Benoît XVI et l’onde de choc
provoquée par les propos de Williamson |
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Le 06 février 2009 -
(E.S.M.)
- l’Allemagne ne décélère pas. La chancelière Angela Merkel
reproche à Benoît XVI de ne pas avoir condamné assez nettement
Williamson, ce contre quoi le cardinal secrétaire d’État s’insurge à
juste titre.
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Benoît XVI et l’onde de choc provoquée par les propos de
Williamson
Affaire Williamson (suite) : Pour lire la 1ère
partie ►Benoît
XVI et les lefebristes - confusionnisme intellectuel et procès d’intention
inadmissible - 03.02.09
3 Février
Avons-nous atteint le sommet de la crise mimétique ? Sommes-nous en train
d’assister à un mouvement de décélération progressive ? On pourrait le
croire à certains signes. La tribune publiée dans Le Monde d’hier soir par
Jean-Pierre Denis, directeur de La Vie, me paraît intéressante de ce point
de vue. L’initiateur de la déclaration des intellectuels catholiques tire
les premières leçons de l’événement avec modération et même optimisme, en
dessinant un tableau inédit du catholicisme français. La synthèse historique
qu’il esquisse en quelques lignes n’est pas sans lucidité, notamment
lorsqu’il désigne « certaines espérances utopiques d’un concile vu comme
le grand soir du christianisme progressiste ». Il n’hésite pas à
employer un mot très fort, apostasie, pour caractériser ce qui s’est passé
dans la foulée des années 60 : « fuite douce ou amère, crise de la
transmission ». Et s’il n’a pas d’indulgence pour les dérives
extrémistes, il n’en reconnaît pas moins « la volonté de retour sincère des
franges non politisées des traditionalistes, celles du moins qui se
distinguent de l’extrême-droite et qui poursuivent une quête spirituelle
authentique. »
Je ne suis pas loin de suivre Jean-Pierre Denis lorsqu’il note « le début
d’une recomposition idéologique assez inattendue pour les analystes
extérieurs » mais que l’on sent bien, quand on l’observe depuis
l’intérieur de la planète catholique. Il n’est pas impossible que l’on
observe ici ou là « un catholicisme réidentifié » rasant moins les
murs, critique vis-à-vis de notre société… et se découvrant aussi,
par-dessus ses courants longtemps antagonistes, des convergences
essentielles. Et de citer tous ceux qui se sont rassemblés derrière son
initiative - que j’ai contestée pour une raison sérieuse, tout en précisant
que j’aurais signé, s’il ne s’était agi que de condamner les propos
négationnistes de Williamson et de rappeler la doctrine du concile et des
papes sur le judaïsme - : « militance attachée à la dimension sociale de
l’Évangile, intellectuels de la sphère lustigérienne, proches de la doctrine
Ratzinger, une nouvelle génération de philosophes trentenaires assumant en
bloc et sans états d’âme leur fidélité ». Je fais mienne également la
remarque selon laquelle la commune fidélité de tous « peut briser la
dissidence » par rapport à la société actuelle.
Voilà plusieurs années que j’observe cette convergence. Elle s’explique en
partie par la nouvelle configuration des débats intellectuels dans un monde
qui a profondément changé et où bon nombre d’oppositions d’hier ne
correspondent plus à grand-chose. Peut-être que le mérite de ce que nous
venons de vivre - le diable porte pierre - est d’avoir obligé les uns et les
autres à mettre des mots sur leurs malaises, en s’obligeant à de premières
explications. Je ne veux pas vendre la peau de l’ours, parce qu’il y encore
énormément de chemin à parcourir. Mais pourquoi ne pas entrevoir quelques
trouées de lumière.
4 février
En revanche, l’Allemagne ne décélère pas. La chancelière Angela Merkel
reproche à Benoît XVI de ne pas avoir condamné assez nettement Williamson,
ce contre quoi le cardinal secrétaire d’État s’insurge à juste titre. Le
correspondant du Figaro à Berlin montre comment le pays de Joseph Ratzinger
est troublé : « L’onde de choc provoquée par les propos de Williamson a
été particulièrement forte en Allemagne où la honte du régime nazi a vacciné
contre l’antisémitisme et l’intolérance en général. » Ce ce que Patrick
Saint-Paul ne rappelle pas cependant, c’est que le scandale pourrait avoir
été sciemment « fabriqué » outre-Rhin.
