Message du pape Benoît XVI pour XXVIe
Journée Mondiale de la Jeunesse à Madrid |
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Le 03 septembre 2010
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(E.S.M.)
- Le Vatican publie le texte du Message que le pape Benoît
XVI envoie aux
jeunes du monde
entier, à
l'occasion de la
XXVIe Journée
Mondiale de la
Jeunesse qui
sera célébrée du
16 au 21 août
2011 à Madrid.
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Message du pape Benoît XVI pour XXVIe
Journée Mondiale de la Jeunesse à Madrid
Le 03 septembre 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Le Vatican publie le texte du Message que le pape Benoît XVI envoie
aux jeunes du monde entier, à l'occasion de la XXVIe Journée Mondiale de la
Jeunesse qui sera célébrée du 16 au 21 août 2011 à Madrid, (Espagne):
"Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi"
(cf. Col 2, 7)
Chers jeunes,
Très souvent je repense aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Sydney en
2008. Nous y avons vécu une grande fête de la foi, durant laquelle l’Esprit
de Dieu a agi avec puissance, créant une intense communion entre tous les
participants, venus du monde entier. Ce rassemblement, comme les précédents,
a porté des fruits abondants dans la vie de nombreux jeunes et de l’Eglise
entière. A présent notre regard se tourne vers la prochaine Journée Mondiale
de la Jeunesse, qui aura lieu à Madrid en août 2011. Déjà, en 1989, quelques
mois avant la chute historique du mur de Berlin, le pèlerinage des jeunes
faisait étape en Espagne, à Saint-Jacques-de-Compostelle. A présent, à
l’heure où l’Europe a un très grand besoin de retrouver ses racines
chrétiennes, nous avons rendez-vous à Madrid, avec le thème : « Enracinés et
fondés en Christ, affermis dans la foi (cf. Col 2, 7) ». Je vous invite donc
à cet événement si important pour l’Eglise en Europe et pour l’Eglise
universelle. Et je voudrais que tous les jeunes, aussi bien ceux qui
partagent notre foi en Jésus Christ, que ceux qui hésitent, doutent ou ne
croient pas en Lui, puissent vivre cette expérience qui peut être décisive
pour leur vie : faire l’expérience du Seigneur Jésus ressuscité et vivant,
et de son amour pour chacun de nous.
1. Aux sources de vos plus grandes aspirations
A chaque époque, et de nos jours encore, de nombreux jeunes sont habités par
le profond désir que les relations entre les personnes soient vécues dans la
vérité et dans la solidarité. Beaucoup manifestent l’aspiration à construire
de vraies relations d’amitié, à connaître un amour vrai, à fonder une
famille unie, à atteindre une stabilité personnelle et une réelle sécurité,
qui puissent leur garantir un avenir serein et heureux.
Certes, me souvenant de ma jeunesse, je sais bien que stabilité et sécurité
ne sont pas des questions qui occupent le plus l’esprit des jeunes. S’il est
vrai que la recherche d’un emploi qui permette d’avoir une situation stable
est un problème important et urgent, il reste que la jeunesse est en même
temps l’âge de la recherche d’un grand idéal de vie. Si je pense à mes
années d’alors, nous voulions simplement ne pas nous perdre dans la
normalité d’une vie bourgeoise. Nous voulions ce qui est grand, nouveau.
Nous voulions trouver la vie elle-même dans sa grandeur et sa beauté. Bien
sûr, cela dépendait aussi de notre situation. Durant la dictature du
national-socialisme et la guerre nous avons été, pour ainsi dire, « enfermés
» par le pouvoir dominant. Nous voulions donc sortir à l’air libre et entrer
dans toutes les potentialités de l’être humain. Je crois que, dans un
certain sens, cet élan qui pousse à sortir de l’habitude existe à toutes les
générations. Désirer quelque chose de plus que la routine quotidienne d’un
emploi stable et aspirer à ce qui est réellement grand, tout cela fait
partie de la jeunesse. Est-ce seulement un rêve inconsistant, qui s’évanouit
quand on devient adulte ? Non, car l’homme est vraiment créé pour ce qui est
grand, pour l’infini. Tout le reste est insuffisant, insatisfaisant. Saint
Augustin avait raison : notre cœur est inquiet tant qu’il ne repose en Toi.
