plus dramatiques, en silence mais dans un abandon confiant et total ; dans les soldats, qui se moquent, frappent ou sont indifférents aux souffrances du Christ ; dans Véronique et les saintes femmes, qui pleurent et essaient de soulager les souffrances du Maître ; dans Simon de Cyrène et Joseph d'Arimathie ; dans le Bon Larron qui appelle Jésus et réussit, aux derniers moments de sa vie, à dérober le paradis même...
Dans notre vie, nous sommes tour à tour chacun de ces personnages.

Mais Celui qui attire le plus notre regard, qui nous touche, nous émeut et nous transforme de l'intérieur, c'est le Christ Jésus. C'est Lui que nous ne devons pas quitter des yeux tout au long de cette Semaine sainte... C'est vers Jésus que nous devons tourner nos yeux et notre cœur “pour le connaître, lui, avec la puissance de sa Résurrection et la communion à ses souffrances, lui devenir conformes dans sa mort afin de parvenir, si possible, à ressusciter d'entre les morts (Ph 3, 10-11).

Vivons donc ce drame sacré de l'intérieur, faisons une plongée dans le temps et reportons-nous deux mille ans en arrière dans cette même ville de Jérusalem, ses ruelles étroites et sinueuses, usées par le temps et les hommes, qui témoignent de l’événement le plus important de l’histoire humaine : la Rédemption. Joignons-nous au groupe des apôtres et à la foule des pèlerins qui nous arrivent de tous les coins du monde, suivons Jésus en portant nos propres croix et efforçons-nous de communier avec amour à ses souffrances, à sa mort et à sa résurrection.

C'est le Dimanche des Rameaux. La ville de Jérusalem est en liesse, la fièvre messianique atteint son paroxysme. Nous aussi, venus de tout le pays avec nos paroissiens, nos jeunes et nos scouts, mêlés aux nombreux groupes de touristes, de pèlerins et de soldats, nous faisons partie de la foule, aux côtés des apôtres, des disciples et des enfants enthousiastes. Avec eux nous crions : “Un grand prophète s'est levé parmi nous! Dieu a visité son peuple!” “Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!” Nous sommes dans la joie, la fête et la louange. Nous acclamons ce messie qui a accompli tant de signes et de prodiges autour de nous et en nous, qui enseigne avec une telle autorité, qui est l'envoyé de Dieu. Nous sommes fiers d'être de sa suite, d'être de ses proches, d'être vus en sa compagnie. Il est acclamé comme un roi, et nous sommes heureux de faire partie de sa cour... Comme nous avons raison!
Mais en même temps, comprenons-nous bien à ce moment-là que Jésus est le messie éternel, le Sauveur de l’humanité, et qu'il se situe bien au-dessus de nos systèmes humains, de nos structures politiques et de nos divisions?
Quelle image avons-nous du Christ Jésus? Et par suite quels sont les signes caractéristiques de notre identité chrétienne?
Sommes-nous seulement fiers de faire partie d'un groupe à part, guidé par un chef puissant? Ou bien sommes-nous éblouis devant l'immense amour du Christ pour nous, et désireux de l'aimer en retour?

