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19 Avril 2005
 

Benoît XVI : se nourrir de l'Eucharistie est un événement spirituel, qui touche toute la réalité humaine

 

Le 03 janvier 2009 - (E.S.M.) - Le cardinal Joseph Ratzinger/Benoît XVI observe : « II n'est pas possible de refuser de plier les genoux devant la présence du Dieu vivant (Introduction à l'esprit de la liturgie). »

Le pape Benoît XVI lors des Vêpres du 31.12.07 - Pour agrandir l'image Cliquer

Benoît XVI : se nourrir de l'Eucharistie est un événement spirituel, qui touche toute la réalité humaine

Quelques observations historico-liturgiques sur la Sainte Communion

Avec crainte et amour

Le grand Pape Jean-Paul II, dans sa dernière encyclique, intitulée Ecclesia De Eucharistia, a laissé à l'Église un avertissement vibrant qui résonne comme un véritable testament :

« Nous devons veiller avec une grande attention à n'atténuer aucune dimension ni aucune exigence de l'Eucharistie. Ce faisant, nous nous montrons véritablement conscients de la grandeur de ce don... Il n'y a aucun risque d'exagération dans l'attention que l'on porte à ce Mystère! »
(n. 61).

La conscience de la grandeur du mystère eucharistique se manifeste de façon particulièrement évidente dans la manière dont est distribué et reçu le Corps du Seigneur. Cela apparaît évident dans le rite de la Communion, dans la mesure où celle-ci constitue la consommation du sacrifice eucharistique. Pour le fidèle, il est le point culminant de la rencontre et de l'union personnelle avec le Christ, réellement et substantiellement présent sous l'humble apparence de l'espèce eucharistique. Ce moment de la liturgie eucharistique a une importance vraiment majeure qui implique une exigence pastorale toute spéciale même dans l'aspect gestuel du rite.

Consciente de la grandeur et de l'importance de l'instant de la Sainte Communion, l'Église, dans sa tradition deux fois millénaire, s'est préoccupée de trouver une expression rituelle qui pût témoigner, de la manière la plus parfaite possible, sa foi, son amour et son respect. Cela s'est vérifié lorsque, dans le sillage d'un développement structurel, du moins à partir du sixième siècle, l'Église a commencé à adopter la distribution des Saintes Espèces eucharistiques dans la bouche. Nous en avons plusieurs témoignages : dans la biographie du Pape Grégoire le Grand
(590-604) ainsi que dans une note donnée par ce même Pape. Le synode de Cordoue, en 839, condamna la secte des « casiens » qui refusaient de recevoir la Sainte Communion directement dans la bouche. Il y eut ensuite le synode de Rouen, en 878, qui confirma la norme en vigueur concernant la distribution du Corps du Seigneur sur la langue, menaçant les ministres sacrés d'être suspendus de leur fonction, si jamais ils distribuaient aux laïcs la Sainte Communion sur la main.

En Occident, le fait de se prosterner et de s'agenouiller avant de recevoir le Corps du Seigneur pouvait s'observer dans les milieux monastiques dès le sixième siècle (par exemple, dans le monastère de saint Colomban). Plus tard
(aux Xe et XIe siècles), cette gestuelle s'est développée encore davantage.

À la fin de la période patristique, l'habitude de recevoir la Sainte Communion directement dans la bouche est devenue une pratique désormais répandue et quasi universelle. Ce développement structurel peut se comprendre comme un fruit de la spiritualité et de la dévotion eucharistique des Pères de l'Église. De fait, il y a un assez grand nombre d'exhortations patristiques sur la très grande vénération et attention envers le Corps eucharistique du Seigneur, en particulier au sujet des fragments de pain consacré. Lorsque l'on commença à remarquer que les conditions dans lesquelles pouvaient être garanties les exigences de respect et le caractère éminemment sacré du pain eucharistique n'existaient plus, l'Église d'Occident et d'Orient perçut, dans un consensus admirable et quasi instinctif, l'urgence de distribuer la Sainte Communion aux laïcs, seulement dans la bouche.

