Benoît XVI célèbre la Résurrection du
Seigneur |
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Cité du Vatican, le 22 mars 2008 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI a présidé ce soir, la Veillée Pascale
dans la Basilique Saint Pierre.
La cérémonie a débuté en face la Basilique Saint Pierre, où le
pape Benoît XVI, a béni le ''feu nouveau'' et allumé le cierge pascal,
offert cette année par la Communauté néo-Cathécuménale.
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Le pape Benoît XVI dans
la basilique saint-Pierre
Benoît XVI célèbre la Résurrection du Seigneur
Ce soir Veillée Pascale présidée par le pape Benoît XVI. Demain, Messe du
Jour de Pâques, Place Saint Pierre et Bénédiction "Urbi et Orbi".
Aujourd'hui, Samedi Saint, est le jour du grand silence. L'Église attend la
Résurrection du Seigneur. Les regards de tous sont tournés vers la Nuit
Sainte : le pape a présidé la Veillée Pascale à 21h00 dans la Basilique Saint
Pierre.
La cérémonie a débuté dans le hall en face de la Basilique Saint Pierre, où le
pape Benoît XVI, a béni le ''feu nouveau'' et allumé le cierge pascal,
offert cette année par la Communauté néo-Cathécuménale.
Le passage de l’obscurité à la lumière à l'intérieur de la Basilique -
explique le bureau Pontifical pour les célébrations liturgique - symbolise
l'entrée de la Lumière qui est le Christ, Vérité et Vie, dans le monde
ténébreux du péché, de la solitude et de la mort.
Après l'entrée en procession dans la Basilique avec le cierge pascal et le
chant de l'Exsultet, le Saint-Père, assisté d’étudiants, a administré
le sacrement du baptême, de la confirmation ou la première communion à 6
catéchumènes préparés par le Vicariat de Rome : il s’agit d'un homme et cinq
femmes provenant d'Italie, de Chine, du Cameroun, du Pérou et des États
Unis.
Le fond baptismal, le même utilisé pour les baptêmes dans la Chapelle
Sixtine, a été placé au centre de la Basilique, près du cierge pascal,
''pour souligner l'importance symbolique de l’eau baptismale dans la
liturgie de la Veillée de Pâques''.
La messe de Pâques sur le parvis de Saint Pierre commencera dimanche à 10h30
par le rite du ''Resurrexit''.
Au cours de la messe, le pape ne prononcera pas d’homélie car au terme de la
célébration, il adressera à 12h, aux fidèles, le Message pascal et un
vœu en différentes langues, avant de donner la traditionnelle Bénédiction Urbi et Orbi.'' Pour l'occasion - spécifie le
bureau liturgique Pontifical - le pape portera la chape et la mitre de Benoît
XV.
Homélie du pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Dans son discours d’adieu, Jésus a annoncé à ses disciples, par une phrase
mystérieuse, sa mort imminente et sa résurrection. Il dit : « Je m’en vais,
et je reviens vers vous » (Jn 14, 28). Mourir
c’est s’en aller. Même si le corps du défunt demeure encore –
personnellement, il s’en est allé vers l’inconnu et nous ne pouvons pas le
suivre (cf. Jn 13, 36). Mais dans le cas de
Jésus, il y a une nouveauté unique, qui change le monde. Dans notre mort,
s’en aller, c’est quelque chose de définitif, il n’y a pas de retour. Jésus,
au contraire, dit de sa mort : « Je m’en vais, et je reviens vers vous
». En
réalité, dans ce départ, il vient. Son départ inaugure pour lui un mode de
présence totalement nouveau et plus grand. Par sa mort il entre dans l’amour
du Père. Sa mort est un acte d’amour. Mais l’amour est immortel. C’est
pourquoi son départ se transforme en un nouveau retour, en une forme de
présence qui parvient plus en profondeur et qui ne finit plus. Dans sa vie
terrestre, Jésus, comme nous tous, était lié aux conditions extérieures de
l’existence corporelle : à un lieu déterminé et à un temps donné. La
corporéité met des limites à notre existence. Nous ne pouvons pas être en
même temps en deux lieux différents. Notre temps est destiné à finir. Et
entre le je et le tu il y a le mur de l’altérité. Bien sûr, dans l’amour
nous pouvons d’une certaine façon entrer dans l’existence d’autrui.
