Benoît XVI indique que la foi
chrétienne implique le corps, l'âme et l'esprit |
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ROME, le 28 juin 2007 -
(E.S.M.) - "Il s'agit d'une
catéchèse intégrale qui implique le corps, l'âme et l'esprit et est
encore emblématique pour la formation catéchétique des chrétiens
d'aujourd'hui", a expliqué le pape Benoît XVI, poursuivant ses
méditations sur les grands personnages des débuts du christianisme.
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Le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI indique que la foi chrétienne implique le corps, l'âme et
l'esprit
L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée en deux temps: à
10h30, dans la Basilique Vaticane, le Saint Père Benoît XVI a salué les
pèlerins qui n'ont pu avoir de place dans la Salle Paul VI qu'il a regagnée
par la suite. En continuant le cycle de catéchèses
sur les Pères Apostoliques, le Pape s'est arrêté sur la figure de Cyrille de
Jérusalem (315 - 387). C'était la 100e Audience Générale du pontificat du
Saint Père.
"Il s'agit d'une catéchèse intégrale qui implique le corps, l'âme et
l'esprit et est encore emblématique pour la formation catéchétique des
chrétiens d'aujourd'hui", a expliqué Benoît XVI, poursuivant ses méditations
sur les grands personnages des débuts du christianisme.
Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues comme c'est
l'habitude, le pape Benoît XVI a adressé des salutations particulières aux groupes de fidèles
présents.
Texte intégral de la catéchèse du Saint Père
Chers frères et sœurs!
Notre attention se concentre aujourd'hui sur saint Cyrille de Jérusalem. Sa
vie représente le mélange de deux dimensions : d'une part, le soin pastoral
et, de l'autre, la participation - malgré lui - aux controverses enflammées
qui troublaient alors l'Eglise d'Orient. Né autour de 315 à Jérusalem, ou
dans ses environs, Cyrille reçut une excellente formation littéraire; ce fut
la base de sa culture ecclésiastique, centrée sur l'étude de la Bible.
Ordonné prêtre par l'évêque Maxime, lorsque celui-ci mourut ou fut déposé,
en 348, il fut ordonné évêque par Acacius, métropolite influent de Césarée
de Palestine, philo-arien, qui était convaincu d'avoir trouvé un allié en
lui. Il fut donc soupçonné d'avoir obtenu la nomination épiscopale grâce à
des concessions à l'arianisme.
En réalité, Cyrille se heurta très vite à Acacius non seulement sur le
terrain doctrinal, mais également sur le terrain juridictionnel, car Cyrille
revendiquait l'autonomie de son siège par rapport à l'Eglise métropolitaine
de Césarée. En vingt ans, Cyrille connut trois exils: le premier en 357, à
la suite d'une déposition de la part d'un Synode de Jérusalem, suivi en 360
par un deuxième exil voulu par Acacius et, enfin, par un troisième, le plus
long - il dura onze ans - en 367, sur l'initiative de l'empereur philo-arien
Valente. Ce n'est qu'en 378, après la mort de l'empereur, que Cyrille put
reprendre définitivement possession de son siège, en rétablissant l'unité et
la paix entre les fidèles.
D'autres sources, également anciennes, apportent leur soutien en faveur de
son orthodoxie, mise en doute par plusieurs sources de l'époque. Parmi
celles-ci, la lettre synodale de 382, après le deuxième Concile œcuménique
de Constantinople (381), auquel
Cyrille avait participé jouant un rôle important, est celle qui fait le plus
autorité. Dans cette lettre, envoyée au Pontife romain, les évêques
orientaux reconnaissent officiellement l'orthodoxie la plus absolue de
Cyrille, la légitimité de son ordination épiscopale et les mérites de son
service pastoral, que la mort conclura en 387.
Nous conservons de lui vingt-quatre catéchèses célèbres, qu'il présenta en
tant qu'évêque vers 350. Introduites par une Procatéchèse d'accueil, les
dix-huit premières sont adressées aux catéchumènes ou illuminands (photizomenoi)
; elles furent tenues dans la Basilique du Saint-Sépulcre. Les premières
(1-5) traitent chacune,
respectivement, des dispositions préalables au Baptême, de la conversion des
coutumes païennes, du sacrement du Baptême, des dix vérités dogmatiques
contenues dans le Credo ou Symbole de la foi. Les suivantes
(6-18) constituent une « catéchèse
continue » sur le Symbole de Jérusalem, dans une optique anti-arienne. Dans
les cinq dernières (19-23),
appelées « mystagogiques », les deux premières développent un commentaire
aux rites du Baptême, les trois dernières portent sur le chrême, sur le
Corps et le Sang du Christ et sur la liturgie eucharistique. On y trouve une
explication du Notre Père (Oratio dominica)
: celle-ci établit un chemin d'initiation à la prière, qui se développe
parallèlement à l'initiation aux trois sacrements du Baptême, de la
Confirmation et de l'Eucharistie.
La base de l'instruction sur la foi chrétienne se déroulait également dans
un but polémique contre les païens, les judéo-chrétiens et les manichéens.
