Catéchèse de Benoît XVI : un
héraut du Royaume, Saint Basile |
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ROME, le 04 juillet 2007 -
(E.S.M.)
- La catéchèse du pape
Benoît XVI nous dévoile aujourd'hui un des grands père du monachisme,
Saint Basile.
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Le pape Benoît XVI -
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Catéchèse du pape Benoît XVI : un héraut du Royaume, Saint Basile
Ce matin lors de la catéchèse devant quelque douze mille fidèles
réunis dans la salle Paul VI, le
Pape Benoît XVI a présenté Saint Basile, un des pères du monachisme, et a
indiqué que par sa sainteté de vie, le solidité de sa doctrine, son intense
prédication et son activité charitable, ce moine et évêque du IVe siècle
"sût montrer ce qu'être réellement chrétien signifie".
Benoît XVI a relu le programme de vie que Basile lui-même avait adopté
: " apôtre et ministre du Christ, un héraut du Royaume, un modèle de piété,
un pasteur des brebis du Christ, un médecin attentif, un père nourricier, un
ouvrier dans le champ de Dieu, un bâtisseur d'églises".
Texte intégral de la catéchèse du pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Aujourd'hui, nous voulons rappeler l'un des grands Pères de l'Eglise, saint
Basile, défini par les textes liturgiques byzantins comme une « lumière de
l'Eglise ». Il fut un grand évêque du IVe siècle, que l'Eglise d'Orient tout
comme celle d'Occident considère avec admiration, en raison de sa sainteté
de vie, de l'excellence de sa doctrine et de la synthèse harmonieuse entre
ses qualités spéculatives et pratiques. Il naquit autour de 330 dans une
famille de saints, « authentique Eglise domestique », qui vivait dans un
climat de foi profonde. Il fit ses études auprès des meilleures maîtres
d'Athènes et de Constantinople. Insatisfait de ses succès dans le monde, et
s'étant rendu compte qu'il avait perdu beaucoup de temps en vanités, il
confesse lui-même : « Un jour, comme me réveillant d'un sommeil profond, je
me tournai vers l'admirable lumière de la vérité de l'Evangile..., et je
pleurai sur ma vie misérable » (cf. Ep. 223: PG 32, 824a). Attiré par le
Christ, il commença à regarder vers Lui et à n'écouter que Lui
(f. Moralia
80, 1: PG 31, 860bc.). Il se consacra avec détermination à la vie monastique
dans la prière, dans la méditation des Saintes Ecritures et des écrits des
Pères de l'Eglise, et dans l'exercice de la charité
(cf. Epp. 2 et 22),
suivant également l'exemple de sa sœur, sainte Macrine, qui vivait déjà dans
l'ascétisme monacal. Il fut ensuite ordonné prêtre et, enfin, en 370, évêque
de Césarée de Cappadoce dans l'actuelle Turquie.
A travers sa prédication et ses écrits, il réalisa une intense activité
pastorale, théologique et littéraire. Avec un sage équilibre, il sut
concilier le service des âmes et le dévouement à la prière et à la
méditation dans la solitude. Fort de son expérience personnelle, il
encouragea la fondation de nombreuses « fraternités » ou communautés de
chrétiens consacrés à Dieu, auxquelles il rendait fréquemment visite
(cf.
Grégoire de Nazianze, Oratio 43,29 in laudem Basilii: PG 36, 536b). A
travers la parole et les écrits, dont un grand nombre sont parvenus jusqu'à
nous (cf. Regulae brevius tractatae, Préambule: PG 31, 1080ab), il les
exhortait à vivre et à progresser dans la perfection. Divers législateurs du
monachisme antique ont puisé à ses œuvres, dont saint Benoît, qui
considérait Basile comme son maître (cf. Regula 73, 5). En réalité, il a
créé un monachisme très particulier : non pas fermé à l'Eglise locale, mais
ouvert à elle. Ses moines faisaient partie de l'Eglise particulière, ils en
étaient le centre vivant qui, précédant les autres fidèles à la suite du
Christ, et non seulement dans la foi, montrait la ferme adhésion au Christ,
l'amour pour Lui, surtout dans les œuvres de charité. Ces moines, qui
avaient des écoles et des hôpitaux, étaient au service des pauvres et ont
ainsi montré l'intégrité de la vie chrétienne. Ainsi, écrivait le Serviteur
de Dieu Jean-Paul II : « beaucoup pensent que cette institution importante
qu'est la vie monastique dans la structure de toute l'Eglise, a été établie
au cours des siècles surtout par saint Basile ou au moins qu'elle n'a pas
été définie selon sa nature propre sans sa participation décisive »
(Lettre
apostolique Patres Ecclesiae, n. 2; cf. Osservatore Romano en Langue
française n. 3 du 15 janvier 1980).