Jeudi saint, l'ambiance est très différente de celle de dimanche dernier. Le soir est tombé. Nous participons avec les disciples au dernier repas de Jésus. L'atmosphère est solennelle, mystérieuse, pesante. La tristesse empoigne nos cœurs, sans que nous sachions expliquer pourquoi... Nous ne comprenons pas vraiment le sens de ce qui se passe. Les paroles du Maître nous paraissent obscures, ses gestes énigmatiques. “Prenez et mangez, ceci est mon corps... Prenez et buvez, ceci est mon sang...
Puis il nous donne ses dernières recommandations, son testament. Pourquoi? Va-t-il mourir, lui qui a ressuscité tant de morts? Va-t-il partir, nous quitter, lui qui a marché avec nous pendant trois années entières? “ - Maître, où vas-tu? - Là où je vais, vous ne pouvez pas venir maintenant (Jn 13, 36).
Et voilà que le Maître s'agenouille devant nous pour nous laver les pieds! Lui dont Jean le Baptiste avait déclaré n'être pas digne de toucher les pieds... Comme Pierre, nous sommes bouleversés par l'humilité de Jésus. Comme il est différent du Roi et du Messie que nous attendions!... “Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir et donner ma vie en rançon pour la multitude.”
Puis nous l'accompagnons jusqu'au jardin des Oliviers, de l'autre côté du Cédron. Jésus est oppressé, angoissé. Il nous emmène avec Pierre, Jacques et Jean à l'écart, et nous demande de veiller avec lui. Mais nos paupières sont lourdes, aussi lourdes que nos cœurs, et nous nous endormons, laissant le Maître souffrir seul son agonie.... Pardonne-nous, Seigneur, de “n'avoir pu veiller une heure avec toi”!
Alors arrive une troupe en armes, guidée par Judas. - Traître!, lui crions-nous. Nous voudrions le frapper, le tuer pour avoir trahi le Maître... Mais nous même, combien de fois avons-nous trahi la confiance du Maître et celle de nos amis, de nos aimés ou de nos supérieurs? Et comme les disciples nous nous enfuyons souvent au moment où notre présence et notre témoignage seraient les plus nécessaires! Pourtant, comme Pierre, nous avions dit à Jésus : “Je donnerai ma vie pour toi! (Jn 13, 37) ; et encore : “Si tous viennent à tomber, moi je ne tomberai pas! (Mc 14, 29).
Seigneur, pardonne-nous nos lâchetés.
Plus tard, dans la soirée, Pierre dira par trois fois : “Je ne connais pas cet homme.” En chacun de nous il y a un Pierre, petit ou grand, qui a l’audace de promettre des miracles et le courage de renier.
Seigneur, pardonne-nous nos reniements.

Vendredi saint. Jésus a passé la nuit en prison, seul, angoissé. Il a dû prier comme jamais les paroles du psaume 87 : “Tu m’a mis au plus profond de la fosse, en des lieux engloutis, ténébreux. Ma compagne, c'est la ténèbre...” Puis au matin, il a été emmené au tribunal de Pilate comme un criminel, lui l'Innocent... Il a été jugé au terme d'un procès inique, lui le juste Juge des vivants et des morts... Il a été condamné, lui qui jamais n'a condamné personne... On l'a cruellement flagellé, lui qui caressait la tête des petits enfants et touchait avec douceur les lépreux et les malades pour les guérir... On l'a condamné à mort, lui qui est la Résurrection et la vie des morts... Comment les hommes ont-ils pu se rendre coupables d'une telle injustice, d'un tel aveuglement, d'un tel déchaînement de haine?... Comment avons-nous pu infliger tout cela à Jésus?...
Et le voilà, Jésus, le Messie que nous avons tant acclamé il y a quelques jours, qui sort en titubant de chez Pilate, portant sur ses épaules sa lourde croix. Il marche dans les ruelles étroites, sinueuses et montantes de Jérusalem. Nous, nous suivons la scène, mais de loin ; de cette manière, personne ne remarquera notre présence... Nous avons trop peur de souffrir et de mourir comme lui. Les soldats crient et frappent le Maître pour le stimuler et réveiller les dernières forces qui lui restent. Et voilà que Jésus tombe! Voir notre Maître tomber, lui que nous avons contemplé debout dans la gloire sur le mont Thabor... Trois fois il tombe, mais il se relève et poursuit péniblement sa “via crucis”...
Arrivé au Golgotha, il est crucifié entre deux malfaiteurs. Marie sa mère est près de lui, avec d'autres femmes. Jean est là lui aussi. Quel terrible spectacle! C'est trop dur à supporter... Notre cœur est partagé entre la compassion et la révolte. La compassion pour le Maître qui souffre le martyre alors “qu'il n'a rien fait de mal”, bien au contraire : “Il est toujours passé en faisant le bien.” La révolte, car ce Maître-là, qui tant de fois a révélé sa puissance en paroles, laisse faire les hommes et demeure muet “comme une brebis devant les tondeurs”... ce Maître-là, qui tant de fois a révélé sa puissance en actes, reste impuissant... Nous avons parfois envie de dire, avec les chefs des prêtres : “Mais descends de la croix! Sauve-toi toi-même, toi qui en a sauvé tant d'autres! (Mt 27, 42)

Voir Jésus en croix est une épreuve pour notre foi. Il a accompli tant de signes durant son ministère public... mais cette fois, où est le signe? Quelle est la signification de tout ceci?
Or voici que Jésus clame en un grand cri : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? (Mt 27, 46).
Puis il expire. Il est mort. Tout est fini.
Pourquoi rester là à le regarder, à contempler ce pitoyable échec? Rentrons chez nous.

