Le mariage n'est pas, répète Benoît
XVI, ce que tous font ! |
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Rome, le 02 août 2007 -
(E.S.M.) - Pour ce qui concerne le mariage le
pape Benoît XVI propose des voies un peu négligées ces dernières
décennies. Un premier point serait naturellement la prévention, la
préparation qui est fondamentale et ensuite un accompagnement permanent
pendant les dix premières années au moins est très important, estime le
pape.
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Le
mariage selon le Créateur et selon le Rédempteur
Le mariage n'est pas, répète Benoît XVI, ce que tous font !
Je m'appelle Dom Samuele. Nous avons accueilli votre invitation à prier, à
prendre soin et à annoncer. Nous nous sommes déjà permis de vous prendre au
mot en prenant soin de votre personne et, dans un élan d'affection, nous
vous avons apporté des bouteilles de bon vin de notre terre, que nous vous
ferons parvenir par l'intermédiaire de notre Évêque. J'en viens à ma
question. Nous assistons toujours plus à une augmentation considérable de
situations de personnes divorcées qui se remarient,
vivent ensemble et nous demandent à nous, prêtres, de les aider dans leur
vie spirituelle. Ce sont des personnes qui portent souvent en elles la
douloureuse demande d'accéder aux sacrements. Il s'agit de réalités qui
exigent de nous une confrontation et également un partage des souffrances
qu'elles comportent. Très Saint-Père, je vous demande au moyen de quels
comportements humains, spirituels et pastoraux nous pouvons unir miséricorde
et vérité. Merci.
Réponse du pape Benoît XVI: C'est vrai, il s'agit d'un problème douloureux,
et il n'existe certainement pas de recette simple qui puisse le résoudre.
Nous souffrons tous de ce problème, car nous connaissons tous des personnes
qui sont dans cette situation et nous savons que pour elles, il s'agit d'une
douleur et d'une souffrance, car elles veulent rester en pleine communion
avec l'Église. Ce lien du mariage précédent est un lien qui limite leur
participation à la vie de l'Église.
Que faire ? Je dirais qu'un premier point serait naturellement la
prévention, pour autant que cela soit possible. La
préparation au mariage devient toujours plus fondamentale et nécessaire.
Le Droit canonique suppose que l'homme en tant que tel, même sans grande
instruction, entende contracter un mariage selon la nature humaine, comme
cela est indiqué dans les premiers chapitres de la Genèse. C'est un homme,
il est de nature humaine et il sait donc ce que signifie le mariage. Il
entend faire ce que lui dicte la nature humaine. C'est sur cette affirmation
que se fonde le Droit canonique. C'est une chose qui s'impose d'elle-même:
l'homme est homme, la nature est celle-ci et lui dicte cela. Mais
aujourd'hui, cet axiome selon lequel l'homme entend faire ce qui est dans sa
nature, un mariage unique, fidèle, se transforme en un axiome un peu
différent. "Volunt contrahere matrimonium sicut ceteri homines". Ce
n'est plus simplement la nature qui parle, exprime le pape Benoît XVI, mais
les "ceteri homines", ce que tous font.
Et ce que tous font aujourd'hui n'est plus simplement le mariage naturel
selon le Créateur, selon la création. Ce que font les "ceteri homines",
est de se marier dans l'idée qu'un jour, le mariage puisse échouer, et que
l'on puisse passer ainsi à un deuxième, et à un troisième, puis à un
quatrième mariage.
Ce modèle, "comme tous le font", devient
ainsi un modèle en opposition avec ce que dit la nature.
Il devient ainsi normal, souligne le pape Benoît XVI,
de se marier, de divorcer, de se remarier et personne
ne pense qu'il s'agit d'une chose qui va contre la nature humaine
ou tout au moins, on rencontre difficilement quelqu'un
qui soit de cet avis. C'est pourquoi pour aider à arriver
réellement au mariage, non seulement dans le sens d'Église, mais du
Créateur, nous devons retrouver la capacité d'écouter la nature. Revenons à
la première question, à la première demande. Redécouvrir derrière ce que
tous font ce que nous dit la nature elle-même, qui parle de façon différente
de cette habitude moderne.