Édouard Husson, un de nos meilleurs germanistes, me dit que c’est le très
fameux hebdomadaire d’investigation Der Spiegel qui, dans son numéro du 19
janvier (n°4 de 2009, page 32), sous la
signature de son journaliste Wensierski, a pour la première fois évoqué une
intervention de Williamson à la télévision suédoise. Celle-ci datait de
novembre. L’évêque dissident avait procédé à l’ordination diaconale d’un
Suédois, ancien pasteur de l’Église évangélique. L’événement avait alors ému
l’opinion suédoise, ce qui explique qu’une chaîne de télévision nationale
ait interrogé Williamson, non sans s’entourer des conseils de deux « experts
» français, Flammetta Venner et Caroline Fourest, auteurs du livre polémique
Les soldats du Pape. Il faut encore préciser que l’ordination avait lieu en
Bavière, au séminaire de Zaitzkofen. Ce qui a déclenché une enquête
judiciaire du procureur de Ratisbonne.
Pourquoi Der Spiegel, si bien informé, s’est-il intéressé seulement
en janvier aux propos négationnistes de novembre ? La programmation de la
diffusion de l’interview le 21 janvier était-elle un pur hasard ? C’est
possible, mais troublant.
Autre question : Y a-t-il un lien avec une lettre de l’abbé Franz
Schmidberger, responsable de la fraternité St-Pie X en Allemagne, adressée
aux évêques de ce pays. L’abbé, impénitent, y reprenait à l’égard des juifs
le grief de « déicide », formellement rejeté par Vatican II, et pressait les
intéressés de reconnaître la divinité de Jésus, pour échapper à cette
responsabilité. Est-ce cette lettre qui a entraîné la suite du processus ?
Toujours est-il qu’une enquête sérieuse s’impose pour déterminer
l’enchaînement de toute cette affaire. Le Spiegel a récidivé dans son
dernier numéro, en lui consacrant sa couverture et en enfonçant le clou : «
Un pape allemand qui fait du mal à l’Église ».
Mon hypothèse d’une crise mimétique prenant le Pape comme bouc émissaire se
trouve donc confortée. J’apprends aussi par Le Figaro, que le père
Bernhard Häring, de Tübingen, réclame la démission de Benoît XVI. La boucle
est bouclée. Häring a des motifs de rancœur à l’égard de Ratzinger. Est-ce
une raison pour crier avec les loups ? C’est un peu triste, car je garde de
la reconnaissance pour le théologien moraliste qui m’a appris beaucoup de
choses autrefois avec les trois gros volumes de sa Loi du Christ.
Que l’Allemagne soit particulièrement sensible à une querelle où est mêlé
son passé, on le comprend. Est-ce une raison pour se laisser entraîner dans
une pareille chasse au Pape ? Cette brutalité ne nous offre pas le meilleur
visage de ce pays, et la dialectique d’accusation, qui aligne les clichés
les plus éculés eu égard à la personnalité de Joseph Ratzinger, n’est pas à
son honneur.
Tous ces procureurs péremptoires ne s’interrogent même pas sur ce que
Laurent Jofrin, directeur de Libération, a appelé « un hasard médiatique »
et que j’aurais donc tendance à considérer pour ma part comme un très
étrange hasard, dont l’origine est très précisément dans leur pays. Il est
vrai aussi que leur vindicte les préserve de considérer le dossier de fond
du traditionalisme qu’on préfère estomper sous le poids de son mépris. Me
serait-il permis de lancer à mon tour un défi à tout ce joli monde, si
empressé de faire la leçon au Pape allemand ? Vous n’étiez pas si délicats,
lorsque tous, dans un bel ensemble, vous faisiez la cour à Eugen Drerwermann,
assurant la vente de ses essais à des centaines de milliers d’exemplaires ?
Le véritable examen de conscience d’une certaine tradition germaniste,
païenne, naturaliste, anti-humaniste, férocement antibiblique, il s’imposait
pourtant bien là, beaucoup plus qu’à propos d’un pauvre provocateur dont les
propos insensés invitent plus à la commisération qu’à la considération
intellectuelle. Je n’ose pas ici reprendre l’interpellation évangélique sur
la paille et la poutre, mais je demande explication de l’imposture.
5 février
Hier, la secrétairerie d’État a publié une
note signifiant que l’évêque Williamson ne pourrait prétendre à une
charge dans l’Église que s’il désavouait son négationnisme, ce qu’une chaîne
d’information traduit délicatement par cette formule ; « Le Vatican
lâche Williamson ». C’est évidemment pur mensonge, mais conforme au
scénario imposé depuis le début du montage médiatique. Comme si le Vatican
avait un seul instant soutenu le négationniste ? Mentez, il en restera
toujours quelque chose. La note précise encore que la réintégration pleine
et entière de la Fraternité ne se fera pas sans acceptation de Vatican II et
du magistère de tous les papes depuis le Concile. Rien que de logique. Cela
ne veut pas dire que le Pape Benoît XVI revient sur son geste de
pacification. C’est tout de même un avertissement sérieux pour la Fraternité
qui doit savoir quel danger redoutable la guette, à quel point elle à
intérêt à se situer sur un plan purement religieux, en se démarquant de
toute complicité politique ou idéologique douteuse.
