Qu'a vraiment dit Benoît XVI dans son Motu
Proprio ? |
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Le 09 janvier 2008 -
(E.S.M.) - Le Motu proprio du pape Benoît XVI
a inquiété certains fidèles et en a réjoui d'autres. Il a inquiété les
fidèles qui imaginaient que le pape allait obliger à revenir à la forme
de la liturgie en usage avant Vatican II ou allait imposer le latin
comme unique langue liturgique. Il a réjoui les fidèles qui étaient
attachés à la messe "de S. Pie V".
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Le pape Benoît XVI -
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Qu'a vraiment dit Benoît XVI dans son Motu Proprio ?
Le Motu proprio Summorum pontificum de Benoît XVI a inquiété certains
fidèles et en a réjoui d'autres.
Il a inquiété les fidèles qui imaginaient - bien avant d'avoir lu le
document pontifical - que le pape allait obliger à revenir à la forme de la
liturgie en usage avant Vatican II ou allait imposer le latin comme unique
langue liturgique. Il a réjoui les fidèles qui étaient attachés à la messe
"de S. Pie V" et qui ont obtenu une reconnaissance de leurs requêtes.
Mais les déçus comme les réjouis semblent avoir trop vite oublié un passage
important de la
Lettre que le Saint-Père a adressée aux évêques du monde
entier pour leur expliquer le sens et la portée de son
Motu Proprio. Dans ce passage, Benoît XVI précise en des termes
très clairs que "le nouveau Missel restera certainement la forme ordinaire
du Rite romain, non seulement en raison des normes juridiques, mais aussi à
cause de la situation réelle dans lesquelles se trouvent les communautés de
fidèles."
Qu'est-ce que cela signifie ? Remarquons que le pape parle de "normes
juridiques" d'une part et, d'autre part, de la "situation réelle" des
communautés de fidèles. Il faut donc bien comprendre que le Motu proprio ne
vise pas à favoriser l'établissement de l'ancienne forme du rite romain,
comme l'ont déjà fait remarquer plusieurs commentateurs autorisés: la forme
"extraordinaire" du rite romain ne peut que demeurer inhabituelle,
dérogatoire, exceptionnelle, liée à des cas légitimes et bien précis. Tel
est ce qu'enseigne le droit auquel Benoît XVI fait allusion.
Mais d'autre part, le Souverain Pontife rappelle que c'est le "nouveau
Missel" qui doit déterminer la forme "ordinaire", c'est-à-dire "normale" et
"habituelle" de notre liturgie. Entendons bien: le "nouveau Missel"...
c'est-à-dire pas les inventions de l'équipe liturgique locale, pas les
suggestions des "Feuilles liturgiques du diocèse de Saint-Brieuc", pas la
revue "Signes d'Aujourd'hui", pas les fantaisies du célébrant ou les
habitudes de la communauté paroissiale. Non, rien de tout cela. Mais le
"nouveau Missel", rien que lui.
Pourquoi faut-il s'en tenir, à la demande du Souverain Pontife, au seul(s)
Missel(s) reconnu par l'Église?
Simplement parce que "(...) dans la célébration eucharistique, les normes
liturgiques [doivent être] observées avec une grande fidélité. Elles sont
une expression concrète du caractère ecclésial authentique de l'Eucharistie;
tel est leur sens le plus profond." Parce que "la liturgie n'est jamais la
propriété privée de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans
laquelle les Mystères sont célébrés. L'Apôtre Paul dut adresser des paroles
virulentes à la communauté de Corinthe pour dénoncer les manquements graves
à la célébration eucharistique, manquements qui avaient conduit à des
divisions (schísmata) et à la formation de factions (airéseis)
(cf. 1 Co 11, 17-34)." Parce qu' "à notre époque aussi,
l'obéissance aux normes liturgiques devrait être redécouverte et mise en
valeur comme un reflet et un témoignage de l'Église une et universelle, qui
est rendue présente en toute célébration de l'Eucharistie." Parce que "le
prêtre qui célèbre fidèlement la Messe selon les normes liturgiques et la
communauté qui s'y conforme manifestent, de manière silencieuse mais
éloquente, leur amour pour l'Église." Et enfin parce qu' "il n'est permis à
personne de sous-évaluer le Mystère remis entre nos mains: il est trop grand
pour que quelqu'un puisse se permettre de le traiter à sa guise, ne
respectant ni son caractère sacré ni sa dimension universelle.
(cf. Jean-Paul II, Lettre
Ecclesia De Eucharistia )
Denis CROUAN docteur en théologie
Sources:
PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.01.2008 - BENOÎT XVI
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