Aujourd'hui, Samedi saint, tout est vide. Le Maître est mort. Nos espoirs les plus fous se sont envolés. Nous sommes rassemblés avec les apôtres et les disciples, et nous ressassons notre tristesse, notre désillusion, mais aussi notre honte et notre culpabilité de n'avoir pas été “à la hauteur”. Le seul réconfort que nous trouvons nous vient de Marie, la Mère. Elle souffre, cela se voit, mais en même temps elle est dans la paix. Elle nous invite à croire, à espérer contre toute espérance. Jésus ne peut ni se tromper ni nous tromper. La lumière va se lever. Quand? Comment? Et pourquoi tout cela? C’est le jour des “pourquoi”, mais aucune réponse n’arrive encore... Seul le cœur de mère de Marie pressent l'indicible... Marie croit de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force. Faisons comme elle.

Dimanche de la Résurrection. Nous avons d'abord du mal à croire ce que Marie Madeleine et les femmes viennent nous raconter. Elles disent avoir vu le Maître vivant! Elles disent qu'il nous attend en Galilée. Des racontars de bonnes femmes, rien de plus...
Et pourtant?
Et pourtant, si c'était vrai?
Voici que Pierre et Jean courent au tombeau. Nous les suivons. Notre cœur bondit dans notre poitrine... Que s'est-il passé? Quelqu'un a-t-il volé le corps? Le Sanhédrin? Les Romains? Mais non, nous pressentons qu'il s'agit d'autre chose... Des bribes de paroles du Maître, qui dormaient en nous, reviennent à notre mémoire. “Le fils de l'Homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes. Ils le condamneront à mort, le livreront aux païens pour qu'il soit humilié, flagellé, crucifié. Et le troisième jour, il ressuscitera.(Mt 17, 22) C'est justement la parole que les anges ont rappelée aux femmes. Mais que signifie donc “ressusciter d'entre les morts”?...
Dans le tombeau, le corps a disparu! Il ne peut s'agir d'un vol puisque, comme les femmes et Marie Madeleine nous l'ont confirmé, tout est à sa place : voici le linceul, comme vidé de l'intérieur, à l'endroit exact où le corps avait été déposé... voici le linge qui entourait la tête du Maître, affaissé sur lui-même...
Mais alors, les femmes auraient-elles dit vrai? Le Maître, qui était mort, serait vivant?!
Avec les onze disciples, nous nous rendons en hâte en Galilée, à la montagne que Jésus a indiquée. Le Maître nous attend en Galilée. La Galilée, c’est l’Eglise, c’est notre maison, c’est là que nous accomplissons notre service ; la Galilée, c’est tout lieu où le Seigneur nous envoie pour être les témoins joyeux de Sa mort et de Sa résurrection.
Nous arrivons à la montagne. Le Maître est là! Oui, c'est bien lui! A la fois différent et le même. Oui, c’est bien nous! Les mêmes, et pourtant très différents.
Avec Thomas, nous nous écrions : “Mon Seigneur et mon Dieu!” Avec Marie, nous lui disons de tout notre cœur : “Rabbouni!
Oui, le Christ est ressuscité! Il est vraiment ressuscité!
L'aventure peut continuer. Ou plutôt : tout peut recommencer, tout est nouveau! Pour nous-mêmes, pour notre pays et pour notre Eglise. Le salut est accompli et doit être annoncé à tous les hommes.
La Pâque est à nouveau accomplie dans nos Eglises, nos maisons, dans nos villes et villages, dans nos communautés paroissiales, chez nos moines et moniales, dans nos âmes et nos cœurs, et sur les beaux visages de tous nos chers pèlerins et touristes. L’Alléluia retentit de nouveau!
C’est la fête! Et participant à notre joie, Jésus nous dit : “Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde (Mt 28, 20).

Il est ressuscité, il est vraiment ressuscité! Bonne fête à vous tous.
 

 

Sources : lpj

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 07.04.09 - T/Spiritualité

 

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