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Suite de l'interview du musicien de Benoît XVI, Domenico Bartolucci

 

Le 22 janvier 2011 - (E.S.M.) - Suite de l'interview du "musicien de Benoît XVI", le cardinal Domenico Bartolucci, par la revue 30 Giorni.

Le cardinal Domenico Bartolucci

Suite de l'interview du musicien de Benoît XVI, Domenico Bartolucci,

La pourpre et le chœur (II)

Le 22 janvier 2011 - E. S. M. - Suite de l'interview du "musicien de Benoît XVI", Domenico Bartolucci, par la revue 30 Giorni

Ière partie : La pourpre et le choeur (I)

Le musicien de deux Papes

- Au début, vous avez été «au service» de Pie XII et Jean XXIII.
- Mgr Capovilla (ndt: secrétaire particulier de Jean XXIII) me suggérait les désirs de Papa Roncalli, et je composais des messes, des motets et des offertoires pour les liturgies qu'il présidait. J'écrivais tout le temps, et aussi pour des célébrations spéciales, je me souviens du "Tu es Petrus" pour le couronnement du pape Jean, de l' "Attende Domine", quand, en 1959, le pape lui-même annonça la convocation du Concile, de la "Missa pro defunctis" pour les funérailles tant de Pie XII que de Jean XXIII. Mais j'ai surtout exécuté les très fameuses messes de Pierluigi da Palestrina.

- Dans la plus pure tradition romaine.
- Bien sûr, a cappella, sans accompagnement de l'orgue.

- Mais le Pape Jean aimait cet accompagnement.
- C'est vrai. Une fois, en 60, il l'a réclamé explicitement pour une célébration des Vêpres à Saint-Pierre. Avec le choeur, nous nous sommes installés sous l'orgue. Mais à la dernière minute, nous avons constaté que la clé du meuble dans lequel l'instrument était enfermé avait disparu ...

- Et comment cela s'est-il terminé?
- Que nous avons chanté sans orgue, comme toujours. Puis le Cardinal Tardini nous a révélé le pot-aux-roses.

- C'est-à-dire?
- Affichant un déplaisir simulé, il nous a dit que la clé était restée par «négligence» dans sa poche.

- La tradition de l'école romaine fut sauve ...
- Oui. Mais Jean XXIII lui aussi aimait de cette tradition.

- Un pape auquel vous êtes très attaché.
- Il a été le restaurateur de la chapelle Sixtine.

- Pourquoi?
- Lorsque j'ai été nommé directeur, la chapelle était très désorganisée, le nombre de chanteurs insuffisant, l'éducation musicale des Pueri Cantores (ndt: petits chanteurs) inadaptée. Il y avait encore des falsettistes ("voix de fausset"), même si depuis longtemps, le Saint-Siège voulait qu'ils soient éliminés. Je présentai un plan de restructuration. Jean XXIII l'accepta et me permit de le mettre en œuvre.

- Pendant les années de votre direction, la chapelle a également eu une intense activité concertiste.
- Nous avons voyagé partout dans le monde. En 96 nous étions en Turquie. Nous avons chanté l'Ave Maria à Istanbul, en latin, bien sûr, et les gens pleuraient d'émotion. Et je ne crois pas qu'ils ont pleuré parce qu'ils comprenaient la langue ...

- Que voulez-vous dire?
- Qu'après le Concile Vatican II, le latin a été mis de côté, et ce fut une erreur fatale. Avec la promulgation du Missel de 1970, les textes millénaires du "Proprium" [l'ensemble les parties de la messe, qui varient selon l'année liturgique ou les commémorations spéciales, ndlr] ont été éliminés, et l'espace pour les chants de l'"Ordinarium" [l'ensemble invariable des parties de la messe, ndlr] très réduit, pour permettre l'introduction des langues vernaculaires.

Les déceptions de l'après-Concile

- On connaît, Eminence, votre aversion pour ces changements.
- Il me semble évident que, depuis lors, la musique sacrée et les scholae cantorum ont été définitivement mises à l'écart de la liturgie, en dépit des recommandations de la "constitutio de Sacra Liturgia" de 63 et du motu proprio "Sacram Liturgiam" de 64, dans lequel le Grégorien est qualifié de "chant de la liturgie romaine".

- On souhaitait la "participation active" de l'assemblée.
- Qui depuis lors n'a jamais existé.

- Que voulez-vous dire?
- Avant ces "aggiornamenti", le peuple chantait à pleine voix pendant les vêpres, le Chemin de Croix, les messes solennelles, les processions. Il chantait en latin, la langue universelle de l'Eglise. Durant les liturgie des défunts, tous entonnaient le Libera me, Domine, In Paradisum, le De Profundis. Tous répondaient au Te Deum, au Veni Creator, au Credo . Aujourd'hui, les chansonnettes se sont multipliées. Il y en a tellement que très peu de gens les connaissent, et que presque personne ne les chante. Et puis, il convient de corriger ma réputation d'être contre la participation du peuple dans les chants.

- Comment cela?
- En rappelant, par exemple, que déjà avant le Concile, je me suis occupé d'un répertoire de cantiques en italien destinés aux paroisses: il s'intitulait "Canti del popolo per la santa messa" (Chants du peuple pour la messe). Bien sûr, il a disparu de la circulation.

- Quel genre de vie a mené la chapelle Sixtine après le Concile?
- Nous avons été graduellement réduits, et marginalisés. Nous sommes devenus un corps étranger dans les célébrations. Durant le pontificat de Jean Paul II, la chapelle a été de moins en moins impliquée dans les grandes liturgies papales. La beauté vivante de la polyphonie de Palestrina, et le chant grégorien ont été progressivement transformés en pièces de musée.

- Puis vint 1997.
- J'ai été démis de mes fonctions. Malgré le «perpétuel» dans le titre. Ma déception pour le déclassement de la Chapelle et pour d'autres choses qui se sont produites au cours des cérémonies papales, est bien connu. Malgré tout, ce fut un coup inattendu.

Enfin Benoît XVI arriva

- Qu'avez-vous fait ensuite?
- J'ai continué à travailler, à diriger mes propres compositions et celles des auteurs de l'école romaine.

- Il y a même une fondation qui porte votre nom.
- Ce sont quelques amis et des admirateurs qui l'ont créée en 2003, pour diffuser ma musique. Cela m'a incité à me consacrer calmement à l'examen de mes partitions.

- Puis en 2006, Benoît XVI vous a appelé à diriger un concert dans la chapelle Sixtine.
- Le 24 Juin de cette année, avec le Choeur polyphonique de la Fondation, j'ai dirigé des morceaux de moi et de Pierluigi da Palestrina. Un événement très beau.

- Et maintenant, la pourpre cardinalice ...
- Comme je l'ai dit, je pense que ma nomination est un rappel de ce Pape amoureux de la beauté, à ne pas laisser perdre définitivement tant de richesse musicale. Qui est le cœur battant de la liturgie.

- Vous avez un désir particulier au cœur?
- J'aimerais voir sur scène mon Brunellesco .

- De quoi s'agit-il?
- C'est un opéra en trois actes, qui se passe à Florence. Il raconte l'histoire de l'achèvement de la cathédrale de Santa Maria del Fiore, avec la construction de la coupole par Filippo Brunelleschi, à l'époque du Pape Eugène IV.

* * * FIN * *

Sources : Benoit-et-moi

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 22.01.2011 - T/Musique sacree

 

 

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