Benoît XVI
souhaite favoriser l'unité des catholiques chinois |
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ROME, le 2 juillet 2007 -
(E.S.M.) - Après la diffusion de
la lettre du pape Benoît XVI, samedi, à l'Eglise catholique de Chine,
voici une synthèse du texte proposée par le service d'information du
Vatican.
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Lettre du pape Benoît XVI -
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Le pape
Benoît XVI souhaite favoriser l'unité des catholiques chinois
Lettre aux fidèles de l'Eglise catholique en Chine - Synthèse du texte
Samedi a été diffusée la
Lettre de
Benoît XVI aux évêques, prêtres, consacrés et laïcs de l'Eglise catholique
en République populaire de Chine, datée du 27 mai, solennité de Pentecôte.
Publiée en chinois, anglais, français et italien, elle se compose de deux
parties ("Situation de l'Eglise. Aspects théologiques", "Orientations pour
la vie pastorale") et d'une conclusion.
Le Pape signale d'abord le but de sa démarche: "Sans prétendre traiter tous
les aspects des problèmes complexes que vous connaissez bien, je voudrais
vous présenter certaines orientations concernant la vie de l'Eglise et
l'œuvre d'évangélisation en Chine, pour vous aider à découvrir ce qu'attend
de vous le Seigneur et le Maître, Jésus Christ, lui qui est la clé, le
centre et la fin de toute l'histoire humaine".
Aux catholiques de Chine, qui seraient entre 8 et 12 millions, le Saint-Père
manifeste ensuite sa "vive reconnaissance au Seigneur pour le témoignage de
fidélité dans la souffrance donné par la communauté catholique chinoise dans
des circonstances vraiment difficiles. En même temps,
je ressens comme étant
de mon devoir profond et indéfectible, et comme l'expression de mon amour de
père, l'urgence de confirmer dans la foi, les catholiques chinois et de
favoriser leur unité par les moyens qui sont propres à l'Eglise".
Le Saint-Siège, poursuit-il "souhaite l'ouverture d'un espace de dialogue
avec les autorités de la République populaire de Chine, dans lequel, les
incompréhensions du passé ayant été surmontées, l'on puisse travailler
ensemble pour le bien du peuple chinois et pour la paix dans le monde".
"Je suis conscient que la normalisation des relations avec la Chine demande
du temps et qu'elle présuppose la bonne volonté des deux parties. Pour sa
part, le Saint-Siège demeure toujours ouvert aux négociations, qui sont
nécessaires pour dépasser la délicate situation actuelle".
Puis Benoît XVI rappelle que les autorités civiles chinoises savent "que
l'Eglise, dans son enseignement, invite les fidèles à être de bons citoyens,
des collaborateurs respectueux et actifs en faveur du bien commun de leur
pays, mais il est également clair qu'elle demande à l'état de garantir à ces
mêmes citoyens catholiques le plein exercice de leur foi, dans le respect
d'une authentique liberté religieuse".
A propos ensuite de la communion entre Eglises locales et Eglise
universelle, le Pape rappelle que "dans l'Eglise catholique qui est en Chine,
se manifeste l'Eglise universelle, l'Eglise du Christ. Toute l'Eglise qui
est en Chine est appelée à vivre et à manifester cette unité dans une
spiritualité de communion plus riche, qui, tenant compte des situations
concrètes complexes où la communauté catholique se trouve, croîtra aussi
dans une communion hiérarchique harmonieuse".
Soulignant la conscience qu'ont les catholiques des problèmes pour dépasser
au sein de leur Eglise comme dans les relations de celle-ci avec la société
civile chinoise, le Pape appelle à dépasser tensions, divisions et
récriminations. Il rappelle aussi qu'une "authentique communion ne s'exprime
pas sans un effort douloureux de réconciliation. En effet, la purification
de la mémoire, le pardon de ceux qui ont fait le mal, l'oubli des torts
subis" sont des pas à "accomplir pour accroître et manifester les liens de
communion entre les fidèles et les pasteurs de l'Eglise en Chine".
A propos des relations entre les communautés ecclésiales et les autorités,
Benoît XVI écrit que "la prétention de certains organismes, voulus par
l'Etat et étrangers à la structure de l'Eglise, de se placer au-dessus des
évêques eux-mêmes et de guider la vie de la communauté ecclésiale ne
correspond pas à la doctrine catholique selon laquelle l'Eglise" est
apostolique par son origine, parce qu'elle a pour fondations les Apôtres.
Il écrit aussi que "la sauvegarde indispensable et vigoureuse du dépôt de la
foi et de la communion sacramentelle et hiérarchique ne s'oppose pas, en
soi, au dialogue avec les autorités en ce qui concerne les aspects de la vie
de la communauté ecclésiale qui ont une incidence dans le domaine civil".
L'épiscopat chinois étant composé à 60% d'évêques de plus de 80 ans, le
Saint-Père estime qu'on "ne peut pas oublier que beaucoup d'entre eux ont
subi la persécution et ont été empêchés d'exercer leur ministère. Et
certains d'entre eux ont même rendu féconde l'Eglise par l'effusion de leur
sang".
