Oui, Jean-Paul II l'a dit : "le temps
des martyrs est revenu !" |
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Le 23 juillet 2008 -
(E.S.M.) - En mille ans, de 993 à 1992,
plus de 3 500 personnes ont été canonisées ou béatifiées, et près d'un
tiers par Jean-Paul II ! Soit 1164 en un seul pontificat ! Comme si le
Pape se hâtait de rassembler une armée d'intercesseurs en vue de grandes
entreprises spirituelles.
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Majestueux Christ de Parousie -
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Oui, Jean-Paul II l'a dit : "le temps des martyrs est
revenu !"
La civilisation de l'amour
Un projet pour le monde contemporain
Pendant ce temps de vacances nous publierons une série de textes rassemblés
en l'honneur du père Patrick de Laubier, à l'occasion de son 60ème anniversaire,
il est professeur honoraire de sociologie à l'université de Genève et de
l'université pédagogique de Moscou. Il est également professeur associé à
l'Université du Latran (Rome 2001), .
AVANT-PROPOS
Lorsque Paul VI lança en 1975 l'idée d'une civilisation de l'amour, le
caractère prophétique de cette annonce n'apparut pas aussitôt. Vingt ans
après, l'expression tient une place centrale dans la doctrine sociale de
l'Église. Jean-Paul II a repris avec force de conviction cette idée. Il a
parlé à plusieurs reprises d'une civilisation de la vie au moyen de la
vérité et de l'amour comme d'un idéal historique chrétien capable de
mobiliser les énergies spirituelles, intellectuelles et pratiques non
seulement des croyants mais de tous les hommes de bonne volonté. Les
centaines de milliers de jeunes rassemblés lors des journées mondiales de la
jeunesse ne s'y sont pas trompés. Ils ont bien senti qu'il y a, dans cet
appel du Berger, un message capable de nous faire entrer dans l'espérance.
Car l'espérance qui est d'abord théologale n'est pas sans conséquence sur la
présence en germe du Royaume des Cieux au cœur du monde. Il ne s'agit pas
de l'utopie, d'un paradis perdu, mais d'une mission profondément réaliste,
ancrée dans la victoire du Christ ressuscité. Cet appel à bâtir une
civilisation de l'amour n'entend pas négliger la dimension rationnelle de la
pensée sociale de l'Église. Celle-ci en est comme la charte permettant à
tous - croyants ou non - de se retrouver autour d'un fondement commun. Mais
la seule dimension rationnelle peut paraître bien courte voire même stérile
si elle ne puise pas ses forces à la source du Cœur ouvert du Christ. La
passion du Seigneur n'avait pas réussi à épuiser son amour. C'est de cette
surabondance d'amour que notre monde a tant besoin. En rappelant constamment
cette dimension prophétique de la doctrine sociale de l'Église fondant la
possibilité d'une civilisation de l'amour dans l'histoire, Patrick de
Laubier entend éviter le piège d'un système de pensée admirablement
construit mais qui serait tenté de s'enfermer dans un discours académique.
"Le génie du christianisme, se plaît-il à rappeler, est l'incarnation".
S'il en est ainsi, la reconnaissance a elle aussi besoin de s'incarner dans
un geste concret. Quelques amis ont saisi l'occasion des 60 ans de Patrick
pour appliquer son cher principe à l'amitié qui nous unit et qui nous a déjà
permis de goûter quelques fruits de la civilisation de l'amour. Les essais
contenus dans cet ouvrage constituent une contribution à l'approfondissement
pratique et spirituel de cet idéal. Le temps presse de transcrire en actes
toutes ces réflexions. Mais l'Amour du Christ nous presse encore plus : "Caritas
Christi urget nos ! " Ce recueil n'a cependant pas d'autre prétention
que d'être la modeste expression de notre profonde gratitude à l'égard de
Patrick de Laubier. Gratitude avant tout pour ce feu qui l'anime, ce feu
dont parle l'Évangile : "Voilà que je suis venu apporter un feu sur la
terre". Deo Gratias !
Que tous les amis de Partick de Laubier soient remerciés ici d'avoir prêté
leur concours à cette entreprise : ceux qui ont porté cette oeuvre par leur
prière, ceux qui l'ont supporté par un soutien matériel et finalement ceux
qui ont pris la plume.
(NB + PHD)
Daniel ANGE
SIMPLE LETTRE OUVERTE
Patrick, mon frère en Dieu !
Dans ce beau concert qui chante ce que le Seigneur a fait en toi et à
travers toi, je veux simplement ajouter une toute petite note, comme glissée
en passant.... dans ce vaste oratorio.
Je bénis notre Jésus simplement pour ce que tu es. Pour ton visage, ton
regard, ta présence. L'Intensité de ta présence. Elle évoque pour moi
quelque chose de notre cher Roi Baudouin.
