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19 Avril 2005
 

Le testament biologique

 

Rome, le 07 mars 2008 - (E.S.M.) - Questions de société : Fides publie un dossier sur le testament biologique et a réuni plusieurs entretiens que nous diffusons en deux fois.

Le suicide médicalement assisté

LE TESTAMENT BIOLOGIQUE

1er partie

L’indisponibilité du bien-vie

Comme l’explique le Professeur Gian Luigi Gigli, professeur à l’Université de Udine, dans des entretiens que nous proposons dans ce dossier, « faire un absolu, comme on voudrait le faire en Italie, du principe d’autodétermination, met en danger un des pivots de l’ordre juridique (l’indisponibilité du bien-vie), et réduit à une conception de type contractuel la relation médecin-malade »

Des lignes directrices publiées sur des revues scientifiques qui font autorité en Grande Bretagne, où le « living will » (déclarations anticipées de la volonté) est déjà en cours, soutiennent que où manquent des directives anticipées, écrites ou exprimées oralement sans qu’il puisse y avoir d’équivoque et attestée, celui qui remplace le malade inconscient peut prendre des décisions concernant la vie du malade ‘en interprétant’ ce qu’aurait pu être le choix, ou en faisant lui-même les choix, sur la base de ce qu’il considère être pour ‘le meilleur’ intérêt du malade. Et ceci, malgré le fait que de nombreuses études aient démontré que, face à des hypothèses sur des décisions de fin de vie, les choix de la personne de confiance soient discordantes de celles exprimées par le malade.

Les données de la Belgique et de la Hollande sont impressionnantes, à propos des décisions de fin de vie chez les enfants de mois d’un an. L’absence d’espérances réelles de survie, ou la perspective d’une qualité de vie très basse, amènent à décider en faveur de la fin de la vie pour 60% des enfants. On note d’autre part que 79% des médecins considèrent que c’est leur propre devoir professionnel de réduire les souffrances en hâtant la mort (évidemment toujours le ‘meilleur intérêt’ du petit malade). Et cela, sur la base du principe d’autodétermination exercé, pour le compte d’un malade qui n’est pas en mesure d’exprimer de manière autonome ses propres choix.

Au Colorado, on a fait mourir un enfant de 5 ans, gravement handicapé mais en mesure de fréquenter une école appropriée, en suspendant de l’hydrater et de le nourrir, suite à la décision de ses parents, et avec l’autorisation du magistrat. En Suisse, et dans l’Oregon, sur la base du principe de l’autodétermination, on a légalisé le suicide médicalement assisté, et, au mois de novembre 2006, la Haute-Cour de Lausanne a donné des lignes directrices pour les personnes affectées de « troubles psychologiques graves, permanents et durables » : au nom de le l’autodétermination de malade déprimé, on recommande ainsi de l’aider pour les choix du type de mort.

Le 25 février dernier, le Pape Benoît XVI, lors d'une audience, en a profité pour rappeler, une fois de plus, la condamnation éthique énergique et constante de toute forme d'euthanasie directe, selon l'enseignement pluriséculaire de l'Église". (ici)
"La tentation de l'euthanasie apparaît comme l'un des symptômes les plus alarmants de la culture de la mort qui progresse surtout dans la société du bien être" (Evangelium Vitae, 64).

Testament biologique : finalités également euthanasiques ?

L’expression « testament de vie » traduit l’expression anglaise « living will », qui veut dire « volonté exprimée quand on est en vie », par un sujet, et qui se rapporte de manière particulière à sa propre mort. On parle aussi de « advances care directives », que l’on traduit par « directives anticipées pour le médecin », ou « directives anticipées ». Les deux termes ont été utilisés de manière interchangeable, en se référant à des déclarations génériques de volonté du malade à propos des choix thérapeutiques et d’assistance qui le concerneraient. « Mais il faut noter que le but ultime du testament biologique, du moins comme il est conçu dans les Pays qui le prévoient – a écrit récemment Maria Luisa Di Pietro, professeur adjoint de Bioéthique à l’Université Catholique du Sacré-Cœur et Présidente de l’Association « Scienza et Vita » (Science et Vie) a des finalités également euthanasiques. Le comité italien pour la Bioéthique, en revanche, a adopté l’expression « déclarations anticipées de traitement », à la place de directives anticipées, dans le but de souligner qu’il ne représente pas une obligation pour le médecin »

