Le Motu proprio de Benoît XVI risque t-il de créer
un problème ? |
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VATICAN, le 05 octobre 2007 -
(E.S.M.) - D’après certains, le « Motu proprio
» du Pape Benoît XVI « Summorum Pontificum » risquerait de créer un «
problème », parce que l’ecclésiologie présente dans l’ancien Missel
serait « incompatible » avec celle qui est née du Concile Vatican II.
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Craindre deux
ecclésiologies différentes est une erreur grave
Le Motu proprio de Benoît XVI risque t-il de créer un problème ?
Les lamentations incessantes de certains liturgistes sur le manque de
réalisation de la réforme et les expédients pour la rendre attrayante,
indiquent que l’on a perdu l’esprit de la liturgie, en la réduisant à une
auto célébration de la communauté particulière.
« Motu proprio » et question ecclésiologique
D’après certains, le « Motu proprio » du Pape Benoît XVI «
Summorum Pontificum » risquerait de créer un « problème », parce
que l’ecclésiologie présente dans l’ancien Missel serait « incompatible »
avec celle qui est née du Concile Vatican II.
Essayons d’étudier
le bien fondé de ces thèses, en nous servant du Canon Romain, la Prière
Eucharistique qui se trouve aussi dans le nouveau Missel. Le prêtre s’y
adresse avant tout au Père et présente l’offrande « pour la Sainte Eglise
Catholique », afin qu’elle soit réunie dans l’unité - comme on le dit aussi
dans la «
la
Didaché » - et pour qu’Il la guide par l’intermédiaire du Pape, de l’Evêque,
de la communauté dans laquelle on célèbre l’Eucharistie, et « de tous ceux
qui conservent la foi catholique transmise par les Apôtres ».
Dans une très belle page de son livre sur Jésus, le pape Benoît XVI nous
parle de la
la
Didaché à propos des paroles du Christ :"Moi, je suis le
pain de la vie" (294 à 299
-
Jésus n'est pas un mythe)
"Comme ce pain rompu, d'abord
dispersé sur les montagnes, a été recueilli pour devenir un. Qu'ainsi ton
Église soit rassemblée des extrémités de la terre dans ton royaume"
(La Didachè, IX, 4, Naissance des Lettres
chrétiennes, 1957).
Ce sont là les célèbres diptyques qui prouvent l’existence de la communion
dans l’Eglise (ndlr : Diptyque
: dans I'Eglise Primitive, on utilisait une double tablette d'ivoire sur
laquelle on inscrivait les noms des évêques, des martyrs, dont il devait
être fait mention à la Messe et dans les prières.
(Dictionnaire de Culture Religieuse, Chanoine
Marcel). Dans le
DTC tome 10, col. 1374, on précise : "…la lecture des diptyques ...ce rite a
son importance au point de vue théologique, parce que
l'inscription aux diptyques
est un signe que l'on était en communion avec ceux dont le nom était
lu.
Le principe de fond est
l’unité catholique, et le « Motu proprio », en mentionnant l’Organisation
générale du Missel Romain
(n° 397), le
rappelle dès le début. Lire l'article, Benoît XVI nous invite à
reprendre la forme catholique de la liturgie : ►
Benoît XVI
Dans le même temps, on rappelle au Père ceux qui sont
présents à la célébration et ceux qui l’offrent : « Nous t’offrons pour eux
et ils t’offrent pour eux-mêmes », c’est-à-dire le sacerdoce ordonné et le
sacerdoce commun. En second lieu, on déclare que la Messe est célébrée
en
communion avec Marie et avec les Saints, l’Eglise céleste, en
demandant leur intercession. En troisième lieu, on demande à Dieu : « la
puissance de Ta bénédiction », pour que les dons soient consacrés :
l’expression se réfère au Saint-Esprit. D’après les études, le Canon Romain,
dans son noyau, serait antérieur à la définition du Concile de
Constantinople. D’ailleurs, une autre Prière Eucharistique ancienne
également, l’Anaphore
copte de Serapion,
contient une épiclèse au Verbe.
