Discours du pape Benoît XVI à
l'ambassadeur du Guatemala |
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Cité du Vatican, le 01 juin 2008 -
(E.S.M.)
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Samedi matin, le pape Benoît XVI a reçu en Audience S.E Monsieur
Acisclo Valladares Molina, Ambassadeur du Guatemala près le Saint Siège, à
l’occasion de la présentation des Lettres de créance. Discours du
Saint-Père:
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Le pape Benoît XVI
Discours du pape Benoît XVI à l'ambassadeur du Guatemala
Samedi matin, le Saint Père Benoît XVI a reçu en Audience S.E Monsieur
Acisclo Valladares Molina, Ambassadeur du Guatemala près le Saint Siège, à
l’occasion de la présentation des Lettres de créance.
Texte intégral du discours du Saint-Père
Monsieur l'ambassadeur :
1. Je reçois avec joie les lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur
Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Guatemala près le
Saint Siège. J'ai le plaisir de vous souhaiter une cordiale bienvenue par cet
acte solennel avec lequel commence la mission qui vous a été confiée, en même
temps que je vous exprime ma gratitude pour les paroles que vous m'avez
adressées, ainsi que pour les salutations déférentes que m'a fait parvenir
Son
Excellence, Ingeniero Álvaro Colom
Caballeros, Président de ce noble Pays. Je vous demande de lui transmette mes meilleurs
souhaits ainsi qu'à votre
Gouvernement, en les assurant de mes prières pour la sécurité, le progrès et la
coexistence harmonieuse du cher peuple guatémaltèque.
2. On fête cette année le XXVe anniversaire de la première Visite Pastorale
que mon vénéré Prédécesseur a effectuée sur cette belle terre « de l'éternel
printemps ». À cette occasion mémorable, le Serviteur de Dieu Jean
Paul II a pu manifester la sollicitude avec laquelle le Saint Siège a accompagné
cette nation dans vos diverses vicissitudes, étant particulièrement proche
d'elle dans les moments les plus sensibles, pour partager les soucis de
ces personnes et, surtout, pour les encourager à travailler avec abnégation pour
le bien commun.
Monsieur l'ambassadeur, je constate que les guatémaltèques répondent à cette
sollicitude par une intime adhésion à l'Évêque de Rome, ce qui
contribue à resserrer les liens d'amitié qui unissent depuis longtemps votre Pays avec le Saint Siège, qui a
en haute estime ces relations
solides et formule les meilleurs vœux pour que les circonstances dans
lesquelles vit le Guatemala, permettent un présent comblé de réussites
dans les divers domaines de la société et consolident une base ferme pour
envisager un avenir prometteur.
3. La récente visite
ad Limina des évêques guatémaltèques nous a offert une
occasion magnifique pour connaître de plus près la vitalité avec laquelle
l'Église dans votre nation annonce l'Evangile, ouvre des voies d'espérance
et tend une main fraternelle à tous les citoyens, de préférence aux
plus démunis.
De ce point de vue, l'Église partage la préoccupation des autorités du
Guatemala, comme Votre Excellence l'a fait remarquer, devant des phénomènes
qui affligent une grande partie de la population, comme la pauvreté et
l'émigration. L'expérience ecclésiale riche, accumulée le long de
l'histoire, peut aider à trouver les mesures pour affronter ces problèmes
dans une perspective humanitaire et pour renforcer la solidarité,
indispensable pour obtenir des solutions effectives et durables. En ce sens,
aux programmes techniques et économiques indispensables, on doit ajouter ces
autres aspects qui favorisent la dignité de la personne, la stabilité de la
famille et une éducation qui tient compte des plus importantes valeurs
humaines et chrétiennes. On ne doit pas non plus oublier ceux qui
ont dû abandonner votre terre, sans cesser de la porter dans leur cœur.
C'est un devoir de gratitude et de justice envers eux qui, de fait, sont
aussi une source de ressources significatives pour la Patrie qui les a vus
naître.
4. Un autre défi pour le Guatemala est de remédier à la malnutrition de
nombreux enfants. Le droit à l'alimentation répond principalement à une
motivation morale : « donnez à manger aux affamés » (cf. Mt 25.35),
ce qui incite à partager les biens matériels comme exemple de l'amour dont
nous tous avons besoin. Comme je l'ai indiqué déjà à une autre occasion,
« L'objectif d'éradiquer la faim et de pouvoir compter en même temps sur une
alimentation saine et suffisante requiert également des méthodes et des
actions spécifiques qui permettent l'exploitation des ressources dans le
respect du patrimoine de la Création. Travailler en ce sens est une priorité
qui implique utiliser et tirer bénéfice non seulement des résultats de la
science, des recherches et de la technologie, mais aussi des cycles et des
rythmes de la nature que les habitants des zones rurales connaissent, de
même que protéger les coutumes traditionnelles des communautés indigènes,
mettant de côté les raisons égoïstes et exclusivement économiques. »
(Message
au Directeur Général de la FAO à l'occasion de la Journée mondiale de
l'alimentation, 4 octobre 2007, n. 3).
5. Ce droit premier à l'alimentation est intrinsèquement lié à la protection
et la défense de la vie humaine, roc solide et inviolable par lequel tout
l'édifice des droits humains est soutenu. Les soins pour s'occuper des mères ne seront
donc jamais suffisants, particulièrement celles qui se
trouvent dans de graves difficultés, de sorte qu'elles puissent guider leur
progéniture dans le monde avec dignité, évitant ainsi le recours injustifiable
à
l'avortement. En ce sens, sauvegarder la vie humaine, en particulier celle
non née et déjà conçue, dont l'innocence et l'absence de protection est plus
grande, est une tâche toujours en vigueur, à laquelle est lié, par sa nature propre,
de faciliter que l'adoption des enfants soit garantie à
tout moment par la légalité des procédures utilisées pour cela.
6. La fléau de la violence sociale est accentuée souvent par le manque de
dialogue et de cohésion dans les maisons, par des inégalités économiques
blessantes, par des négligences graves et insuffisances sanitaires, par la
consommation et le trafic de drogue ou par la marque laissée par la corruption. Je constate avec satisfaction les pas qui ont été
faits par votre nation dans la lutte contre ces tragédies, et qui doivent
continuer, en promouvant la coopération de tous pour y mettre un terme à travers
la culture des valeurs droites et la lutte à l'illégalité, l'impunité et la
corruption.
7. Monsieur l'ambassadeur, avant de conclure cette rencontre, je voudrais vous
féliciter, vous et votre famille, ainsi que les autres membres de cette Mission
diplomatique, et vous exprimer mes meilleurs souhaits au moment où Votre
Excellence assume l'honorable responsabilité de représenter son Pays devant le
Saint Siège. Ne doutez pas de toujours trouver l'aide dont vous avez besoin
auprès de mes collaborateurs dans une si haute mission.
Alors que je confie à l'intercession maternelle de Notre Dame du Rosaire le peuple et
les autorités guatémaltèques, je supplie avec ferveur Dieu qu'Il
bénisse et accompagne le chemin que parcourt votre Patrie, pour que brillent sans cesse les étoiles de la paix,
de la justice, de la
prospérité et de la concorde fraternelle.
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va -
(© traduction
E.S.M.)
© Copyright 2008 du texte intégral - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 31.05.2008 -
T/Benoît XVI |