Discours du pape Benoît XVI aux
évêques de Bolivie |
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Cité du Vatican, le 03 décembre 2008 -
(E.S.M.)
- Le Vatican publie le discours que le pape Benoît XVI a prononcé
aux évêques de Bolivie reçus en visite ad Limina le 10 novembre dernier.
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Le pape Benoît XVI aux
évêques de Bolivie - Pour
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DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
AUX ÉVÊQUES DE BOLIVIE
EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"
Salle du Consistoire
Monsieur le cardinal,
Chers frères dans l'épiscopat,
J'ai la joie de vous recevoir, évêques de Bolivie, qui êtes venus à Rome en
visite ad limina, pour prier sur les tombes des Apôtres Pierre et Paul, et
pour renouveler les liens d'unité, d'amour et de paix avec le Successeur de
Pierre (cf.
Lumen
Gentium, n. 22). Je remercie de tout cœur le cardinal
Julio Terrazas Sandoval, archevêque de Santa Cruz de la Sierra et président
de la Conférence épiscopale, des paroles cordiales qu'il m'a adressées en
votre nom à tous. Je désire tout d'abord vous exprimer mon estime et vous
assurer de mon encouragement dans le généreux service que vous prêtez à la
grande tâche de conserver et de nourrir la foi du peuple de Dieu.
Je connais bien les circonstances difficiles qu'affrontent depuis quelques
temps les fidèles et les habitants de votre pays et qui en ce moment
semblent s'aggraver. Elles constituent assurément un motif de préoccupation
et de sollicitude pastorale particulière pour l'Église, qui a su rester très
proche de tous les Boliviens dans des situations délicates, dans l'unique
but de garder l'espérance, de raviver la foi, de promouvoir l'unité,
d'exhorter à la réconciliation et de sauvegarder la paix. Avec leurs efforts
dans cette œuvre, menée de manière fraternelle, unanime et coordonnée, les
pasteurs rappellent la parabole évangélique du semeur, qui sème abondamment
et inlassablement la semence, sans faire de calcul à l'avance sur les fruits
de son travail qu'il pourra réclamer pour lui (cf. Lc 6, 4sq.).
D'autres défis se présentent encore dans votre travail quotidien, car la foi
plantée dans la terre bolivienne a toujours besoin de se nourrir et de se
renforcer, en particulier lorsqu'on perçoit les signes d'un certain
affaiblissement de la vie chrétienne dû à des facteurs d'origines
différentes, à un manque de cohérence répandu entre la foi professée et les
modèles de vie personnelle et sociale, ou à une formation superficielle qui
expose les baptisés à l'influence de promesses éblouissantes mais vides.
Pour affronter ces défis, l'Église qui est en Bolivie dispose d'un
instrument puissant, la piété populaire, ce précieux trésor accumulé au
cours des siècles grâce à l'œuvre de missionnaires audacieux et conservé
pendant des générations, avec une profonde fidélité, dans les familles
boliviennes. C'est un don qui doit être bien sûr conservé et développé
aujourd'hui, comme je sais que cela est fait avec soin et dévouement, mais
qui demande un effort constant afin que la valeur des signes pénètre dans la
profondeur du cœur, soit toujours illuminée par la Parole de Dieu et se
transforme en solides convictions de foi, consolidée par les sacrements et
par la fidélité aux valeurs morales. En effet, il est nécessaire de cultiver
une foi mûre et "une ferme espérance pour vivre de manière responsable et
joyeuse la foi et la faire rayonner ainsi dans son propre milieu"
(Benoît XVI
Discours
lors de la session d'inauguration des travaux de la
Conférence générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes, Aparecida, 13 mai 2007).
Pour parvenir à cela, une catéchèse systématique, diffuse et pénétrante, qui
enseigne clairement et intégralement la foi catholique est nécessaire.
L'Année
Paulinienne que nous célébrons est une occasion privilégiée pour
imiter la vigueur apostolique de ce grand apôtre, qui n'eut pas peur au
moment d'annoncer dans toute son intégrité le dessein de Dieu, comme il le
dit aux pasteurs de Milet (cf. Ac 20, 27). De fait, un enseignement partiel
ou incomplet du message évangélique n'est pas adapté à la mission de l'Église
et ne peut pas être fécond.
Une éducation générale de qualité, qui comprend la dimension spirituelle et
religieuse de la personne, contribue profondément à donner des fondements
solides à la croissance dans la foi. L'Église qui est en Bolivie possède de
nombreuses institutions éducatives, certaines de grand prestige, qui doivent
pouvoir continuer à compter sur l'attention de leurs pasteurs afin de
conserver leur identité et d'être respectées dans celle-ci. Il ne faut
cependant pas oublier que "devenus créatures nouvelles, en renaissant de
l'eau et de l'Esprit Saint, appelés enfants de Dieu et l'étant en vérité,
tous les chrétiens ont droit à une éducation chrétienne" (Gravissimum
Educationis, n. 2).
