Jean-Paul II a été le premier à
parler de la "fantaisie de la charité" |
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ROME, le 05 Avril 2007 -
(E.S.M.) - Jean-Paul II a été le premier à parler de la
"fantaisie de la charité"... explique Mgr. Guerino Di Tora, directeur de
la Caritas du diocèse de Rome, née en 1979 «afin de promouvoir la
charité sous toutes ses formes au sein des Paroisses et des communautés,
en prenant en considération tant le développement de l'homme que la
justice sociale et la paix».
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Écouter «cum passio» signifie
participer au drame de la vie de l'autre.
Jean-Paul II a été le premier à parler de la "fantaisie de la charité"
LA CARITAS DIOCESAINE DE ROME EXPRESSION DE LA
«FANTAISIE DE LA CHARITÉ»
«Jean-Paul II a été le premier à parler de la «fantaisie de la charité»...
explique Mgr. Guerino Di Tora, directeur de la Caritas du diocèse de Rome,
née en 1979 «afin de promouvoir la charité sous toutes ses formes au sein
des Paroisses et des communautés, en prenant en considération tant le
développement de l'homme que la justice sociale et la paix». Voici son
témoignage.
Jean-Paul II a visité la cantine de la Caritas de
Rome sise en via delle Sette Sale sur le Colle Oppio le 20 décembre 1992. Le
4 janvier 2007, le Pape Benoît XVI, son successeur, a inauguré la «cantine
cantine Jean-Paul II». Quelles sont les
motivations profondes de cette dédicace ?
La Caritas
du diocèse de Rome a voulu offrir une reconnaissance publique à l'attention
de notre grand Evêque qui l'a été non seulement dans le domaine social mais
aussi et surtout de par l'expérience de la charité. Jean-Paul II a été le
premier à parler de la «fantaisie de la charité» dans la Lettre apostolique
«Novo
Millennio ineunte», expression de son génie humain, capable de
traduire sa théologie pastorale en une expérience de vie. C'est ainsi que
naquit l'idée de lui dédier la cantine où il avait pris un repas avec les
autres dans un contexte de grande simplicité humaine. L'occasion
providentielle offerte afin de réaliser cette idée a été constituée par la
visite de son successeur, le Pape Benoît XVI.
A l'occasion de cette récente visite à la Caritas
diocésaine de Rome, le Pape a qualifié la Charité «un cœur qui voit». De
quelle manière Jean-Paul II a été témoin de cette charité ?
Le terme «cœur qui voit» constitue une synthèse
complète de la charité. Le cœur est l'organe de l'amour. Le centre de
l'expérience chrétienne est l'amour qui pénètre la réalité de l'autre. Il ne
s'agit pas d'un amour générique, affectif ou platonique... «Jésus, en voyant
les foules, en eut compassion» (Mt 9, 36). Écouter «cum passio»
signifie participer au drame de la vie de l'autre. L'œil, à son tour,
devient expression et synthèse de cet amour. Jean-Paul II avait réellement
ce regard capable de pénétrer la personne. Je me rappelle de sa visite à la
Paroisse de San Policarpo, à Cinecittà, lorsque j'y étais encore curé. Il
était huit heure et quart! La fin de la visite était prévue à sept heures du
soir mais Jean-Paul II s'était arrêté à parler et à écouter les personnes.
Il a incarné, dans sa vie, la théologie de la
proximité.
Les œuvres typiques du Carême sont: le jeûne, la
prière et l'aumône. Cette dernière, si elle n'est pas entendue comme
pratique de la charité, devient trop souvent une «obole humiliante» pour le
pauvre...
Dans l'expérience évangélique et dans la Tradition de l'Eglise, la prière,
le jeûne et l'aumône se veulent expression du sens de la solidarité.
L'aumône est un partage avec l'autre auquel, n'étant pas en mesure de donner
ma présence et mon temps, j'offre le fruit de mon travail, un partage
économique. On a pensé ensuite en termes de projets, d'assistance et
d'accueil prenant des formes capables d'exprimer le concept profond de
solidarité. Une solidarité qui n'est pas seulement une valeur humaine mais
une expérience de Jésus, de Dieu qui se fait homme et vient vivre parmi
nous.
Comment la Caritas diocésaine de
Rome se comporte-t-elle afin d'éviter le risque de l'assistanat ?