Dans l’élaboration de ce Dossier, nous avons voulu choisir comme source privilégiée l’Association « Scienza et Vita » ; « qui défend les frontières e la vie, depuis son apparition jusqu’à son terme naturel ». Sur son site (www.scienzaevita.org), l’Association a voulu proposer une campagne d’entretiens contre l’hypothèse d’une loi qui réglementerait le testament biologique, en discussion au Parlement italien. Nous donnerons, dans ce dossier, quelques-unes de ces interventions, en considérant, avec « Scienza e Vita », que ceux qui s’occupent concrètement de questions qui touchent à la vie et à la mort, comme les médecins, peuvent donner des conseils utiles à ceux qui, avec obstination, veulent introduire, également en Italie comme, malheureusement cela a déjà été le cas dans d’autres Pays une loi qui pour réglementer le testament biologique.

Entretiens

1. Entretien avec le Professeur Rodolfo Proietti,
Dirigeant médical, Responsable du Service d’Anesthésie, de Thérapie intensive post-opératoire, et de Thérapie de la douleur (UOC) à la Polyclinique Universitaire “A. Gemelli” de Rome

Que pensez-vous d’une norme qui établit le testament biologique ?
Le testament biologique naît avec l’intention initiale de favoriser, dans le cadre de la relation médecin-malade, des décisions du médecin destinées à éviter l’acharnement thérapeutique. Si l’on approuvait une loi qui se limite à obtenir cet objectif, cela pourrait être utile pour aider le médecin à prendre les décisions difficiles de « fin de vie ». Mais, avec le temps, et avec la poursuite du débat, l’objectif d'un testament biologique, et de la loi qui le concerne et dont on parle, s’est modifié : l’objectif est devenu celui d’étendre les décisions du malade y compris sur des procédures d’assistance qui, n’ont rien à voir avec l’acharnement thérapeutique.

Qu’entendez-vous par acharnement thérapeutique ?
Dans une première phase, l’acharnement thérapeutique identifiait l’usage de thérapies disproportionnées par excès, qui concernaient des malades arrivés en phase terminale ; puis il a pris un sens différent que l’on ne peut partager, parce que certains proposent d’étendre la signification de ce terme à n’importe quelle thérapie considérée insupportable par le malade. Il faut, à ce sujet, bien considérer qu’une thérapie peut être considérée comme insupportable par une personne malade, indépendante du caractère inévitable de la mort. Pour cette raison, je considère qu’une norme sur le testament biologique qui parlerait de l’acharnement thérapeutique comme certains le considèrent, est inacceptable, inutile et potentiellement dangereuse. Dans ces cas, c’est déjà le devoir du médecin d’éviter les excès de diagnostic et les excès thérapeutiques. La thérapie disproportionnée par excès, se réfère surtout à ces conditions où la mort est désormais inévitable – malgré les thérapies dont on dispose, et est attendue à brève échéance.

Qu’entendez-vous par euthanasie ?

L’euthanasie peut avoir deux formes: une forme active, qui se produit quand à la demande de la personne malade, on ad ministre des substances toxiques destinées à mettre fin à la vie; en pratique, une anticipation de la mort à la demande du malade, que nombre de personnes considèrent comme inadmissible ; la deuxième forme peut être qualifié d’euthanasie par omission, qui se produit quand on entend ne pas commencer, ou suspendre – toujours sur demande du malade – des thérapies adaptées, et dues, afin d’anticiper la mort, quand, non seulement elle est inévitable, mais est attendue à brève échéance.

Dans le code déontologique, y a-t-il les réponses nécessaires à ce problème ?
Le code déontologique interdit l’euthanasie, sous des différentes formes, et l’acharnement thérapeutique, compris comme thérapies disproportionnées par excès. Le refus de thérapies disproportionnées par excès rentre dans les dispositions prévues par le code de déontologie, qui prévoit déjà que le médecin puisse se servir de ce qui a été déclaré précédemment par le malade, qui puisse indiquer des décisions aptes à éviter l’acharnement thérapeutique. Cette possibilité, déjà prévue dans le code de déontologie médicale amène inévitablement à mettre fortement en doute l’utilité concrète du testament biologique.

Y a-t-il un conflit, et en quoi consiste-t-il, entre les volontés exprimées précédemment par le malade, et la position de garantie du médecin ?
Quand je parle de relation entre le médecin et le malade, j’aime rappeler que cette relation n’est jamais de type conflictuel ; elle a pour objectif le partage du projet thérapeutique ; il revient au médecin de réaliser une relation positive avec le malade, en aidant à ce partage.

