Catéchèse de Benoît XVI : un
fleuve de lumière nous vient du Christ |
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Le 04 décembre 2008 -
(E.S.M.)
- « Qu'est-ce que le péché originel ? Cette doctrine est-elle
soutenable aujourd'hui ? Le péché originel existe-t-il ou non ? ». Pour
Benoît XVI, le péché originel est une réalité, mais il n'existe pas en
lui même : il est "lié de manière indissoluble au dogme du salut et de
la liberté dans le Christ".
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Le pape Benoît XVI
salle Paul VI-
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Catéchèse de Benoît XVI : un fleuve de lumière nous vient du Christ
Le 04 décembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-
Le péché originel « existe », c'est comme « un fleuve sale » et
il a «
un aspect empirique, c'est-à-dire une réalité concrète, tangible
par tous : il existe une contradiction dans notre être. Chacun de nous
l'éprouve chaque jour, ce n'est pas théorie » et nous « la voyons
toujours autour de nous : il suffit de regarder les nouvelles
quotidiennes sur l'injustice, la violence, le mensonge, la luxure » :
c'est ainsi que le pape Benoît XVI est entré dans le sujet de la
doctrine du péché originel, en suivant les tractations de Saint Paul
dans la Lettre aux Romains, lors de la traditionnelle Audience Générale
du Mercredi, qui s'est déroulée dans la Salle « Paul VI en présence de
plus de 8.000 fidèles.
« Qu'est-ce que le péché originel ? Cette doctrine est-elle
soutenable aujourd'hui ? Le péché originel existe-t-il ou non ? ».
Pour Benoît XVI, le péché originel est une réalité, mais il n'existe pas
en lui même : il est "lié de manière indissoluble au dogme du salut et de la
liberté dans le Christ".
Texte intégral de la catéchèse ►
Le Christ est le nouvel Adam
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Dans le prolongement de la catéchèse du pape
Benoît XVI, Xe Homélie de saint Jean Chrysostome
Analyse.
1. Par Adam, le péché et la mort entrèrent dans le monde; par
Jésus-Christ; nous obtenons le pardon de nos péchés et la félicité
éternelle.
2. Avec le péché originel la grâce efface encore tous les autres.
— La justice est la racine de la vie..
3 et 4. La loi de Moise ne pouvait remédier à la ruine qui
était une suite du péché d'Adam ; bien plus, depuis cette loi le péché
régna avec encore plus de force; mais par Jésus-Christ, le règne de la
grâce est devenu plus étendu et plus fort que celui du péché.
1. Comme les bons médecins s'attachent toujours à trouver la
racine des maladies et remontent à fa source même du mal, ainsi fait le
bienheureux Paul. Après avoir dit que nous sommes justifiés et l'avoir
prouvé par le patriarche, par l'Esprit, par la mort du Christ
(car il ne serait pas mort, si ce n'eût été pour nous
justifier), il confirme encore ces preuves par
des démonstrations prises à une autre source ; et prenant le sujet en
sens contraire, c'est-à-dire au point de vue de la mort et du péché, il
se demande comment et par où la mort est entrée et comment elle a établi
son empire. Comment donc la mort est-elle entrée,
et comment a-t-elle établi son empire ? Par le péché d'un seul
homme. Mais que veulent dire ces mots: « En qui tous ont péché ?
» Adam étant tombé, ceux mêmes qui n'avaient pas mangé du fruit de
l'arbre sont tous devenus mortels à cause de lui. « Car le péché a
été dans le monde jusqu'à la loi; mais le péché n'était pas imputé,
lorsque la loi n'existait pas
(Rom 5, 13) ».
Par ces expressions : « Jusqu'à la loi » , quelques-uns pensent
que l'apôtre désigne le temps qui a précédé la promulgation de la loi :
soit l'époque d'Abel, de Noé, d'Abraham, jusqu'à la naissance de Moïse.