Par ailleurs, il y a un travail considérable à mener sur le seul terrain
théologique. Si je me suis prêté ces derniers jours, notamment avec le
voyage en Suisse, à une opération de rapprochement avec ces « frères séparés
», j’en mesure d’autant mieux la distance qui nous sépare, l’abîme
d’incompréhension qui empêche parfois jusqu’à l’emploi d’un langage commun.
Le Pape, qui s’est trouvé au cœur même de l’élaboration de quelques-uns des
documents les plus importants de Vatican II, est sans aucun doute, le plus à
même de juger comment les détracteurs du Concile n’en comprennent nullement
la profondeur et la cohérence traditionnelle. J’en ai suffisamment parlé
avec le Père de Lubac pour savoir comment toute une culture très dix-neuvièmiste
s’est rendue impropre à la perception de la grande tradition ecclésiale.
Il serait vraiment surprenant qu’à partir de là, en quelques semaines,
toutes les difficultés se résorbent. Si un accord était signé demain entre
les deux parties, j’en serais non seulement surpris mais incommodé,
supputant que l’on est passé à pieds joints sur les grands dossiers à
élucider. Plus de quarante ans de brouille ou d’anathème ne se résolvent pas
en un moment magique, sauf miracle. Mgr Fellay nous a confié, à Samuel
Pruvot et à moi, que ce serait forcément long. Et il le faut ! Il faudra
tout reprendre, point par point, avec une infinie patience, pour être sûrs
qu’on se comprend bien. La petite expérience de dialogue que je puis avoir
avec des membres de la Fraternité me montre que la discussion est loin
d’être impossible, qu’elle peut être fructueuse, dès lors qu’on franchit
plusieurs barrières de défiance, mais qu’elle débouche toujours sur des
suppléments d’enquête à entreprendre, sur des pans entiers de mémoire à
revisiter.
En même temps, il faut gérer l’opinion qui n’admet pas cette pratique de la
main tendue, qui la proclame désastreuse, et s’empresse d’échafauder des
scénarios catastrophe où l’Église, faisant marche arrière, anathémise la
modernité, renie toutes ses avancées et se retrouve dans un splendide
isolement réactionnaire. Tel est, par exemple, le fil conducteur de
l’analyse menée dans Le Monde d’hier par Stéphanie Le Bars. Le papier ne
manque pas de finesse ni de nuances, mais il est tout de même catégorique :
« La peur qu’inspire à Benoît XVI la société moderne, son rejet de la
"noirceur du monde", sa proximité assumée avec le courant montant des
catholiques identitaires et traditionalistes sur la sacralité des rites ou
la primauté de la loi naturelle font de ce pape du XXIe siècle "un
intransigeant tempéré", selon l’expression du sociologue des religions
Philippe Portier. Ce que nombre de catholiques, pour ne pas parler de
l’opinion publique dans son ensemble, analysent simplement comme une
attitude de repli et d’enfermement sur soi. »
Pardon, chère Stéphanie Le Bars, mais cette façon de prendre les choses vous
situe dans un espace olympien, même s’il se veut hypermoderne, et vous
permet de dispenser des satisfecit de modernité ou plutôt des décrets
accusatoires de non-modernité, qu’il faudrait nourrir à partir de dossiers
mieux étayés. Quand Joseph Ratzinger discutait avec le philosophe et
sociologue Jürgen Habermas à Munich en 2004, je n’ai pas du tout
l’impression que le premier le cédait au second en pertinence moderne. Bien
au contraire, nous avions affaire à deux penseurs dont les diagnostics
s’avéraient extrêmement proches, en raison même de leur perception des
enjeux les plus pointus de l’ère post-moderne. Il suffit d’avoir lu les
livres du Pape, pour s’apercevoir qu’on n’est nullement en présence d’un
réactionnaire obtus, mais que l’on se trouve face à quelqu’un
d’extraordinairement averti de la culture contemporaine et de ses
questionnements. Pardon encore, mais Benoît XVI me paraît le plus souvent
très au-dessus de ses contempteurs qui, souvent, rabâchent des problématique
d’il y a un demi-siècle.
6 Février
Frédéric Taddeï, sur France 3, à son émission Ce soir (ou
jamais) ! ne pouvait manquer de s’intéresser à notre superbe
débat, en invitant des protagonistes représentant les diverses opinions…
Exception faite de la Fraternité Saint-Pie X. Il y aurait beaucoup à dire
sur la séance d’hier soir, un peu touffue - mais c’était inévitable -
mettant aux prises des compétences et des sensibilités aussi diverses. J’ai,
toutefois, retenu la prestation de Christian Terras, l’animateur de la revue
mensuelle Golias, évidemment à l’avant-garde dans la contestation du Pape,
et qui trouve aujourd’hui de quoi ranimer toutes ses ardeurs. Je l’ai trouvé
très bon dans la forme. Ayant énormément appris depuis plus de dix ans. J’ai
le souvenir d’un affrontement avec lui sur LCI en 1996, au moment de la
venue de Jean-Paul II pour l’anniversaire du baptême de Clovis. Il maîtrise
beaucoup mieux son langage, en parvenant à être percutant tout en n’excédant
pas les règles d’une certaine courtoisie, et en sachant être prudent pour
éviter le piège où il pourrait le plus aisément se fourvoyer.
