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Le message du pape François : mais s'est-il fait comprendre ?
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Le 03 avril 2023 -
E.S.M.
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La nouvelle de la détérioration de la santé du
pape François a cédé la place à des spéculations sur
différents scénarios. Il ne s'agit plus maintenant
d'identifier un successeur au pape François mais de
comprendre comment résoudre les problèmes de gouvernance
qui se sont produits au cours de ce pontificat.
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Betgoglio -
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Le message du pape François : mais s'est-il fait comprendre ?
Pape François, l'Église l'a-t-elle accepté ?
Le 03 avril 2023 -
E.S.M. -
La nouvelle de la détérioration de la santé du pape François a cédé
la place à des spéculations sur différents scénarios. Il ne s'agit
plus maintenant d'identifier un successeur au pape François mais de
comprendre comment résoudre les problèmes de gouvernance qui se sont
produits au cours de ce pontificat.
Le pape François a répété à plusieurs reprises qu'il avait été élu
avec le mandat de mener des réformes. Mais ces réformes sont-elles
efficaces, bienvenues et comprises ? Ou constituent-elles un
dépassement, et donc le prochain pontificat sera-t-il amené à les
corriger, à les amender ?
Ce n'est pas une question à laquelle il existe une réponse facile.
Le pape François a essayé de générer des changements de plusieurs
manières. Mais, jusqu'à présent, sa papauté a été
anti-institutionnelle et informelle, et une papauté centralisatrice
capable de prendre des décisions contre tout et contre tous.
Le pape n'a pas de cercle de loyalistes. Chaque fois qu'il attire
les alliés nécessaires pour atteindre un objectif autour de lui, il
est toujours au centre de l'attention. Si vous lisez le pape
François avec les concepts classiques, vous ne pouvez pas le
comprendre. Au lieu de cela, il devrait être lu selon des normes
différentes qui vont au-delà des critères qui ont toujours guidé
l'Église.
Briser les vieilles habitudes est parfois nécessaire, et en effet
les cardinaux, lorsqu'ils ont élu le pape François, ont pensé que
c'était un sursaut nécessaire. Ils ne savaient probablement pas
jusqu'où irait cette refonte.
Même le pape François, dans une récente interview, a commenté
presque ironiquement qu'ils n'avaient probablement pas pensé à ce
dans quoi il s'embarquait. En tout cas, beaucoup pensaient à un
pontificat court. Dans le pré-conclave, Andrea Tornielli, l'un des
rares à avoir mentionné le nom de l'archevêque de Buenos Aires comme
un possible candidat papal, a rappelé dans l'un de ses articles
pré-conclave un dicton selon lequel "trois ou quatre ans de
Bergoglio seraient utile" Dix ans ont passé.
Après dix ans, le pape François laisse tout d'abord un collège de
cardinaux renouvelé à près des deux tiers. Les spéculations
commencent déjà sur un autre consistoire dans l'année, étant donné
que le nombre de cardinaux électeurs tombera à 114 d'ici la fin de
l'année. Ce collège de cardinaux est cependant divisé, rarement
consulté sauf pour des raisons personnelles ou de sympathie, et
surtout composé de cardinaux difficilement reconnaissables en dehors
des cercles ecclésiaux.
Il n'y a pas eu de véritable changement générationnel, et les grands
personnages n'ont pas succédé aux grandes personnalités, rendant
tout plus incertain. Parce que les cardinaux votent pour ceux qu'ils
connaissent et considèrent comme faisant autorité, à de rares
exceptions près.
Bergoglio n'a pas fait exception car la campagne pour lui avait
commencé beaucoup plus tôt, malgré le maintien d'un profil bas pour
la candidature devant les médias. En effet, peut-être pour cette
même raison.
Cependant, les nouveaux cardinaux choisis par le pape François ne
semblent pas pleinement à la hauteur. Au niveau local, les
conférences épiscopales n'ont généralement pas choisi les cardinaux
créés par François pour les guider ou comme points de référence, à
de rares exceptions près.
Ce n'est pas seulement le cas des endroits qui semblent "récalcitrants",
comme les États-Unis. La nomination de Mgr Mariano Crociata à la
présidence de la COMECE (la Commission des Conférences épiscopales
de l'Union européenne) était un signe que même les évêques d'Europe,
où les impulsions réformatrices de François sont exploitées,
regardent ailleurs. Dans un autre groupe d'évêques européens, le
Conseil des conférences épiscopales d'Europe, le cardinal Angelo
Bagnasco a été président pendant cinq ans avec un consensus
retentissant, même s'il était clair pour tout le monde que le pape
ne l'aimait pas.
Depuis quelque temps, les institutions de l'Église cherchent des «
révolutions tranquilles » pour faire face à certaines
situations. C'est un modèle d'autoprotection, qui ne se place pas en
désobéissance avec le Pape, mais montre au Pape quelles lignes il
juge juste de suivre.
Ils prennent ce qu'ils jugent bon du pape mais recherchent une
direction calme et non révolutionnaire qui maintient la fermeté des
institutions. Dans un monde dépourvu de sommets intellectuels, les
évêques se contenteraient de bons évêques et non de champions.
C'est un excellent thème : faut-il des champions de la réforme, de
grands annonciateurs de révolutions, ou de simples prêtres ? Et
surtout, proclamer des réformes à tout prix ne conduit-il pas à ne
pas faire de réformes ou à faire des réformes pour le plaisir ?
La question vaut aussi pour les réformes du Pape. Par coïncidence,
dans la semaine où le pape se sent mal, il y a aussi la sortie
bruyante du jésuite
Hans Zollner de la Commission pontificale pour la protection des
mineurs, qu'il a fondée. Au-delà des problèmes généraux et
personnels, une déclaration de Zollner a mis en évidence la question
de l'inclusion de la Commission elle-même dans le Dicastère pour la
Doctrine de la Foi sans que rien n'ait été établi concernant son
travail et sa dépendance à son égard.
En bref, il s'agit d'une réforme incomplète qui a bien fonctionné
sur le papier mais qui nécessite divers ajustements. Et c'est à
ceux-là que le Pape ne pense pas. Il ne se soucie même pas qu'une
commission relevant d'un dicastère soit dirigée par un cardinal
ayant le même rang que le chef du dicastère lui-même.
Le pape François, comme nous le savons, ne se soucie pas de ces
détails. Mais ce sont ces détails qui changent le langage de
l'institution, et c'est un langage qui s'est formé au fil des
siècles.
L'institution semble ainsi mise de côté au nom d'un changement
générationnel qui ne vient pas de l'institution et qui n'a pas été
conçu pour l'institution. Il en résulte aussi un changement de
vocabulaire, cérémonial mais aussi réel, et donc une différence dans
le fond des choses.
Excepté que tout semble sans racine à l'exception de quelques
déclarations impromptues du pape François.
Bref, il n'en demeure pas moins que l'Église n'a peut-être pas bien
compris le message du pape François. Mais s'est-il fait comprendre ?
By
Andrea Gagliarducci
- Traduction
E.S.M
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Sources :
mondayvatican
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Traduction
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.)
03.04.2023
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