Les confessions du jeune
Ratzinger, le pape Benoît XVI |
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Rome, le 06 septembre 2010 -
(E.S.M.)
- Les trois passages autobiographiques inclus par Benoît XVI dans
son message pour les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse.
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Le jeune Ratzinger
Les confessions du jeune
Ratzinger, le pape Benoît XVI
par Sandro Magister
Le 06 septembre 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Le précédent article de "chiesa" était
intitulé "Autobiographie
d'un pontificat". Par une curieuse coïncidence, le jour même de sa
parution, Benoît XVI a publié un message d’une richesse inhabituelle en
indications autobiographiques.
Il s’agit de son message pour les Journées Mondiales de la Jeunesse qui
auront lieu à Madrid en août 2011. C’est un texte visiblement écrit par le
pape lui-même, une synthèse efficace de sa pensée. Du Dieu perdu au Dieu qui
se fait à nouveau proche en Jésus. Un Jésus que l’on peut "toucher" dans les
sacrements de l’Église.
C’est un texte qu’il faut absolument lire en totalité. Mais, pour commencer,
on trouvera ci-dessous les trois passages dans lesquels le pape Joseph
Ratzinger parle de lui-même, de son enfance pendant la période nazie et la
guerre, des débuts de sa vocation sacerdotale et de la naissance de l'idée
d’écrire un livre consacré à Jésus : "comme pour aider à voir, à entendre, à
toucher le Seigneur".
PENDANT LA PÉRIODE NAZIE ET LA GUERRE
[...] Certes, me souvenant de ma jeunesse, je sais bien que stabilité et
sécurité ne sont pas des questions qui occupent le plus l’esprit des jeunes.
S’il est vrai que la recherche d’un emploi qui permette d’avoir une
situation stable est un problème important et urgent, il reste que la
jeunesse est en même temps l’âge de la recherche d’un grand idéal de vie.
Si je pense à mes années d’alors, nous voulions simplement ne pas nous
perdre dans la normalité d’une vie bourgeoise. Nous voulions ce qui est
grand, nouveau. Nous voulions trouver la vie elle-même dans sa grandeur et
sa beauté. Bien sûr, cela dépendait aussi de notre situation. Durant la
dictature du national-socialisme et la guerre nous avons été, pour ainsi
dire, «enfermés» par le pouvoir dominant. Nous voulions donc sortir à l’air
libre et entrer dans toutes les potentialités de l’être humain.
Je crois que, dans un certain sens, cet élan qui pousse à sortir de
l’habitude existe à toutes les générations. Désirer quelque chose de plus
que la routine quotidienne d’un emploi stable et aspirer à ce qui est
réellement grand, tout cela fait partie de la jeunesse. Est-ce seulement un
rêve inconsistant, qui s’évanouit quand on devient adulte? Non, car l’homme
est vraiment créé pour ce qui est grand, pour l’infini. Tout le reste est
insuffisant, insatisfaisant. Saint Augustin avait raison : notre cœur est
inquiet tant qu’il ne repose en Toi. [...]
L’APPEL AU SACERDOCE
[...] l y a un moment, durant la jeunesse, où chacun de nous se demande :
quel sens a ma vie? Quel but, quelle direction ai-je le désir de lui donner?
C’est une étape fondamentale, qui peut tourmenter l’âme, parfois même
longtemps. On pense au genre de travail à entreprendre, aux relations
sociales à établir, aux relations sentimentales à développer …
Dans ce contexte, je repense à ma jeunesse. D’une certaine façon, j’ai bien
eu conscience que le Seigneur me voulait comme prêtre. Mais ensuite, après
la guerre, quand au séminaire et à l’université j’étais en chemin vers ce
but, j’ai eu à reconquérir cette certitude. J’ai dû me demander: est-ce
vraiment ma voie? Est-ce vraiment la volonté du Seigneur pour moi? Serais-je
capable de Lui rester fidèle et d’être totalement disponible, à son service?
Prendre une telle décision ne se fait pas sans souffrance. Il ne peut en
être autrement. Mais ensuite a jailli la certitude: c’est bien cela! Oui, le
Seigneur me veut, Il me donnera donc la force. En l’écoutant, en marchant
avec Lui, je deviens vraiment moi-même. Ce qui importe, ce n’est pas la
réalisation de mes propres désirs, mais (.) Sa volonté. Ainsi, la vie
devient authentique. [...]
POURQUOI LE LIVRE CONSACRÉ À JÉSUS
[...] Dans l’Evangile est décrite l’expérience de foi de l’apôtre saint
Thomas dans l’accueil du mystère de la Croix et de la Résurrection du
Christ. Thomas fait partie des Douze apôtres. Il a suivi Jésus, il a été
témoin direct des guérisons, des miracles qu’il opérait. Il a écouté ses
paroles. Il s’est senti perdu, face à sa mort. Le soir de Pâques, le
Seigneur est apparu à ses disciples, mais Thomas n’était pas présent. Et
quand il lui a été dit que Jésus était vivant et s’était montré, il déclara
: « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets
pas mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets pas la main dans
son côté, je ne croirai pas! » (Jn 20, 25)
Nous aussi nous voudrions pouvoir voir Jésus, pouvoir parler avec Lui,
sentir encore plus fortement sa présence. Aujourd’hui, pour beaucoup de
personnes l’accès à Jésus est devenu difficile. Ainsi, de nombreuses images
de Jésus sont en circulation, qui se prétendent scientifiques et lui
retirent sa grandeur, la singularité de sa personne. C’est pourquoi, durant
de longues années d’étude et de méditation, a mûri en moi l’idée de
transmettre dans un livre un peu de ce qu’est ma rencontre personnelle avec
Jésus: pour aider quasiment à voir, entendre, toucher le Seigneur, en qui
Dieu est venu nous rencontrer pour se faire connaître.
Jésus lui-même, en effet, apparaissant de nouveau huit jours après aux
disciples, dit à Thomas: « Porte ton doigt ici: voici mes mains; avance
ta main, et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant
» (Jn 20, 26-27). Nous aussi nous pouvons
avoir un contact sensible avec Jésus, mettre, pour ainsi dire, la main sur
les signes de sa Passion, les signes de son amour: dans les Sacrements, Il
se fait particulièrement proche de nous, Il se donne à nous. Chers jeunes,
apprenez à «voir», à «rencontrer» Jésus dans l’Eucharistie, là où Il est
présent et proche jusqu’à se faire nourriture pour notre chemin; dans le
Sacrement de la Pénitence, dans lequel le Seigneur manifeste sa miséricorde
en offrant son pardon. Reconnaissez et servez Jésus aussi dans les pauvres,
les malades, les frères qui sont en difficulté et ont besoin d’aide. [...]
Le texte intégral ►
Message du pape Benoît XVI pour XXVIe Journée Mondiale de la Jeunesse à Madrid
Traduction française par
Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.09.2010 -
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