Quel était donc alors le péché ? Quelques-uns pensent qu'il s'agit ici
du péché commis dans le paradis car alors, dit-on, il n'était pas encore
développé, mais son fruit apparaissait seulement dans sa fleur, et c'est
lui qui a introduit la mort, laquelle exerçait sur tous, son empire
tyrannique. Pourquoi donc l'apôtre ajoute-t-il : « Mais le péché
n'était pas imputé, lorsque la loi n'existait pas ? » D'après
l'objection des Juifs
(dit-il), ceux qui partagent
notre sentiment prétendent que l'apôtre a voulu dire : S'il n'y avait
pas de péché avant la loi, comment la mort a-t-elle frappé ceux qui
vivaient avant la loi ? Mais ce que je vais dire me semble plus
raisonnable, et plus conforme à la pensée de l'apôtre. Qu'est-ce donc ?
Après avoir dit que le péché a été dans le monde jusqu'à la loi, il me
semble dire que, la loi une fois donnée, le péché né de la
transgression, a établi son empire et l'a conservé tant que la loi a
existé : car, selon lui , le péché ne pourrait subsister, si la loi
n'était plus. Mais, dira-t-on , si c'est le péché né de la transgression
qui a engendré la mort, pourquoi ceux qui vivaient avant la loi sont-ils
tous morts ? Si la mort a sa racine dans le péché, si le péché n'est pas
imputé quand il n'y a pas de loi, comment la mort a-t-elle établi son
empire ? Évidemment parce que ce n'est pas le péché né de la
transgression de la loi , mais celui de la désobéissance d'Adam, qui a
tout perdu. Et quelle en est la preuve ? C'est que tous ceux qui ont
vécu avant la loi sont morts. « Mais la mort », nous dit-il, «
a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient point
péché ». Comment a-t-elle régné ? « Par une prévarication
semblable à celle d'Adam qui est la figure de celui qui doit venir
(14)
».
Voilà pourquoi Adam est le type du Christ. Comment cela, direz-vous ?
Parce que, comme Adam, en mangeant du fruit défendu, est devenu la cause
de la mort de ses descendants, bien qu'ils n'eussent point goûté du
fruit de l'arbre; ainsi le Christ est devenu pour ses fils, même
prévaricateurs, l'auteur de la justice qu'il nous a procurée à tous par
sa croix. C’est pourquoi Paul insiste partout et toujours sur ce point
et le ramène sans cesse sous les yeux, en disant : « Comme le péché
est entré dans le monde par un seul homme » ; et encore : «
Beaucoup sont morts par le péché d'un seul homme » ; puis : « Il
n'en est pas de la grâce comme du péché » ; puis : « Le jugement
de condamnation vient d'un seul »; et encore: « Car si par le
péché d'un seul la mort a régné par un seul ». Et : « Ainsi donc,
comme par le péché d'un seul »; puis derechef : « De même que par
la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été constitués pécheurs
». Il ne perd point de vue ce seul homme; afin que quand le Juif
vous dira : Comment, le Christ seul ayant mérité, le monde entier est-il
sauvé ? vous puissiez lui répondre : Comment, Adam seul ayant désobéi,
le monde entier a-t-il été condamné ?
Quoique du reste le péché ne soit point l'égal de la grâce, ni la mort
de la vie, ni le démon de Dieu, mais qu'il y ait entre eux une distance
infinie; quand donc c'est de la nature des choses, et de la puissance de
celui qui entreprend, et de la convenance
(car il convient mieux à Dieu de
sauver que de punir); quand c'est de
tout cela, dis-je , que le triomphe et la victoire prennent naissance :
quelle raison, dites-moi, quand il dit : « Mais il n'en est pas de la
grâce comme du péché. Car si par le péché d'un seul beaucoup sont morts,
bien plus abondamment la grâce et le don de Dieu, par la grâce d'un seul
homme, Jésus-Christ, se sont répandus sur un grand nombre
(15)
». C'est-à-dire : Si le péché , et le péché d'un seul homme,
a au tant de pouvoir; comment la grâce, et la
grâce de Dieu, et non seulement du Père, mais aussi du Fils, ne
serait-elle pas de beaucoup plus puissante ? Car cela est bien
plus raisonnable. En effet, que l'on soit puni pour un autre, cela ne
semble pas juste; mais que l'on soit sauvé par un autre, c'est bien plus
convenable et bien plus raisonnable. Or si l'un a eu lieu, à plus forte
raison l'autre.