Te bénir d'être ce sourcier détectant sources vives et nappes souterraines
affleurant au cœur de l'immense désert.....
Te bénir d'être ce guetteur scrutant l'horizon d'un regard perçant et
lucide. Dénonçant impitoyablement les attaques du lion rugissant ou des
vipères venimeuses. Sentinelle comme toi, chaque pasteur devrait l'être !
Te bénir d'être ce combattant audacieux, prêt à livrer ta vie pour cette
vérité dont la splendeur l'emporte sur la vie terrestre, car elle est la Vie
tout court !
Tu as une âme de martyr. Et dans la saison de l'Histoire qui est nôtre, le
martyre est une bienheureuse possibilité, déjà une secrète réalité.
Oui, Jean-Paul II le dit : "le temps des martyrs est revenu !"
("Tertio
Millenio Advenient")
Sois béni, face aux pires drames, de garder ton humour, car in specie
aeternitatis tu sais resituer les choses à leur juste place. Tu sais
relativiser : rendre relatif à l'Essentiel. Dans le sillage de lumière de
nos maîtres : Jacques Maritain et le cher abbé Charles Journet.... Et parmi
nous, n'es-tu pas un peu de leur présence ?
Sois béni de demeurer sur la tour de guet, au long de la nuit, fidèle â ton
poste de garde, jusqu'au bout Jusqu'à l'aube.
Te bénir surtout parce que, à l'horizon, tu vois déjà venir le Roi. Tu
pressens sa Gloire. Tu devines sa Majesté. Tu appelles son Épiphanie.
Tu nous tiens en éveil. Vers le point Oméga, tu diriges nos regards. Tu nous
arraches à notre léthargie. Tu nous rends impatients de la Parousie.
Tu nous incites à la hâter avec toi, à la devancer, à l'anticiper dans
l'humble adoration. L'essentiel de ta vie ; ces heures secrètes à contempler
le Roi en sa beauté humiliée. Là où II est le plus vulnérable, le plus beau
parce que le plus pauvre : en son Corps d'amour, en son Eucharistie.
Pardonne si Je trahis ton secret le plus intime ! N'est-ce pas le secret de
ton regard, de ton sourire ? - Qui regarde vers lui resplendira I
Oui, sois béni d'être cet amoureux fou de l'Amour !
Au nom de tant de jeunes qui crèvent faute de chevaliers de la vie,
Patrick, laisse-moi te dire : sois béni d'être chevalier de la vérité.
Donc, témoin de la lumière. - Qui fait la vérité demeure dans la lumière.
Sois béni enfin d'aimer. De ne rien faire d'autre qu'aimer i
Entretien :
Luc Adrian et Patrick de Laubier
ENQUÊTE SUR LA FIN DES TEMPS
VIVRONS-NOUS UNE "CIVILISATION DE L'AMOUR" ?
Livres et publications sur la fin des temps abondent, souvent gnostiques
ou millénaristes. Patrick de Laubier, professeur de Sociologie religieuse à
l'Université de Genève, membre du Conseil Pontifical "Justice et Paix",
vient de consacrer un essai important à l'eschatologie chrétienne : "Le
temps de la fin des temps" (éditions F.X. de Guibert).
II y propose des réponses a des questions fondamentales, et explique
l'hypothèse de cette "civilisation de l'amour" évoquée notamment par Paul
VI.
Vous distinguez fin des temps et fin du monde ?
Oui. La fin des temps est la période précédant la fin du monde, la venue du
Christ et le Jugement dernier. Elle marque les événements de la fin, mais
non de l'extrême fin. Dans l'Évangile, les dernières journées de la vie du
Christ forment comme un bloc, distinct de la Résurrection et de la
Pentecôte.
L'histoire est un délai, et nous sommes faits pour la fin. Mais en
l'attendant, je crois, comme Saint Paul, Nicolas de Cuse et bien d'autres,
que l'humanité vit une histoire qui peut être déchiffrée en contemplant la
vie du Christ. L'Église étant le Corps du Christ, elle doit revivre la vie
de son Seigneur, et avec elle tous les hommes de bonne volonté qui
visiblement ou invisiblement en font partie. Elle aura à revivre cette
ultime semaine qui sera la fin des temps, avec une trahison -l'apostasie-,
un traître -l'Antéchrist-, et un bref dimanche des Rameaux. Ce mystère est
plus éclairant que tous les mythes, et plus profond que toutes les gnoses.
Que peut-on savoir de ce "Dimanche des Rameaux" que
l'Église, selon vous, serait appelée à vivre ?