Il rend grâce à Dieu pour "la présence constante et empreinte de souffrance
d'évêques qui ont reçu l'ordination épiscopale conformément à la tradition
catholique, à savoir en communion avec l'Evêque de Rome, Successeur de
Pierre, et par la main d'évêques validement et légitimement ordonnés, dans
l'observance du rite de l'Eglise catholique".
"Certains se sont vus contraints de se faire consacrer clandestinement. La
clandestinité ne rentre pas dans la normalité de la vie de l'Eglise. Pour
cette raison, le Saint-Siège souhaite que ces pasteurs légitimes puissent
être reconnus comme tels par les autorités gouvernementales, avec aussi tous
les effets civils et que tous les fidèles puissent exprimer librement leur
foi dans le contexte social dans lequel ils vivent".
"A l'inverse, d'autres pasteurs, poussés par les circonstances
particulières, ont consenti à recevoir l'ordination épiscopale sans mandat
pontifical, mais, par la suite, ils ont demandé de pouvoir être accueillis
dans la communion avec le Successeur de Pierre et avec leurs autres frères
dans l'épiscopat. Considérant la sincérité de leurs sentiments et la
complexité de la situation, et tenant compte de l'avis des évêques les plus
proches, le Pape, en vertu de sa responsabilité de Pasteur universel de
l'Eglise, leur a concédé le plein et légitime exercice de la juridiction
épiscopale".
Puis le Saint-Père rappelle qu'il existe aussi un nombre très réduit
d'évêques chinois "qui ont été ordonnés sans mandat pontifical et qui n'ont
pas demandé, ou qui n'ont pas encore obtenu, la légitimation nécessaire.
Selon la doctrine de l'Eglise catholique, ils sont donc à considérer comme
illégitimes" quoique validement ordonnés. Sans être en communion avec le
Pape, ils exercent un ministère valide. "Quelle grande richesse spirituelle
en découlerait pour l'Eglise en Chine si, présentant les conditions
nécessaires, ces pasteurs parvenaient aussi à la communion avec le
Successeur de Pierre et avec tout l'épiscopat catholique!".
Pour ce qui est de la nomination des évêques par le Pape, Benoît XVI affirme
qu'elle "est la garantie de l'unité de l'Eglise et de la communion
hiérarchique. Je souhaite -écrit le Pape- que l'on trouve un accord avec
le Gouvernement pour résoudre certaines questions concernant soit le choix
des candidats à l'épiscopat, soit la publication de la nomination des
évêques, soit la reconnaissance, avec les effets civils dans la mesure où
ils sont nécessaires, du nouvel évêque de la part des autorités civiles".
La seconde partie de la lettre papale offre des indications sur la
célébration de la messe, invitant à créer les organismes prévus par la norme
canonique. Elle insiste aussi sur la nécessité d'une formation permanente
appropriée du clergé, sur un discernement vocationnel plus attentif de la
part des responsables ecclésiaux et une éducation et d'un enseignement plus
approfondis des candidats au sacerdoce et à la vie religieuse. Quant aux
fidèles laïques, écrit Benoît XVI, ils sont "appelés, aujourd'hui encore, à
incarner l'Evangile dans leur vie et à témoigner par un service généreux et
effectif, pour le bien du peuple et pour le développement du pays. Puisque
l'avenir de l'humanité passe par la famille, je considère indispensable et
urgent que les laïcs en promeuvent les valeurs et en maintiennent les
exigences".
Enfin, le Pape annonce révoquer toutes les facultés et directives pastorales
concédées jusqu'ici par le Saint-Siège à l'Eglise de Chine, parce que la
situation fournit de plus grandes possibilités de communication aux
catholiques pour s'adapter aux normes canoniques ordinaires.
La lettre de Benoît XVI annonce que le 24 mai,
qui est consacré à la mémoire
liturgique de la Vierge Marie, Auxiliatrice des chrétiens, "pourrait
devenir, dans l'avenir, une occasion pour les catholiques du monde entier de
s'unir par la prière à l'Eglise qui est en Chine. Je désire -écrit le Saint-Père- que cette date soit pour vous une journée de prière pour
l'Eglise en Chine. Je vous exhorte à la célébrer, renouvelant votre
communion de foi en Jésus Notre Seigneur et de fidélité au Pape, priant afin
que l'unité entre vous soit toujours plus profonde et plus visible".
NOTE EXPLICATIVE DE LA LETTRE AUX CATHOLIQUES CHINOIS
La Salle-de-Presse a publié une Note
explicative de la lettre du Pape aux catholiques de la République populaire
de Chine, exposant l'histoire récente de l'Eglise dans ce pays:
"La communauté catholique en Chine a vécu de manière intense les 50
dernières années, devant affronter un chemin difficile et douloureux qui,
non seulement l'a marquée en profondeur, mais lui a aussi fait prendre des
caractéristiques particulières, qui la singularise encore aujourd'hui".
