Benoît XVI : dans la vérité et
l’amour |
 |
Cité du Vatican, le 03 juillet 2008 -
(E.S.M.)
- Benoît XVI commentait l’exclamation qui, aujourd’hui encore,
avant le Canon, est adressée à la communauté croyante : « Sursum
corda » – élevons nos cœurs hors de tous les enchevêtrements de nos
préoccupations, de nos désirs, de nos angoisses, de notre distraction
– élevez vos cœurs, le plus profond de vous-même !
|
Il faut croire en Lui
et L’aimer - Pour
agrandir l'image ►
Cliquer
Benoît XVI : dans la vérité et l’amour
"Pour vous, qui suis-je ?"
« Pour vous, qui suis-je ? » (Mathieu 16, 15). Cette
demande faite par le Seigneur à ses disciples, à Césarée de Philippe, se
présente de nos jours avec la même inflexibilité qu’à cette époque. De la
réponse à cette question, ne dépend pas seulement la croissance ou non de la
Figure du Christ, parce que, Étant Homme et Dieu, Il est Celui qui est, il
est le même « hier, aujourd’hui et à jamais » (Hébreux 13,
8). Pour nous, en revanche, êtres humains, la réponse à cette
question détermine le cours de notre existence. Si nous pouvons répondre,
par nos paroles et par notre vie, que Jésus est le Seigneur, notre Sauveur,
alors, notre existence se conforme toujours plus à Lui. Nous sommes en
communion avec Dieu, et cette union est « transformante » : elle nous
fait devenir des créatures nouvelles
C’est cela qu’expérimentent les premiers convertis à Jésus, les Apôtres.
Simon Pierre précisément parce que, comme les autres disciples, il a « cru
et reconnu » que « Jésus-Christ était le Saint de Dieu ; il a fait
l’expérience que la vie sans Lui serait une vie vaine, et il l’a déclaré au
Seigneur : « Seigneur, à qui irons-nous, tu as les paroles de la vie
éternelle » (Jean 6, 68-69).
En revanche, ceux qui n’entrent pas en communion avec Jésus, par la foi et
par l’amour, quelle réponse peuvent-ils donner à cette question : « Pour
vous, qui suis-je ? ». Pour connaître réellement
le Seigneur Jésus, il faut croire en Lui et L’aimer ; en d’autres termes, il
est nécessaire de « Le suivre ». « Suivre Jésus », dans le langage
évangélique, veut dire croire en Lui, avoir confiance en sa Parole. De cette
manière, l’amour pourra pénétrer toute l’existence de celui qui croit au
Christ, et cet Amour, c’est-à-dire le Saint-Esprit, changera tout en lui.
Étant donné que chaque personne est un être en relation, sa propre existence
ne peut se passer du fait d’établir des relations, mais si, dans cette
recherche de relations, il manque la relation avec Dieu Père, avec Jésus, et
avec le Saint-Esprit qu’en sera-t-il de cette existence ? Si, en revanche,
s’établit la relation avec le Seigneur par ce fait de «
demeurer » en Lui
(cf. Jean 15, 4), qui est rappelé si souvent dans l’Évangile de
Jean, alors l’existence change parce l’on n’est plus seul, isolé,
mais l’on
est en communion avec le Ressuscité, et ainsi, avec tous les rachetés,
tournés vers l’éternité.
La véritable conversion se mesure précisément sur cette « permanence » en
relation avec Jésus. Il ne suffit pas de se convertir au Seigneur une fois
pour toutes, il faut s’adresser à Lui, s’orienter de nouveau vers Lui, jour
après jour. Dieu nous a dotés de volonté, d’intelligence, de mémoire, et ce
sont précisément ces facultés supérieures de notre âme qui doivent être «
converties » à Jésus, orientées fermement vers Lui. Celui qui le fait,
reçoit infailliblement une force particulière, une providence qui dirige
enveloppe sa vie, un amour qui ne se lasse jamais d’aimer, une paix toujours
plus profonde.
L’Année Paulinienne, qui vient tout juste de commencer, est une grande aide
pour ne pas hésiter à se mettre sur la voie de la conversion personnelle,
mais à accueillir généreusement la lumière qui irradie du Seigneur Jésus.
Dans la Sainte Liturgie, cette lumière de vérité et de grâce devient
particulièrement intense, et c’est « vraiment une chose bonne et juste », à
chaque Messe, de rendre grâce de manière digne à Dieu, avec la dignité de la
célébration liturgique, avec l’offrande à Dieu d’un cœur pur, ouvert
entièrement à Lui.
Pour celui qui croit au Christ, la participation digne à la Sainte Messe,
c’est une réponse par l’adoration, par la louange, par l’offrande de notre
vie, à la question : « Pour vous, qui suis-je ? ».
Le Pape Benoît XVI nous aide à vivre de manière plus digne la célébration de
la Sainte Messe, lorsqu’il nous rappelle par exemple que, « Dans l’Église
ancienne, il était habituel que l’Évêque ou le prêtre après l’homélie
exhorte les croyants en s’exclamant : « Conversi ad Dominum » –
tournez-vous maintenant vers le Seigneur. Cela signifiait avant tout qu’ils
se tournaient vers l’Est – dans la direction du lever du soleil comme signe
du Christ qui revient, à la rencontre duquel nous allons dans la célébration
de l’Eucharistie. Là où, pour une raison quelconque, cela n’était pas
possible, en tout cas, ils se tournaient vers l’image du Christ, dans
l’abside ou vers la Croix, pour s’orienter intérieurement vers le Seigneur.
Car, en définitive, il s’agissait d’un fait intérieur : de la conversio, de
tourner notre âme vers Jésus Christ et ainsi vers le Dieu vivant, vers la
vraie lumière. Était aussi lié à cela l’autre exclamation qui, aujourd’hui
encore, avant le Canon, est adressée à la communauté croyante : « Sursum
corda » – élevons nos cœurs hors de tous les enchevêtrements de nos
préoccupations, de nos désirs, de nos angoisses, de notre distraction –
élevez vos cœurs, le plus profond de vous-même ! Dans les deux exclamations,
souligne Benoît XVI,
nous sommes en quelque sorte exhortés à un renouvellement de notre Baptême :
Conversi ad Dominum – nous devons toujours de nouveau nous détourner
des mauvaises directions dans lesquelles nous nous mouvons si souvent en
pensée et en action. Nous devons toujours de nouveau nous tourner vers Lui,
qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Nous devons toujours de nouveau
devenir des « convertis », tournés avec toute notre vie vers le Seigneur. Et
nous devons toujours de nouveau faire en sorte que notre cœur soit soustrait
à la force de gravité qui le tire vers le bas, et que nous l’élevions
intérieurement vers le haut : dans la vérité et l’amour… »
(Homélie,
22 mars 2008: Veillée pascale).
Que la Sainte Vierge nous aide à tenir toujours ouverts notre cœur et notre
esprit au Seigneur Jésus, comme nous y invite le Pape ; qu’Elle nous
accompagne, comme des enfants, à la source de Vie, la Très Sainte
Eucharistie, pour désaltérer toute notre soif d’amour et d’unité.
par Mgr Luciano Alimandi
Sources : Mgr Luciano Alimandi - Vatican
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.07.2008 -
T/Méditations |