En tant qu'évêque et pasteur de son vaste diocèse, Basile se soucia
constamment des conditions matérielles difficiles dans lesquelles vivaient
les fidèles ; il dénonça avec fermeté les maux ; il s'engagea en faveur des
plus pauvres et des laissés-pour-compte ; il intervint également auprès des
gouvernants pour soulager les souffrances de la population, en particulier
dans les périodes de catastrophes ; il veilla pour la liberté de l'Eglise,
s'opposant également aux puissants pour défendre le droit de professer la
vraie foi (cf. Grégoire de Nazianze, Oratio 43, 48-51 in Laudem Basilii: PG
36, 557c-561c). A Dieu, qui est amour et charité, Basile rendit un grand
témoignage, en construisant plusieurs hospices pour les plus démunis
(cf.
Basile, Ep. 94: PG 32, 488bc), une sorte de ville de la miséricorde, qui
prit de lui son nom de Basiliade (cf. Sozomeno, Historia Eccl. 6, 34: PG 67,
1397a). Celle-ci se trouve à l'origine des institutions hospitalières
modernes d'accueil et de soin des malades.
Conscient que « la liturgie est le sommet vers lequel tend l'action de
l'Eglise, et en même temps la source dont émane toute sa vertu »
(Sacrosanctum
Concilium, 10), Basile, bien que toujours soucieux de réaliser la charité
qui est la caractéristique de la, foi fut également un sage « réformateur
liturgique » (cf. Grégoire de Nazianze, Oratio 43, 34 in laudem Basilii: PG
36, 541c). En effet, il nous a laissé une grande prière eucharistique [ou
anaphore] qui tire son nom de lui, et il a donné une organisation
fondamentale à la prière et à la psalmodie : sur son impulsion, le peuple
aima et connut les Psaumes, et il se rendait en prière également la nuit
(cf. Basile , In Psalmum, 1, 1-2: PG 29, 212a-213c). Et ainsi, nous voyons
que liturgie, adoration, prière avec l'Eglise et charité vont de pair et se
conditionnent réciproquement.
Basile sut s'opposer avec zèle et courage aux hérétiques, qui niaient que
Jésus Christ soit Dieu comme le Père (cf. Basile, Ep. 9, 3: PG 32, 272a; Ep.
52, 1-3: Pg 32, 392b-396a; Adv. Eunomium, 1, 20: PG 29, 556c). De même,
contre ceux qui n'acceptaient pas la divinité de l'Esprit Saint, il soutint
que l'Esprit est Dieu lui aussi, et « doit être compté et glorifié avec le
Père et le Fils » (cf. De Spiritu Sancto: SC 17bis, 348). C'est pourquoi
Basile est l'un des grands Pères qui ont formulé la doctrine sur la Trinité
: l'unique Dieu, précisément parce qu'il est amour, est un Dieu en trois
Personnes, qui forment l'unité la plus profonde qui existe : l'unité divine.
Dans son amour pour le Christ et pour son Evangile, le grand Cappadocien
s'engagea également à recomposer les divisions au sein de l'Eglise
(cf. Epp.
70 et 243), se prodiguant afin que tous se convertissent au Christ et à sa
Parole (cf. De iudicio 4: PG 31,660b-661a), force unificatrice, à laquelle
tous les croyants doivent obéir (cf. ibid. 1-3: PG 31, 653a-656c).
En conclusion, Basile se dévoua totalement au fidèle service de l'Eglise et
à l'exercice du ministère épiscopal aux multiples aspects. Selon le
programme qu'il traça lui-même, il devint « apôtre et ministre du Christ,
dispensateur des mystères de Dieu, héraut du royaume, modèle et règle de
piété, œil du corps de l'Eglise, pasteur des brebis du Christ, pieux
médecin, père et nourricier, coopérateur de Dieu, vigneron de Dieu,
bâtisseur du temple de Dieu » (cf. Moralia 80, 11-20: PG 31, 864b-868b).
C'est ce programme que le saint évêque remet aux annonciateurs de la Parole,
hier comme aujourd'hui, un programme qu'il s'engagea lui-même généreusement
à mettre en pratique. En 379, Basile, qui n'avait pas encore cinquante ans,
consumé par les peines et par l'ascèse, retourna à Dieu, « dans l'espérance
de la vie éternelle, à travers Jésus Christ notre Seigneur »
(De Baptismo 1,
2, 9). C'est un homme qui a véritablement vécu avec le regard fixé sur le
Christ. C'était un homme d'amour envers son prochain. Empli de l'espérance
et de la joie de la foi, Basile nous montre comment être réellement
chrétiens.