Je suis heureux de constater vos efforts pour offrir à vos séminaristes une
solide formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale, en leur
donnant des prêtres adaptés qui les assistent dans le discernement de leur
vocation et qui se soucient de leur aptitude et de leur compétence. Ce
critère, toujours nécessaire, devient encore plus impérieux en ce moment
actuel, qui tend à disperser les informations et à dissiper l'intériorité
profonde, où l'être humain possède une loi écrite par Dieu
(cf.
Gaudium et
Spes, n. 16). C'est pourquoi il est nécessaire de continuer à les assister
pour garantir la formation permanente du clergé, et également des autres
agents de pastorale, une formation qui nourrisse sans cesse leur vie
spirituelle et empêche que leur travail ne devienne une routine ou ne cède à
la superficialité. Ils sont appelés à montrer aux fidèles, de leur point de
vue, que les paroles de Jésus sont esprit et vie (cf. Jn 6, 63), "autrement,
comment annonceraient-ils un message dont ils ne connaissent pas l'esprit et
le contenu à fond ?" (Discours lors de la session d'inauguration, Aparecida).
Lors de la récente Assemblée du
Synode des évêques, il a été précisément
souligné que l'"un des devoirs prioritaires de l'Église, au début de ce
nouveau millénaire, est avant tout de se nourrir de la Parole de Dieu, pour
rendre efficace l'engagement de la nouvelle évangélisation, de l'annonce en
notre temps" ( Benoît XVI -
Homélie lors de la Messe de conclusion, 28 octobre 2008). Je
vous exhorte donc vivement à faire en sorte que dans les homélies, les
catéchèses et les célébrations dans les paroisses et dans de nombreuses
communautés dispersées, mais qui possèdent des chapelles significatives,
comme on les voit dans votre terre, la proclamation fidèle, l'écoute et la
méditation de l'Écriture soient toujours au premier plan, car c'est en cela
que le Peuple de Dieu trouve sa raison d'être, sa vocation et son identité.
De l'écoute docile de la Parole divine naît l'amour pour le prochain et,
avec celui-ci, le service désintéressé à nos frères (cf. ibid.),
un aspect particulièrement important dans l'action pastorale en Bolivie,
face à la situation de pauvreté, d'exclusion ou d'abandon dans laquelle vit
une bonne une partie de la population. La communauté ecclésiale a fait
preuve, comme le bon Samaritain, d'un grand "cœur qui voit" son frère
en difficulté et, à travers d'innombrables œuvres et projets, elle va à son
aide avec sollicitude. Elle sait que "l'amour dans sa pureté et dans sa
gratuité, est le meilleur témoignage du Dieu auquel nous croyons et qui nous
pousse à aimer" (Benoît XVI -
Deus Caritas Est, n. 31. Dans ce sens, elle est, pour ainsi dire,
également un "cœur qui parle", qui a en lui la Parole qui demeure au plus
profond de son être et à laquelle elle ne peut renoncer, même si parfois
elle doit garder le silence. Ainsi, si la fraternité avec nos frères les
plus démunis fait de nous d'excellents disciples du Maître, le dévouement et
la préoccupation particulière pour eux nous transforme en missionnaires de
l'Amour.
Au terme de cette rencontre, je désire vous renouveler mon encouragement
dans la mission que vous accomplissez comme guides de l'Église qui est en
Bolivie, et également dans l'esprit de communion et de concorde entre vous.
Une communion enrichie par des liens spéciaux d'étroite fraternité avec
d'autres Églises particulières, certaines se trouvant dans des terres
lointaines, mais qui désirent partager avec vous les joies et les espérances
de l'évangélisation dans le pays. Transmettez mon salut et ma gratitude aux
évêques émérites, aux prêtres et aux séminaristes, aux nombreux religieux et
religieuses qui enrichissent et ravivent vos communautés chrétiennes, aux
catéchistes et aux autres collaborateurs dans la tâche d'apporter la lumière
de l'Évangile aux Boliviens.
Je confie vos intentions à la Très Sainte Vierge Marie, si vénérée par le
peuple bolivien dans de nombreux sanctuaires mariaux, et je vous donne de
tout cœur ma Bénédiction apostolique.
Texte
original du discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana - 10.11.08
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.12.2008 -
T/Ad Limina |