Dans l’exercice de votre profession, avez-vous déjà eu des problèmes, je veux dire des plaintes judiciaires, dans le cas d’interventions contraires aux indications du malade qui pourtant ont permis de sauver la vie ou de rétablir un équilibre de santé, ou d’arrêt de thérapies disproportionnées qui ont entraîné la mort du malade ?
Non. Durant mon expérience de réanimateur, il peut arriver – et cela arrive – qu’il y ait une demande des familles de au-delà du possible. Dans l’expérience commune, quotidienne, on demande au médecin, je ne dis pas de pratiquer l’acharnement thérapeutique, mais de faire tout le possible, certainement. Je le répète : c’est là mon expérience quotidienne. Je dois dire aussi que si l’on parle beaucoup d’euthanasie, mais que les demandes sont peu nombreuses.

Pouvez-vous indiquer la différence entre testament biologique, et planification des traitements, dans le contexte de la relation entre le médecin et le malade ?
La différence est substantielle. Dans le testament biologique, la déclaration est faite sur une maladie non existante, sur une condition supposée de pathologie, pour un événement qui pourrait se produire. Dans la planification des traitements, nous nous référons à une pathologie en cours ; le malade est conscient, car il a été informé par le médecin traitant, que la maladie pourra connaître une évolution, jusqu’à la phase terminale : nous ébauchons donc, avec la personne malade, des décisions pour cette pathologie déjà en cours. La pathologie des traitements rentre pleinement dans le cadre de formation du consensus reposant sur l’information.

La mise en route des soins palliatifs et de l’assistance à domicile, de structures pour des malades en long séjour et des Hospices, peuvent-elles être une réponse à l’euthanasie et à l’abandon thérapeutique ?
En réalité, les soins palliatifs et l’assistance au malade en phase terminale, sont un devoir absolu pour la médecine, indépendamment de la poursuite des objectifs secondaires. Ils représentent un des éléments qui caractérisent une assistance de haute qualité, attentive à placer le meilleur intérêt du malade au centre de l’action thérapeutique. Je n’aime pas dire : multiplions les soins palliatifs pour limiter les demandes d’euthanasie ; ils faut les faire de toute façon, parce qu’ils sont la meilleure réponse d’assistance possible pour de nombreux malades.

2. Entretien avec le Docteur Giancarlo Pizza
Président de l’Ordre des Médecins de Bologne, et Président des ordres de l’Emilie–Romagne, Responsable du Module d’Immunothérapie – UO. D’Urologie, Hôpital Saint Ursule Malpighi ; Membre du Groupe de Coopération en Immunologie, de la Société Italienne d’Urologie et du CLURON (Club d’Urologie et d’Oncologie), Président de la Société International du « Transfer Factor (ITFS).

Etes-vous favorable au testament biologique ?
Vous me voyez perplexe, parce que ce serait une décision prise aujourd’hui, dans une condition déterminée, qui ne peut plus être révoquée, et, en outre, confiée à quelqu’un d’autre.

Comment définiriez-vous l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie ?
Par acharnement thérapeutique, on veut dire n’importe quelle pratique médicale ou thérapeutique faite en de hors de toute perspective possible, et raisonnable, d’obtenir un bienfait pour le malade. Euthanasie veut dire donner la mort, accomplir un acte qui a un résultat immédiat : la mort d’une personne.

Le code de déontologie répond-il à ces problèmes ?
Oui, parce que les médecins travaillent tous dans le cadre du rapport qui s’instaure entre le médecin et le malade.

Peut-il y avoir un conflit entre la volonté exprimée par le malade, et la position de garantie du médecin ?
Oui, parce que la décision d’un individu de se laisser mourir crée un conflit pour la science et la conscience du médecin. L’aspiration du médecin est maintenir les personnes en vie ; c’est une norme qui le lie, et qui devient un problème énorme. Je dois dire aussi que, si le législateur veut faire une proposition sur le testament biologique, qu’il le fasse s’il veut, c’est son droit. Mais nous pensons, et c’est notre droit et notre devoir de le dire, qu’une proposition de ce genre peut créer des problèmes sérieux

Dans l’exercice de votre profession, avez-vous déjà eu des problèmes, je veux dire des plaintes judiciaires, dans le cas d’interventions contraires aux indications du malade qui pourtant ont permis de sauver la vie ou de rétablir un équilibre de santé, ou d’arrêt de thérapies disproportionnées qui ont entraîné la mort du malade ?
Cela ne m’est jais arrivé. J’ai eu aussi de la chance dans ce domaine. Et je n’ai jamais entendu parlé d’une chose de ce genre. On se trouve, la plupart du temps, devant les familles des malades, et l’on fait tous nos efforts pour les comprendre et pour parler avec eux.

