Benoît XVI nous invite à Rome pour la Pentecôte
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MERCREDI, 05 AVRIL 2005. Tous invités avec les communautés nouvelles et les mouvements ecclésiaux à Rome ! Le thème de la rencontre sera « La beauté d’être chrétien et la joie de le communiquer ». Ce thème s’inspire de l’homélie donnée par Benoît XVI le 24 avril 2005, à la messe inaugurale de son pontificat. Le nouveau pape disait à toute l’Église : « Il n’y a rien de plus beau que d’être rejoints, surpris par l’Évangile, par le Christ
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l n’y a rien de plus beau que de le connaître et de communiquer aux autres l’amitié avec lui. »
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«
La beauté d’être chrétien et la joie de le communiquer
»
Selon
Mgr Rylko,
ce thème est spécialement adapté à la réalité des mouvements et communautés nouvelles qui manifestent d’une manière particulière dans l’Église d’aujourd’hui qu’être chrétien est non seulement possible mais que c’est un bonheur et que le faire connaître est une joie profonde. En outre, n’est-ce pas l’œuvre de l’Esprit Saint en nous que de nous donner de découvrir la beauté du Christ et de nous pousser à L’annoncer ?
Le pape Benoît XVI nous invite donc tous pour la Pentecôte. Il a choisi que la rencontre se déroule dans un cadre liturgique, celui des Vêpres de la Vigile de la fête de Pentecôte, mais ceci n’empêchera pas que différents témoignages soient donnés durant la soirée. Évidemment, il s’adressera aussi à tous et son message revêtira une importance particulière quand nous savons tout l’intérêt qu’il porte à nos différentes Communautés et le désir qu’il exprime de nous voir tous travailler à la mission générale de l’Église.
Texte intégral de l'intervention de l’archevêque Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les Laïcs, lors de l’inauguration du premier congrès des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles d’Amérique Latine, à Bogota.
(mars 2006)
Les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés : réponse de l’Esprit Saint aux défis de l’évangélisation d’aujourd’hui.
(1er partie)
1. Le défi suprême pour l’Eglise, au début de ce millénaire, est celui qui lui a toujours été confié : l’évangélisation. A toute époque, et donc dans la nôtre, l’Eglise est appelée à accueillir de façon nouvelle le commandement missionnaire du Christ Ressuscité : « Allez donc enseigner toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit (Mt 28, 28-29). Pour Matthieu devenir « disciple » et devenir « chrétien » a le même sens [1]. « Faire des disciples est le cœur même de la vocation de l’Eglise et de sa mission de tous temps. L’Eglise fondée par le Christ est envoyée de par le monde pour évangéliser, elle vit de façon permanente en état de mission et tient sa raison d’être de cette mission.
L’évangélisation du monde actuel – la nouvelle évangélisation, dont on parle tant et qui intéressait tellement le Serviteur de Dieu, Jean Paul II – est une tâche pleine d’espérance pour l’Eglise ; mais elle a pleinement conscience des obstacles innombrables qui se présentent à elle, non seulement dans les changements extraordinaires qui se sont produits dans la vie des individus et des sociétés, mais aussi et surtout dans une culture postmoderne en crise grave. Le procédé toujours croissant de sécularisation et une authentique « dictature du relativisme » (Benoît XVI) génèrent chez beaucoup de nos contemporains une carence terrible de valeurs, accompagnée d’un nihilisme joyeux qui se termine par une érosion alarmante de la foi, espèce d’« apostasie silencieuse » (Jean Paul II), par un « oubli étrange de Dieu » (Benoît XVI). A cette situation, que l’on constate avec tristesse dans les pays de tradition chrétienne ancienne, il faut opposer, si l’on peut dire, un « boom religieux » ambivalent et ambigu. Le pape Benoît XVI en a parlé à Cologne, au mois d’août dernier, en disant : «
Je ne veux pas discréditer tout ce qui se situe dans ce contexte
(…).
Mais, souvent, la religion se transforme presque en un produit de consommation. On prend quelque chose qui plaît, et certains savent bien en tirer profit
»[2]
BENOIT XVI, 26 août 2005
.
