Benoît XVI et l’urgence d'éduquer les
enfants dans la foi |
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Le 02 février 2009 -
(E.S.M.)
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Ces deux dernières années, le Saint-Père Benoît XVI a repris à plusieurs reprises le
thème de la famille et des responsabilités et capacités éducatives, en
lançant le grand problème de « l’urgence éducative » qui trouve
probablement son principal aliment dans le manque de confiance en
eux-mêmes et dans leurs propres capacités éducatives
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Benoît XVI et l’urgence d'éduquer les
enfants dans la foi
Le Conseil Pontifical pour la Famille
Le 02 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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La grande Rencontre Mondiale des Familles à
Valence, au mois de juillet
2006, avait lancé le thème de la transmission de la foi dans la famille. A
cette occasion, le Pape Benoît XVI, lors de la mémorable Veillée du samedi
soir, comme pendant la Messe dominicale de clôture, a adressé aux parents
un vibrant appel à leur responsabilité d’éducateurs de la foi de leurs
enfants, en insistant surtout sur le fait que la famille a, en elle-même,
dans l’amour des parents pour les enfants, une grande force persuasive pour
communiquer les grandes valeurs de la foi, et accompagner les enfants dans
l’aventure de la vie.
Près d’un an plus tard, le Saint-Père Benoît XVI reprenait ce thème dans le discours
prononcé lors de l’ouverture du Congrès du Diocèse de Rome
(11 juin 2007), et il le situait à l’intérieur du
contexte plus vaste de l’éducation : « L’expérience quotidienne nous dit
que, éduquer à la foi aujourd’hui, n’est pas une entreprise facile.
Aujourd’hui, en réalité, toute œuvre d’éducation semble devenir toujours
plus ardue et plus précaire. C’est pourquoi l’on parle d’une grande ‘urgence
éducative’, de la difficulté croissante que l’on rencontre pour transmettre
aux nouvelles générations les valeurs de base de l’existence et d’un
comportent droit, difficulté qui concerne et l’école et la famille, et l’on
peut dire, tout autre organisme qui se propose des buts éducatifs ».
Ces deux dernières années, le Saint-Père a repris à plusieurs reprises le
thème de la famille et des responsabilités et capacités éducatives, en
lançant le grand problème de « l’urgence éducative » qui trouve
probablement son principal aliment dans le manque de confiance en eux-mêmes
et dans leurs propres capacités éducatives : « Les parents et les
enseignants, poursuit le Saint-Père en cette même occasion, sont facilement
tentés d’abdiquer devant leurs propres tâches éducatives, et de ne pas
comprendre non plus quel est leur rôle, ou mieux, la mission qui leur est
confiée ».
Le premier problème c’est alors de redonner à la famille la confiance en
elle-même et dans ses propres possibilités de laisser une marque importante
dans la vie de leurs enfants. L’exhortation du Pape Jean Paul II : «
Famille, crois en ce que tu es » (Discours du 20
octobre 2001) ne vaut pas seulement pour la richesse
anthropologique et théologique que la famille porte en elle-même comme bien
suprême de la personne et de la société ; elle vaut aussi pour le potentiel
éducatif que la possède la famille par sa nature même, engendré et véhiculé
par la relation affective que chaque Père et Mère ont pour leurs propres
enfants.
Le Saint-Père est revenu sur “la tâche urgente de l’éducation”, dans
sa
Lettre du 21 janvier 2008, adressée au Diocèse de Rome. Le Saint-Père
est lui aussi préoccupé face à la méfiance et aux hésitations des parents et
des éducateurs face à cette grande tâche, et il les encourage avec force : «
Je voudrais vous dire une parole très simple : Ne craignez pas ! Toutes ces
difficultés, en effet, ne sont pas insurmontables. Elles sont plutôt, si
l’on peut dire ainsi, le revers de la médaille de ce grand et précieux don
qu’est notre liberté, avec la responsabilité qui l’accompagne à juste titre
».
Dans ce parcours qu’a lancé le Pae Benoît XVI sur le thème de l’éducation,
s’insère de manière très opportune la VI° Rencontre Mondiale des Familles,
prévue à Mexico sur le thème suivant : « La Famille, formatrice des
valeurs humaines et chrétiennes ».