Cependant, la barrière qui vient du fait que nous sommes différents demeure
infranchissable. Au contraire, Jésus, qui est maintenant totalement
transformé par l’action de l’amour, est libéré de ces barrières et de ces
limites. Il est en mesure de passer non seulement à travers les portes
extérieures fermées, comme nous le racontent les Évangiles
(cf. Jn 20, 19). Il peut passer à travers la porte
intérieure entre le je et le tu, la porte fermée entre l’hier et
l’aujourd’hui, entre le passé et l’avenir. Quand, le jour de son entrée
solennelle à Jérusalem, un groupe de Grecs avait demandé à le voir, Jésus
avait répondu par la parabole du grain de blé qui, pour porter beaucoup de
fruit, doit passer par la mort. De cette manière, il avait prédit son propre
destin : il ne voulait pas alors simplement parler avec tel ou tel Grec pour
quelques minutes. Par sa Croix, à travers son départ, à travers sa mort
comme le grain de blé, il serait vraiment arrivé auprès des Grecs, si bien
que ces derniers pourraient le voir et le toucher dans la foi. Son départ
devient un retour dans le mode universel de la présence du Ressuscité, dans
lequel il est présent hier, aujourd’hui et pour l’éternité ; dans lequel il
embrasse tous les temps et tous les lieux. Maintenant il peut aussi franchir
le mur de l’altérité qui sépare le je du tu. Cela est arrivé avec Paul, qui
décrit le processus de sa conversion et de son baptême par ces paroles : «
Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi »
(Ga 2, 20). Par la venue du Ressuscité, Paul a obtenu une
identité nouvelle. Son moi fermé s’est ouvert. Désormais il vit en communion
avec Jésus Christ, dans le grand moi des croyants qui sont devenus – comme
il le définit – « un dans le Christ » (Ga 3, 28).
Chers amis, il apparaît donc évident que – par le Baptême – les paroles
mystérieuses de Jésus au Cénacle se font maintenant de nouveau présentes
pour vous. Dans le Baptême, le Seigneur entre dans votre vie par la porte de
votre cœur. Nous ne sommes plus l’un à côté de l’autre ou l’un contre
l’autre. Le Seigneur traverse toutes ces portes. Telle est la réalité du
Baptême : lui, le Ressuscité, vient, il vient à vous et il associe sa vie à
la vôtre, vous tenant dans le feu ouvert de son amour. Vous devenez une
unité, oui, un avec Lui, et de ce fait un entre vous. Dans un premier temps,
cela peut sembler très théorique et peu réaliste. Mais plus vous vivrez la
vie de baptisés, plus vous pourrez faire l’expérience de la vérité de ces
paroles. Les personnes baptisées et croyantes ne sont jamais vraiment
étrangères l’une à l’autre. Des continents, des cultures, des structures
sociales ou encore des distances historiques peuvent nous séparer. Mais
quand nous nous rencontrons, nous nous connaissons selon le même Seigneur,
la même foi, la même espérance, le même amour, qui nous forment. Nous
faisons alors l’expérience que le fondement de nos vies est le même. Nous
faisons l’expérience que, au plus profond de nous-mêmes, nous sommes ancrés
dans la même identité, à partir de laquelle toutes les différences
extérieures, aussi grandes qu’elles puissent encore être, se révèlent
secondaires. Les croyants ne sont jamais totalement étrangers l’un à
l’autre. Nous sommes en communion en raison de notre identité la plus
profonde : le Christ en nous. Ainsi la foi est une force de paix et de
réconciliation dans le monde : l’éloignement est dépassé ;
dans le Seigneur
nous sommes devenus proches (cf. Ep 2, 13).
