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19 Avril 2005
 

Huit ans avant la publication du Motu proprio par le pape Benoît XVI

 

Le 01 février 2009  - (E.S.M.) - Les lignes qui suivent sont extraites de "La liturgie après Vatican II" (éd. Téqui), un opuscule paru en février 1999 - soit près de huit ans avant la publication du Motu proprio Summorum pontificum par le pape Benoît XVI - . Ces lignes nous avaient valu les critiques acerbes de l'ensemble des mouvements traditionalistes. Et pourtant...

Le pape Benoît XVI - Pour agrandir l'image Cliquer

Huit ans avant la publication du Motu proprio par le pape Benoît XVI

Une mise au point devenue nécessaire

Le 01 février 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Les lignes qui suivent sont extraites de "La liturgie après Vatican II" (éd. Téqui), un opuscule paru en février 1999 - soit près de huit ans avant la publication du Motu proprio Summorum pontificum par le pape Benoît XVI - . Ces lignes nous avaient valu les critiques acerbes de l'ensemble des mouvements traditionalistes. Et pourtant...

"(...) Désireux de mettre fin à ce qu'il est convenu d'appeler "la querelle des rites", certains milieux traditionalistes ou conservateurs demandent de laisser coexister deux rites de la messe: celui dit "de S. Pie V" et celui dit "de Paul VI". Dans d'autres milieux, on envisage une "fusion de ces deux rites", ce qui permettrait, pense-t-on, de contenter une majorité de fidèles aujourd'hui insatisfaits et de faire cesser les abus liturgiques qui se sont multipliés après Vatican II et subsistent en de nombreux endroits. Que penser de ces deux solutions envisagées envisagées pour mettre fin au problème actuel de la liturgie?

Pour répondre à cette question, il faut commencer par étudier de plus près l'état actuel de la liturgie. Il est évident que pour que l'on puisse songer à une coexistence ou à une fusion des rites, il faudrait qu'existent au moins deux rites distincts et reconnus par l'Eglise. D'où une question préalable: existe-t-il véritablement deux rites romains de la messe, d'un côté celui de S. Pie V en usage jusqu'au concile Vatican II et d'un autre le rite de Paul VI né à la suite de Vatican II pour remplacer celui de S. Pie V? Un rapide survol historique permet de répondre à cette question d'actualité.

Quelles liturgies trouvait-on dans l'Eglise catholique jusqu'au moment du Concile? La réponse la plus simple que l'on puisse donner est la suivante: l'Eglise catholique connaissait deux grandes familles liturgiques, l'une orientale, l'autre occidentale. Dans la famille orientale, on trouvait par exemple le rite maronite (au Liban), le rite copte (en Egypte), le rite de S. Jean Chrysostome (dans différentes régions de l'Est)... etc. Dans la famille occidentale, on trouvait par exemple le rite hispanique (en Espagne), le rite ambrosien (à Milan), le rite lyonnais (à Lyon), le rite cistercien (dans les monastères cisterciens), le rite dominicain (dans les couvents dominicains)... et principalement le rite romain, héritier plus ou moins direct de la liturgie papale autrefois en usage à Rome. Pour des raisons historiques, le rite romain était devenu le plus courant, le plus universel, le mieux connu: il était le plus employé pour célébrer la liturgie eucharistique à travers le monde.

(...) Toujours avant le Concile, le livre dont se servaient les prêtres pour célébrer la messe et qui détaillait l'agencement du rite romain, portait comme titre: Missale Romanum (Missel Romain). Il ne serait venu à l'idée de personne d'appeler ce Missel romain "Missel de Saint Pie V" ou "Missel traditionnel": cela aurait semblé totalement absurde. Jusqu'au moment du Concile, on n'a donc jamais entendu parler de "Missel de S. Pie V": il ne serait venu à l'idée de personne de penser ou d'enseigner que le pape Pie V avait un jour créé un missel qui pourrait porter son nom.