Le désir d’une vie plus grande est un signe du fait qu’Il nous a créés, que
nous portons son « empreinte ». Dieu est vie, et pour cela, chaque créature
tend vers la vie. De façon unique et spéciale, la personne humaine, faite à
l’image et la ressemblance de Dieu, aspire à l’amour, à la joie et à la
paix.
Nous comprenons alors que c’est un contresens de prétendre éliminer Dieu
pour faire vivre l’homme ! Dieu est la source de la vie : l’éliminer
équivaut à se séparer de cette source et, inévitablement, se priver de la
plénitude et de la joie : « en effet, la créature sans Créateur s’évanouit »
(Concile Œcum.Vatican II, Const.
Gaudium et
Spes, 36). La culture actuelle,
dans certaines régions du monde, surtout en Occident, tend à exclure Dieu ou
à considérer la foi comme un fait privé, sans aucune pertinence pour la vie
sociale. Alors que toutes valeurs qui fondent la société proviennent de
l’Evangile – comme le sens de la dignité de la personne, de la solidarité,
du travail et de la famille –, on constate une sorte d’ « éclipse de Dieu »,
une certaine amnésie, voire un réel refus du christianisme et un reniement
du trésor de la foi reçue, au risque de perdre sa propre identité profonde.
Pour cette raison, chers amis, je vous invite à intensifier votre chemin de
foi en Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. Vous êtes l’avenir de
la société et de l’Eglise ! Comme l’apôtre Paul l’écrivait aux chrétiens de
la ville de Colosse, il est vital d’avoir des racines, des fondements
solides ! Et cela est particulièrement vrai aujourd’hui, quand beaucoup de
jeunes n’ont pas de repères stables pour construire leur vie, ce qui
engendre en eux une grande insécurité. Le relativisme ambiant, qui consiste
à dire que tout se vaut et qu’il n’y a aucune vérité ni aucun repère absolu,
n’engendre pas la vraie liberté mais instabilité, déception, conformisme aux
modes du moment. Vous, les jeunes, vous avez le droit de recevoir des
générations qui vous précèdent des repères clairs pour faire vos choix et
construire votre vie, comme une jeune plante a besoin d’un tuteur, durant le
temps nécessaire pour pousser des racines, pour devenir un arbre solide,
capable de donner du fruit.
2. Enracinés et fondés dans le Christ
Pour mettre en lumière l’importance de la foi en Dieu dans la vie des
croyants, je voudrais m’arrêter sur les trois expressions employées par
saint Paul dans cette citation : « Enracinés et fondés en Christ, affermis
dans la foi ». Nous pouvons y voir trois images. « Enraciné » évoque l’arbre
et les racines qui le nourrissent. « Fondé » se réfère à la construction de
la maison. « Affermi » renvoie à la croissance de la force physique ou
morale. Ces images sont très parlantes. Avant de les expliquer, je note
simplement que dans le texte original grec, il s’agit, du point de vue
grammatical, de passifs : cela signifie que c’est le Christ lui-même qui a
l’initiative d’enraciner, de fonder et d’affermir les croyants.
La première image est celle de l’arbre, solidement planté au sol par ses
racines, qui le stabilisent et le nourrissent. Sans racines, il serait
emporté par le vent et mourrait. Quelles sont nos racines ? Il y a bien sûr
nos parents, notre famille et la culture de notre pays, qui constituent un
aspect très important de notre identité. La Bible en dévoile un autre. Le
prophète Jérémie écrit: « Béni l’homme qui se confie dans le Seigneur, dont
le Seigneur est la foi. Il ressemble à un arbre planté au bord des eaux, qui
tend ses racines vers le courant : il ne redoute rien quand arrive la
chaleur, son feuillage reste vert ; dans une année de sécheresse, il est
sans inquiétude et ne cesse de porter du fruit. » (Jr 17, 7-8).
