Catéchèse de Benoît XVI : mercredi 7
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ROME, le 07 mars 2007 -
(E.S.M.) - L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée dans la Salle Paul
VI, où le Pape Benoît XVI a entamé un nouveau cycle de catéchèses
sur les Pères Apostoliques.
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Le pape Benoît XVI - Audience
Générale
Catéchèse de Benoît XVI : mercredi 7 mars
Saint Clément évêque de Rome
L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée en deux temps :
à 10h30, dans la Basilique Vaticane, le Saint Père Benoît XVI a
rencontré les prélats de la Conférence Episcopale italienne;
successivement, dans la Salle Paul VI, le Pape a salué les pèlerins et les
fidèles venus d'Italie et de chaque partie du monde, plus de quinze mille
aujourd'hui.
Dans le discours en langue italienne, le Pape Benoît XVI, qui a entamé un
nouveau cycle de catéchèses sur les Pères Apostoliques, s'est arrêté sur la
figure de Saint Clément évêque de Rome.
Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues, le Saint Père a
adressée des salutations particulières aux groupes de fidèles
présents.
L'Audience Générale s'est conclue par le chant du Pater Noster et la
Bénédiction Apostolique.
Le Pape Benoît XVI a indiqué que la souveraineté de la Vérité de l'Église a
" le droit d'être écoutée" par l'État.
En parlant du Pape Saint Clément, troisième successeur de Saint Pierre, pour
expliquer ce que c'est l'Église, le Souverain Pontife a indiqué aussi que
"en priant pour les autorités, Clément non seulement reconnaît l'autorité
légitime des institutions politiques dans l'ordre établi par Dieu, mais
manifeste sa préoccupation pour que les autorités exercent le pouvoir dans
la paix et la bienveillance.
En approfondissant la figure de Saint Clément comme Pape, Benoît XVI a fait
savoir que "l'autorité et le prestige de cet Évêque de Rome étaient tels
qu'on lui a attribué divers documents" et parmi lesquels, une lettre qui
"constitue un premier exercice du Primat romain après la mort de Saint
Pierre".
Texte intégral de la catéchèse du pape Benoît XVI
Chers frères et soeurs,
Au cours des mois derniers nous avons médité sur les figures de chaque
Apôtre et sur les premiers témoins de la foi chrétienne mentionnés dans les
écrits du Nouveau Testament. A présent, nous consacrons notre attention aux
Pères apostoliques, c'est-à-dire à la première et à la deuxième génération
dans l'Eglise après les Apôtres. Et nous pouvons ainsi voir comment débute
le chemin de l'Eglise dans l'histoire.
Saint Clément, évêque de Rome au cours des dernières années du premier
siècle, est le troisième successeur de Pierre, après Lin et Anaclet. A
propos de sa vie, le témoignage le plus important est celui de saint Irénée,
évêque de Lyon jusqu'en 202. Il atteste que Clément « avait vu les Apôtres
», « les avait rencontrés », et avait « encore dans les oreilles leur
prédication, et devant les yeux leur tradition »
(Adv. haer. 3, 3, 3). Des
témoignages tardifs, entre le quatrième et le sixième siècle, attribuent à
Clément le titre de martyr.
L'autorité et le prestige de cet évêque de Rome étaient tels, que divers
écrits lui furent attribués, mais son unique œuvre certaine est la Lettre
aux Corinthiens. Eusèbe de Césarée, le grand « archiviste » des origines
chrétiennes, la présente en ces termes : « Une lettre de Clément reconnue
comme authentique, grande et admirable nous a été transmise. Elle fut écrite
par lui, de la part de l'Eglise de Rome, à l'Eglise de Corinthe... Nous
savons que depuis longtemps, et encore de nos jours, celle-ci est lue
publiquement au cours de la réunion des fidèles »
(Hist. Eccles. 3, 16). On
attribuait à cette lettre un caractère presque canonique. Au début de ce
texte – écrit en grec – Clément regrette que « les adversités imprévues, qui
ont eu lieu l'une après l'autre » (1, 1),
l’aient empêché d’intervenir plus rapidement. Ces « adversités » doivent
être comprises comme la persécution de Domitien : c'est pourquoi la date de
rédaction de la lettre doit remonter à une époque immédiatement successive à
la mort de l'empereur et à la fin de la persécution, c'est-à-dire tout de
suite après 96.