Un liturgiste de renom, J. A. Jungmann, expliquait que le fait de distribuer la Communion directement dans la bouche, permit d'éliminer plusieurs préoccupations : celle que les fidèles aient les mains propres et celle plus grande encore concernant la nécessité de purifier les paumes de la main après avoir reçu la sainte hostie afin qu'aucun fragment de pain consacré ne se perde. Le drap de Communion et, plus tard, le plateau de Communion seront aussi une expression de cette attention toujours plus grande envers le Saint Sacrement.

À ce processus également a contribué l'approfondissement croissant de la foi en la présence réelle qui s'est manifesté, par exemple en Occident, dans la pratique de l'adoration du Très Saint Sacrement, exposé de manière solennelle.
(Le pape Benoît XVI nous en a encore montré la pertinence lors de l'adoration (prolongée) qui a suivi les Vêpres du 31.12.07)

Le Corps et le Sang eucharistique sont le don par excellence que le Christ a laissé à l'Église, Son épouse. Le Pape Jean-Paul II, dans son encyclique Ecclesia De Eucharistia, parle de « l'adoration émerveillée devant le don incommensurable de l'Eucharistie »
(n. 48), laquelle doit se manifester aussi dans des gestes extérieurs :

« En se laissant porter par ce sens élevé du mystère, on comprend, souligne Jean-Paul II, que la foi de l'Église dans le Mystère eucharistique se soit exprimée dans l'histoire non seulement par la requête d'une attitude intérieure de dévotion, mais aussi par une série d'expressions extérieures »
(ibid., n. 49).

Par conséquent, l'attitude la plus conforme à ce don est une attitude de réceptivité, l'attitude d'humilité du centurion, l'attitude de celui qui se laisse nourrir, précisément l'attitude de l'enfant. C'est cela même qui est exprimé dans ces paroles d'une hymne liturgique célèbre : « Le pain des anges devient le pain des hommes (...). O merveille : le pauvre, esclave et humble, se nourrit du Seigneur !
(Panis angelicus fit panis hominum. . . 0res mirabilis manducat Dominum seruus pauper humilis : hymne Sacris sollemniis de la Lecture des Heures, pour la solennité du Corps et du Sang du Seigneur) ».

La parole du Christ, qui nous invite à accueillir le royaume de Dieu comme un petit enfant
(cf. Lc 18, 17), peut trouver son illustration, d'une manière assez suggestive et belle, également dans le geste de recevoir le pain eucharistique directement dans la bouche et à genoux. Cette coutume manifeste, de manière juste et heureuse, l'attitude intérieure de l'enfant qui se laisse nourrir unie à l'humilité du centurion et à l'adoration émerveillée.

Le Pape Jean-Paul II mettait en évidence la nécessité d'exprimer extérieurement le respect envers le pain eucharistique :

« Si la logique du « banquet » suscite un esprit de famille, l'Église n'a jamais cédé à la tentation de banaliser cette « familiarité » avec son Époux en oubliant qu'il est aussi son Seigneur (...). Le Banquet eucharistique est vraiment un banquet « sacré », dans lequel la simplicité des signes cache la profondeur insondable de la sainteté de Dieu. Le pain qui est rompu sur nos autels (...) est pain des anges, dont on ne peut s'approcher qu'avec l'humilité du centurion de l'Évangile
(Jean-Paul II, Encyclique Ecclesia de Eucharistia, n. 48) ».

L'attitude du petit enfant est l'attitude du chrétien la plus vraie et la plus profonde devant son Sauveur qui le nourrit de son Corps et de son Sang, comme l'expriment ces paroles si émouvantes de Clément d'Alexandrie : « Le Logos est tout pour le petit enfant : à la fois père, mère, pédagogue et nourricier. Il a dit : « Mangez Ma chair et buvez Mon sang! » (...) O mystère incroyable! ».

Il est possible de supposer que le Christ, durant la dernière Cène, a donné le pain à chacun des Apôtres et non seulement à Judas Iscariote
(Jn 13, 26-27) directement dans la bouche. En effet, il existait une pratique traditionnelle au Moyen-Orient, au temps de Jésus et qui perdure encore aujourd'hui : le maître de maison nourrit ses invités de sa propre main, en mettant un morceau symbolique de nourriture dans la bouche de ses invités.