Cette nature profonde du Baptême comme don d’une nouvelle identité est
représentée par l’Église dans le sacrement au moyen d’éléments sensibles.
L’élément fondamental du Baptême est l’eau ; à côté d’elle, il y a en
deuxième lieu la lumière qui, dans la liturgie de la Veillée pascale,
jaillit avec une grande efficacité. Jetons seulement un regard sur ces deux
éléments. Dans le dernier chapitre de la Lettre aux Hébreux se trouve une
affirmation sur le Christ, dans laquelle l’eau n’apparaît pas directement,
mais qui, en raison de son lien avec l’Ancien Testament, laisse cependant
transparaître le mystère de l’eau et sa signification symbolique. On y lit :
« Le Dieu de la paix a fait remonter d’entre les morts le berger des brebis,
Pasteur par excellence, grâce au sang de l’Alliance éternelle »
(cf. 13, 20). Dans cette phrase, est évoquée une
parole du Livre d’Isaïe, dans laquelle Moïse est qualifié comme le pasteur
que le Seigneur a fait sortir de l’eau, de la mer (cf. 63,
11). Jésus apparaît comme le nouveau Pasteur, le pasteur
définitif qui porte à son accomplissement ce que Moïse avait fait : il nous
conduit hors des eaux mortifères de la mer, hors des eaux de la mort. Dans
ce contexte, nous pouvons nous souvenir que Moïse avait été mis par sa mère
dans une corbeille et déposé dans le Nil. Ensuite, par la providence de
Dieu, il avait été tiré de l’eau, porté de la mort à la vie, et ainsi –
sauvé lui-même des eaux de la mort – il pouvait conduire les autres en les
faisant passer à travers la mer de la mort. Pour nous Jésus est descendu
dans les eaux obscures de la mort. Mais en vertu de son sang, nous dit la
Lettre aux Hébreux, il a été remonté de la mort : son amour s’est uni à
celui du Père et ainsi, de la profondeur de la mort, il a pu remonter à la
vie. Maintenant il nous élève de la mort à la vraie vie. Oui, c’est ce qui
se réalise dans le Baptême : il nous remonte vers lui, il nous attire dans
la vraie vie. Il nous conduit à travers la mer souvent si obscure de
l’histoire, où nous sommes fréquemment menacés de sombrer, au milieu des
confusions et des dangers. Dans le Baptême, il nous prend comme par la main,
il nous conduit sur le chemin qui passe à travers la Mer Rouge de ce temps
et il nous introduit dans la vie sans fin, celle qui est vraie et juste.
Tenons serrée sa main ! Quoiqu’il arrive ou quel que soit ce que nous
rencontrons, n’abandonnons pas sa main ! Nous marchons alors sur le chemin
qui conduit à la vie.
En second lieu, il y a le symbole de la lumière et du feu. Grégoire de Tours
parle d’un usage qui, ici et là, s’est conservé longtemps, de prendre le feu
nouveau pour la célébration de la Veillée pascale directement du soleil, au
moyen d’un cristal : on recevait, à nouveau pour ainsi dire, lumière et feu
du ciel, pour en allumer ensuite toutes les lumières et les feux de l’année.