L'intervention de Clément – nous sommes encore au Ier siècle – était rendue
nécessaire par les graves problèmes face auxquels se trouvait l'Eglise de
Corinthe : en effet, les prêtres des communautés avaient été déposés par
plusieurs jeunes contestataires. Cet événement douloureux est rappelé,
encore une fois, par saint Irénée, qui écrit : « Sous Clément, une
opposition importante étant apparue parmi les frères de Corinthe, l'Eglise
de Rome envoya aux Corinthiens une lettre très importante pour qu'ils se
réconcilient dans la paix, qu'ils renouvellent leur foi et annoncent la
tradition, qu'ils avaient reçue des Apôtres depuis peu de temps »
(Adv. haer. 3, 3, 3). Nous
pourrions donc dire que cette lettre constitue un premier exercice du Primat
romain après la mort de saint Pierre. La lettre de Clément reprend des
thèmes chers à saint Paul, qui avait écrit deux longues lettres aux
Corinthiens, en particulier la dialectique théologique, éternellement
actuelle, entre l'indicatif du salut et l'impératif de l'engagement moral.
Il y a tout d'abord l'heureuse annonce de la grâce qui sauve. Le Seigneur
nous prévient et nous donne le pardon, il nous donne son amour, la grâce
d'être chrétiens, ses frères et sœurs. C'est une annonce qui remplit notre
vie de joie et qui donne de l'assurance à notre action : le Seigneur nous
prévient toujours avec sa bonté et la bonté du Seigneur est toujours plus
grande que tous nos péchés. Il faut cependant que nous nous engagions de
manière cohérente avec le don reçu et que nous répondions à l'annonce de
salut par un chemin généreux et courageux de conversion. Par rapport au
modèle paulinien, la nouveauté est que Clément fait suivre la partie
doctrinale et la partie pratique, qui étaient constitutives de toutes les
lettres pauliniennes, par une « grande prière » qui conclut pratiquement la
lettre.
L'occasion immédiate de la lettre donne à l'évêque de Rome la possibilité
d'une ample intervention sur l'identité de l'Eglise et sur sa mission. S'il
y a eu des abus à Corinthe, observe Clément, le motif doit être recherché
dans l'affaiblissement de la charité et d'autres vertus chrétiennes
indispensables. C'est pourquoi il rappelle les fidèles à l'humilité et à
l'amour fraternel, deux vertus véritablement constitutives de l'existence
dans l'Eglise : « Nous sommes une portion sainte », avertit-il, « nous
accomplissons donc tout ce que la sainteté exige »
(30, 1). En particulier, l'évêque
de Rome rappelle que le Seigneur lui-même « a établi où et par qui il désire
que les services liturgiques soient accomplis, afin que chaque chose, faite
de façon sainte et avec son accord, soit conforme à sa volonté... En effet,
au prêtre suprême ont été confiées des fonctions liturgiques qui lui sont
propres, aux prêtres a été établie la place qui leur est propre, et aux
lévites reviennent des services propres. L'homme laïc est lié à
l'organisation laïque » (40, 1-5:
notons qu'ici, dans cette lettre de la fin du Ier siècle, apparaît pour la
première fois le terme grec laikós qui signifie « membre du laos »,
c'est-à-dire « du peuple de Dieu »).