2. C'est ainsi que Paul prouve que c'est convenable et
raisonnable, et, cela prouvé, il n'y a plus de difficulté à l'admettre.
Il s'attache ensuite à prouver que cela, était nécessaire : Comment cela
? « Il n'en est pas », dit-il, « du don comme du péché : car
le jugement de condamnation vient d'un seul; tandis que la grâce de la
justification délivre d'un grand nombre de péchés
(16) ». Qu'est-ce que cela
signifie ? Qu'un seul péché a pu amener la mort et la condamnation;
tandis que la grâce a effacé non seulement ce péché , mais tous ceux qui
ont été commis dans la suite. Et pour que, les mots « comme » et
« tandis que » ne semblent pas établir une parité entre les biens
et les maux, et que vous ne pensez pas, en entendant parler d'Adam, que,
son péché seul a été effacé, il dit que beaucoup de péchés ont- été
remis. Quelle eu est la preuve ? C'est qu'après les innombrables péchés
commis à la suite de celui du paradis, tout a abouti à la justification.
Or, partout où est la justice, la vie et les biens infinis se trouvent
nécessairement, comme partout où est le péché, la est la mort.
En effet la justice est plus que la vie;
puisqu'elle est la racine de la vie. Mais que beaucoup de biens
aient été procurés, et que, outre le péché d'Adam, tous les autres aient
été effacés, l'apôtre le prouve en disant : « La grâce de la
justification délivre d'un grand nombre de péchés ». D'où suit cette
conséquence nécessaire, que la mort a été
radicalement détruite. Mais comme il a affirmé que la justice est
plus que la vie, il faut encore qu'il le prouve. D'abord il a dit : Si
le péché d'un seul nous a donné la mort à tous, à bien plus forte raison
la grâce d'un seul pourra-t-elle nous sauver; ensuite il a fait voir que
la grâce n'a pas seulement effacé le péché d'Adam, mais encore tous les
autres : que non seulement les péchés ont été effacés, mais que la
justice a été donnée; que non seulement le Christ
a fait autant de bien qu'Adam avait fait de mal, mais qu'il en a fait
beaucoup plus. Après de telles affirmations, il a besoin ici
d'une preuve plus forte. Comment la donne-t-il ? « Si par le péché
d'un seul »; dit-il, « la mort a régné par un seul, à plus forte
raison a ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la
justice régneront dans la vie par un seul, Jésus-Christ
(l7)
».
Ce qui veut dire : Qu'est-ce qui a armé la mort contre le monde entier ?
La faute commise par un seul homme en mangeant du fruit défendu. Si donc
la mort a acquis une telle puissance par suite d'une seule faute,
lorsqu'on en voit quelques-uns recevoir une grâce et une justice bien
plus grande que ce péché, comment pourront-ils encore être sujets à la
mort ? Voilà pourquoi il ne dit pas ici : La grâce, mais «
L'abondance de la grâce » car nous
n'avons pas seulement reçu la mesure de grâce nécessaire pour
l'abolition du péché, mais beaucoup plus. En effet nous avons été
délivrés du châtiment, nous avons dépouillé toute matière, nous avons
été régénérés d'en haut, nous sommes ressuscités après avoir enseveli le
vieil homme, nous avons été rachetés et sanctifiés, nous avons été
amenés à l'adoption et justifiés, nous sommes devenus les frères du Fils
unique, nous avons été établis ses cohéritiers, les membres de son
corps, nous lui avons été unis comme le corps l'est à la tête. Tout
cela forme ce que Paul appelle l'abondance de la grâce : indiquant que
nous n'avons pas seulement reçu le remède capable de guérir notre
blessure; mais aussi la santé, la beauté, l'honneur, la gloire, des
dignités bien au-dessus de notre nature. Et
chacune. de ces choses suffisait par elle-même à détruire la mort; mais
quand toutes sont réunies, on n'aperçoit pas même la trace, pas même
l'ombre de la mort, qui a complètement disparu. Si quelqu'un
jetait en prison un homme qui lui devrait dix oboles, et, avec lui et à
cause de lui, sa femme, ses enfants et ses domestiques; puis qu'un autre
survint et payât non seulement les dix oboles, mais y ajoutât en pardon
dix mille talents d'or, conduisit ensuite le prisonnier dans un palais,
le plaçât sur un trône élevé, le fit participer aux honneurs suprêmes et
l'environnât d'éclat : celui qui aurait prêté les dix oboles n'oserait
plus y penser. Ainsi en est-il de nous. Le
Christ a payé beaucoup plus que nous ne devions; c'est un immense océan
vis-à-vis d'une goutte d'eau.