Qu’on pense à l’invasion des sectes, à la diffusion de façons de vivre et attitudes dictées par le New Age, aux phénomènes para-religieux tels que l’occultisme et la magie. Le monde globalisé est devenu, en vérité, une gigantesque terre de mission. Comme le dit le psalmiste, avec des tons dramatiques : «
Du ciel, le Seigneur regarde les hommes pour voir s’il reste un sage qui cherche Dieu
» ( Ps 14, 2). De nos jours, il est plus urgent que jamais d’annoncer Jésus Christ dans les grands aréopages modernes de la culture, de la science, de l’économie, de la politique et des mass media. La moisson évangélique est abondante et les ouvriers peu nombreux (Mt 9, 37). Dans ce domaine vital pour l’Eglise il faut, aujourd’hui, un virage radical des mentalités, un nouveau réveil, authentique, des consciences de tous. On a besoin de nouvelles méthodes, de nouvelles expressions et un nouveau courage [3]
JEAN-PAUL II, 9 mars 1983
. Au début de ce troisième millénaire, le Serviteur de Dieu Jean Paul II exhortait ainsi l’Eglise : « J’ai répété souvent l’appel à la nouvelle évangélisation. Je le redis maintenant, surtout pour indiquer qu’il faut réanimer en nous l’élan des origines, en nous laissant imprégner par l’ardeur de la prédication apostolique après la Pentecôte. Nous devons ranimer en nous le sentiment pressant de Paul, qui s’exclamait : Malheur à moi si je ne prêche pas l’évangile ! » (1 Co 9, 16) [4]
JEAN PAUL II,
Novo Millennio ineunte, n. 40.
Parlant aux évêques allemands à Cologne, le pape Benoît XVI prononça à ce sujet des paroles qui laissent entrevoir un désir apostolique profond : « Nous devrions réfléchir aujourd’hui sérieusement sur la façon de réaliser une véritable évangélisation, non seulement une nouvelle évangélisation, mais avec fréquence une authentique première évangélisation. Les gens ne connaissent pas Dieu, ils ne connaissent pas le Christ. Il existe un nouveau paganisme et il ne suffit pas de conserver la communauté croyante, bien que ce soit très important (…) Je crois que nous devons ensemble essayer de trouver de nouvelles façons d’apporter l’Evangile au monde actuel, d’annoncer le Christ à nouveau et d’établir la foi. [5]
BENOIT XVI, 26 août 2005.
Ces orientations des deux souverains pontifes serviront à guider notre réflexion par le fil qui unit l’évangélisation du monde actuel aux mouvements ecclésiaux et aux nouvelles communautés.
2. Parmi les fruits nombreux générés par le Concile Vatican II pour la vie de l’Eglise, il faut remarquer la place spéciale, sans aucun doute, de la «
nouvelle époque associative
» des fidèles laïcs. Grâce à l’ecclésiologie et à la théologie du laïcat, développées par le concile, à côté des associations traditionnelles on a vu surgir beaucoup de groupements appelés aujourd’hui des «
mouvements ecclésiaux
» ou des «
nouvelles communautés
» [6]. Une nouvelle fois le Saint Esprit est intervenu dans l’histoire de l’Eglise en lui donnant de nouveaux charismes porteurs d’un extraordinaire dynamisme missionnaire et répondant au bon moment aux grands défis dramatiques de notre époque. Le Serviteur de Dieu, Jean Paul II, qui suivait avec tendresse et avec une sollicitude pastorale très spéciale ces nouvelles réalités ecclésiales, affirmait : « Un des dons de l’Esprit à notre temps est, certainement, la floraison des mouvements ecclésiaux, que, depuis le début de mon pontificat j’ai remarqués et continue à remarquer comme motif d’espérance pour l’Eglise et pour les hommes » [7]
JEAN PAUL II, 31 mai 1996
. Le Pape Wojtyla était profondément convaincu que les mouvements ecclésiaux étaient l’expression d’un nouvel avent missionnaire du « grand printemps chrétien » préparé par Dieu à l’approche du troisième millénaire de la Rédemption [8].
JEAN PAUL II, Encyclique
Redemptoris Missio, n. 86.
Ce fut un des grands défis prophétiques de son pontificat.
Les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés portent un potentiel précieux d’évangélisation, dont l’Eglise a un besoin urgent, aujourd’hui. Ils représentent une richesse encore inconnue et incomplètement évaluée de nos jours. Jean Paul II disait : « Dans notre monde, souvent dominé par une culture sécularisée qui crée et propose des modèles de vie sans Dieu, la foi de beaucoup est mise à dure épreuve et même étouffée ou éteinte. On sent, donc, avec urgence, la nécessité d’une annonce puissante et d’une formation chrétienne profonde et solide. Comme on a besoin aujourd’hui de personnalités chrétiennes mûres, conscientes de leur identité de baptisés, de leur vocation et mission au sein de l’Eglise et dans le monde ! Comme on a besoin de communautés ecclésiales vivantes ! Voici qu’arrivent les mouvements et les nouvelles communautés ecclésiales : elles sont la réponse, suscitée par l’Esprit Saint, au défi dramatique de la fin du millénaire. Vous êtes cette réponse providentielle ! » [9]
JEAN PAUL II, juin 1998.