De cette façon, en se référant à la liturgie de l'antique Israël, Clément
dévoile son idéal d'Eglise. Celle-ci est rassemblée par l'« unique Esprit de
grâce déversé sur nous » qui souffle dans les divers membres du Corps du
Christ, dans lequel tous, sans aucune séparation, sont « membres unis les
uns des autres » (46, 6-7). La
nette distinction entre le « laïc » et la hiérarchie ne signifie en aucune
manière une opposition, mais uniquement ce lien organique d'un corps, d'un
organisme, avec ses diverses fonctions. En effet, l'Eglise n'est pas un lieu
de confusion, ni d'anarchie, où chacun peut faire ce qu'il veut à tout
instant : dans cet organisme à la structure articulée, chacun exerce son
ministère selon la vocation reçue. En ce qui concerne les chefs de la
communauté, Clément explique clairement la doctrine de la succession
apostolique. Les normes qui la régissent découlent en ultime analyse de Dieu
lui-même. Le Père a envoyé Jésus Christ, qui à son tour a envoyé les
Apôtres. Puis, ceux-ci ont envoyé les premiers chefs des communautés qui ont
établi que d'autres hommes dignes leur succèdent. Tout procède donc « de
façon ordonnée selon la volonté de Dieu »
(42). A travers ces paroles, avec ces phrases, saint Clément
souligne que l'Eglise possède une structure sacramentelle et non une
structure politique. L'action de Dieu qui vient à notre rencontre dans la
liturgie précède nos décisions et nos idées. L'Eglise est surtout un don de
Dieu et non pas notre créature, et c'est pourquoi cette structure
sacramentelle ne garantit pas seulement l'organisation commune, mais
également cette priorité du don de Dieu, dont nous avons tous besoin.
Finalement, la « grande prière » confère un souffle universel aux
argumentations précédentes. Clément loue et rend grâce à Dieu pour sa
merveilleuse providence d'amour, qui a créé le monde et continue à le sauver
et à le sanctifier. L'invocation adressée aux gouvernants revêt une
importance particulière. Après les textes du Nouveau Testament, celle-ci
représente la prière la plus antique pour les Institutions politiques.
Ainsi, au lendemain de la persécution, les chrétiens, bien conscients que
les persécutions allaient se poursuivre, ne cessent de prier pour les
Autorités mêmes qui les avaient condamnés injustement. Le motif est avant
tout d'ordre christologique : il faut prier pour les persécuteurs, comme le
fit Jésus sur la Croix. Mais cette prière contient également un enseignement
qui guide, le long des siècles, l'attitude des chrétiens à l'égard de la
politique et de l'Etat. En priant pour les Autorités, Clément reconnaît la
légitimité des Institutions politiques dans l'ordre établi par Dieu ; dans
le même temps, il manifeste la préoccupation que les Autorités soient
dociles à Dieu et « exercent le pouvoir que Dieu leur a donné dans la paix
et la mansuétude avec piété » (61, 2).
César n'est pas tout. Il ressort une autre souveraineté, dont l'origine et
l'essence ne sont pas de ce monde, mais « d'en haut »: c'est celle de la
Vérité, à laquelle revient également à l'égard de l'Etat le droit d'être
écoutée.
Ainsi, la lettre de Clément affronte de nombreux thèmes d'une actualité
permanente. Celle-ci est d'autant plus significative qu'elle représente,
depuis le premier siècle, la sollicitude de l'Eglise de Rome qui préside
dans la charité sur toutes les autres Eglises. Avec le même Esprit, nous
faisons nôtres les invocations de la « grande prière », là où l'évêque de
Rome se fait la voix du monde entier : « Oui, ô Seigneur, fais resplendir
sur nous ton visage dans le bien de la paix ; protège-nous de ta main
puissante... Nous te rendons grâces, à travers le Prêtre suprême et guide de
nos âmes, Jésus Christ, au moyen duquel nous te rendons gloire et louange, à
présent et de génération en génération, pour les siècles des siècles. Amen »
(60-61). conclut Benoît XVI.
Synthèse de la
catéchèse du pape Benoît XVI:
Benoît XVI nous dresse le portrait du pape Clément
Le pape Benoît XVI aux pèlerins du Piémont:
Benoît XVI aux jeunes: "le Christ est le
chemin vers l'avenir"
Voir les photos de l'audience:
pages 42-43
Sources:
www.vatican.va
- Z-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.03.2007 - BENOÎT XVI |