Le dimanche des Rameaux est une épiphanie : le seul moment où le Christ est
reconnu comme Messie, comme fils de David en même temps que Fils de Dieu. En
un éclair, le dessein de Dieu est comme esquissé ayant que le retournement
de la foule né conduise la roi des Juifs à la mort sur la Croix.
Cette épiphanie dans l'histoire correspondrait selon moi à ce que Paul VI et
Jean-Paul II appelle la "civilisation de l'amour". Souvenez-vous du discours
de Paul VI, le 25 décembre 1975 : "La civilisation de l'amour l'emportera
sur la fièvre des luttes sociales implacables et donnera au monde la
transfiguration tant attendue de l'humanité finalement chrétienne".
L'histoire de l'Église, en arrive-t-elle à cet Hosanna
de l'histoire ?
Peut-être ne marquera-t-elle pas la fin du monde, mais fait partie du temps
de la fin des temps. Elle préparera les apôtres des derniers temps, comme
hier ceux des premiers temps, à la grande épreuve de la Passion qui aura son
accomplissement dans le Corps de l'Église. Comme le dit l'abbé Laurentin
dans la préface de mon livre : "La Bible laisse entrevoir que la fin du
monde sera à la fois un sommet et une épreuve, comme fut la Passion du
Christ : un désastre mortel et une preuve du plus grand amour". Ensuite
viendra la Parousie. Je suis très frappé du fait que la fête du Christ-Roi
(instaurée en 1925 par Pie XI) précède l'Avent,
comme le Sanctus, dans la liturgie de la messe, précède la consécration.
Vous croyez vraiment à une épiphanie historique ?
Le mystère de l'économie du salut est un mystère d'incarnation si profond
que nul, si ce n'est Dieu, n'en connaît à l'avance le déroulement concret.
Même les anges découvrent le plan de Dieu par l'Église, et par l'Histoire
qui en est un dévoilement Je crois que ce plan doit connaître des périodes
de gloire humaine et d'obscurcissement : pour que des chrétiens puissent
être martyrs ou qu'il y ait des saints Louis, pour qu'on puisse voir, en
toute situation, resplendir la splendeur du Christ. S'il n'y avait que des
persécutions, il n'y aurait pas l'épreuve du succès. Et vice-versa. Nous
entrons actuellement dans une période de pré-apostasie qui permet la
fleuraison de mille communautés nouvelles qui n'auraient sans doute pas
germé dans un régime de chrétienté florissante.
Nous sommes plutôt dans une civilisation de la mort
que de l'amour ?
Humainement parlant, le vent semble en effet tout à fait contraire à une
"civilisation de l'amour". Mais des événements imprévisibles comme la chute
du communisme en 1991 -il aurait pu encore durer des années- ou la
réconciliation d'Israël et de l'OLP deux ans plus tard montrent que rien
n'est impossible à Dieu. Regardez les pas de géants faits dans le domaine de
l'œcuménisme, et le rapprochement avec les Juifs. Mais nous passerons
préalablement par une purification qui semble avoir déjà commencé.
Cette "civilisation de l'amour", est-ce ce
"millénium", ces 1 000 ans d'enchaînement de Satan promis par Jean dans
l'Apocalypse, avant la venue du Christ ?
Non. L'Église a rejeté le millénarisme. Mais sans considérer à la lettre ces
mille ans, on peut reprendre l'idée d'un enchaînement provisoire du Prince
de ce Monde, au moment où la "civilisation de l'amour" s'étend, suivi d'une
nouvelle lutte. Mais le royaume de Dieu, c'est l'Église elle-même, et les
chrétiens n'attendent pas l'établissement d'un nouveau paradis terrestre. Le
Royaume n'est pas un événement purement extérieur : il est d'abord en nous
par la sainteté. Ce sont les saints qui en constituent l'expression la plus
achevée. C'est par la sainteté que progressera la "civilisation de l'amour".
En mille ans, de 993 à 1992, plus de. 3 500 personnes ont été canonisées ou
béatifiées, et près d'un tiers par Jean-Paul II ! Soit 1164 en un seul
pontificat l Comme si le Pape se hâtait de rassembler une armée
d'intercesseurs en vue de grandes entreprises spirituelles.
Selon vous, les signes eschatologiques sont-ils
accomplis ?
L'Évangile est-il annoncé sur toute la terre ? Deux mille ans après
Jésus-Christ, des régions entières comme la Chine ou le Japon restent
faiblement touchées par l'annonce de l'Évangile et d'anciennes terres
évangélisées comme en Asie mineure et en Afrique du Nord ont été conquises
par l'Islam. En lançant la nouvelle Évangélisation, Jean-Paul II n'exclut ni
l'œcuménisme entre chrétiens, ni le dialogue avec les religions chrétiennes.