Ne doutez donc plus, ô homme, à l'aspect de tant de trésors, et ne
demandez plus comment l'étincelle de la mort et du péché s'est éteinte
au milieu de cette mer de grâces. C'est à cela que Paul faisait allusion
quand il disait : «
Ceux qui ont reçu l'abondance de la grâce et de la
justice, régneront dans la vie » ; et après l'avoir
clairement démontré, il revient à son premier raisonnement et le comme
par répétition en disant que : si d'une part tous ont été punis pour le
péché d'un seul, de l'autre, tous ont pu être aussi justifiés par un
seul. C'est pourquoi il ajoute : « Comme c'est donc par le péché d'un
seul que tous les hommes sont tombés dans la condamnation, ainsi c'est
par la justice d'un seul que tous les hommes reçoivent la justification
de la vie ». Et il insiste encore là-dessus en ces termes : « Car
de même que par la désobéissance d'un seul. homme beaucoup ont été
constitués pécheurs, de même aussi par l'obéissance d'un seul, beaucoup
sont constitués justes
(19) ». Ces paroles semblent
soulever une question assez grave; mais avec un peu d'attention, on la
résoudra sans peine. Quelle est donc cette question ? C'est que l'apôtre
affirme que beaucoup sont devenus pécheurs par la désobéissance d'un
seul. Qu'un homme ayant péché et étant devenu mortel, ses descendants le
soient aussi, il n'y a là rien d'invraisemblable : mais qu'on dévienne
pécheur par la désobéissance d'un autre, est-ce logique ? Il semble que
personne ne peut être puni que pour une faute personnelle.
3. Que signifie donc ici ce mot « pécheurs ? »
c'est-à-dire, ce me semble, sujets au : châtiment et condamnés à mort.
Qu'après la mort d'Adam nous soyons tous devenus mortels, l'apôtre l'a
prouvé clairement et de plus d'une façon; mais la question est de savoir
pourquoi il en est ainsi. Il ne le dit pas encore, parce que le sujet
actuel ne le comporte pas : il combat ici le Juif qui élève des doutes
et se moque de la justice obtenue par un seul. C'est pourquoi, après
avoir montré que le châtiment s'est, transmis d'un seul homme à tous, il
n'en donne point encore la raison : car il n'aime pas les paroles
inutiles et ne s'attache qu'au nécessaire. La loi de la discussion ne
l'obligeait pas plus que le Juif à résoudre cette difficulté; aussi la
laisse-t-il sans solution que si quelqu'un de vous désire cette
solution, nous lui répondrons que bien loin de souffrir de la mort et de
la condamnation, nous gagnons beaucoup, si nous sommes sages, à être
devenus mortels : d'abord de ne pas pécher dans un corps immortel;
secondement, de trouver là mille motifs d’être sages. En effet, la mort
toujours présente, toujours attendue, nous engage à être modérés, à être
chastes, à nous contenir, à nous dégager de tous les vices. En outre,
elle nous procure d'autres biens en grand nombre et plus considérables
que ceux-là. De là, en effet, les couronnes des martyrs, les palmes des
apôtres; par là Abel fut justifié et aussi Abraham après avoir immolé
son fils; par là Jean fut tué pour le christ; par là les trois enfants
et Daniel triomphèrent. Si nous le voulons, non seulement la mort, mais
pas même le démon ne pourra nous nuire : Outre cela il faut encore dire
que l'immortalité nous attend; qu'après quelque temps d'épreuve, nous
jouirons, en sécurité des biens à venir; qu'exercés dans cette vie,
comme à une école, par la maladie, l'affliction, la tentation, là
pauvreté et fout ce qui semble être un mal, nous deviendrons aptes a
posséder ces biens futurs.
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Sources : (E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
04.12.2008 -
T/Méditations
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