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Le cardinal Martini chez le Pape
Benoît XVI
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Le 11 avril 2011 -
(E.S.M.)
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La rencontre entre le card. Martini et le pape Benoît XVI a
eu lieu hier. L'article du vaticaniste de La Repubblica,
entre fantasmes et malveillance.
Etant donnée la personnalité du visiteur, il était prévisible que la
nouvelle allait susciter auprès de ceux qui en avaient fait "leur" pape une
curiosité analogue à celle qui avait entouré la visite de Hans Küng à
Castelgandolfo.
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Le cardinal Martini
Le cardinal Martini chez le Pape
Benoît XVI
Le 11 avril 2011 - E.
S. M. - La rencontre a eu lieu hier. L'article du vaticaniste
de La Repubblica, entre fantasmes et malveillance.
J'avais lu distraitement, cette semaine, un entrefilet, annonçant que le
Cardinal Martini allait être reçu par le Saint-Père, au Vatican.
La dernière fois que j'avais lu son nom, c'était il y a très peu de temps,
il faisait partie des cardinaux ayant témoigné au procès en béatification de
Jean-Paul II, et il n'y était, comme par hasard, pas favorable....
Quant à la succession du cardinal Tettamanzi (lui aussi, ex-papabile des
"libéraux") à la tête du diocèse de Milan, dont il est question dans
l'article ci-dessous, c'est un sujet pour vaticanistes, qui m'intéresse
assez peu... (si ce n'est que Mgr Negri a été cité parmi les possibles par
Andrea Tornielli).
Etant donnée la personnalité du visiteur, il était prévisible que la
nouvelle allait susciter auprès de ceux qui en avaient fait "leur" pape une
curiosité analogue à celle qui avait entouré la visite de Hans Küng à
Castelgandolfo.
Ce qui s'est dit, dans les deux cas, seuls les protagonistes le savent, tout
le reste est divagations et fantasmes.
Comme par exemple cet article délirant (et malveillant) de Giancarlo Zizola, le "vaticaniste" de La Repubblica.
Le Pape et Martini, rencontre au sommet sur l'après Tettamanzi
Giancarlo Zizola, "La Repubblica" du 10 avril 2011
- Trad.
Benoit-et-moi
C'est l'histoire d'un leader de l'Eglise de 84 ans, à l'esprit lucide, mais
épuisé par la maladie de Parkinson, désormais incapable de se déplacer sans
aide, et privé de la parole, c'est-à-dire de son charisme, qui a quitté sa
cellule à l'Aloysianum, le maison des jésuites à Gallarate, pour rejoindre
Rome et rencontrer le pape Ratzinger, qui voulait le voir. Il était près de
midi, par un splendide matin de printemps, quand l'ancien archevêque de
Milan Carlo Maria Martini est entré hier, en fauteuil roulant, dans le
bureau de Benoît XVI au Vatican
Beaucoup de choses semblaient s'opposer à cette audience, de l'état de santé
du cardinal, à la méfiance de l'entourage du pape , pour lequel Martini a
continué à être une épine dans le pied, notamment pour sa proposition de
convoquer un nouveau Concile. On peut penser que si, malgré tout, la
rencontre "impossible" s'est produite, cela a dépendu de trois facteurs: le
pape la voulait, au-delà de la barrière curiale, l'urgence de certaines
décisions (y compris le choix du nouvel archevêque de Milan) la réclamait,
l'état de santé du cardinal, auquel Joseph Ratzinger est lié par l'amitié,
la méritait.
"D'abord nous apprenons, ensuite nous enseignons, et puis nous nous retirons
et nous apprenons à nous taire. Dans la quatrième étape, l'homme apprend à
mendier" (ndt: in "Le rêve de Jérusalem"). Fidèle au proverbe
indien, Martini n'imaginait pas que, dans l'âge de "la mendicité, y compris
physique", ce serait un pape qui viendrait mendier auprès de lui. Et sachant
combien la maladie de Martini peut inhiber la communication orale, bien que
ces derniers jours, un retour de ses forces lui ait permis pendant un
certain temps de formuler quelques mots, peut-être avec l'aide de
l'ordinateurs et la traduction sur les lèvres du prêtre qui est son
thérapeute. En tout cas, ce voyage à la porte de Pierre assume pour Martini
la valeur d'un legs, après une vie passée au service de l'Eglise.
