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19 Avril 2005
 

Le pape Benoît XVI profondément marqué par Romano Guardini

 

Le 02 octobre 2008  - (E.S.M.) - Ces lignes sont librement inspirées de "L’Esprit de la liturgie", de Romano Guardini, le grand philosophe et théologien allemand dont l'enseignement a profondément marqué la pensée du pape Benoît XVI. Puissent-elles nous aider à mieux saisir la pensée du Saint-Père.

Romano Guardini

Le pape Benoît XVI profondément marqué par Romano Guardini

La liturgie au croisement de la vérité et de la culture

Le 02 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Romano Guardini, un grand intellectuel italo-allemand qui a disparu depuis plus de quarante ans, a eu une forte influence sur notre pape actuel, Benoît XVI. Le texte du site "Pro Liturgia" qui suit, a été librement inspiré par "L’Esprit de la liturgie", de Romano Guardini, le grand philosophe et théologien allemand dont l'enseignement a profondément marqué la pensée du pape Benoît XVI.

La santé et la croissance de toute vie spirituelle - aussi bien naturelle que surnaturelle - sont soumises à des conditions précises. Il arrive que ces conditions soient transgressées dans des cas individuels et des conditions particulières. Ces transgressions, même si elles peuvent être excusables pour différentes raisons, ne sont pas, à la longue, sans danger pour notre foi. Par contre, dès qu'on entre dans un cadre qui dépasse celui de l'individu, un cadre qui donc concerne directement et collectivement un grand nombre de personnes, alors la transgression n'est plus permise. A ce niveau-là, en effet, les individus ont besoin de se retrouver dans une institution stable capable d'exercer de façon permanente une influence bénéfique sur les âmes.

Puisque les hommes ont des tempéraments divers et des appartenances sociales variées, l'institution qui exerce une influence sur les âmes ne peut pas rester prisonnière de cas ou d'intérêts particuliers: l'attitude spirituelle qui naît de l'adhésion à cette institution doit être et doit rester objective, positive. Le moyen achevé dont se sert l'Église en tant qu'institution pour communiquer et nourrir une vie spirituelle objective se trouve être la liturgie. La liturgie de l'Église est elle-même objective dans la mesure où elle s'est développée selon toutes les modalités d'une civilisation authentiquement humaine: elle s'est ainsi rendue capable d'exprimer l'ordre essentiel de la foi et de la piété collective. Le but premier de la liturgie n'est donc pas le culte rendu à Dieu par l'individu, mais le culte rendu à Dieu par la communauté croyante qui, comme telle, dépasse l'addition numérique des individus. Cette communauté, c'est l'Église. La liturgie est et ne peut être que le culte public et officiel de l'Église: c'est bien à ce titre qu'elle obéit à une forme de piété d'une objectivité et d'une ritualité strictes.

En vertu de sa spécificité, la liturgie ne peut pas se confondre avec une forme de piété populaire: la liturgie et les exercices de piété populaire ont chacun leur valeur et leur légitimité, mais ont des buts différents. Et c'est toujours au culte liturgique que doit sans conteste être accordé le primat.

En étudiant la liturgie, il apparaît clairement que c'est la "pensée" qui est le support de la prière collective. Ainsi la prière liturgique ne peut-elle être dominée et vivifiée que par le dogme et non par les sentiments ou les états d'âme de tel ou tel croyant. Ceci ne veut pas dire que dans la prière liturgique les sentiments ne puissent pas trouver leur place; mais ceci signifie que le coeur qui se tourne vers Dieu doit prendre la pensée comme guide: la pensée qui soutient et clarifie les émotions pour éviter que la liturgie soit transformée en un prétexte à la simple émotivité.

La pensée seule - en tant qu'aspiration à la vérité - à le privilège d'être une valeur universelle: dès lors, la pensée illuminée par le dogme libère de la servitude du sentiment et donne aux idées une réelle clarté ainsi qu'une efficacité pratique. Pour autant, la liturgie ne saurait être calquée sur un aspect particulier de la pensée dogmatique: elle se doit de demeurer attachée au dogme pris dans sa totalité. En effet: une liturgie dont la base ne serait constituée que par un seul aspect de la vérité ne parviendrait à satisfaire que des tempéraments en affinité avec ce seul aspect. Il faut donc considérer avec une légitime précaution certains groupes de fidèles dont les célébrations liturgiques, souvent en raison d'une certaine sensibilité, portent à n'accentuer que tel aspect du dogme, souvent au détriment de tel autre aspect tout aussi important. En effet, la liturgie est par nature destinée à satisfaire les besoins spirituels de tous les croyants, et à cet effet elle se doit de présenter la totalité de la vérité dogmatique dans la plénitude de sa richesse. La liturgie n'est donc véritablement éducatrice de notre foi que si elle intègre dans sa prière toute l'ampleur du dogme: c'est à cette seule condition qu'elle devient la manifestation de la Vérité dans le vêtement de la prière. La liturgie n'est donc féconde que si elle ne s'enferme pas dans une partie de la vérité révélée mais qu'au contraire, elle expose la plénitude de l'enseignement divin.