De fait, il faut redire ici qu'un pape ne peut pas davantage "créer" un missel qu'il ne peut de son propre chef inventer un rite liturgique. Seule la Tradition vivante de l'Eglise peut donner naissance aux rites, les papes ne pouvant que vérifier si les développements de ces rites n'ont rien de contradictoire avec la foi de l'Eglise et s'ils ne risquent pas d'induire chez les fidèles des comportements mal réglés. Après cela, les papes se soumettent aux rites liturgiques, comme doivent au demeurant s'y soumettre tous les fidèles, qu'ils soient clercs ou laïcs.

Nous avons donc ici un premier élément de réponse à la question posée plus haut: il n'existe pas de "rite de S. Pie V", ni avant ni pendant le concile Vatican II. A plus forte raison, il ne peut exister un "rite de S. Pie V" après le Concile. Prétendre le contraire, comme le font de nombreux mouvements traditionalistes, relève de l'erreur historique, théologique et, ce qui est grave, d'une volonté de désinformer les fidèles.

En règle générale, les divers groupes traditionalistes enseignent qu'à la suite de Vatican II, des commissions d'experts ainsi que de nombreuses bureaucraties ont créé de toutes pièces un nouveau rite qui n'a plus guère de lien avec le rite romain auquel participaient les fidèles jusqu'au moment du Concile.

Les traditionalistes affirment donc que Vatican II a marqué une rupture avec la longue tradition liturgique et a, de ce fait, engendré deux rites romains: l'ancien, qui serait selon eux, le seul témoin de la Tradition authentique, et le nouveau, élaboré par des théologiens plus ou moins atteints par le progressisme régnant à l'époque du Concile (dans le Courrier Hebdomadaire de Pierre Debray n°1322 de juillet 1998, il était affirmé que "le nouvel Ordo a été fabriqué artificiellement"). Puisque ces mêmes traditionalistes estiment que ce qu'ils nomment le nouveau rite n'a plus aucun lien avec la tradition romaine authentique, ils s'attachent à conserver vivante l'ancienne forme du rite romain (qu'ils appellent abusivement rite de S. Pie V ou encore rite romain classique) et réclament son maintien à côté de la liturgie nouvelle que certains vont jusqu'à refuser en la qualifiant d'hérétique bien qu'elle ait été reconnue par les Souverains Pontifes: Paul VI lui-même, puis Jean-Paul Ier et Jean-Paul II.

Pour justifier le maintien de deux formes rituelles en quelque sorte parallèles, les mouvements traditionalistes se basent d'abord sur l'article 4 de la Constitution Sacrosanctum Concilium qui déclare que le Concile reconnaît l'égalité de droit et de dignité de tous les rites. Puis, pour que cet article 4 puisse servir la cause pour laquelle ils se mobilisent, les mêmes traditionalistes décrètent de leur propre autorité que la forme de la liturgie romaine d'avant le Concile doit être considérée comme un rite autonome, distinct de la liturgie créée après le Concile. Il s'agit là d'une conclusion hâtive qui résulte d'une lecture erronée du texte conciliaire en général et de l'article 4 de la Constitution Sacrosanctum Concilium en particulier. En effet, une telle interprétation de l'article 4 introduit une notion de "création" d'un rite que rien, ni dans les textes conciliaires, ni dans les enseignements des papes, ne permet de justifier ou même d'envisager. Mais le tour de passe-passe est joué: pour les mouvements traditionalistes qui se veulent souvent les plus modérés, il n'y a plus qu'à demander la coexistence des deux prétendus rites: celui d'avant Vatican II et celui d'après Vatican II. Ce serait, selon eux, une façon de mettre fin à la querelle des rites.