Pouvez-vous indiquer la différence entre testament biologique, et planification des traitements ?
Ce sont des choses différentes. Le testament biologique veut dire donner des dispositions, accorder à l’individu une prérogative que la loi ne lui permet pas. La planification est toute autre chose.

Dans cette matière, quelle est l’importance de l’assistance ?
La demande de se faire donner la mort vient à cause de souffrances insupportables, par manque d’assistance, par le sentiment d’être abandonné. Faire plus dans le domaine de l’assistance peut réduire cette demande. Dans la région où je travaille, la situation est bonne de ce point de vue :les malades en phase terminale sont soignés et suivis jusqu’au bout, grâces aux Hospices, et cela, certainement, soulage leurs souffrances et celle des familles

3. Entretien avec le Docteur Fulvio Borromei
Président de l’ordre des Médecins Chirurgiens et des Chirurgiens-dentistes de la Province d’Ancône, Président, Médecin-chirurgien , Spécialiste des Urgences et de Thérapie d’Urgence


Que pensez-vous du testament biologique ?
Si c’était possible, je jugerais ce problème au sein du code déontologique, en maintenant le rapport très étroit qu’il doit y avoir entre le médecin et le malade. Les principes qui viennent de centaines et de centaines d’années ont été respectés. Sur ce point, je n’ai pas de doutes. Je dirais qu’il est nécessaire d’accorder toute son attention au soin du malade ; je veux parler, à ce sujet, de la capacité du médecin de s’occuper attentivement d’une personne. Peut-être bien que, ces dernières années, on a accordé trop d’attention à la thérapie. Nous réunissons thérapie et soin pour être de vrais médecins dans le respect de la personne.

Qu’entendez-vous par acharnement thérapeutique et euthanasie ? Que répond le code déontologique à ces problèmes ?
L’acharnement thérapeutique est tout ce qui, de manière extrême, vise le soin de la maladie, au lieu de viser le soin de la personne. En ce sens, je ne considère qu’il y avoir une loi qui nous dit ce qu’est ou ce que n’est pas l’acharnement thérapeutique. Euthanasie pour moi, se réfère au cas où le médecin fait des actes qui nuisent directement à la survie de l’individu. Regardons ce que dit le Serment d’Hippocrate : le médecin ne peut enlever la vie à l’individu, il doit la sauver. Dans le code de déontologie, on trouve toutes les réponses concernant ce problème. S’il y avait besoins d’approfondissements, cela pourrait être fait dans le cadre du commentaire di code de déontologie

Volonté exprimée par le malade et position de garantie du médecin: Peut-il y avoir un conflit entre les deux ?
Le malade X ne peut dire au médecin Y de faire ce que lui veut, de manière absolue. Soigner est un long parcours, qui peut caractériser les accords entre le médecin et le malade, en respectant la volonté de tous les deux. La détermination du malade doit se confronter avec la morale, avec les sentiments et avec le caractère professionnel du médecin.

Pouvez-vous indiquer la différence entre testament biologique, et planification des traitements ?
La parole planification des traitements est un peu dangereuse. Chaque malade a une histoire. La médecine représente l’art suprême fait de science, de connaissance, d’humanité. On ressent cela et on le vit quand on travaille, on ne peut le déterminer.

Quel rôle peuvent avoir les Hospices ?
Ils sont des réponses très efficaces, et sont l’antidote à des demandes d’euthanasie. Moi-même, j’ai fondé un Hospice, et je dois dire que la réalité géographique où je vis est très positive de ce point de vue.

Comme le rappelle le pape Benoît XVI dans l'Encyclique "Spe Salvi", "la mesure de l'humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre. Cela vaut pour chacun comme pour la société. Une société qui ne réussit pas à accepter les souffrants et qui n'est pas capable de contribuer, par la compassion, à faire en sorte que la souffrance soit partagée et portée aussi intérieurement est une société cruelle et inhumaine" (n. 38).

