Jean-Paul II : la frontière qui
sépare l'innocence primitive de l'homme du péché originel |
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Le 23 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- Le chapitre 2 de la Genèse est, en quelque sorte, le récit le plus
ancien de la compréhension de l'homme par lui-même, et, avec le chapitre
3, il est le premier témoignage de la conscience humaine.
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Adam et
Ève après le péché, plafond de l'Assemblée nationale (France) -
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Jean-Paul II : la frontière qui sépare
l'innocence primitive de l'homme du péché originel
« ILS DEVIENNENT UNE SEULE ET MÊME CHAIR »
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Le 23 octobre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- A partir de la réponse du Christ sur le mariage dans
laquelle il faisait allusion au commencement, nous avons analysé sur la page
précédente le premier récit de la création de l'homme tel que le rapporte le
1° chapitre du Livre de la Genèse. Aujourd'hui, nous étudierons le deuxième
récit, appelé souvent yahviste, parce que Dieu est désigné sous le nom de
Yahvé.
Voici la suite de l'exposé du pape Jean-Paul II : Le second récit de la
création de l'homme
(lié à la présentation de l'innocence du bonheur originels
de l'homme et de sa chute) est différent du
premier. Nous n'entrerons pas pour l'instant dans le détail du récit, nous
le ferons dans les prochaines analyses. Mais il nous faut cependant
reconnaître que tout ce texte, dans son énoncé de la vérité sur l'homme,
nous surprend par sa profondeur, une profondeur différente de celle du texte
du premier chapitre, de la Genèse. On peut dire qu'il s'agît d'une
profondeur essentiellement subjective et donc, en un certain sens,
psychologique.
Le chapitre 2 de la Genèse est, en quelque sorte, le
récit le plus ancien de la compréhension de l'homme par lui-même, et,
avec le chapitre 3, il est le premier témoignage de la
conscience humaine. L'étude approfondie de ce texte et de son style
archaïque qui en exprime le caractère mythique primitif, nous permet d'y
trouver réunis presque tous les éléments de l'analyse de l'homme, auxquels
est sensible l'anthropologie philosophique moderne et surtout contemporaine.
On pourrait dire que le 2° chapitre de la Genèse raconte la création de
l'homme sous un aspect essentiellement subjectif. Si nous comparons les deux
récits, souligne Jean-Paul II, nous voyons que cette subjectivité
correspond à la réalité objective de l'homme créé, à
l'image de Dieu. Et cela aussi est important pour la théologie du
corps. Mais nous n'en parlerons pas aujourd'hui.
Création de la femme
Ce n'est pas par hasard que dans sa réponse aux Pharisiens où il fait
allusion au commencement, le Christ parle de la création de l’homme
en se référant au verset 27 du premier chapitre de la Genèse : Au
commencement, Dieu les créa homme et femme ;ce n'est qu'ensuite qu'il
cite le verset 24 du 2° chapitre de la Genèse. Les paroles exprimant
directement l'unité et l'indissolubilité du mariage dont le passage le plus
caractéristique est celui de la création de la femme, qui a eu lieu à part
(cf. Gn 2, 18-23), tandis que le récit de la
création du premier homme est rapporté aux versets 5-7 du 2° chapitre de la
Genèse.
Ce premier être humain, la Bible l'appelle homme
(Adam), tandis que dès la création de la première
femme, elle commence à l'appeler mâle, is, par rapport à issah
(femelle, car elle est issue du mâle : is).
Il faut ajouter aussi qu'en se référant au verset 24 du 2° chapitre de la
Genèse, non seulement le Christ relie le commencement au mystère de
la création mais il nous conduit pour ainsi dire à la frontière qui sépare
l'innocence primitive de l'homme du péché originel.
Le second récit de la création de l'homme a été introduit dans le livre de
la Genèse précisément dans : ce contexte. Il y est écrit : De la côte qu'il
avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l'amena à l'homme.
Alors, celui-ci s'écria : voici cette fois l'os de mes
os et la chair de ma chair ! Celle-ci s'appellera femme car elle fut
tirée de l’homme
(Gn 2, 23-23). C'est pourquoi
l'homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme et ils deviennent
une seule chair (Gn 2, 24).
Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte
l'un devant l'autre
(Gn 2, 25).
Récit de la première chute
C'est après ces versets, indique Jean-paul II, que commence le chapitre 3 de
la Genèse, c'est-à-dire le récit de la première chute de l'homme et de la
femme, lié à l'arbre mystérieux qui avait déjà été appelé l'arbre de la
connaissance du bien et du mal
(Gn 2, 17). D'où une situation
tout à fait nouvelle, essentiellement différente de la précédente.
L'arbre de la connaissance du bien et du mal est une
ligne de démarcation entre les deux situations originelles dont parle le
livre de la Genèse. La première situation est celle de
l'innocence originelle dans laquelle l'homme
(homme et femme) est en dehors
de la connaissance du bien et du mal jusqu'à ce qu'il désobéisse aux ordres
du créateur et mange le fruit de l'arbre de la connaissance. La seconde
situation, au contraire, est celle où l'homme, après avoir désobéi au
commandement du Créateur sous l'instigation de l'esprit du mal symbolisé par
le serpent, entre dans la connaissance du bien et du mal. Cette seconde
situation à engendré l'état du péché, opposé à l'innocence primitive.
Bien que le texte yahviste soit dans l'ensemble très concis, il fait
clairement la différence entre les deux situations originelles. Nous parlons
ici de situations en songeant au récit qui est une présentation
d'événements. Néanmoins de ce récit et de tous ses détails ressort bien la
différence essentielle entre l’état de péché et l'innocence originelle de
l'homme.
La théologie systématique décèlera dans ces deux situations opposées, deux
différents états de la nature humaine : status naturae integrae
(nature intègre) et status naturae lapsae
(nature déchue) tout cela
ressort bien du texte yahviste des 2° et 3° chapitres de la Genèse qui
contiennent la parole de la révélation la plus ancienne. Ce qui revêt une
importance fondamentale pour la théologie de l'homme et pour la théologie du
corps.
Lorsqu'on faisant allusion au commencement, le Christ rappelle ses
interlocuteurs le verset 24 du 2° chapitre de la Genèse, il leur ordonne, en
un certain sens, d'aller au-delà de la frontière qui, dans le texte yahviste
de la Genèse, sépare les deux situations de l'homme. Il n'approuve pas ce
que « par dureté de cœur », Moïse a permise et il en appelle aux paroles du
premier commandement divin, qui, dans ce texte, est essentiellement lié à
l'innocence originelle de l'homme. Cela veut dire que ce commandement
n'a rien perdu de sa force bien que l'homme ait perdu son innocence
primitive.
La réponse du Christ est décisive et sans équivoque. Aussi, il nous en faut
tirer les conclusions qui ont la valeur de loi, non seulement pour
l'éthique, mais aussi et surtout pour la théologie de l'homme et pour la
théologie du corps, qui comme un temps particulier de l'anthropologie
théologique, est fondée sur la parole de Dieu révélée.
(à suivre) :
LE LIEN ENTRE L'INNOCENCE
ORIGINELLE ET LA RÉDEMPTION
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Sources : www.vatican.va
(Archives)
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(E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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23.10.2008 -
T/Famille
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