Benoît XVI lit saint Paul dans une
lumière très pure |
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Le 02 février 2009 -
(E.S.M.)
- Citant à peine Luther, sans rien fulminer, Benoît XVI lit
saint Paul dans une lumière très pure, y soulignant trois points
fondamentaux. L’Église catholique affirme sa foi dans le péché originel,
mais, à l’inverse de Luther, elle distingue le péché originel de la
concupiscence que le baptême n’efface pas : celle-ci ne demeure que pour
devenir occasion de victoire dans le combat spirituel.
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Saint Paul
Benoît XVI lit saint Paul dans une
lumière très pure
La véritable justification
Le 02 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Dans le cycle d’audiences
consacrées à saint Paul, Benoît XVI en est arrivé au point crucial qui nous
sépare des protestants. Les deux conférences précédentes ont traité de la
justification par la foi, que saint Paul situe à deux niveaux
(ce que n’avait pas vu Luther). Puis, le
3 décembre dernier, le Pape en arrive au péché originel. L’enjeu de ces
audiences est donc de taille, si l’on comprend un peu la portée de la
doctrine de Luther. Sa théorie de la justification en est le pivot. La voici
en résumé. L’homme corrompu par le péché originel est tellement vicié dans
ses facultés que sa raison ne peut plus discerner le bien. D’ailleurs, même
en le discernant, sa volonté ne posséderait plus la liberté de l’accomplir.
Aussi, du fait que l’homme est privé du libre arbitre, ses actions, bonnes
ou mauvaises, n’ont aucune valeur morale, ni mérite ni démérite, d’où
l’inutilité des bonnes œuvres pour le salut. Dieu juge les hommes non sur
leurs œuvres, mais sur leur foi, foi-confiance dans le Christ. La foi se
ramène alors pour Luther à une confiance aveugle qui permette aux mérites du
Christ de le rendre juste. En d’autres termes, la justification que nous
obtient le baptême laisse subsister les péchés, pure justice extérieure.
Et le péché originel se confond avec la concupiscence. Cette théorie de la
justification a évidemment des conséquences sur la prédestination. Nos
œuvres étant sans valeur pour la justification, notre salut ne dépend dès
lors que d’un décret arbitraire de Dieu. Pour Luther, le chrétien n’a qu’à
se convaincre qu’il n’est par lui-même que misère et péché, et croire en
même temps qu’il est saint de la sainteté appliquée « de l’extérieur
» par Christ. D’où cet étrange blasphème : « Sois pécheur et pèche
fortement, mais crois plus fortement encore et réjouis-toi dans le Christ
vainqueur du péché, de la mort et du monde. » On voit combien cette
doctrine sur la justification contredit la croyance de l’Église catholique
pour qui Dieu ne couronne que les mérites acquis avec le secours de sa grâce
: « En couronnant leurs mérites, vous couronnez vos dons », chante
l’antique préface des saints. Dieu est juste en voulant le salut de tous les
hommes, distribuant à chacun des grâces suffisantes, mais n’accordant la
béatitude céleste qu’à ceux qui ne déçoivent pas sa grâce, qui sont « en
état de grâce ». Dieu a créé l’homme libre, il respecte cette liberté. Sa
miséricorde ne supprime pas sa justice. Or, pour Luther, la justification
n’est qu’extérieure. La foi couvre nos péchés, comme un manteau, sans les
effacer. De plus, pour Luther la foi n’est point un acquiescement de notre
esprit aux vérités révélées, en soumission à l’enseignement de l’Église. La
foi est la confiance que Dieu nous justifie : par la foi, Dieu ne nous
impute plus nos péchés, en raison des mérites du Christ Rédempteur.
Trois points fondamentaux
Certes, grâce à Dieu, nombre de protestants sont revenus de cette caricature
de la justification. Citant à peine Luther, sans rien fulminer, Benoît XVI
lit saint Paul dans une lumière très pure, y soulignant trois points
fondamentaux. L’Église catholique affirme sa foi dans le péché originel,
mais, à l’inverse de Luther, elle distingue le péché originel de la
concupiscence que le baptême n’efface pas : celle-ci ne demeure que pour
devenir occasion de victoire dans le combat spirituel. Ensuite, le mal n’est
entré dans le monde qu’avec le péché, car la création était bonne. Enfin, le
Pape rappelle avec saint Paul que, si nous avons tous péché et sommes morts
en Adam, dans le nouvel Adam, la revanche sur la mort du péché est complète
et définitive : nous sommes vraiment tous sauvés en lui (I
Cor XV, 22), à la condition essentielle d’adhérer à lui,
d’accepter de marcher sur ses traces.
Un moine de Triors
Sources :
hommenouveau.
Le document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.02.2009 -
T/Benoît XVI |