4. Entretien avec le Doocteur Giovanni Battista Guazzetti
Médecin chirurgien, Responsable du, Service des états végétatifs au centre Don Orione de Bergame, Spécialisé en gériatrie et gérontologie


Etes-vous favorable au testament biologique ?
Non, parce qu’il dénature la relation médecin-malade ; c’est une négation du caractère spécifique et particulier de ce rapport.

Comment définissez-vous l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie ?
L’acharnement thérapeutique est une pratique où l’on met en jeu des moyens disproportionnés de soin, face à une situation qui n’a aucune possibilité de récupération. L’euthanasie est une action dont le but est de donner la mort à une personne. Donner la mort est dans les intentions de l’action

Le code de déontologie donne-t-il des réponses à ces problèmes ?
Je réponds « oui », parce que l’on y par le prendre soin des personnes, et certainement pas de recourir à l’euthanasie

Peut-il y avoir un conflit entre la volonté exprimée par le malade, et la position de garantie du médecin ?
Il y a un conflit quand la volonté du malade exprime une volonté suicidaire. C’est une circonstance que l’on peut rencontrer. Je suis médecin depuis vingt-six ans, je me suis toujours occupé de ces problèmes et je n’ai jamais connu des situations de ce genre.

Dans l’exercice de votre profession, avez-vous déjà eu des problèmes, je veux dire des plaintes judiciaires, dans le cas d’interventions contraires aux indications du malade qui pourtant ont permis de sauver la vie ou de rétablir un équilibre de santé, ou d’arrêt de thérapies disproportionnées qui ont entraîné la mort du malade ?
Non. Quand je prends en charge la vie d’une personne, je cherche toujours à instaurer une relation, un parcours partagé, avec cette personne, avec les membres de sa famille. C’est un chemin commun, si l’on veut. Combien de fois ai-je dû discuter, et je le fais dans l’esprit de ce chemin commun.

Pouvez-vous indiquer la différence entre testament biologique, et planification des traitements ?
Aujourd’hui, il y a le consensus informé, qui est un acte d’un parcours de soin. La différence entre le consensus informé et le testament biologique, réside en ce qu’il n’y a pas la simultanéité des événements. Avec le consensus informé, on décide aujourd’hui pour demain ; avec le testament biologique, d’ici à vingt ans ou plus.

Les Hospices sont-ils importants pour ces problèmes ?
Certainement. S’ils ne peuvent supprimer le problème, du, moins, ils peuvent l’atténuer.


5. Entretien avec le Professeur Pierpaolo Donadio
Médecin-chef d’Anesthésie et de Réanimation à l’Hôpital Le Molinette de Turin

Que pensez-vous d’une loi sur le testament biologique ?
Si elle se limite seulement à certains cas, d’un malade conscient, comme “renfort” pour le malade informé, elle pourrait avoir un sens. J’ai vu des SLA ou dystrophies de malades qui ne voulaient pas aller en respiration artificielle, et qui s’y sont trouvés contre leur propre volonté. J’aimerais que ceux qui ont une maladie claire, connue, avec un parcours thérapeutique fixé, puissent décider comment l’affronter, de manière à ce que les autres puissent travailler de pair. Dans ce sens, une loi qui protègerait cette possibilité peut tracer un parcours déjà programmé. Si le malade exprime un vrai testament biologique, il doit être limité à une maladie connue au moment où il rédige et signe le testament biologique, qui peut être compris d’une certaine manière comme la formalisation d’un parcours programmé de soins. Si je perds conscience parce que j’ai la sclérose, il doit exister quelque chose qui me protège contre quelqu’un qui voudrait me couper la gorge. Je sais bien que cette manière de présenter les choses est très différente du contenu des propositions de loi sur le testament biologique en discussion. Mais c’est ce que je pense sur cette question

Comment définissez-vous l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie ?
L’acharnement thérapeutique est l’utilisation de moyens excessifs pour le traitement de pathologies évolutives, ou de moyens qui entraînent trop de souffrances, que le malade ne désire pas, ou des traitements destinés à différer inutilement, pour peu de temps, une mort inévitable. Les trois tenants et aboutissants ne sont pas nécessairement unis. Si moi, médecin, je soigne une personne mûre conscient, qui ne supporte pas la thérapie, je lui fais violence et je pratique alors l’acharnement. L’euthanasie est un acte qui veut donner la mort à un sujet malade qui la demande, ou encore à un sujet malade qui ne la demande pas, mais considéré comme étant convenable, abusivement, par son médecin, pour le faire mourir.