En proposant un chemin d'acquisition de la dignité de la personne. Le
besoin, en effet, porte la personne à devenir une catégorie. Le processus
inverse est celui de retrouver lentement le sens de sa dignité et de
l'autosuffisance, de ne plus être dépendant des autres. C'est ce chemin que
nous proposons à ceux qui ont la possibilité de l'entreprendre. D'une
première étape, celle du dortoir, nous offrons le passage à un deuxième puis
à un troisième niveau. Ce dernier est celui de la «maison familiale» pensée
pour un noyau de trois personnes qui gagnent leur vie en effectuant des
travaux d'utilité sociale.
Le dossier «Vies fragiles» 2006 analyse la
situation de la pauvreté en Italie et offre une analyse attentive des
nouvelles formes de pauvreté. Quelles sont-elles ?
Il faut mettre en évidence, à ce propos, le phénomène de la clochardisation
des jeunes qui touche des personnes de 18 à 25 ans. A un âge où ils ne
trouvent pas de travail, où ils ne réussissent pas à s'insérer dans un
contexte social, pas plus qu'à l'école, où ils ne se réalisent pas dans les
relations affectives, ils choisissent de vivre comme des clochards, vaguant
d'une cité à une autre pour perdre leur identité propre. On doit également
considérer comme formes de nouvelle pauvreté le cas de ces noyaux familiaux
déchirés dont la mère, demeurée seule avec les enfants et privée de revenu
ou de pension alimentaire de la part de son mari, ne parvient pas à payer le
loyer et les factures, risquant de se retrouver sous un pont. La dernière
frontière, ce sont les familles qui ne parviennent pas à arriver en fin de
mois et souffrent du «syndrome de la quatrième semaine», demeurant sans
argent au cours de la troisième. Ce malaise familial porte souvent à
l'autodestruction. Le dénominateur commun entre pauvretés traditionnelles et
nouvelles pauvretés est l'exclusion sociale.
«Ce que vous avez reçu en don., donnez-le
gratuitement» (Mt 10, 8).
Mgr. Guerino, vous êtes au service des pauvres de la Caritas diocésaine de
Rome depuis neuf ans. Vous rappelez-vous un jour en particulier où il vous
est arrivé de recevoir gratuitement quelque chose d'un pauvre ?
Le jour de mon anniversaire, je reçois chaque année un petit paquet de
chocolats de la part d'un hôte du dortoir. Quand je lui ai dit de ne pas
dépenser d'argent pour moi, il m'a répondu qu'il le faisait de tout son
cœur. Il s'agit d'un petit geste mais qui est l'expression d'une grande
générosité.
Pouvez-vous parler du
«Carême de la charité» proposé par la Caritas pour Vannée 2007 ?
La Caritas du diocèse de Rome présente à la communauté une série de
propositions afin d'aider les romains à vivre la rencontre, la connaissance
et l'accueil authentique de la personne de Jésus, dans la Parole, la
liturgie et la charité au travers de l'engagement concret dans la
solidarité. Le programme du «Carême de la charité» se structure autour d'une
réflexion pastorale basée sur l'encyclique du Pape Benoît XVI "Deus caritas
est". Il s'agit de cinq propositions expérimentales qui ont pour but de
favoriser au quotidien la rencontre avec le pauvre, au travers de projets
dédiés aux familles, d'une série d'initiatives de débats et de prière avec
des détenus à la prison de Rebibbia, d'une proposition s'adressant aux
communautés paroissiales destinée à favoriser la connaissance des
communautés immigrées, et de quatre microréalisations auxquelles il est
possible de contribuer sur le plan économique. Deux d'entre elles font
partie de projets du réseau international des Caritas: l'un se situe au
Kosovo et entend soutenir des familles en difficulté, un autre au
Mozambique, visant quant à lui à financer un parcours de formation pour des
opérateurs sociaux.
Pour conclure,
pourriez-vous adresser un souhait de Pâques à chaque pauvre ?
Le Christ est ressuscité et nous ressuscitons avec Lui! Ce n'est pas la
situation humaine et sociale qui nous réalise mais nous pouvons être
porteurs de cette Lumière, de la Résurrection du Christ à l'intérieur de
celle où chacun d'entre nous se trouve parce que toute personne - même la
plus inadaptée au plar économique, social et relationnel — est en mesure de
la porter et de témoigner du Christ Ressuscité.
Domitia Caramazzj
Cause de béatification de Jean-Paul II
Prière pour la béatification du pape Jean-Paul II:
Texte de la prière pour demander des grâces
Sources:
Totus Tuus-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.04.2007 - Jean-Paul II |