La Bible nous fournit un autre élément dans le récit de la vocation du prophète Ézéchiel. Celui-ci reçut la parole de Dieu symboliquement directement dans la bouche : « Ouvre la bouche et mange ce que je vais te donner. Je regardai : une main était tendue vers moi, tenant un volume roulé (...). J'ouvris la bouche et il me fit manger le volume. Je le mangeai et il me fut dans ma bouche doux comme du miel »
(Ez 2, 8-9 ; 3,2-3).

Dans la Sainte Communion, nous recevons la Parole devenue chair, devenue nourriture pour nous qui sommes enfants, qui sommes tout petits. C'est pourquoi, quand nous nous approchons de la Sainte Communion, nous pouvons nous souvenir de ce geste du prophète Ézéchiel ou encore des paroles du Psaume 81, 11, que l'on retrouve dans la liturgie des Heures, pour la solennité du Corps et du Sang du Christ : « Ouvre large ta bouche, et je l'emplirai »,
(dilata os tuum, et implebo illud).

Le Christ nous nourrit vraiment avec Son Corps et Son Sang durant la Sainte Communion et cela est comparé, à l'âge patristique, à l'allaitement maternel, comme nous le montrent ces paroles suggestives de saint Jean Chrysostome :

« Par ce mystère eucharistique, le Christ s'unit à chacun des fidèles, et ceux qu'il a engendré, II les nourrit lui-même et ne les confie à personne d'autre. Ne voyez-vous pas avec quel élan les nouveau-nés approchent leurs lèvres du sein de leur mère ? Eh bien, nous aussi, approchons-nous avec une égale ardeur de ce banquet sacré et de la source de cette boisson spirituelle; ou mieux, avec une ardeur plus grande que celle des nouveau-nés !" ».

L'attitude d'un adulte, qui se met à genoux et ouvre la bouche pour se laisser nourrir comme un enfant, correspond de façon très heureuse et très impressionnante aux admonitions des Pères de l'Église sur le comportement qu'il faut avoir durant la Sainte Communion, à savoir cum amore ac timoré
(Cf. CYPRIANUS, AdQmrinum, III, 94)

Le geste le plus typique de l'adoration est celui de l'agenouillement, évoqué dans la Bible, et tel qu'il a été pratiqué par les premiers chrétiens. Pour Tertullien, qui vécut entre le IIe et le IIIe siècle, la plus grande forme de la prière est celle de l'adoration de Dieu qui se manifeste aussi dans le geste de la génuflexion :

« Tous les anges prient, toutes les créatures prient, les animaux domestiques comme les bêtes sauvages prient et tous plient le genou
(De oratione, 29) ».

Saint Augustin déclarait que nous nous rendions coupables de péché si nous n'adorions pas le Corps eucharistique du Seigneur avant de Le recevoir :

« Personne ne mange ce corps, s'il ne l'a adoré auparavant. Nous péchons si nous ne l'adorons pas
(AUGUSTINUS, Enarr. in PS. 98, 9) ».

Dans un très ancien Ordo communiants de la tradition liturgique de l'Église copte, il était établi que :

« Que tous se prosternent jusqu'à terre, petits et grands et que commence alors la distribution de la Communion ».

D'après les Catéchèses mystagogiques, attribuées à saint Cyrille de Jérusalem, le fidèle doit recevoir la Communion dans une attitude d'adoration et de vénération : « N'étendez pas les mains, mais dans une attitude d'adoration et de vénération approchez-vous du calice du sang du Christ
(Catech.Myst.,5,22)».

Saint Jean Chrysostome exhorte ceux qui s'approchent du corps eucharistique du Seigneur à imiter les Mages d'Orient, dans leur esprit et leur attitude d'adoration :

« Approchons-nous donc de Lui avec ferveur et avec une charité brûlante. Les Mages adorèrent ce corps, bien qu'il fût placé dans une mangeoire. C'est alors que ces hommes, sans foi et d'origine barbare, se mirent à adorer le Seigneur avec grande crainte et tremblement. Eh bien, nous qui sommes citoyens des cieux, cherchons au moins à imiter ces barbares ! Toi, contrairement aux Mages, ne regarde pas simplement ce corps, mais prends conscience de toute sa force et de toute sa puissance salvifique. Secouons-nous donc, tremblons et faisons montre d'une piété encore plus grande que celle des Mages
 (In1 Cor. hom. 24, 5) ».

