Un appel à la paix du Conseil spécial
pour le synode africain |
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Le 03 février 2009 -
(E.S.M.)
- Avec force et clairvoyance, le pape Benoît XVI, dans le
Message pour la Journée mondiale pour la paix du 1er janvier 2009, a
signalé qu’il faut combattre la pauvreté pour construire la paix.
L’inégalité entre riches et pauvres s’est faite si évidente qu’elle
constitue un appel à la conscience de l’humanité tout entière.
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Un appel à la paix du Conseil spécial
pour le synode africain
Le 03 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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En novembre dernier, le Conseil spécial pour l’Afrique de la secrétairerie
générale du Synode des évêques s’est réuni au Vatican pour préparer le
prochain et second
Synode de ce continent. Une de ses principales
conclusions affirme : “la paix, bien suprême des peuples, est
particulièrement urgente en ce moment sur le continent africain encore
marqué par plusieurs conflits”.
La présence de l’Eglise en Afrique, surtout dans le nord, remonte à l’époque
apostolique. De très nombreuses figures qui brillent aujourd’hui dans le
firmament des saints, des docteurs et des martyrs, sont enfants de cette
terre féconde. Des noms comme saint Cyprien, Origène, Tertullien, saint
Cyril d’Alexandrie et le grand saint Augustin sont liés à ce continent plein
d’espérance.
Malheureusement, à cause des nombreux conflits de l’histoire récente, la
prédication de l’Evangile en Afrique rencontre de sérieuses difficultés. Les
conséquences des combats et des génocides commis dans la population, la
tentation de la haine, de la rancœur et de la violence, se présentent de
manière encore plus vive qu’autrefois. Beaucoup de personnes ont souffert et
souffrent encore de la famine et de la pauvreté, des conséquences de la
guerre et du pouvoir absolu. Jean-Paul II affirmait : “En Afrique, cette
exigence de l’application de l’Evangile à la vie concrète est fortement
ressentie. Comment pourrait-on annoncer le Christ à cet immense continent,
en oubliant qu’il correspond à l’une des aires les plus pauvres du monde ?
Comment pourrait-on ne pas tenir compte de l’histoire pétrie de souffrances
d’une terre où de nombreux pays sont aux prises avec la faim, la guerre, les
tensions raciales et tribales, l’instabilité politique, la violation des
droits de l’homme ? Tout cela constitue un défi à l’évangélisation”.
(Angélus, 20 mars 1994).
Face à cette situation, l’Eglise du Christ est appelée à guérir, pacifier,
vivifier les cœurs des hommes de l’Afrique avec la sagesse de l’Evangile.
L’exhortation apostolique post-synodale ‘Ecclesia in Africa’, affirme au
numéro 57 : “A cette Afrique pressée de toutes parts par les germes de
haine, de violence, de conflits et de guerres, les évangélisateurs doivent
proclamer l’espérance de la vie enracinée dans le mystère pascal. C’est
lorsque, humainement parlant, sa vie semblait vouée à l’échec, que Jésus a
institué l’Eucharistie, ‘gage de la gloire éternelle’, pour perpétuer dans
le temps et dans l’espace sa victoire sur la mort. C’est pourquoi
l’Assemblée spéciale pour l’Afrique, en cette période où le continent
africain, sous certains aspects, est dans une situation critique, s’est
voulue ‘Synode de la Résurrection, Synode de l’Espérance. [...] Christ notre
Espérance est vivant, nous vivrons !’ L’Afrique n’est pas vouée à la mort,
mais à la vie !” L’évangélisation doit impliquer l’homme et la société à
tous les niveaux de leur existence.
Mais en parlant de l’Afrique, nous ne pouvons pas oublier que beaucoup de
ses problèmes sont causés par les abus exercés sur elle par les puissances
économiques actuelles. L’exploitation des ressources et des personnes génère
une pauvreté endémique qui est la cause d’instabilités sociales et de
conflits continuels. Avec force et clairvoyance, le pape Benoît XVI, dans le
Message pour la Journée mondiale pour la paix du 1er janvier 2009, a signalé
qu’il faut combattre la pauvreté pour construire la paix. L’inégalité entre
riches et pauvres s’est faite si évidente qu’elle constitue un appel à la
conscience de l’humanité tout entière. Les conditions dans lesquelles vivent
certaines personnes sont contraires à leur dignité innée d’êtres humains. “La
référence à la mondialisation devrait, également, revêtir un sens spirituel
et moral, car elle nous pousse à considérer les pauvres dans la perspective
consciente que nous participons tous à un unique projet divin, celui de la
vocation à construire une unique famille dans laquelle tous – individus,
peuples et nations – règlent leurs comportements en les basant sur les
principes de fraternité et de responsabilité”. (Benoît XVI,
Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 1er janvier 2009, n.2).
Fréquemment, la pauvreté est en relation avec la croissance démographique,
“des campagnes de réduction des naissances sont mises en œuvre, conduites au
niveau international, recourant aussi à des méthodes qui ne respectent ni la
dignité de la femme ni le droit des époux à choisir de manière responsable
le nombre de leurs enfants [5] et souvent même, ce qui est plus grave, qui
ne respectent pas le droit à la vie. L’élimination de millions d’enfants
non-nés, au nom de la lutte contre la pauvreté, constitue en réalité la
disparition des plus pauvres parmi les êtres humains.” (Benoît XVI,
n.3). D’autres réalités liées à la pauvreté sont, selon le souverain
pontife, la pandémie de maladies comme le Sida, la pauvreté des enfants et
le lien entre désarmement et développement. Toutes ces réalités, qui ont une
incidence très forte sur le continent africain, sont une cause de pauvreté
et pourtant, une occasion d’équilibre social.
Il est pourtant nécessaire que les catholiques des pays les plus développés
développent l’obligation morale nos frères les moins fortunés par un
développement matériel, comme dans l’annonce de l’Evangile. “Le
développement humain intégral — développement de tout homme et de tout
l’homme, spécialement des plus pauvres et des plus déshérités de la
communauté — se situe au cœur même de l’évangélisation” (Ecclesia
in Africa,
68).Annoncer le Christ signifie révéler à l’homme sa dignité
inaliénable d’avoir été appelé à la communion avec Dieu, d’avoir été délivré
à travers l’incarnation du Verbe pour prendre part à sa nature divine.
Assumant la réalité concrète de l’Afrique, avec ses nécessités et ses
potentialités, l’Eglise doit annoncer la Bonne Nouvelle par sa parole et ses
œuvres pour ouvrir le cœur des personnes au désir de la sainteté. Cette
sainteté imprègne la vie des personnes et de la société à travers
l’inculturation. “D’une manière analogue à l’Incarnation où le Christ a
assumé l’humanité à l’exception du péché, par l’inculturation le message
chrétien assimile les valeurs de la société à laquelle il est annoncé,
écartant ce qui est marqué par le péché” (Ecclesia
in Africa, 87.
Sources :
mission.catholique
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.02.2009 -
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