En effet, rappelle Benoît XVI, elle nous invite au mariage pour la vie,
dans une fidélité pour la vie, également avec
les souffrances que comporte grandir ensemble dans l'amour. C'est pourquoi,
les cours de préparation au mariage devraient
consister à écouter à nouveau la voix de la nature, du Créateur,
redécouvrir derrière tout ce que font les "ceteri homines" ce que
nous dit notre être même, au plus profond de nous. Dans cette situation
donc, entre ce que tous font et ce que dit notre être, les cours de
préparation devraient être un chemin de redécouverte pour apprendre à
nouveau ce que nous dit notre être, nous aider à parvenir
à une véritable décision sur le mariage selon le Créateur et selon le
Rédempteur. Donc, ces cours de préparation pour "se connaître
soi-même", pour apprendre la véritable volonté matrimoniale,
sont d'une grande importance. Mais la
préparation ne suffit pas, car les crises profondes viennent après. C'est la
raison pour laquelle un accompagnement permanent pendant les dix
premières années au moins, est très important.
C'est pourquoi, dans la paroisse, il faut non seulement se soucier des cours
de préparation, mais également de la communion sur le chemin qui suit, de
l'accompagnement, de l'aide réciproque. Que les prêtres, mais pas
seulement eux, également les familles, qui ont déjà traversé une expérience
semblable, qui connaissent ces souffrances, ces tentations, soient présents
dans les moments de crise. Il est important de garantir la présence d'un
réseau de familles qui s'aident et divers mouvements peuvent apporter
une grande contribution.
La première partie de ma réponse prend en compte la prévention, non
seulement dans le sens de préparer, mais
d'accompagner, la présence d'un réseau
de familles qui apporte une aide dans cette situation moderne, où tout
s'oppose à la fidélité à vie. Il faut aider à trouver, à apprendre également
à travers la souffrance, cette fidélité.
Toutefois, en cas d'échec, c'est-à-dire si les époux ne se montrent pas
capables de demeurer fidèles à leur volonté originelle, il reste toujours la
question de savoir s'il existait réellement une volonté, dans le sens de
sacrement. Et, précise le pape Benoît XVI, il y a
éventuellement le procès de déclaration de nullité.
S'il s'agissait d'un vrai mariage et qu'ils ne peuvent
donc pas se remarier, la présence permanente de l'Église aide ces
personnes à supporter une autre souffrance. Dans le premier cas, nous avons
la souffrance de surmonter cette crise, d'apprendre à parvenir à une
fidélité difficile et mûrie. Dans le second cas, nous avons la souffrance de
se trouver dans un lien nouveau, qui n'est pas celui du sacrement et qui ne
permet donc pas la pleine communion aux sacrements de l'Église.
Ici, il faudrait enseigner et apprendre à vivre avec
cette souffrance.
Nous reviendrions, à ce propos, à la première question de l'autre diocèse.
Nous devons généralement, dans notre génération, et dans notre culture,
redécouvrir la valeur de la souffrance, apprendre que
la souffrance peut être une réalité très positive, qui nous aide à
mûrir, à devenir davantage nous-mêmes, plus proches du Seigneur qui a
souffert pour nous et qui souffre avec nous. Dans cette seconde situation
également, la présence du prêtre, des familles et des mouvements est donc
d'une très grande importance; de même que l'est également la communion
personnelle et communautaire dans ces situations, l'aide de l'amour du
prochain, qui est un amour tout à fait spécifique. Et je pense que seul cet
amour ressenti par l'Église, qui se réalise à travers un multiple
accompagnement, peut aider ces personnes à se sentir aimées par le Christ,
membres de l'Église, même si elles sont dans une situation difficile, et
ainsi vivre leur foi.
Synthèse de la réponse
4 :
A propos des catholiques divorcés et remariés
►
Benoît XVI
Texte intégral
►
Italien
Rencontre du saint Père
avec le clergé : Réponse à 10 questions
►
C'est ici
Les photos des vacances
►C'est
ici
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.08.2007 - BENOÎT XVI -
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