L'argumentation était fondée sur la réalisation des promesses de l'Ancien
Testament, dans un langage riche d'images. La catéchèse était un moment
important, inséré dans le vaste contexte de toute la vie, en particulier
liturgique, de la communauté chrétienne, dans le sein maternel de laquelle
avait lieu la gestation du futur fidèle, accompagnée par la prière et le
témoignage des frères. Dans leur ensemble, les homélies de Cyrille
constituent une catéchèse systématique sur la renaissance du chrétien à
travers le Baptême. Il dit au catéchumène : « Tu est tombé dans les filets
de l'Eglise (cf. Mt 13, 47).
Laisse-toi donc prendre vivant ; ne t'enfuis pas, car c'est Jésus qui te
prend à son hameçon, non pour te donner la mort mais la résurrection après
la mort. Tu dois en effet mourir et ressusciter
(cf. Rm 6, 11.14). Meurs au péché,
et vis pour la justice dès aujourd'hui » (Procatéchèse
5).
Du point de vue doctrinal, Cyrille commente le Symbole de Jérusalem en ayant
recours à la typologie des Ecritures, dans un rapport « symphonique » entre
les deux « Testaments », pour arriver au Christ, centre de l'univers. La
typologie sera décrite de manière incisive par Augustin d'Hippone : «
L'Ancien Testament est le voile du Nouveau Testament, et dans le Nouveau
Testament se manifeste l'Ancien » (De catechizandis rudibus, 4, 8).
Quant à la catéchèse morale, elle est ancrée de manière profondément unie à
la catéchèse doctrinale : l'on fait progressivement descendre le dogme dans
les âmes, qui sont ainsi sollicitées à transformer les comportements païens
sur la base de la nouvelle vie en Christ, don du Baptême. Enfin, la
catéchèse « mystagogique » marquait le sommet de l'instruction que Cyrille
dispensait non plus aux catéchumènes, mais aux nouveaux baptisés ou
néophytes au cours de la semaine pascale, celle-ci les introduisait à
découvrir, sous les rites baptismaux de la Veillée pascale, les mystères qui
y étaient contenus et qui n'étaient pas encore révélés. Illuminés par la
lumière d'une foi plus profonde en vertu du Baptême, les néophytes étaient
finalement en mesure de mieux les comprendre, ayant désormais célébré leurs
rites.
Avec les néophytes d'origine grecque, Cyrille s'appuyait en particulier sur
la faculté visuelle qui leur était particulièrement adaptée. C'était le
passage du rite au mystère, qui valorisait l'effet psychologique de la
surprise et l'expérience vécue au cours de la nuit pascale. Voici un texte
qui explique le mystère du Baptême : « A trois reprises vous avez été
immergés dans l'eau et à chaque fois vous en êtes ressortis, pour symboliser
les trois jours de la sépulture du Christ, c'est-à-dire imitant à travers ce
rite notre Sauveur, qui passa trois jours et trois nuits dans le sein de la
terre (cf. Mt 12, 40). Lors de
la première émersion de l'eau, vous avez célébré le souvenir du premier jour
passé par le Christ dans le sépulcre, de même qu'avec la première immersion
vous en avez confessé la première nuit passée dans le sépulcre: vous avez
été vous aussi comme celui qui est dans la nuit et qui ne voit pas, et celui
qui, en revanche, est au jour et jouit de la lumière. Alors qu'auparavant
vous étiez plongés dans la nuit et ne pouviez rien voir, en émergeant, en
revanche, vous vous êtes trouvés en plein jour. Mystère de la mort et de la
naissance, cette eau du salut a été pour vous une tombe et une mère... Pour
vous... le moment pour mourir coïncida avec le moment pour naître : un seul
et même moment a réalisé les deux événements »
(Deuxième catéchèse mystagogique, 4).
Le mystère qu'il faut saisir est le dessein du Christ, qui se réalise à
travers les actions salvifiques du Christ dans l'Eglise. A son tour, la
dimension mystagogique s'accompagne de celle des symboles, qui expriment le
vécu spirituel qu'ils font « exploser ». Ainsi, la catéchèse de Cyrille, sur
la base des trois composantes décrites - doctrinale, morale et, enfin
mystagogique -, se révèle une catéchèse globale dans l'Esprit. La dimension
mystagogique réalise la synthèse des deux premières, en les orientant vers
la célébration sacramentelle, dans laquelle se réalise le salut de tout
l'homme.
Il s'agit, en définitive, d'une catéchèse intégrale, qui - concernant le
corps, l'âme et l'esprit - reste emblématique également pour la formation
catéchétique des chrétiens d'aujourd'hui.
Texte original de la catéchèse du pape Benoît XVI ►L’UDIENZA
GENERALE
Saint Cyrille de Jérusalem ►
Biographie
Benoît XVI demande aux pèlerins francophones de suivre l'exemple de saint
Cyrille
Benoît XVI nous dresse un portrait de Cyrille de Jérusalem
Sources: www.vatican.va
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E.S.M.
© Copyright 2007du texte original - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 28.06.2007 - BENOÎT XVI |