Retournons au Canon Romain : après la Consécration, on fait mémoire au Père
de son Fils et de son Mystère pascal, en offrant son Corps et son Sang comme
sacrifice agréable, préfiguré par celui d’Abel, d’Abraham et de Melchisédech
; on demande que l’offrande, de l’autel de la terre, arrive sur l’autel du
Ciel. Puis vient l’intercession pour les défunts, l’Eglise qui se purifie,
et la prière pour l’Eglise terrestre et qui célèbre en ce lieu. La grande
prière se termine par la glorification trinitaire et par l’Amen des fidèles.
De cette prière, qui dose avec sagesse la foi personnelle et la foi
communautaire, se dégage une ecclésiologie trinitaire, c’est-à-dire de
communion qui descend du Ciel,
avec les traits de l’unité et de la sainteté
de la catholicité et de l’apostolicité. La prière fait, à un moment, mémoire
de Jésus-Christ et de son mystère, et en attend la venue dans l’aujourd’hui
liturgique et au jugement final. Une prière essentielle d’adoration.
A
présent, la crise qui a touché la liturgie est due au fait que, au centre,
bien souvent, il n’y a plus Dieu, ni l’adoration de Dieu, mais les hommes,
la communauté ; ainsi, comme le déclarait J.B. Metz : « La crise de Dieu est
bloquée au plan ecclésiologique ».
Providentiellement, le Concile Vatican II a approuvé comme premier Document
la Constitution sur la Liturgie, parce que « Au début il y a l’adoration, et
donc Dieu [...] L’Eglise dérive de l’adoration, de la mission de glorifier
Dieu » (J. Ratzinger, l’Ecclesiologia della Costituzione ‘Lumen Gentium’, in
: La communione nelle Chiesa, Cinisello, B. 2004, p. 132). C’est là
l’ecclésiologie du Concile qui, au-delà des accentuations historiques, est
la même depuis deux millénaires dans l’Eglise Catholique.
La crise de la liturgie commence quand elle n’est pas conçue et vécue comme
adoration de la Trinité en Jésus-Christ, et comme célébration de toute
l’Eglise Catholique et non d’une communauté particulière, dont les
Évêques
et les prêtres sont les ministres, c’est-à-dire des serviteurs et non pas
des patrons. Les lamentations incessantes de certains liturgistes sur le
manque de réalisation de la réforme et les expédients pour la rendre
attrayante, indiquent que l’on a perdu l’esprit de la liturgie, en la
réduisant à une auto célébration de la communauté particulière.
Combien d’exemples de relativisme liturgique (faussement caché sous le nom
de créativité) sont chaque jour sous les yeux de tous : l’Eucharistie est la
première à avoir fait les frais d’une idée d’Eglise non catholique. A quelle
ecclésiologie se réfèrent ceux qui veulent prétendent affirmer
l’incompatibilité du Missel du Bienheureux Jean XXIII avec la situation
ecclésiale actuelle ?
Craindre deux ecclésiologies différentes est une erreur grave : cela veut
dire considérer le Concile Vatican II comme moment de rupture avec la
tradition catholique, comme l’a indiqué le Pape Benoît XVI dans son
discours à l'occasion des 40° anniversaire de la clôture du Concile Vatican
II. Le Missel
Romain de Saint Pie V et du Bienheureux Jean XXIII, héritier des antiques
Sacramentaires et des Missels médiévaux, tout comme le Missel de Paul VI,
est l’expression de l’unique « lex credendi et orandi » qui donne la
primauté au rapport de l’Eglise et de chaque fidèle avec Dieu.
C’est la
seule et unique ecclésiologie qui puisse se dire catholique.
Sources:
www.vatican.va -
L'Abbé Nicola Bux et l’Abbé Salvatore
Vitiello
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.10.2007 - BENOÎT XVI
- T/Doctrine de l'Eglise - T/MP |