Pour moi la rencontre d'Assise du 27 octobre 1996 est un extraordinaire
événement qui n'a pas d'équivalent dans l'histoire. Même si nous n'en savons
pas plus, le signe d'Assise permet d'envisager l'improbable en matière
œcuménique.
"Auparavant doit venir l'apostasie" dit Saint Paul (Il
Th., 2,3) ?
Paul annonce l'apostasie en l'associant avec la venue de l'Antéchrist Ce
qu'on peut dire aujourd'hui, c'est que dans les pays d'ancienne tradition
chrétienne, la déchristianisation a pris une telle ampleur qu'elle donne une
idée de l'apostasie prophétisée par l'apôtre et qui fait écho à cette
mystérieuse parole du Christ : "Maïs le Fils de l'homme, quand il viendra,
trouvera-t-Il la foi sur la terre ?" (Lc, 13,8)
L'histoire connaît des temps d'éclipse de l'Église visible, mais on
observe aussi une gravité croissante de ces crises, suivies de redressements
étonnants qui pourraient bien aboutir à un paroxysme dans les deux sens,
c'est-à-dire l'apostasie dont parle saint Paul, suivie d'une résurrection.
La multiplication des apparitions mariales depuis le
XIXème siècle n'est-elle pas un signe des derniers temps ?
Je le crois. Grignion de Montfort associe l'attente de la fin des temps avec
une manifestation croissante de l'action de Marie, l'Épouse de
l'Esprit-Saint, dans l'histoire. Il explique que Marie, cachée au début des
temps apostoliques, "doit éclater, plus que jamais, en miséricorde, en force
et en grâce dans ces derniers temps" et "être terrible au diable et à ses
suppôts comme une armée rangée en bataille, principalement dans ces derniers
temps, parce que le diable sachant bien qu'il a peu de temps, et beaucoup
moins que jamais, pour perdre les âmes, redouble tous les jours ses efforts
et ses combats ; il suscitera bientôt de cruelles persécutions* et mettra de
terribles embûches aux serviteurs fidèles et aux vrais enfants de Marie,
qu'il a plus de peine à surmonter que les autres" (Traité
de la Vraie dévotion, 51,6-7)
La multiplication actuelle d'apparitions ne m'étonne pas, et j'y ajoute les
icônes miraculeuses dont les larmes ou les épanchements d'huile suscitent
des lieux de dévotion. Les traits communs à toutes ces manifestations de la
Mère de Dieu peuvent être évoqués en parlant de beauté, de douceur et de
hâte, de tristesse aussi et d'attente suppliante. C'est une Mère qui monte
sur la brèche pour sauver ses enfants, dans des temps de combats spirituels
très forts dont les luttes extérieures ne sont que l'écho. Marie est la
Femme de l'Apocalypse, en travail d'enfantement, et son titre de Mère de
l'Église trouve une étonnante illustration dans ce temps de crise pour
l'Église et l'humanité entière.
Ce n'est pourtant pas la première fois dans l'histoire
millénaire de l'Église que l'annonce de la fin des temps se fait entendre ?
Non, mais jamais autant « de fils et de filles prophétisent et autant de
jeunes gens ont des visions » liées précisément à des apparitions de Marie,
pour reprendre l'expression du Prophète Joël.(III,1).
Ceci est la grande nouveauté d'un âge qui pensait en avoir terminé avec
l'eschatologie chrétienne. Cela ne signifie pas que l'on sache la date de la
fin du monde, mais la conscience du temps de la fin des temps est maintenant
une réalité psychologique et spirituelle qui rejoint la conviction que les
civilisations sont mortelles.
Peut-on faire quelque chose pour hâter l'avènement ?
Selon Saint Augustin, Saint Bernard et bien d'autres mystiques, le monde
finira lorsque le nombre des élus qui prendront la place des Anges déchus
sera complet. Cette heure, seule le Père la connaît. Mais nous pouvons hâter
cette heure en suppliant : "Maranatha ! Viens Seigneur Jésus I". Il faut
supplier Dieu afin de hâter la fin des temps.
Je suis frappé par la perte, chez les chrétiens eux-mêmes, du désir du ciel.
Nous sommes devenus incrédules, trop bien installés ici-bas : la fin des
temps nous apparaît comme une catastrophe. Il nous faut renouveler notre
élan vers le Christ, notre attente de la parousie, de l'avènement. Ce à quoi
vient d'appeler Jean-Paul II dans sa lettre sur le Jubilé de l'an 2 000. Il
propose aux chrétiens de se mobiliser pour hâter la concrétisation de cette
"civilisation de l'amour". Pour cela, l'an 2000 est une date
merveilleusement mobilisatrice.
(à suivre)
Sources :
spip.php-article154 -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.07.08 -
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