Etendre ses racines, c’est donc pour Jérémie mettre sa confiance en Dieu,
dans la foi. En Dieu nous puisons notre vie. Sans lui nous ne pouvons pas
vivre vraiment. « Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est dans
son Fils » (cf. 1 Jn 5, 11). Et Jésus lui-même se présente comme notre vie
(cf. Jn 14, 6). C’est pourquoi la foi chrétienne ne consiste pas seulement à
croire en des vérités, mais c’est avant tout (…) une relation personnelle
avec Jésus Christ. C’est la rencontre avec le Fils de Dieu qui donne à notre
vie un dynamisme nouveau. Quand nous entrons dans une relation personnelle
avec Lui, le Christ nous révèle notre propre identité, et, dans cette
amitié, la vie grandit et se réalise en plénitude.
Il y a un moment, durant la jeunesse, où chacun de nous se demande : quel
sens a ma vie ? Quel but, quelle direction ai-je le désir de lui donner ?
C’est une étape fondamentale, qui peut tourmenter l’âme, parfois même
longtemps. On pense au genre de travail à entreprendre, aux relations
sociales à établir, aux relations sentimentales à développer … Dans ce
contexte, je repense à ma jeunesse. D’une certaine façon, j’ai bien eu
conscience que le Seigneur me voulait comme prêtre. Mais ensuite, après la
guerre, quand au séminaire et à l’université j’étais en chemin vers ce but,
j’ai eu à reconquérir cette certitude. J’ai dû me demander : est-ce vraiment
ma voie ? Est-ce vraiment la volonté du Seigneur pour moi ? Serais-je
capable de Lui rester fidèle et d’être totalement disponible, à son service
? Prendre une telle décision ne se fait pas sans souffrance. Il ne peut en
être autrement. Mais ensuite a jailli la certitude : c’est bien cela ! Oui,
le Seigneur me veut, Il me donnera donc la force. En l’écoutant, en marchant
avec Lui, je deviens vraiment moi-même. Ce qui importe, ce n’est pas la
réalisation de mes propres désirs, mais (.) Sa volonté. Ainsi, la vie
devient authentique.
De même que l’arbre a des racines qui le tiennent solidement accroché à la
terre, de même les fondations donnent à la maison une stabilité durable. Par
la foi, nous sommes fondés en Christ (cf. Col 2, 6), comme une maison est
construite sur ses fondations. Dans l’histoire sainte, nous avons de
nombreux exemples de saints qui ont fondé leur vie sur la Parole de Dieu.
Abraham est le premier d’entre eux. Notre « père dans la foi » obéit à Dieu
qui lui demandait de quitter la maison de son père pour marcher vers un pays
inconnu. « Abraham crut à Dieu, cela lui fut compté comme justice, et il fut
appelé ami de Dieu » (Jc 2, 23) . Etre fondé en Christ, c’est répondre
concrètement à l’appel de Dieu, en mettant notre confiance en Lui et en
mettant en pratique sa Parole. Jésus lui-même met en garde ses disciples :
« Pourquoi m'appelez-vous : 'Seigneur ! Seigneur !' et ne faites-vous pas ce
que je dis ? » (Lc 6, 46). Et, faisant alors appel à l’image de la
construction de la maison, il ajoute : « Quiconque vient à moi, écoute mes
paroles et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il est
comparable. Il est comparable à un homme qui, bâtissant une maison, a
creusé, creusé profond, et posé les fondations sur le roc. La crue
survenant, le torrent s'est rué sur cette maison, mais il n'a pas pu
l'ébranler parce qu'elle était bien bâtie. Mais celui au contraire qui a
écouté et n’a pas mis en pratique est comparable à un homme qui aurait bâti
sa maison à même le sol, sans fondations. Le torrent s'est rué sur elle, et
aussitôt elle s'est écroulée ; et le désastre survenu à cette maison a été
grand ! » (Lc 6, 46-49).
Chers amis, construisez votre maison sur le roc, comme cet homme qui « a
creusé profond ». Vous aussi, efforcez-vous tous les jours de suivre la
Parole du Christ. Ecoutez-le comme l’Ami véritable avec qui partager le
chemin de votre vie. Avec Lui à vos côtés, vous serez capables d’affronter
avec courage et espérance les difficultés, les problèmes, ainsi que les
déceptions et les échecs. Sans cesse vous sont présentées des propositions
plus faciles, mais vous vous rendez compte vous-mêmes qu’il s’agit de
leurres, qu’elles ne donnent ni sérénité, ni joie. Seule la Parole de Dieu
nous indique la voie véritable, seule la foi qui nous a été transmise est la
lumière qui illumine notre chemin. Accueillez avec gratitude ce don
spirituel que vous avez reçu de votre famille et engagez-vous à répondre de
façon responsable à l’appel de Dieu, devenant adultes dans la foi. Ne croyez
pas ceux qui vous disent que vous n’avez pas besoin des autres pour
construire votre vie ! Appuyez-vous au contraire sur la foi de vos proches,
sur la foi de l’Eglise, et remerciez le Seigneur de l’avoir reçue et de
l’avoir faite vôtre !