Affirmer - comme cela a été fait plus haut - que la pensée est essentielle en liturgie ne doit pas conduire à imaginer ou à vouloir des célébrations où la pensée en viendrait à dominer froidement le culte: la chaleur du sentiment doit pénétrer la forme que revêt la prière et, dans une certaine mesure aussi, la vie affective doit pouvoir se refléter dans le culte liturgique en veillant cependant à ne pas l'asservir. C'est ici que doit intervenir la nécessaire "discipline de l'âme"; car une prière destinée à tous et faite pour nourrir une vie entière doit obligatoirement respecter les lois de la juste mesure.

Ainsi, la prière qui ne veut rien perdre de sa fécondité et qui veut être accessible à tous se doit-elle de veiller à ce que les fidèles ne soient pas conduits à évaluer la qualité d'une célébration liturgique à l'aune de leur émotion religieuse: l'expression "c'était une belle messe" n'a donc aucun sens du point de vue liturgique. Une messe est catholique ou elle n'est pas. Et si elle est catholique, alors elle est nécessairement "belle". Pas "belle" au sens esthétique du terme, mais plutôt "belle" comme l'est fondamentalement la vérité divine. Cette "beauté" reflet de la vérité divine se manifeste dans toute liturgie authentiquement catholique, qu'elle soit célébrée dans la majesté d'une cathédrale, dans le calme d'un monastère, ou encore dans l'humilité d'une chapelle isolée.

Mais pour que la liturgie demeure l'expression d'une vie spirituelle s'alimentant à la vérité dogmatique, il faut veiller à ce que coule dans l'Église une culture de haut niveau: la culture donne à la religion le moyen de s'exprimer; elle aide à voir clair, à distinguer l'essentiel de l'accessoire, à déterminer le but à poursuivre, la route à prendre. "La Grâce suppose la Nature": la vie spirituelle exige, pour demeurer saine, le substrat de la nature, de la nature libérée de sa brutalité et de sa sauvagerie grâce à la culture. Dès que manque un fond de noble et riche culture, on voit la spiritualité s'arrêter, se figer en se desséchant; dès que disparaît la base de la saine nature on assiste à la dégénérescence de la spiritualité dans la fadeur, dans l'insincérité, dans l'absence de naturel et finalement dans la stérilité. Dès que baisse le niveau culturel qui alimente la prière, on voit la pensée s'appauvrir, les images perdre de leur souplesse, les sentiments devenir grossiers et monotones; dès que la nature n'est plus là pour faire circuler son sang chaud et vivant dans la prière, on voit la pensée se vider, le sentiment s'étioler ou se raffiner à l'excès, les symboles et les images s'anémier. L'absence des deux, de la culture et de la nature, réalise très exactement la Barbarie, l'antipode absolu de cette Scientia Vocis qui s'atteste dans la liturgie et que cette même liturgie révère d'ailleurs comme un privilège direct et magnifique de l'Esprit créateur.

Le fidèle qui participe à la liturgie doit immédiatement sentir que l'action cultuelle est tout entière tissée d'une culture: non pas d'une culture qui prendrait la liturgie comme un prétexte pour s'étaler orgueilleusement, mais d'une culture qui permet la maîtrise interne de la pensée, de la volonté, de l'émotion.

Observons nos messes actuelles: regardons comment elles sont célébrées, où elles sont célébrées, ce qu'on y dit, ce qu'on y chante... Et interrogeons-nous: sont-elles l'expression de la vérité dogmatique? ont-elles une portée universelle? Sont-elles le reflet d'une culture authentique?

(Ces lignes sont librement inspirées de "L’Esprit de la liturgie", de Romano Guardini, le grand philosophe et théologien allemand dont l'enseignement a profondément marqué la pensée du pape Benoît XVI. Puissent-elles nous aider à mieux saisir la pensée du Saint-Père.)

Benoît XVI a un père, Romano Guardini
 


 

Sources : PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 02.10.2008 - T/Liturgie

 

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