Déjà, au VIe siècle, dans les églises grecques et syro-orientales, il était prescrit une triple prosternation, avant de s'approcher de la Sainte Communion
(Cf. JUNGMANN, op. cit., p. 458, n. 25).

Le cardinal J. Ratzinger parlait déjà, au sujet de ce lien étroit entre l'adoration et la Sainte Communion, de manière suggestive : « Se nourrir
[de l'Eucharistie]... est un événement spirituel, qui touche toute la réalité humaine. "S'en nourrir" signifie l'adorer. C'est pour cela que l'adoration (...) ne se place pas non plus à côté de la Communion : la Communion n'atteint sa plénitude que lorsqu'elle est soutenue et comprise dans l'adoration (Introduction à l'esprit de la liturgie) ». Par conséquent, devant l'humilité du Christ et de Son amour, qui nous est communiqué à travers les espèces eucharistiques, nous ne pouvons faire autrement que de nous agenouiller. Le cardinal Joseph Ratzinger observe encore : « II n'est pas possible de refuser de plier les genoux devant la présence du Dieu vivant (Introduction, o. c.) ». Dans le livre de l'Apocalypse, le livre de la liturgie céleste, l'attitude de prosternation des 24 anciens devant l'Agneau peut être le modèle et le critère (Cf. J. RATZINGER, Introduzione, o. c., p. 182) de l'Église sur terre à l'égard de l'Agneau de Dieu, lorsque les fidèles s'approchent de lui et le touchent dans les Espèces eucharistiques.

Les normes liturgiques de l'Église n'exigent pas une attitude d'adoration pour ceux qui communient à genoux, puisque le fait de s'agenouiller exprime par lui-même l'adoration. Au contraire, ceux qui communient debout doivent d'abord faire un mouvement de révérence, c'est-à-dire d'adoration
(Cf. Istruzione Eucharisticum mysterium, n. 34 ; Istruzione Inaeslimabile donum, n. 11).

Marie, la Mère du Seigneur, est le modèle d'attitude, à la fois intérieure et extérieure, dans la façon d'accueillir le Corps du Seigneur. Au moment de l'Incarnation du Fils de Dieu, elle fit montre de la plus grande réceptivité et de la plus grande humilité : « Me voici, à votre service ». L'expression extérieure la plus conforme à cette attitude est celle de rester à genoux
(comme cela se trouve fréquemment dans l'iconographie de l'Annonciation). Le modèle de l'adoration amoureuse de la Vierge Marie « doit inspirer chacune de nos Communions eucharistiques », nous dit le Pape Jean Paul II (Encyclique Ecclesia de Eucharistia, n. 55). Le moment de recevoir le corps eucharistique du Seigneur est assurément l'occasion la mieux adaptée pour le fidèle, durant cette vie terrestre, pour extérioriser son attitude intérieure « en s'abîmant dans l'adoration et dans un amour sans limites  (Encyclique Ecclesia de Eucharistia, n, 62) ».

C'est de manière semblable que parlait aussi le Bienheureux Pape Jean XXIII : « Le bienheureux Eymard avait mis par écrit qu'en se mettant à la suite de Jésus, il n'avait jamais abandonné Marie, et ce beau titre de Notre-Dame du Saint Sacrement nous fait nous mettre tous à genoux, comme de jeunes enfants à l'exemple de leur bonne mère, devant le grand mystère d'amour de son Fils bien aimé et béni, Jésus
(La Madonna e Papa Giovanni, Catania, 1969, p. 60) ».

Mgr A. Schneider

Suite :
Se nourrir de l'Eucharistie est un événement spirituel, qui touche toute la réalité humaine (1)
La façon de distribuer la Communion (2)
 

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Sources : Dominus est -  (E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  02.01.2009 - T/Liturgie

 

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