3. Affermis dans la foi
Soyez « enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (cf. Col 2,
7). La lettre d’où vient cette citation a été écrite par saint Paul pour
répondre à un besoin précis des chrétiens de la ville de Colosse. Cette
communauté, en effet, était menacée par l’influence de certaines tendances
de la culture de l’époque, qui détournaient les fidèles de l’Evangile. Notre
contexte culturel, chers jeunes, a de nombreuses ressemblances avec celui
des Colossiens d’alors. En effet, il y a un fort courant « laïciste », qui
veut supprimer Dieu de la vie des personnes et de la société, projetant et
tentant de créer un « paradis » sans Lui. Or l’expérience enseigne qu’un monde
sans Dieu est un « enfer » où prévalent les égoïsmes, les divisions dans les
familles, la haine entre les personnes et les peuples, le manque d’amour, de
joie et d’espérance. A l’inverse, là où les personnes et les peuples vivent
dans la présence de Dieu, l’adorent en vérité et écoutent sa voix, là se
construit très concrètement la civilisation de l’amour, où chacun est
respecté dans sa dignité, où la communion grandit, avec tous ses fruits. Il
y a cependant des chrétiens qui se laissent séduire par le mode de penser
laïciste, ou qui sont attirés par des courants religieux qui éloignent de la
foi en Jésus Christ. D’autres, sans adhérer à de telles approches, ont
simplement laissé refroidir leur foi au Christ, ce qui a d’inévitables
conséquences négatives sur le plan moral.
Aux frères contaminés par ces idées étrangères à l’Evangile, l’apôtre Paul
rappelle la puissance du Christ mort et ressuscité. Ce mystère est le
fondement de notre vie, le centre de la foi chrétienne. Toutes les
philosophies qui l’ignorent, le considérant comme « folie » (1 Co 1, 23),
montrent leurs limites devant les grandes questions qui habitent le cœur de
l’homme. C’est pourquoi moi aussi, en tant que successeur de l’apôtre
Pierre, je désire vous affermir dans la foi (cf. Lc 22, 32). Nous croyons
fermement que le Christ Jésus s’est offert sur la Croix pour nous donner son
amour. Dans sa passion, il a porté nos souffrances, il a pris sur lui nos
péchés, il nous a obtenu le pardon et nous a réconciliés avec Dieu le Père,
nous donnant accès à la vie éternelle. De cette façon, nous avons été
libérés de ce qui entrave le plus notre vie : l’esclavage du péché. Nous
pouvons alors aimer tous les hommes, jusqu’à nos ennemis, et partager cet
amour avec les plus pauvres et les plus éprouvés de nos frères.
Chers amis, la Croix nous fait souvent peur, car elle semble être la
négation de la vie. En réalité, c’est le contraire ! Elle est le «oui» de
Dieu à l’homme, l’expression extrême de son amour et la source d’où jaillit
la vie. Car du cœur de Jésus ouvert sur la Croix a jailli cette vie divine,
toujours disponible pour celui qui accepte de lever les yeux vers le
Crucifié. Je ne peux donc que vous inviter à accueillir la Croix de Jésus,
signe de l’amour de Dieu, comme source de vie nouvelle. En dehors du Christ
mort et ressuscité, il n’y a pas de salut ! Lui seul peut libérer le monde
du mal et faire grandir le Royaume de justice, de paix et d’amour auquel
nous aspirons tous.
4. Croire en Jésus sans le voir
Dans l’Evangile est décrite l’expérience de foi de l’apôtre saint Thomas
dans l’accueil du mystère de la Croix et de la Résurrection du Christ.
Thomas fait partie des Douze apôtres. Il a suivi Jésus, il a été témoin
direct des guérisons, des miracles qu’il opérait. Il a écouté ses paroles.
