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Benoît XVI et le dialogue entre chrétiens et musulmans
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Mardi 3 octobre 2006 -
(E.S.M.) - Benoît XVI considère qu'une plus grande connaissance
mutuelle est nécessaire entre musulmans et chrétiens pour croître
dans une collaboration qui est basée sur la solidarité et sur la
reconnaissance de la dignité de toute personne.
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Le pape Benoît XVI serrant les mains des musulmans venu à son invitation.
Nous
poursuivons la publication d'extraits d'articles faisant référence à la
"controverse" de Ratisbonne.
De Jean-Claude Jézéquel,
auteur.
Dans le discours de Benoît XVI du 12 septembre en
Allemagne, dont on a, ici, relevé pour les uns la maladresse, là, pour
d'autres la provocation innocente, pour ne pas dire stupide, du monde
musulman à un moment où… il ne fallait vraiment pas, le pape Benoît XVI a
préféré, en cherchant des références suffisamment anciennes, pour ne pas
dire antiques, ne pas relever les faits de violences actuels pour poser
trois questions :
1. Y a-t-il, oui ou non, des germes de violence
dans les textes sacrés ? 2. Y a-t-il, oui ou non, des autorités
religieuses capables et libres d’énoncer le droit, de dénoncer les dérives
et de traquer le fondamentalisme ? 3. Peut-on convertir par la violence ?
Pour ceux qui n’auront cru, en se laissant porter par les flots
médiatiques « ordinaires », qui servent la soupe plus qu’ils ne traitent
l’information, qu’en une distraction d’un pape réactionnaire et maladroit,
ils conviendront que ces questions ne sont pas
stupides et qu’il est à propos de se les poser pour le compte du monde
musulman !
Certes, les discours et prêches d’ecclésiastiques
sont souvent sibyllins, mais c’est le genre de l’exercice. Sous prétexte de
ne pas stigmatiser ceux, qui dans les faits et en paroles, tolèrent le
terrorisme islamique, nos « munichois » et consorts considèrent qu’il faut
taire ces questions. Que le pape balaie devant sa porte, l’Eglise catholique
n’a-t-elle pas commise son lot de violences ! Voilà la réaction de ceux qui
ne vivent pas dans leur siècle ! Est-ce que les fondamentalistes chrétiens
mettent ce début de XXIe siècle à feu et à sang ?
Non !
Nous entendons autour de nous que l’Islamisme
radical n’est que le fait d’une minorité, mais quel
est le combat mené alors par cette majorité pour faire barrage à ce
phénomène ? Condamne-t-elle la terreur
? Exprime-t-elle au moins sa
désapprobation. Non ! Qu’un mot de travers
ou mal compris, d’où qu’il vienne, qui vise l’Islam,
soit dit en petit comité et le monde musulman s’embrase et en appelle aux
excuses de son auteur brûlé en effigie, voire à l’assassinat, en le
pratiquant à l’occasion.
Est-il mal venu de parler des lettres de
crédit données au terrorisme ? Où sont les modérés ? Ils doivent être
nombreux, mais où sont-ils et qui sont-ils ? Sont-ils muets ? Bien
évidemment, des intellectuels musulmans pour commencer, devançant un
important cortège de musulmans doués de raison, ensuite, se les posent, mais
de façon clandestine, par peur de représailles.
Le pape Benoît XVI a choisi d’être ouvert mais
ferme dans son dialogue avec l’Islam et, à l’occasion, de poser les
questions qui peuvent fâcher. Il ne peut accepter les émeutes
anti-chrétiennes dans certains pays musulmans et que l’on assassine prêtres
et religieuses au nom de l’Islam, sans poser la question aux autorités
religieuses musulmanes : que faites-vous
pour empêcher cela ?
Et
de Philippe Randa,
écrivain
Pourquoi le pape Benoît XVI
serait-il épargné par les affres du politiquement correct ? Le tumulte qu’a
provoqué un passage de son discours de Ratisbonne sur l’islam prouve qu’il
est un présumé coupable comme tout à chacun.
D’ailleurs, ce pape
présenté comme des plus réactionnaires, était attendu au tournant par les
plus progressistes des observateurs, c’est-à-dire la majorité de ceux-ci.
Une courte citation extraite d’une controverse entre l'empereur byzantin
Manuel II Paléologue (1350-1425) et un Persan musulman érudit sur le thème
du rapport entre foi, raison et violence a suffit à certains pour lâcher les
gardes-chiourmes de la bien-pensante sur lui.
À
les entendre, les paroles de Benoît XVI ne sont ni plus ni moins qu’une
déclaration de guerre à l’islam et un soutien à la croisade anti-musulmane
menée par les États-Unis d’Amérique !. (...)
(...) Ce qui est
stupéfiant dans tout ce remue-ménage politico-religieux, c’est que ceux qui
s’en prennent à Benoît XVI n’abordent pas le fond de la question, mais
uniquement la forme. Ils ne s’emploient nullement à démontrer que la
citation du Pape, même sortie de son contexte ou mal interprétée, pourrait
être obsolète, partiale ou fausse. Tout se discute.
Non, ils s’en
prennent à Benoît XVI sur le simple fait qu’il serait sorti du rang de la
nouvelle bienséance médiatique qui exige que toute déclaration dégouline de
bons sentiments, du moins quand il s’agit de sujets tabous. La religion en
est un. On ne critique pas l’islam, le judaïsme, le bouddhisme, voire
éventuellement le christianisme non plus. Le christianisme, mais pas le
catholicisme : assimilé au Monde Blanc, celui-ci n’est
tolérable pour certains que lorsqu’il fait repentance. En permanence,
en tous lieux et en toute occasion.
Jean-Paul II l’avait bien
compris, lui qui n’a pas manqué de faire repentance des erreurs «
historiques » des Catholiques (antijudaïsme, croisades, Inquisition, guerre
de religions). On attend encore les repentances des
représentants des autres religions sur leurs propres erreurs ou crimes… mais
peut-être n’en ont-elles pas à se reprocher, au fait ?
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.10.2006 - BENOÎT XVI |