Le Pape Jean-Paul II indiquait là les deux priorités fondamentales de l’Evangélisation de «faire des disciples»de Jésus Christ aujourd’hui : une « formation solide et profonde » et une « annonce forte ». Deux domaines où les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés donnent des résultats extraordinaires pour la vie de l’Eglise, arrivant à être pour des milliers de chrétiens de tous les coins du monde, de véritables « laboratoires de la foi » d’authentiques écoles de vie chrétienne, de sainteté et de mission.
3.
La première, la grande priorité est donc la formation chrétienne.
Nous touchons là un point névralgique. Car, de nos jours, on mine le ciment même du procédé éducatif de la personne. Comme le constatait Benoît XVI, « on est en train de constituer une culture du relativisme qui ne reconnaît plus rien comme définitif et qui prend comme ultime mesure le moi et ses caprices »[10]. La culture dominante de nos jours génère des personnalités fragmentées, faibles, incohérentes. Quelqu’un met en garde : « Voici la capacité d’une génération d’adultes qui se trouve en crise pour éduquer leurs propres enfants. Pendant des années, à partir de nouvelles chaires – écoles, universités, journaux et télévisions – on a prêché que la liberté est l’absence de liens et d’histoire ; qu’on peut devenir grands sans appartenir à quiconque ou à quoi que ce soit, en suivant seulement ses envies et caprices. Il est devenu normal de penser que tout est équivalent, que rien, au fond, n’a de valeur, sinon l’argent, le pouvoir et la position sociale. On vit comme si la vérité n’existait pas, comme si le désir de bonheur qui se trouve au cœur de l’homme, était destiné à rester sans réponse» [11]. L’influence de cette culture atteint même les baptisés. D’où des identités chrétiennes faibles et confuses ; la foi qui prend l’aspect d’une pratique de routine, sous l’influence d’un syncrétisme dangereux de superstition, magie et New Age ; une appartenance à l’Eglise superficielle et négligée, qui ne se répercute pas de manière significative des les options et des comportements. On assiste aujourd’hui à une carence préoccupante des milieux éducatifs, non seulement en dehors de l’Eglise, mais encore à l’intérieur. La famille chrétienne, elle-même, n’est plus capable de transmettre la foi aux nouvelles générations, et la paroisse n’en a pas plus la capacité bien qu’elle soit la structure indispensable pour la pastorale de l’Eglise sur le terrain. Les paroisses, surtout dans les grandes villes, s’étendent assez largement – quand il ne s’agit pas seulement de cités-dortoirs- où il est difficile d’établir des relations personnelles et d’en faire des lieux de véritable initiation chrétienne. Que faire donc ? Voilà où se présentent donc les mouvements ecclésiaux en tant que lieux de formation chrétienne profonde et solide. Les mouvements et les nouvelles communautés se caractérisent, en effet, par une riche variété de méthodes et d’itinéraires éducatifs extraordinairement efficaces. Mais quel est le motif de sa force pédagogique ? Ce « secret », comme on peut le dire, est contenu dans les charismes qui les ont générés et qui contiennent leur âme. Le charisme génère cette « affinité spirituelle entre les personnes »[12]
JEAN PAUL II,
Chritifideles laici, n. 24 -
qui donne vie à la communauté et au mouvement. Grâce à ce charisme, L’expérience fascinante originale de l’événement chrétien, dont tout fondateur est le témoin particulier, peut se reproduire dans la vie de bien des personnes et en plusieurs générations de personnes sans rien perdre de sa nouveauté et de sa fraîcheur. Le charisme est la source de la force éducative extraordinaire des mouvements et des nouvelles communautés. Il s’agit d’une formation qui a comme point de départ une conversion profonde du cœur. Non pas par hasard, ces nouvelles réalités ecclésiales comprennent beaucoup de convertis parmi leurs membres, des personnes qui « viennent de loin ». Au début de ce procédé il y a toujours une rencontre personnelle avec le Christ, rencontre qui change radicalement la vie. Une rencontre facilitée par des témoins crédibles qui ont vécu dans le mouvement, l’expérience des premiers disciples : « Viens et tu verras »(Jn 1, 46). Dans la vie des membres des mouvements ecclésiaux et des nouvelles communautés il y a toujours un « avant » et un « après ». La conversion du cœur est parfois un procédé graduel qui a besoin de temps. D’autres fois c’est comme un éclair, inattendu et saisissant. Mais toujours c’est vécu comme un don gratuit de Dieu qui fait déborder le cœur de bonheur et se transforme en une richesse spirituelle pour toute la vie. « Dieu existe, je l’ai rencontré ». Combien de membres de mouvements ecclésiaux et de nouvelles communautés pourraient faire leurs, ces paroles d’André Frossard, un autre converti !