C’est un symbole de ce que nous célébrons dans la Veillée pascale. Par son
amour, qui a un caractère radical et dans lequel le cœur de Dieu et le cœur
de l’homme se sont touchés, Jésus Christ a vraiment pris la lumière du ciel
et l’a apportée sur la terre – la lumière de la vérité et le feu de l’amour
qui transforment l’être de l’homme. Il a apporté la lumière, et maintenant
nous savons qui est Dieu et comment est Dieu. De ce fait, nous savons aussi
comment sont les choses qui concernent l’homme ; ce que nous sommes, nous,
et dans quel but nous existons. Être baptisés signifie que le feu de cette
lumière est descendu jusqu’au plus intime de nous-mêmes. C’est pourquoi,
dans l’Église ancienne, le Baptême était appelé aussi le Sacrement de
l’illumination : la lumière de Dieu entre en nous ; nous devenons ainsi
nous-mêmes fils de la lumière. Cette lumière de la vérité qui nous indique
le chemin, nous ne voulons pas la laisser s’éteindre. Nous voulons la
protéger contre toutes les puissances qui veulent l’éteindre pour faire en
sorte que nous soyons dans l’obscurité sur Dieu et sur nous-mêmes. De temps
en temps, l’obscurité peut sembler commode. Je peux me cacher et passer ma
vie à dormir. Cependant, nous ne sommes pas appelés aux ténèbres mais à la
lumière. Dans les promesses baptismales, nous allumons, pour ainsi dire, de
nouveau cette lumière, année après année : oui, je crois que le monde et ma
vie ne proviennent pas du hasard, mais de la Raison éternelle et de l’Amour
éternel, et qu’ils sont créés par le Dieu tout-puissant. Oui, je crois qu’en
Jésus Christ, par son incarnation, par sa croix et sa résurrection, s’est
manifesté le Visage de Dieu ; et qu’en Lui Dieu est présent au milieu de
nous, qu’il nous unit et nous conduit vers notre but, vers l’Amour éternel.
Oui, je crois que l’Esprit Saint nous donne la Parole de vérité et illumine
notre cœur ; je crois que dans la communion de l’Église nous devenons tous
un seul Corps avec le Seigneur et ainsi nous allons à la rencontre de la
résurrection et de la vie éternelle. Le Seigneur nous a donné la lumière de
la vérité. Cette lumière est en même temps feu, force qui vient de Dieu,
force qui ne détruit pas, mais qui veut transformer nos cœurs, afin que nous
devenions vraiment des hommes de Dieu et que sa paix devienne efficace en ce
monde.
Dans l’Église ancienne, il était habituel que l’Évêque ou le prêtre après
l’homélie exhorte les croyants en s’exclamant : « Conversi ad Dominum
» – tournez-vous maintenant vers le Seigneur. Cela signifiait avant tout
qu’ils se tournaient vers l’Est – dans la direction du lever du soleil comme
signe du Christ qui revient, à la rencontre duquel nous allons dans la
célébration de l’Eucharistie. Là où, pour une raison quelconque, cela
n’était pas possible, en tout cas, ils se tournaient vers l’image du Christ,
dans l’abside ou vers la Croix, pour s’orienter intérieurement vers le
Seigneur. Car, en définitive, il s’agissait d’un fait intérieur : de la
conversio, de tourner notre âme vers Jésus Christ et ainsi vers le Dieu
vivant, vers la vraie lumière. Était aussi lié à cela l’autre exclamation
qui, aujourd’hui encore, avant le Canon, est adressée à la communauté
croyante : « Sursum corda » – élevons nos cœurs hors de tous les
enchevêtrements de nos préoccupations, de nos désirs, de nos angoisses, de
notre distraction – élevez vos cœurs, le plus profond de vous-même ! Dans
les deux exclamations, nous sommes en quelque sorte exhortés à un
renouvellement de notre Baptême : Conversi ad Dominum – nous devons
toujours de nouveau nous détourner des mauvaises directions dans lesquelles
nous nous mouvons si souvent en pensée et en action. Nous devons toujours de
nouveau nous tourner vers Lui, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Nous
devons toujours de nouveau devenir des « convertis », tournés avec toute
notre vie vers le Seigneur. Et nous devons toujours de nouveau faire en
sorte que notre cœur soit soustrait à la force de gravité qui le tire vers
le bas, et que nous l’élevions intérieurement vers le haut : dans la vérité
et l’amour. En cette heure, remercions le Seigneur, parce qu’en vertu de la
force de sa parole et de ses Sacrements, il nous oriente dans la juste
direction et attire notre cœur vers le haut. Et nous le prions ainsi : Oui,
Seigneur, conclut Benoît XVI, fais que nous devenions des personnes
pascales, des hommes et des femmes de la lumière, remplis du feu de ton
amour. Amen.
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Sources : www.vatican.va
- Radio Vatican-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.03.2008 -
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