Il s’est senti perdu, face à sa mort. Le soir de Pâques, le Seigneur est
apparu à ses disciples, mais Thomas n’était pas présent. Et quand il lui a
été dit que Jésus était vivant et s’était montré, il déclara : « Si je ne
vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt
dans la marque des clous, et si je ne mets pas la main dans son côté, je ne
croirai pas ! » (Jn 20, 25)
Nous aussi nous voudrions pouvoir voir Jésus, pouvoir parler avec Lui,
sentir encore plus fortement sa présence. Aujourd’hui, pour beaucoup de
personnes l’accès à Jésus est devenu difficile. Ainsi, de nombreuses images
de Jésus sont en circulation, qui se prétendent scientifiques et lui
retirent sa grandeur, la singularité de sa personne. C’est pourquoi, durant
de longues années d’étude et de méditation, a mûri en moi l’idée de
transmettre dans un livre un peu de ce qu’est ma rencontre personnelle avec
Jésus: pour aider quasiment à voir, entendre, toucher le Seigneur, en qui
Dieu est venu nous rencontrer pour se faire connaître.
Jésus lui-même, en effet, apparaissant de nouveau huit jours après aux
disciples, dit à Thomas : « Porte ton doigt ici : voici mes mains ; avance ta
main, et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant
» (Jn
20, 26-27). Nous aussi nous pouvons avoir un contact sensible avec Jésus,
mettre, pour ainsi dire, la main sur les signes de sa Passion, les signes de
son amour : dans les Sacrements, Il se fait particulièrement proche de nous,
Il se donne à nous. Chers jeunes, apprenez à « voir », à «rencontrer» Jésus
dans l’Eucharistie, là où Il est présent et proche jusqu’à se faire
nourriture pour notre chemin ; dans le Sacrement de la Pénitence, dans
lequel le Seigneur manifeste sa miséricorde en offrant son pardon.
Reconnaissez et servez Jésus aussi dans les pauvres, les malades, les frères
qui sont en difficulté et ont besoin d’aide.
Ouvrez et cultivez un dialogue personnel avec Jésus Christ, dans la foi.
Connaissez-le par la lecture des Evangiles et du Catéchisme de l’Eglise
Catholique. Entrez dans un dialogue avec Lui par la prière, donnez-lui votre
confiance : il ne la trahira jamais ! « La foi est d’abord une adhésion
personnelle de l’homme à Dieu ; elle est en même temps, et inséparablement,
l’assentiment libre à toute la vérité que Dieu a révélé »
(Catéchisme de
l’Eglise Catholique, 150). Ainsi vous pourrez acquérir une foi mûre, solide,
qui ne sera pas fondée uniquement sur un sentiment religieux ou sur un vague
souvenir du catéchisme de votre enfance. Vous pourrez connaître Dieu et
véritablement vivre de lui, comme l’apôtre Thomas quand il manifeste sa foi
en Jésus en s’exclamant avec force: « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
5. Soutenus par la foi de l’Eglise, pour être témoins
A ce moment, Jésus s’exclama : « Parce que tu me vois, tu crois. Heureux
ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru » (Jn 20, 28). Il pensait au chemin de
l’Eglise, fondée sur la foi des témoins oculaires, les Apôtres. Nous
comprenons alors que notre foi personnelle en Christ, née d’un dialogue
irremplaçable avec lui, est liée à la foi de l’Eglise : nous ne sommes pas
des croyants isolés, mais, par le Baptême, nous sommes membres de cette
grande famille, et c’est la foi professée par l’Eglise qui donne assurance à
notre foi personnelle. Le Credo que nous proclamons lors de la Messe du
dimanche nous protège justement du danger de croire en un Dieu qui n’est pas
celui que Jésus nous a révélé : « Chaque croyant est ainsi comme un maillon
dans la grande chaîne des croyants. Je ne peux croire sans être porté par la
foi des autres, et par ma foi, je contribue à porter la foi des autres »
(Catéchisme de l’Eglise Catholique, 166). Remercions sans cesse le Seigneur
pour le don de l’Eglise. Elle nous fait progresser avec assurance dans la
foi, qui nous donne la vraie vie (cf. Jn 20, 31).