"La communauté catholique a souffert une première persécution dans les
années 50, qui vit l'expulsion des évêques et des missionnaires étrangers,
l'emprisonnement de presque tous les ecclésiastiques chinois et des
responsables des divers mouvements laïcs, la fermeture des églises et
l'isolement des fidèles. À la fin des années 50, ont été alors créés des
organismes d'état tels que le Bureau pour les affaires religieuses et
l'Association patriotique des catholiques en Chine, dans le but de guider et
de contrôler toute activité religieuse. En 1958, eurent lieu les deux
premières ordinations épiscopales sans mandat pontificales, donnant
naissance à une longue série de gestes qui blessèrent profondément la
communion ecclésiale".
"Au cours de la décennie 1966-1976, la Révolution culturelle, qui
s'effectuait dans tout le pays, frappa violemment la communauté catholique,
frappant aussi les évêques, les prêtres et les fidèles laïcs qui s'étaient
montrés les plus disposés envers les nouvelles orientations imposées par les
autorités gouvernementales".
"Dans les années 80, avec les ouvertures promues par Deng Xiaoping, commença
une période de tolérance religieuse avec quelques possibilités de mouvement
et de dialogue, période qui permit la réouverture d'églises, de séminaires
et de maisons religieuses, et une certaine reprise de la vie communautaire.
Les informations qui parvenaient des communautés ecclésiales confirmaient
que, une fois encore, le sang des martyrs avait été une semence de nouveaux
chrétiens: la foi était restée vive dans les communautés, la majorité des
catholiques avait donné un fervent témoignage de fidélité au Christ et à
l'Eglise, les familles étaient devenues dans leur vie intérieure, le cœur de
la transmission de la foi. Le nouveau climat ne manqua pas cependant de
susciter différentes réactions au sein de la communauté catholique".
"Analysant attentivement la situation de l'Eglise en Chine, Benoît XVI est
conscient du fait que la communauté souffre, en son sein, d'une situation de
fortes oppositions dans lesquelles sont engagés fidèles et pasteurs. Il met
cependant en relief que cette situation douloureuse n'a pas été provoquée
par des positions doctrinales diverses par quelle est le fruit du 'rôle
significatif rempli par des organismes qui ont été imposés comme les
principaux responsables de la vie de la communauté catholique'. Il s'agit
d'organismes dont les finalités déclarées, en particulier celle de mettre en
œuvre les principes d'indépendance, d'autogouvernement et d'autogestion de
l'Eglise, ne sont pas conciliables avec la doctrine catholique. Une telle
interférence a donné lieu à des situations vraiment préoccupantes. De plus,
les évêques et les prêtres se sont vus très contrôlés et contraints dans
l'exercice de leur charge pastorale".
"Dans les années 90, de plusieurs côtés et avec une fréquence toujours plus
grande, des évêques et des prêtres se sont adressés à la Congrégation pour
l'évangélisation des peuples et à la Secrétairerie d'Etat, dans le but de
recevoir du Saint-Siège des indications précises sur la manière de se
comporter face à certains problèmes de la vie ecclésiale en Chine. Beaucoup
demandaient quelle attitude ils doivent adopter face au Gouvernement et aux
organismes d'état mis à la tête de la vie de l'Eglise. D'autres requêtes
concernaient des problèmes strictement sacramentels, tels que la possibilité
de concélébrer avec des évêques qui avaient été ordonnés sans mandat
pontifical ou de recevoir les sacrements de prêtres ordonnés pas ces
évêques. Enfin, certaines parties de la communauté catholique se trouvaient
désorientées face à la légitimation de nombreux évêques, qui avaient été
consacrés illicitement".
"Durant toutes ces années, Jean-Paul II a adressé, à plusieurs reprises, à
l'Eglise qui est en Chine des messages et des appels qui invitaient tous les
catholiques à l'unité et à la réconciliation. Les interventions du
Saint-Père ont été bien accueillies, créant une passion pour l'unité, mais
les tensions avec les Autorités et au sein de la communauté catholique ne se
sont malheureusement pas apaisées".
A propos du cheminement ayant conduit au présent document, on peut lire que
"les différentes problématiques qui marquaient de plus près la vie de
l'Eglise en Chine durant les dernières années ont été amplement et
attentivement analysées par une Commission restreinte spéciale, composée de
quelques sinologues et des personnes qui, dans la Curie romaine, suivent la
situation de cette communauté".
"Lorsque, les 19-20 janvier 2007, le Pape Benoît XVI eut décidé de convoquer
une réunion qui a vu la participation de différents ecclésiastiques, y
compris chinois, cette commission s'est attachée à préparer un document dans
le but de favoriser un large débat sur différents points, de recueillir des
indications pratiques de la part des participants et d'envisager certaines
orientations possibles sur le plan théologique et pastoral pour la
communauté catholique en Chine. Le Pape, qui a participé avec bienveillance
à la dernière session de ladite réunion, a entre autres choses décidé
d'adresser une lettre aux évêques, aux prêtres, aux consacrés et aux fidèles
laïques".
Texte intégral de la lettre et des notes
explicatives ►
Benoît XVI désire manifester son amour envers les catholiques de Chine
Sources: VIS - www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.07.2007 - BENOÎT XVI |