Le Cardinal Ennio Antonelli, Président du Conseil pour la Famille, se
rendant au, lois de novembre dernier à Mexico pour suivre de près les
préparatifs intenses pour la VI° Rencontre Mondiale des Familles, a
souligné, durant sa visite, l’importance de ce rendez-vous, qui réunira dans
la Capitale du Mexique de nombreuses familles venues du monde entier. De
Mexico, le Cardinal a lancé un appel à toute l’Eglise, et en particulier aux
peuples du « Continent de l’Espérance », une invitation pressante à
participer à l’événement qui veut marquer le chemin futur des peuples
d’Amérique. Cette Rencontre, disait-il, est un événement très important,
parce qu’il se réfère à la famille, cellule fondamentale de l’Eglise et de
la société civile, mais aussi parce qu’y participeront des Cardinaux, des
Evêques, et des délégations de familles provenant de toutes les parties du
monde : Canada, Etats-Unis, Amérique Latine, Europe, Asie, Afrique et
Océanie.
Le Cardinal a déclaré également à cette occasion : « Même s’il ne sera
pas présent physiquement à Mexico, Benoît XVI participera toutefois par des
interventions télévisés durant tout cet événement. En particulier, le
Saint-Père enverra un message vidéo, et interviendra en direct pendant la
Messe de clôture du 18 janvier ». Puis le Cardinal rappela que le Pape
enverrait à cette Rencontre Mondiale des Familles, son Secrétaire d’Etat, le
Cardinal Tarcisio Bertone, comme Légat Pontifical.
Même si le Saint-Père ne pourra présider la célébration, il a toujours
assuré de sa proximité et manifesté son enthousiasme pour cette Rencontre.
Rappelant la Béatification à Lisieux en France des parents de Sainte Thérèse
de l’Enfant Jésus, Louis Martin et Zélie Guérin, le Pape a confié que, dans
ses intentions de prière, il en est une qui occupe une place particulière,
la famille. Son rôle, a-t-il déclaré, est « fondamental dans l’éducation
des enfants à un esprit universel, ouvert et responsable en vers le monde et
ses problèmes, mais aussi dans la formation des vocations à la vie
missionnaire ».
ENTRETIEN avec le Cardinal Ennio Antonelli,
Président du Conseil Pontifical pour la Famille
Eminence, nous sommes désormais arrivés à la VI°
Rencontre Mondiale des Familles. Pourquoi est né ce rendez-vous, et pour
quels problèmes du monde d’aujourd’hui ?
La
Rencontre mondiale des familles à Mexico vient après celle de Rome, Rio
de Janeiro, Rome à nouveau, Manille, Valencia, et a lieu tous les trois ans.
Elle est née de la charité pastorale de Jean Paul II, tout comme les
Journées Mondiales de la Jeunesse. Ce grand Pape percevait avec une grande
lucidité que les jeunes et la famille étaient des voies privilégiées pour la
mission de l’Eglise. Pour ce qui concerne la famille, tous peuvent se rendre
compte par eux-mêmes de tous les changements culturels et de tous les
problèmes culturels, sociaux, politiques, qui tendent à la désagréger
toujours plus, et donc de l’urgence d’une engage très fort ecclésial et
civil.
Comment a été préparé cet événement?
Le Siège de la Rencontre, Mexico, a été annoncé par le Pape Benoît XVI en
2006 à
Valence. Par la suite, le Saint-Père a fixé également la date du 13 au
18 janvier 2009, et le thème retenu par lui : « La famille formatrice des
valeurs humaines et chrétiennes ». Le Cardinal Norberto Rivera Carrera,
Archevêque de Mexico, a créé un Comité d’organisation, formé de prêtres et
de laïcs, et présidé l’Evêque Auxiliaire, S. Exc. Mgr Jonás Guerrero Corona.
Un prêtre de l’Archidiocèse, l’Abbé José Guillermo Gutiérrez Fernández, a
été détaché auprès du Conseil Pontifical pour la Famille, pour assure la
liaison continue avec Rome, et la collaboration dans la préparation et dans
la réalisation de la Rencontre, avec ses trois moments, Congrès Théologique
et Pastoral, Fête des Familles, Messe solennelle de clôture.