Ce qui était assez fascinant hier soir, c’était de le voir, le plus
sérieusement possible, donner au Pape, une leçon de théologie et de
rectitude disciplinaire. Benoît XVI, selon Christian Terras, avait gravement
failli aux obligations de sa charge, en levant une excommunication sans
s’être assuré auparavant que les personnes hier sanctionnées s’étaient
vraiment amendées et reconnues coupables des erreurs et des fautes qui
avaient motivé leur mise à l’écart. Tendre la main, disait-il, on pourrait
le comprendre. Mais lever l’excommunication, c’était plus que téméraire
puisque cela revenait à réhabiliter des non-repentants, en leur offrant la
possibilité de crier victoire et ainsi de désavouer les enseignements de
Vatican II.
J’avais presque envie de crier : Bravo l’artiste, tellement c’était habile.
Le grand contestataire revêtait les habits de la plus rigoureuse orthodoxie
pour interpeller un pape imprudent, quasiment laxiste par rapport aux
exigences de rigueur doctrinale que lui imposait sa charge. Seulement voilà,
les choses sont plus compliquées. Benoît XVI n’a renoncé à rien de
l’enseignement du Concile, enseignement - faut-il le répéter ? - qu’il
connaît d’autant mieux qu’il vécut au cœur de son élaboration et qu’il en
possède toutes les articulations. Et s’il admet des discussions avec des
traditionalistes qui n’ont pas avalé Vatican II, c’est pour faire droit à
leurs interrogations légitimes et ainsi ne pas fermer les portes à des gens
qui peuvent être de bonne volonté. Benoît XVI n’est pas un fondamentaliste
de Vatican II, il en connaît les difficultés d’interprétation et je dirais
même les zones d’indétermination. En effet, quand on se lance sur certains
terrains relativement peu explorés, ou inexplorés depuis longtemps, il est
légitime de problématiser le plus possible les textes pour entrer dans leur
intelligence et, éventuellement, supputer leurs chausse-trapes. La liberté
religieuse signifie-t-elle indifférence à toute éthique de vérité et
acquiescement à tout pluralisme égalisateur ? Le dialogue interreligieux
débouche-t-il sur la possibilité d’un syncrétisme tous azimuts et la
relativisation du message chrétien ? Ces questions sont non seulement
légitimes, elles sont indispensables.
Par ailleurs, la levée préalable de l’excommunication ne préjuge pas de la
phase suivante. La levée réciproque des excommunications entre catholiques
et orthodoxes en 1965 n’a pas débouché sur un accord complet… Quarante ans
après on en est encore à des discussions qui sont très loin de leur
conclusion.
Je reconnais aussi à Christian Terras le mérite de ne pas avoir identifié
l’ouverture du Pape Benoît XVI à la Fraternité Saint Pie X au scandale
Williamson. De ce point de vue, il s’est montré beaucoup plus honnête que
tous ceux qui ont voulu piéger Rome dans leur lamentable stratagème. Mais il
fallait aussi que le directeur de Golias aborde le second versant de son
discours, où, cette fois, les propositions ne s’inscrivaient plus du tout
dans un cadre doctrinal et canonique impeccable. L’hostilité au Pape
apparaissait pour ce qu’elle était, avec un projet d’Église alternative,
outrageusement référé à Vatican II, mais en fait contraire à sa lettre et à
son esprit. Enfin, que penser de la présence sur le plateau de Frédéric
Taddeï, d’une romancière sans doute talentueuse, mais à contre-emploi ? On a
vite compris que Calixthe Beyala se situait hors Église catholique, ce qui
est tout à fait son droit, mais venait brouiller sérieusement le débat. Ou
alors, il fallait parler d’autre chose. Car il était impossible aux autres
participants de contrer les affirmations catégoriques d’une militante qui
intervenait sur tous les terrains, embrassait toutes les époques, fusillait
toutes les cibles, sans qu’il soit possible de lui répliquer pertinemment
sur un seul des sujets qu’elle jetait sur le ring que devenait alors le
plateau de Ce soir (ou jamais) !
Pour lire la 1ère
partie ►Benoît
XVI et les lefebristes - confusionnisme intellectuel et procès d’intention
inadmissible - 03.02.09
Sources : francecatholique
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.02.2009 -
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