Dans l’histoire de l’Eglise, les saints et les martyrs ont puisé au pied de
la Croix glorieuse du Christ la force d’être fidèles à Dieu jusqu’au don
d’eux-mêmes. Dans la foi, ils ont trouvé la force pour vaincre leurs propres
faiblesses et dépasser chaque adversité. Car, comme le dit l’apôtre Jean :
« Quel est le vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils
de Dieu ? » (1 Jn 5, 5). Et la victoire qui naît de la foi est celle de
l’amour. Tant de chrétiens ont été et sont un témoignage vivant de la force
de la foi qui s’exprime par la charité : ils ont été artisans de paix,
promoteurs de justice, acteurs d’un monde plus humain, un monde selon Dieu.
Ils se sont engagés dans divers domaines de la vie sociale, avec compétence
et professionnalisme, contribuant efficacement au bien de tous. La charité
qui jaillit de la foi les a conduits à un témoignage très concret, en actes
et en paroles : le Christ n’est pas seulement un bien pour nous-mêmes, il
est le bien le plus précieux que nous avons à partager avec les autres. Et à
l’heure de la mondialisation, soyez les témoins de l’espérance chrétienne
dans le monde entier : nombreux sont ceux qui désirent recevoir cette
espérance ! Devant le tombeau de son ami Lazare, qui était mort depuis
quatre jours, et avant de le ramener à la vie, Jésus dit à Marthe : « Si tu
crois, tu verras la gloire de Dieu » (Jn 11, 40). Vous aussi, si vous
croyez, si vous savez vivre et témoigner de votre foi chaque jour, vous
deviendrez instruments pour faire retrouver à d’autres jeunes comme vous le
sens et la joie de la vie, qui naît de la rencontre avec le Christ !
6. Vers la Journée Mondiale de Madrid
Chers amis, je vous renouvelle l’invitation à venir à la Journée Mondiale de
la Jeunesse à Madrid. Avec une joie profonde, je vous attends chacun
personnellement : le Christ lui-même veut vous affermir dans la foi par
l’Eglise. Le choix de croire en Christ et de le suivre n’est jamais facile.
Il est toujours entravé par nos infidélités personnelles et par tant de voix
qui indiquent des sentiers plus faciles. Ne vous laissez pas décourager,
cherchez plutôt le soutien de la communauté chrétienne, le soutien de
l’Eglise ! Au cours de cette année, préparez-vous intensément au rendez-vous
de Madrid avec vos évêques, vos prêtres et les responsables de la pastorale
des jeunes dans les diocèses, les communautés paroissiales, les associations
et les mouvements. La qualité de notre rencontre dépendra pour une grande
part de la préparation spirituelle, de la prière, de l’écoute commune de la
Parole de Dieu et du soutien mutuel.
Chers jeunes, l’Eglise compte sur vous ! Elle a besoin de votre foi vivante,
de votre charité créative et du dynamisme de votre espérance. Votre présence
renouvelle l’Eglise, la rajeunit et lui donne un élan nouveau. C’est
pourquoi les Journées Mondiales de la Jeunesse sont une grâce non seulement
pour vous mais aussi pour tout le Peuple de Dieu. L’Eglise en Espagne se
prépare activement pour vous accueillir et vivre avec vous la joyeuse
expérience de la foi. Je remercie les diocèses, les paroisses, les
sanctuaires, les communautés religieuses, les associations et les mouvements
ecclésiaux, qui travaillent avec générosité à la préparation de cet
événement. Le Seigneur ne manquera pas de les bénir.
Que la Vierge Marie accompagne ce chemin de préparation ! A l’annonce de
l’Ange, elle a accueilli avec foi la Parole de Dieu. Avec foi, elle a
consenti à l’œuvre que Dieu accomplissait en elle. En prononçant son «fiat»,
son «oui», elle a reçu le don d’une charité immense, qui la poussait à se
donner tout entière à Dieu. Qu’elle intercède pour chacun et chacune de
vous, afin que durant cette prochaine Journée Mondiale, vous puissiez
grandir dans la foi et l’amour ! Je vous assure de ma pensée paternelle pour
vous dans la prière et je vous bénis de tout cœur.
Du Vatican, le 6 août 2010, fête de la Transfiguration du Seigneur.
BENEDICTUS PP XVI

Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.09.2010 -
T/Benoît XVI
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