Les principales initiatives préparatoires ont été les suivantes : la
proposition de 10 Catéchèses, bien accueillie dans différents Pays, le «
pèlerinage » de la représentation de la Sainte Famille dans de nombreux
Diocèses, le « Bois des Familles » planté dans un but d’éducation
vis-à-vis de l’environnement à Mexico, le grand tableau mural des familles,
cette grande mosaïque des photographies qui composent l’image du Pape Benoît
XVI. A cette Rencontre ont participé des délégations et des orateurs
provenant de toutes les parties du monde.
Le Pape Benoît XVI a insisté à plusieurs reprises sur
la valeur de la famille dans la société. Comment aider la société à
reconnaître toujours plus cette valeur ?
Pour exercer une influence de manière efficace dans la société, il est
indispensable d’inviter les familles à adhérer en masse aux Associations qui
s’engagent au plan culturel et politique pour promouvoir l’identité et les
droits de la famille. Les Associations doivent ensuite assurer leur
coordination entre elles, comme se fait déjà avec le Forum des Associations
Familiales en Italie, avec « Red Familia » au Mexique, avec « l’Alianza
Latino Americana para las Familias ». Il faut aussi collaborer avec
différents Mouvements qui n’ont pas d’orientation chrétienne, qui naissent
dans la société civile pour défendre la famille, menacée par la perspective
individualiste et relativiste du « gender », et qui travaillent au
plan international.
Quel rôle peuvent avoir aujourd’hui les familles dans
la mission de l’Eglise dans le monde? Les familles peuvent-elles être
missionnaires ?
Celui qui a une foi vivante en Jésus-Christ, ne peut pas ne pas être
missionnaire. Les familles unies au Nom de Jésus, qui prient ensemble et qui
écoutent ensemble sa Parole, ressentent l’exigence de partager leur
expérience chrétienne à l’intérieur et à l’extérieur ? Disciples et
missionnaires, évangélisés et évangélisateurs : c’est cela la dynamique
proposée par l’Episcopat Latino-américain réuni à
Aparecida au Brésil, pour la Grande Mission Continentale Permanente. Ce
sera aussi un objectif fondamental de la prochaine Rencontre Mondiale des
Familles à Milan. De fait, il y a déjà de nombreuses familles missionnaires
dans les paroisses, dans la pastorale diocésaine, dans les Associations et
dans les Mouvements. Il y a des familles missionnaires non seulement dans
leur propre milieu, mais même dans des Pays étrangers et lointains.
Vous êtes depuis quelques mois à la tête du Conseil
Pontifical pour la Famille : quelles urgences avez-vous demandé au
Saint-Père d’aborder ? Quels sont les points centraux de votre travail ?
Le Saint-Père m’a demandé avant tout de veiller avec attention, dans sa
phase finale, la préparation de la Rencontre Mondiale désormais toute proche
: c’est ce que j’ai cherché à faire, en intensifiant les rapports
nécessaires, et en me rendant personnellement au Mexique pour me rendre
compte sur place personnellement, et pur encourager avec chaleur les
organisateurs, les gens, la Conférence Episcopale.
Quant à mon travail, il se réalise fondamentalement sur deux plans : la
promotion pastorale dans l’Eglise, et la proposition culturelle dans la
société civile. Les deux milieux ont besoin avant tout de l’écoute et de la
consultation, pour discerner les possibilités et les problèmes, pour
connaître les expériences en cours, et les besoins, pour discerner aussi les
priorités et bien calibrer nos activités. Dans cette logique, se placent les
rencontres avec les Evêques en visite « ad limina », les contacts
avec les Membres et les Consulteurs, et avec les Instituts scientifiques,
les rapports avec de multiples sujets ecclésiaux, et avec les institutions
publiques dans un horizon international
Dossier réalisé par
P.L.R. - Agence Fides, Directeur Luca de Mata
►
Dossier complet
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.02.2009 -
T/Benoît XVI |