La formation est le cadre par excellence où s’exprime l’originalité des charismes des divers mouvements ecclésiaux et des nouvelles communautés
; chacun adopte le procédé éducatif de la personne en une pédagogie propre et spécifique. En général une pédagogie christocentrique, qui se concentre sur l’essentiel, c’est-à-dire à réveiller chez la personne la vocation baptismale propre aux disciples du Christ. Une pédagogie radicale qui ne dilue pas l’Evangile, qui exige et établit la mesure de la sainteté. Une pédagogie qui s’établit à l’intérieur de ces petites communautés chrétiennes qui – surtout dans une société « atomisée », où règnent la solitude et la dépersonnalisation des relations humaines- arrivent à constituer un point indispensable de référence et d’appui. Une pédagogie intégrale qui, en comprenant et engageant toutes les dimensions de l’existence d’une personne, engendre un sentiment d’appartenance « totale » au mouvement. Une appartenance différente de n’importe quelle autre adhésion à des groupes ou cercles sectoriels de type distinct et qui se traduit par un fort sentiment d’appartenance à l’Eglise et d’amour pour elle. C’est pour cela qu’il n’est pas risqué d’affirmer que les mouvements et les nouvelles communautés sont de vraies écoles de formation de chrétiens «adultes». Comme l’écrivait il y a quelques années le cardinal Ratzinger, ce sont des « façons puissantes de vivre la foi qui stimulent les gens et leur donnent vitalité et joie ; une présence de foi, donc, qui a un sens pour le monde »[13]. Pour compléter l’image on doit au moins mentionner le rôle que peuvent exercer ces réalités dans le contexte de l’Eglise de l’Amérique Latine, avec la relation au phénomène enraciné et répandu de la pitié populaire. Les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés offrent, en fait, des pédagogies d’évangélisation qui peuvent contribuer avec efficacité à bien orienter cette religiosité, en captant et approfondissant des aspects importants, sans diminuer leur valeur dans la vie du peuple.
lire la suite:
Cela vaut la peine de répondre au défi du
Christ, 05.04.2006
NOTES
[1] Cf. L. SABOURIN, L’Evangile de Matthieu. Teologia e Esegesi, vol. II, Roma
1977, pp. 1069-1070.
[2] BENOIT XVI, Messe sur l’esplanade de Marienfeld -
Homélie du Saint-Père, 26 août 2005
[3] Cf. JEAN-PAUL II, Discours à la XIX Assemblée générale du CELAM, 9 mars
1983, «Insegnamenti di Giovanni Paolo II» VI, 1 (1983), pp. 690-699.
[4] JEAN PAUL II, Lettre apostolique
Novo
Millennio ineunte, n. 40.
[5] BENOIT XVI, Rencontre avec les évêques allemands
Discours du Pape, 26 août 2005.
[6] Cf. JEAN PAUL II, Exhortation apostolique
Chritifideles laici, n. 29.
[7] JEAN PAUL II, Homélie lors de la veillée de Pentecôte, 31 mai 1996, n. 7.
[8] Cf. JEAN PAUL II, Encyclique
Redemptoris Missio, n. 86.
[9] JEAN PAUL II, veillée de Pentecôte, juin 1998
[10] J. RATZINGER, Messe Pro eligendo Pontifice -
La dictature du relativisme, Benoît XVI
, 24 avril 2005
[11] Se ci fosse una educazione del popolo tutti starebbero meglio. Appel ,
«Atlantide», n. 4/12/2005, p. 119.
[12] JEAN PAUL II, Exhortation apostolique
Chritifideles laici, n. 24.
[13] Cf. J. RATZINGER, Il sale della terra. Cristianesimo e Chiesa cattolica
nella svolta del millennio, Edizioni San Paolo, Milano 1997, p. 18.
[14] Cf. PABLO VI, Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, n. 48.
Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 05.04.2006 - EGLISE
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