Enfin, pour démontrer qu'une telle coexistence serait pleinement conforme à la grande tradition liturgique de l'Eglise, les fidèles traditionalistes appuient leur argumentation sur le fait que, tant en Orient qu'en Occident, il y a toujours eu une grande diversité de rites et que cette diversité a été source d'enrichissement. Ici encore, il convient de dénoncer l'erreur: en Orient comme en Occident, les divers rites reconnus par l'Eglise sont des rites autonomes qui sont nés dans des contextes socio-historiques distincts les uns des autres, et se sont développés dans des traditions ininterrompues se rattachant toutes à une source liturgique commune. Ces divers rites, tous reconnus par le Magistère, ne sont donc pas issus du refus ou de l'acceptation d'une forme rituelle plus ancienne, comme ce serait le cas pour le rite romain si l'on en venait à retenir l'argumentation des groupes traditionalistes. Si donc on devait souscrire à la théorie des mouvements traditionalistes, il faudrait admettre que seuls les fidèles attachés à la liturgie romaine d'avant le Concile seraient des catholiques de rite romain; les autres fidèles ayant accepté la Constitution conciliaire sur la liturgie seraient, eux, quelque chose comme des catholiques de rite "vaticanais" ou "néo-romain". Or, comme on l'a vu, il n'existe aux yeux de l'Eglise ni rite vaticanais ni rite néo-romain. L'Eglise ne reconnaît qu'un seul rite romain, et les artifices de vocabulaire employés par les groupes traditionalistes pour désigner tel ou tel état de ce rite romain ne correspondent à aucune réalité.

En fin de compte, ce qu'il faut, c'est interpréter correctement l'article 4 de la Constitution sur la liturgie qui affirme l'égalité en droit et en dignité de tous les rites légitimement reconnus par l'Eglise. Cet article 4 enseigne sans la moindre ambiguïté qu'en s'attaquant à la révision du seul rite romain, le Concile n'a pas voulu faire croire que les autres rites reconnus par l'Eglise (les rites orientaux et les rites occidentaux autres que le rite romain) auraient une valeur moindre aux yeux du Magistère. Vatican II enseigne que toutes les liturgies autres que la romaine, qu'elles soient orientales ou occidentales, ont la même valeur que la liturgie romaine sur laquelle devront se pencher les Pères conciliaires pour la restaurer et lui donner sa splendeur première. Un tel enseignement est important dans la mesure où il rappelle l'identité de valeur des sources occidentales et orientales de notre liturgie.

L'article 4 ne veut en aucun cas dire que le Concile va créer un nouveau rite qui donnerait à la liturgie romaine en usage jusqu'à Vatican II et dont l'agencement est défini par le Missel de 1962, le droit d'être considérée comme un rite autonome (appelé "rite de S. Pie V" ou "rite tridentin") dont il faudrait reconnaître l'égalité en droit et en dignité avec le rite nouveau.
Toute l'erreur que font la quasi totalité des mouvements traditionalistes est là: elle se trouve dans une mauvaise lecture et une interprétation erronée de l'article 4 de la Constitution Sacrosanctum Concilium.

(...) Le texte de la Constitution Sacrosanctum Concilium dit très clairement que le Concile s'est donné pour objectifs principaux de réviser le rituel (et non les rites, ce qui n'est pas la même chose) de la messe romaine pour faciliter la participation des fidèles à la liturgie. Tel a été le programme de la Constitution conciliaire sur la liturgie: ni plus, ni moins. Il est évident que réviser le rituel de la messe romaine ne signifie pas créer une nouvelle liturgie. Pour les Pères conciliaires il s'agissait, tout en gardant fidèlement la substance des rites de la liturgie romaine maintenus jusqu'au moment de Vatican II, de supprimer des rites secondaires ajoutés tardivement dans la liturgie et faisant souvent double emploi. Eventuellement, il était prévu de réintroduire des rites anciens qui faisaient partie de la célébration eucharistique et dont on trouvait encore des traces dans le Missel de 1962, mais qui avaient été oubliés avec le temps ou progressivement omis. La conclusion s'impose d'elle-même: le Concile n'a pas créé ex nihilo un nouveau rite différent du rite romain en usage jusqu'au moment de Vatican II. Avant comme après le Concile, il ne s'agit toujours que du seul et même rite romain, même s'il se présente sous deux aspects quelque peu différents; ceux-ci, en réalité, ne sont que deux reflets plus marqués des nombreux états qu'a connu le développement de la liturgie romaine au cours des siècles.