Le code de déontologie donne-t-il des réponses à ces problèmes ?
Oui, de manière intentionnellement et utilement générique. A mon avis, c’est là une matière de déontologie professionnelle, mais non de casuistique. Le code de déontologie suffit pour traiter cette question ; il est suffisant dans son expression vague voulue, parce cette question considère tous les tenants et aboutissants qui peuvent se présenter pour le choix.

Peut-il y avoir un conflit entre la volonté exprimée par le malade, et la position de garantie du médecin ?

Il peut y avoir un conflit si la volonté exprimée précédemment ne peut connaître les articulations de ce qui peut arriver avec le temps, qui peut se traduire en plusieurs années. Et cela, relativement à toute situation subjective, parce que toutes les situations sont différentes les unes des autres. Il n’y a pas de conflit théorique, parce que la volonté du malade doit toujours être respectée. Là où le malade a donné des dispositions génériques exprimant sa volonté, le conflit peut naître du fait que, lorsqu’ils les a données , il ne savait pas quand, comment, et de quelle chose il serait malade.

Pouvez-vous indiquer la différence entre testament biologique, et planification des traitements ?
La différence réside précisément dans le cadre du contexte. S’il y a une maladie, il y a simultanément une décision, et donc une planification des traitements. Dans le cas du testament biologique, cette décision peut être prise même vingt ans auparavant.

Les Hospices sont-ils importants pour ces problèmes ?
Ils peuvent être une réponse partielle et obligée, s’ils touchent la majorité des cas. Pour la plus grande partie des cas, la réponse est donc « oui » ; il est un peu faux et illusoire de dire que, avec cela, on résout tout. C’est l’illusion contraire à l’illusion du testament biologique. Ce sont des choses nécessaires, et un droit ; mais il y a des situations, même si elles sont peu nombreuses – et l’on doit pourtant tenir compte de ces situations peu nombreuses pour avoir une vision d’ensemble – par rapport auxquelles les soins palliatifs et structures d’assistance ne résolvent pas le problème. Une personne intellectuellement honnête ne peut dire que, avec les soins palliatifs – qui vont très bien pour les néoplastiques, pour les progrès neurotoniques un peu moins – on résout tout ; on limite certainement la possibilité d’une demande d’euthanasie

6. Entretien avec le Docteur Ivano Argentini
Médecin-chrirurgien spécialisé en Cardiologie, à l’Hôpital civil San Sebastiano de Correggio

Que pensez-vous d’une loi éventuelle sur le testament biologique ? 
Elle peut représenter la fracture qui, au sein de la société occidentale, s’est créée entre individu et collectivité, entre médecine et société. Puisque l’on ne croit plus que la médecin est appelé à interpréter « selon sa science et sa conscience », selon les meilleures stratégies de notre défense vis-à-vis de la maladie et de la souffrance, et par ce que l’on n’a pas confiance que les proches maintiendront avec le médecin la meilleur « alliance thérapeutique » en notre faveur, on recherche l’aide chez l’avocat et dans la magistrature, en espérant ainsi être protégés de la solitude et la société que l’on considère hostile, ou du moins indifférente

Comment définissez-vous l’acharnement thérapeutique ?
Toute pratique médicale ou thérapeutique qui serait faite au-delà de toute attente raisonnable et possible de bienfait pour le malade.

Comment définissez-vous l’euthanasie ?
L’acte prémédité de procurer la mort pour guérir la souffrance

Le code de déontologie donne-t-il des réponses à ces problèmes ?
La tâche du médecin est de travailler comme allié sûr et fiable du malade ; les ressources sont amplement représentées dans le Code de Déontologie, et sont en mesure de répondre de manière adéquate à cette matière.

