Sommet FAO "Terra Preta": Un document
sur le "droit à l'alimentation" |
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Rome, le 06 juin 2008 -
(E.S.M.)
- "Les autorités économiques et politiques s'enrichissent avec la
crise alimentaire ; les spéculations financières font partie des causes
directes de la hausse des prix des denrées alimentaires et par
conséquent alimentent de façon exponentielle la crise alimentaire",
soutient le document final du Forum "Terra Preta".
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Sommet FAO "Terra Preta": Un document sur le "droit à l'alimentation"
"Les autorités économiques et politiques s'enrichissent avec la crise
alimentaire ; les spéculations financières font partie des causes directes
de la hausse des prix des denrées alimentaires et par conséquent alimentent
de façon exponentielle la crise alimentaire", soutient le document final du
Forum "Terra Preta", signé par 270 organisations paysannes, mouvements
sociaux et organisations non gouvernementales (Ong).
"À partir du moment où la famine chronique, l'évincement des producteurs
d'aliments et des travailleurs, la spéculation sur les biens et les terres
et le réchauffement planétaire sont à leur apogée – y est-il souligné –, les
gouvernements, les organismes et les institutions financières émettent des
propositions qui ne font qu'aggraver ces crises à travers les versions
encore plus dangereuses de politiques qui ont originellement donné lieu à la
situation actuelle". Selon "Terra Preta" en effet, les initiatives de
certains gouvernements et des responsables de l'Onu au Sommet de la Fao
"constituent une agression à l'encontre des producteurs d'aliments à petite
échelle (parmi lesquels les femmes se trouvent en première ligne) et des
biens naturels".
Au cours des 30 dernières années, "les plans d'ajustement structurel de la
Banque Mondiale et du Fonds monétaire international – soutiennent encore les
représentants de la société civile en provenance des cinq continents – ont
instauré les conditions de crises alimentaires récurrentes par le biais des
politiques de libéralisation qui ont sapé la capacité locale et nationale
d'assurer des politiques adéquates et l'autosuffisance alimentaire".
Il est nécessaire de "résister au contrôle de l'alimentation et de
l'agriculture par les multinationales" – ajoute le document final –, en
intervenant pour "combattre les spéculations financières" et pour "le
financement par les gouvernements et les organisations internationales des
petits producteurs". Il faut "éviter la production et l'exportation de
biocarburants" et "insérer l'agriculture dans le cadre des négociations sur
les accords de Kyoto après 2012", qui se tiennent cette année en Pologne et
l'an prochain au Danemark. Mais il est surtout nécessaire de mettre en place
"une réforme agraire globale en faveur des producteurs, des peuples
indigènes et des communautés locales", en favorisant "un nouveau modèle de
développement axé sur la souveraineté alimentaire".
En conclusion, les organisations civiles demandent "que les gouvernements
mettent en œuvre des procédures juridiques en faveur des victimes de
l'urgence alimentaire, en incluant dans les procédures criminelles les
sociétés et les institutions (y compris les gouvernements), dont les actions
ont occulté le droit à l'alimentation des communautés".
(ADL/CN)
Agence Misna
EUROPE/ITALIE -Sommet FAO: les agriculteurs des
pays pauvres demandent d’être écoutés ; le problème des biocarburants, du
protectionnisme et de l’accès aux marchés, parmi les autres thèmes
Rome (Agence Fides) – Le Sommet de la FAO à Rome ferme ses portes
aujourd’hui. Des grandes assises mondiales, on n’attend certes pas de
réponses définitives à un nombre si important de problèmes, de portée
mondiale et liés entre eux : augmentation des pauvres et des personnes
sous-alimentées, question environnementale, développement, différence
d’accès aux marchés entre pays riches et pays pauvres en voie de
développement, et ainsi de suite. Toutefois le programme des questions
abordées montre que désormais on a de plus en plus vivement conscience de la
nécessité, à l’ère de la mondialisation, de donner des réponses coordonnées
au niveau mondial aux grands défis de l’humanité.
Les problèmes énoncés représentent le vrai défi pour l’avenir proche de
notre planète. A commencer par ce chiffre des 862
millions d’êtres humains qui souffrent de la faim dans le monde, un
nombre record qui montre la gravité de la crise en cours. Le Directeur
Général de la FAO, Jacques Diouf, a soulevé ces jours-ci un des problèmes
clés pour résoudre le problème de la malnutrition : celui du protectionnisme
des pays du Nord de l’hémisphère par rapport aux pays pauvres. En
particulier Diouf a souligné que les pays de l’OSCE ont soutenu leurs
agricultures avec 372 milliards de dollars, une donnée impressionnante si
l’on pense qu’il en suffirait une trentaine environ pour nourrir 862
millions de personnes.
Chiffres à part, une série de questions importantes reste ouverte. Les pays
pauvres demandent d’avoir plus de facilité à accéder aux marchés mondiaux -
donc de ne pas être gênés par des formes de protectionnisme - et de pouvoir
bénéficier d’une protection dans la défense de leurs propres marchés et
produits. Du côté des pays occidentaux on veut accélérer encore le processus
de libéralisation des marchés à travers le WTO (World trade organization);
sur le front des aides au développement, les pays pauvres demandent à avoir
un rôle de protagonistes : ne pas être seulement les destinataires
d’interventions d’urgence, mais avoir une fonction de premier plan dans la
gestion des ressources et dans leur emploi sur place.
Il y a ensuite le chapitre des biocarburants, qui suscite un débat enflammé
entre ses partisans - parmi lesquels le Brésil, les Etats-Unis et l’Europe -
et les critiques, à savoir ceux qui voient dans cette solution (des
carburants dérivés des végétaux et non du pétrole) le danger d’un
appauvrissement des ressources agricoles et des forêts. Il y a encore une
question sur laquelle s’opposent des visions différentes : celle du rapport
entre les changements climatiques et les bonds négatifs dans les productions
agricoles ; sur ce terrain spécifique les organisations de paysans demandent
que l’agriculture entre à plein titre dans les négociations pour Kyoto 2,
c'est-à-dire le futur accord mondial sur le climat.
La discussion de ces jours n’est pas formelle, et plusieurs questions
cruciales ont été abordées, il est donc inévitable que du sommet ne
jaillissent pas de réponses définitives sur chaque problème soulevé. En même
temps, il est positif que la confrontation, les problèmes, les accords et
les contrastes aient émergé à la lumière du jour. Cependant il faut aussi
souligner qu’un accord important a été atteint. Il s’agit d’un « Memorandum
d’entente » entre l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et
les agences ONU de Rome, la FAO, l’IFAD et le PAM. Selon la FAO il s’agit
d’une collaboration sans précédent entre les principaux protagonistes du
développement agricole, visant à augmenter de façon significative la
production alimentaire dans les « régions grenier » de l’Afrique, à relier
la production alimentaire locale au besoin de la population et à intervenir
dans les régions de l’Afrique à plus grande culture agricole –ou zones
agro-écologiques- pour créer des opportunités pour les petits agriculteurs.
Les défis à relever sont d’accélérer la production
alimentaire en Afrique, de remédier au développement insuffisant des
marchés, au manque d’investissements et à la carence d’infrastructures dans
les zones rurales. Il existe cependant des opportunités qui peuvent
être exploitées pour aider à mettre fin à la faim chronique et aux problèmes
alimentaires. (Mtp)
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Fin
du sommet de la FAO sur la sécurité alimentaire dans le monde
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Fao
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est la plus grave
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riches et pauvres
Sources : E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.06.2008 -
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