Il faut insister sur ce point si l'on veut éviter la propagation d'idées fausses: contrairement à ce qu'affirment les groupes et mouvements se situant dans la mouvance traditionaliste, il n'y a aucune différence substantielle entre la liturgie romaine d'avant Vatican II et la liturgie romaine d'après Vatican II. Objectivement, on peut uniquement dire que le Missel romain qui était en usage avant le Concile présente exactement le même rite romain sous deux aspects différents mais traditionnels de son évolution historique. Qu'à partir de la diffusion du Missel romain restauré il y ait eu des déviations, des désobéissances souvent bien plus graves qu'on n'a cherché à le faire croire aux fidèles, qu'il y ait une certaine anarchie et un processus de désacralisation que nous déplorons tous, c'est un tout autre problème. Ce problème est lié à la désobéissance de clercs qui ont profité du silence ou de la faiblesse des autorités ecclésiastiques diocésaines et nationales, mais il n'est certainement pas lié au Concile lui-même. Au demeurant, il faut se demander si la restauration liturgique voulue par Vatican II n'a pas simplement servi de révélateur à une crise qui était latente avant le Concile. Il est en effet bien curieux de constater que les prêtres qui auront été les plus grands dévastateurs après le Concile sont souvent ceux qui étaient les plus conservateurs avant le Concile. Pourquoi cette soudaine volte-face et cette soudaine envie de démolir la liturgie? Aux yeux de certains clercs de plus en plus attirés par le sociale et l'humain (avaient-ils vraiment une vocation sacerdotale?) la liturgie d'avant le Concile n'était-elle pas déjà comme une baudruche, comme une enveloppe plus ou moins vidée de son contenu spirituel? Des psychologues seraient bien avisés de se pencher sur cette question; les réponses qu'ils seraient éventuellement en mesure de donner pourraient éclairer le problème de la crise sacerdotale - liée à la crise liturgique - qu'a connue l'Eglise postconciliaire."

Ces lignes, nous les écrivions en 1999. Elles expriment une position que nous tenons depuis Vatican II, par fidélité aux enseignements des papes successifs, et qui nous a valu beaucoup de critiques virulentes, notamment de la part de certains ultra-traditionalistes s'exprimant sur le site internet du "Forum (dit) catholique" (1).

Or, en 2007, Benoît XVI écrit dans Summorum Pontificum : "Le Missel romain promulgué par Paul VI est l'expression ordinaire de la "lex orandi" de l'Eglise catholique de rite latin. Le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le bienheureux Jean XXIII doit être considéré comme l'expression extraordinaire de la même "lex orandi" de l'Eglise et être honoré en raison de son usage vénérable et antique. Ces deux expressions de la "lex orandi" de l'Eglise n'induisent aucune division de la "lex credendi" de l'Eglise; ce sont en effet deux mises en œuvre de l'unique rite romain." (cf. n°1).
Tel est l'enseignement du Successeur de Pierre, seul garant de la tradition authentique dans l'Eglise. Il nous revient de l'accepter tel quel.

(1) "Dit catholique" parce que selon le Droit canonique, aucune association - au sens large du terme - de fidèles ne peut prendre le nom de "catholique" sans le consentement de l'autorité ecclésiastique compétente (cf. Can. 300). Il serait donc plus conforme au Droit de dire "Forum de fidèles se disant catholiques" au lieu de "Forum catholique". Mais peut-on se dire "catholique" quand on écrit dans le forum en question: "La messe Traditionnelle est partiellement libérée. L'excommunication est levée. Le troisième point est fondamental: prier pour la condamnation des hérésies de Vatican II. La plus grande catastrophe de l'histoire de l'Eglise..."?
 

Sources : PRO LITURGIA -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 01.02.2009 - T/Eglise

 

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