Peut-il y avoir un conflit entre la volonté exprimée par le malade, et la position de garantie du médecin ?
La profession médicale doit être libre d’interpréter selon la science et la conscience, les meilleures solutions à proposer au malade. Le médecin réduit à être un « employé » pour décider selon les règles d’une contrat, perd sa nature la plus intime qui consiste à être un spécialiste et un humaniste, unique et véritable défense contre la souffrance et contre les maladies qui toucheront toujours la vie des hommes

Pouvez-vous indiquer la différence entre testament biologique, et planification des traitements ?
La planification des traitements, à supposer que l’on puisse le faire (parce que chaque malade et chaque maladie ont des modalités et des caractéristiques propres) veut dire tout autre chose que créer une disposition coactive par la force de la loi, qui oblige le médecin à suivre des directives qui puissent être aussi en opposition avec les impératifs de bonne pratique clinique et de sa conscience

Les Hospices et les soins palliatifs sont-ils importants pour ces problèmes ?
Dans ma Province, Reggio Emilia, il y a un excellent Hospice (Madonna dell’Ulivetto), et la culture des soins palliatifs est en croissance. La souffrance, la maladie et la mort se présenteront dans vie de chacun d’entre nous. Nous avons deux possibilités : ou les vivre avec la souffrance, la solitude et le désespoir, ou être aidés à ne pas ressentir la souffrance en recevant la solidarité et l’espérance. C’est là la différence entre l’acharnement thérapeutique, l’euthanasie, et les soins palliatifs.

7. Entretien avec le Docteur Maurizio Silvestri
Médecin, spécialiste en Gynécologie et Oncologie Médicale, Dirigeant de la Structure Code Gynécologie au “Presidio Ospedaliero de Spolète.


Que pensez-vous du testament biologique ?
Le testament biologique, c’est-à-dire la déclaration anticipée de traitement médical, est déjà possible en Italie, sur la base de l’article 32 de la Constitution et de la Convention de Oviedo ratifiée également par l’État italien. Je le dis clairement, il n’est pas possible que, dans notre système juridique, un individu dispose de ce qu’on appelle bien-vie, pour lui ou pour les autres. Je suis tout à fait contraire à toute norme qui approuverait le testament biologique, sil elle voulait créer les conditions juridiques pour permettre à l’individu de disposer du bien-vie.

Comment définissez-vous l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie ? Le code de déontologie donne-t-il des réponses à ces problèmes ?
Je considère comme acharnement thérapeutique tous les actes médicaux qui représentent l’effort obstiné pour maintenir en vie un malade, même e, l’absence de la plus petite possibilité réelle que ces actes puissent profiter à son état de santé. L’euthanasie ou la bonne mort dans le langage commun, est cette pratique par laquelle on enlève la bien de la vie, de manière rapide et la moins douloureuse possible, à un être humain ayant une maladie qui lui cause une grande souffrance et pour laquelle il n’y a aucun espoir d’amélioration ou de guérison. Dans le code de déontologie, il y a toutes les réponses, pour l’euthanasie (art. 36) et pour l’assistance au malade incurable (art. 37).

Peut-il y avoir un conflit entre la volonté exprimée par le malade, et la position de garantie du médecin ?
Dans le domaine de la chirurgie, je l’imagine surtout dans le désaccord exprimé pour des raisons religieuses concernant la transfusion de sang ou de ses dérivés. Le conflit avec la volonté exprimée auparavant par le malade, naît quand, pendant une acte chirurgical en anesthésie générale, se présente la nécessité d’effectuer une transfusion.

Pouvez-vous indiquer la différence entre testament biologique, et planification des traitements ?
Alors que le testament biologique est une déclaration anticipée de traitement qui est faite par un sujet en l’absence d’une maladie déterminée qu’il n’aura peut-être jamais à l’avenir, la planification du traitement est un temps fondamental de l’accord informé. Il représente ce processus par lequel le médecin se met d’accord avec le malade sur les procédures, conformes à la bonne pratique clinique, qu’il pratiquera dans le but d’obtenir l’amélioration de l’état de santé du, malade lui-même.

Les Hospices et les soins sont-ils importants pour ces problèmes ? 
Oui, certainement. Dans la région où je travaille, Spolète en Ombrie, une Association de volontariat du nom de « Aglaia » s’est bien implantée sur le territoire. Cette association soigne à domicile les malades en phase terminale. Elle a montré, et elle montre que l’on peut soigner sans guérir. Elle comprend des médecins, des infirmiers et de l’autre personnel, que l’association forme pour l’aide à domicile au malade en phase terminale par des cours de formation organisés et financés par l’association elle-même. Les soins sont donnés gratuitement, et l’associatif finance elle-même ses propres dépenses. Sous peu, Spolète aura un Hospice, qui naît de la volonté des membres de l’Aglaia.
 

Sources : www.vatican.va  - DOSSIER FIDES

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 07.03.2008 - T/BRÈVE/MÉDICALE

 

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