Les évêques de France s'interrogent
sur indifférence religieuse et la visibilité de l'Église |
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Le 06 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- Introduisant les échanges, Mgr Claude Dagens a rappelé le
contexte et l'importance du sujet : L'indifférence religieuse grandit
dans une société sécularisée. La Tradition chrétienne et l'Église
catholique sont méconnues, souvent marginalisées ou dévalorisées. Dans
le même temps, si de nouvelles formes de visibilité apparaissent, la
visibilité de l'Église décroît.
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Mgr Claude Dagens
Les évêques de France s'interrogent
sur indifférence religieuse et la visibilité de l'Église
Le 06 novembre - Eucharistie Sacrement de
la Miséricorde
- De quoi parle-t-on quand on parle d'indifférence religieuse et de
visibilité de l'Église? Que sommes-nous appelés à rendre visible et audible
dans une société sécularisée?
Mercredi 5 novembre, trois experts ont apporté leurs témoignages et leurs
éclairages : le père Jean-Pierre Longeat, abbé de Ligugé, le philosophe Guy
Coq et Gérard Testard, président de Fondacio International.
Introduisant les échanges, Mgr Claude Dagens a rappelé le contexte et
l'importance du sujet : L'indifférence religieuse
grandit dans une société sécularisée. La Tradition chrétienne et
l'Église catholique sont méconnues, souvent
marginalisées ou dévalorisées. Dans le même temps, si de nouvelles
formes de visibilité apparaissent, la visibilité de l'Église décroît.
"Devant cette situation où la présence et la mission de l'Église sont à
l'épreuve, ne faut-il pas prendre des initiatives pour manifester la
visibilité de l'Église ? Face à l'indifférence qui grandit, ne faut-il pas
renforcer tout ce qui contribue à la présence de l'Église ?", s'est
interrogé Mgr Dagens, soulignant que relever ces défis signifiait passer
d'une « inquiétude justifiée à un discernement spirituel, à une lecture de
notre histoire."
« Si le travail spirituel est le travail de l'Esprit de Dieu, il n'y a rien
à craindre. L'Esprit Saint est aussi à l'œuvre chez des hommes et des femmes
qui ne font pas partie du monde catholique. En quel Dieu croyons-nous
vraiment ? ... Nous ne cherchons pas à faire face à l'indifférence, nous
essayons de la comprendre ».
Il a souligné la nécessité de préciser la notion de visibilité de l'Église
qui doit, avant tout, renvoyer au Christ. "La visibilité ne peut être une
fin en soi" a-il insisté.
L'expérience spirituelle est un terrain privilégié de
l'évangélisation
Le père Jean-Pierre Longeat, abbé de Ligugé, a ensuite évoqué l'expérience
spirituelle comme terrain privilégié d'évangélisation :
« Ce qui nous indiffère, c'est ce qui nous atteint pas » a-t-il déclaré,
se rapprochant de la pensée de Saint-Benoît : Qui est l'homme qui cherche la
vie ? Le Christ est là au milieu de la multitude. Nous ne sommes plus seuls
puisque quelqu'un est venu et m'a parlé... "La tentation de l'indifférence
se confronte au désir d'Amour du cœur de l'homme".
« L'amoureux n'a pas besoin de se montrer pour être au milieu des autres,
a-t-il rappelé. Cela se voit sans que cela se montre ! ». Les fruits
abondent au-delà d'un «sérail ecclésial ».
Il s'est ensuite interrogé sur la recherche de visibilité : "Plutôt que
vouloir maîtriser la visibilité sociale, ne vaut-il pas mieux inviter chacun
à stabiliser sa filiation divine? Nous ne sommes pas faits pour avancer en
solitaire. L'unité fraternelle se réalise dans le partage du bien commun.
Ceux et celles qui sont en marge au bord du chemin attendent l'essentiel. Le
langage de l'Amour est une œuvre d'art".
Conditions et exigences de l'inscription chrétienne
dans notre société sécularisée
« L'indifférence, a affirmé le philosophe Guy Coq, philosophe, est ne pas
être capable de rendre compte. Est-on indifférent à ce dont on ne soupçonne
pas l'existence ? ».
Il a lancé un appel pressant à la mémoire et à l'histoire précisant que «
faire de la visibilité un but en soi est dangereux » et que « l'excès
de visibilité de l'Église est contraire avec une présence ». Il ne faut
pas entrer dans une logique du paraître car la visibilité est une
conséquence, elle n'est pas le but. Dans une période de « décomposition
sociale », Guy Coq a rappelé la nécessité pour nos communautés
chrétiennes d'être des lieux de construction.
Deuxième volet : les mémoires sont en crise. Guy Coq parle de « mémoire
sombre de l'Église » faisant référence par exemple à l'Inquisition.
Cette mémoire « brouille l'image de l'Église d'aujourd'hui, filtre le
négatif et occulte le positif ». Le christianisme est inscrit dans la
culture. Il faut avoir une relation juste avec le passé qui éclaire
l'avenir.
L'évangélisation peut se déployer dans le monde
aujourd'hui
Gérard Testard, ancien président de Fondacio international, a fait part de
son expérience vécue par la communauté nouvelle et perçoit un « printemps
pour notre pays ». Comment penser la mission en termes de présence. Il a
cité cinq approches : le témoignage, l'annonce kerygmatique, les spectacles
pour les jeunes, la liturgie et le service des pauvres. "Il faut se tenir
à la fenêtre du monde pour le comprendre et s'engager ... développer la
confiance et la convivialité, donner du crédit à la parole, vivre en tout
temps la communion, parler plutôt du Christ avec les jeunes avant de parler
de l'Église", a-t-il partagé.
►Voir
la vidéo sur
le site de KTO
►Discours
du cardinal Vingt-Trois à l'ouverture de l'Assemblée plénière des évêques de
France - 04.11.08
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Sources : eglise.catholique
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.11.2008 -
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