L'attention des observateurs est inévitablement attirée sur la question de
la succession du cardinal Tettamanzi dans le plus grand diocèse européen.
Une liste de candidats possibles a été dressée grâce à la consultation par
le nonce, Mgr Giuseppe Bertelli, qui l'a également étendue au laïcat
catholique à Milan. Les noms les plus insistants sont ceux de Luciano Monari,
évêque de Brescia, Gianni Ambrosio, de Piacenza, Bruno Forte, archevêque de
Chieti, qui jouit de l'estime de Ratzinger, alors que les candidatures plus
médiatiques de Ravasi et Scola ne répondraient pas aux critères énoncés par
le Pape, d'un âge permettant au moins dix ans de gouvernement avant la
renonciation à 75 ans, comptant 69 et 70 ans respectivement.
Problème qui a rendu pertinent de consulter l'ancien pasteur de Milan. Mais
peut-être pas le seul.
Les signes d'une crise mortelle de l'Église, qui, en Italie n'arrive pas à
se libérer de la spirale Berlusconi, menacent. Depuis les années 80, Martini
avait opposé aux stratégies d'un catholicisme triomphant et massif un modèle
de christianisme spirituellement renouvelé et réformateur. Wojtyla ne l'a
pas écouté, Ratzinger l'écoutera t-il?
Martini vient de finir d'écrire avec l'ordinateur un livre sur les problèmes
pastoraux qui assaillent les évêques. On peut supposer que Martini avait
quelque motif de frapper à la porte et à la conscience du pape avant la
sortie du livre.
Des entretiens privés tels que celui-ci ne sont pas seulement riches de
pathos et d'attentes.
Ils dénoncent également le vide au sommet du système papal, d'un organe
représentatif des évêques en mesure de coopérer avec le pape dans le
gouvernement de l'Eglise universelle
Gian Guido Vecchi, le vaticaniste du Corriere della Sera, donne aujourd'hui
sa version de la rencontre. Un peu plus réaliste..
« La dernière fois qu'ils s'étaient vus, c'était le 8 novembre 2009, lors de
la visite de Benoît XVI à Brescia.
Le Cardinal Carlo Maria Martini, qui depuis des années souffre de la maladie
de Parkinson et doit doser ses déplacements et ses voyages avait voulu
retrouver le Pontife pour une rencontre de dix minutes dans la salle du
centre Paul VI: ils étaient sortis au bout d'une demi-heure, souriant et
bras-dessus bras-dessous.
Une estime ancienne et profonde lie le théologien et le bibliste, les deux
«grandes âmes» (et intellects) de l'Église qui furent les points de
référence du conclave de 2005. Et l'"audience privée" que le pape a accordée
hier matin à l'archevêque émérite de Milan a une signification qui va
au-delà de la routine des rencontres papales, aussi parce que ces dernières
semaines s'est enclenché le processus qui amènera le pape à choisir, sans
doute avant l'été, le successeur du cardinal Dionigi Tettamanzi sur la
chaire de Saint Ambroise. Non que la raison de l'audience demandée par le
cardinal Martini ait été le choix du nouvel archevêque de Milan. La maladie,
les déplacements qui se raréfient - "il en sera ce que Dieu veut", mais
au-delà du Tibre, comme à Milan, l'impression est celle d'une rencontre
désirée, et vécue sereinement, comme une sorte de congé. Le cardinal Martini
est arrivé vendredi, il s'est reposé à la résidence des Jésuites
Saint-Pierre Canisius à Rome, et a parlé au Pape pendant une demi-heure,
avant de revenir à Gallarate. Rencontre privée, donc, même s'il est
difficile de croire qu'au cours de l'entrevue, la question plus sensible que
jamais de Milan n'a pas été abordée. »
* * *
Je laisse en conclusion la parole au
Suisse Romain:
« Le Pape ne refuse de rencontrer personne, que cela soit Hans Küng, le
Cardinal Martini ou Mgr Fellay.
Prions pour les intentions et la personne même du Cardinal Martini, qui doit
entre autre beaucoup souffrir de la terrible maladie de Parkinson. Que Dieu
le soutienne dans cette lourde épreuve. »
Sources : Benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.04.2011 - T/Brèves
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