Appel du pape Benoît XVI aux jeunes en préparation à la Journée mondiale de
la Jeunesse 2008
Ma pensée se tourne à présent vers la Rencontre mondiale des jeunes qui se
déroulera à Sydney dans un an environ. Je voudrais à présent adresser, en
anglais, une salutation chaleureuse et un vif encouragement aux jeunes ici
présents et à tous les jeunes du monde qui se préparent pour cette joyeuse
rencontre de foi. Chers jeunes, Dans un an nous nous retrouverons à la
Journée mondiale de la Jeunesse à Sydney ! Je voudrais vous encourager à
bien vous préparer pour cette merveilleuse célébration de la foi, qui se
déroulera en compagnie de vos évêques, prêtres, religieux, responsables des
jeunes et les uns et les autres. Entrez pleinement dans la vie de vos
paroisses et participez avec enthousiasme aux événements organisés par vos
diocèses ! Vous serez ainsi spirituellement préparés à faire l’expérience
d’une compréhension plus profonde de ce en quoi nous croyons, lorsque nous
nous rassemblerons à Sydney en juillet prochain. « Vous allez recevoir une
force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes
témoins jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Comme vous le savez,
ces paroles de Jésus constituent le thème de la Journée mondiale de la
Jeunesse 2008. Nous ne pouvons qu’imaginer la réaction des apôtres
lorsqu’ils entendirent ces paroles, mais leur confusion était sans aucun
doute tempérée par un sentiment de crainte et d’impatience quant à la venue
de l’Esprit. Unis dans la prière avec Marie et les autres, dans le Cénacle
(cf. Ac 1, 14), ils firent l’expérience de la véritable puissance de
l’Esprit dont la présence transforme l’incertitude, la crainte et la
division en détermination, espérance et communion.
Nous aussi nous éprouvons un sentiment de crainte et d’impatience, alors que
nous nous préparons à nous rencontrer à Sydney. Pour beaucoup d’entre nous,
ce sera un long voyage. Toutefois, l’Australie et son peuple évoquent des
images d’accueil chaleureux et de beauté merveilleuse, l’histoire ancienne
des Aborigènes, une multitude de villes et communautés pleines de vie. Je
sais que les autorités ecclésiales et gouvernementales travaillent déjà
activement, aux côtés de nombreux jeunes Australiens, pour nous permettre à
tous de vivre une expérience exceptionnelle. Je leur adresse mes
remerciements les plus sincères.
La Journée mondiale de la Jeunesse est bien plus qu’un événement. C’est un
temps de profond renouveau spirituel, dont les fruits profitent à toute la
société. Les jeunes pèlerins sont remplis du désir de prier, d’être nourris
de la Parole et des Sacrements, d’être transformés par l’Esprit Saint, qui
éclaire la merveille de l’âme humaine et montre le chemin pour être «
expression et instrument de l’amour qui émane [du Christ] » ("Deus Caritas est",
33).
C’est de cet amour, l’amour du Christ, dont le monde à soif. Vous êtes ainsi
appelés par beaucoup à « être ses témoins ». Certains d’entre vous ont des
amis qui possèdent peu de vrais objectifs dans la vie, qui sont peut-être
engagés dans une quête futile de nouvelles expériences sans fin. Emmenez-les
eux aussi à la Journée mondiale de la Jeunesse. J’ai remarqué en effet qu’à
contre-courant du sécularisme, de nombreux jeunes redécouvrent la quête
gratifiante de la beauté, de la bonté, et de la vérité authentiques. A
travers votre témoignage vous les aidez dans leur recherche de l’Esprit de
Dieu. Soyez courageux dans ce témoignage ! Efforcez-vous de répandre la
lumière du Christ qui guide, qui donne un but à toute vie, en rendant la
joie durable et le bonheur possibles pour tous.
Mes chers jeunes, conclut Benoît XVI, que Dieu vous protège, en attendant
que nous nous rencontrions à Sydney. Confions ces préparatifs à Notre-Dame
de la Croix du Sud, Secours des Chrétiens. Avec elle, prions : « Viens
Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles, et allume en eux le feu de
ton amour ».
Texte original de la catéchèse du pape Benoît XVI
►
L’UDIENZA GENERALE
(traduction en
cours)
Autre synthèse ►
Dernière audience du pape
Benoît XVI avant les vacances
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livres de saint Basile le Grand
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Sources: ZF- www.vatican.va
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E.S.M.
© Copyright 2007 du texte original - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 04.07.2007 - BENOÎT XVI |