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19 Avril 2005
 

Le prêtre doit être avant tout un "homme de Dieu" rappelait Benoît XVI

 

ROME, le 12 Juin 2007 - (E.S.M.) - Lettre publiée par le Card. Claudio HUMMES, Préfet de la Congrégation pour le clergé et S. Exc. Mgr Mauro PIACENZA, Archevêque titulaire de Vittoriana, Secrétaire à l'occasion de la Journée mondiale de Prière pour la Sanctification des Prêtres.

Le prêtre, nourri par la Parole de Dieu, est le témoin universel de la charité du Christ

Lettre aux prêtres - Congrégation pour le Clergé

Chers amis prêtres,

La Journée mondiale de Prière pour la Sanctification des Prêtres, qui sera célébrée lors de l'imminente Solennité du Sacré-Cœur de Jésus, nous offre l'occasion de réfléchir ensemble sur le don de notre ministère sacerdotal, en partageant votre sollicitude pastorale pour tous les croyants et pour l'humanité tout entière, et de manière spécifique pour la portion du Peuple de Dieu qui est confiée à vos Evêques respectifs, dont vous êtes les plus précieux collaborateurs.

Le thème qui est proposé cette année, «Le prêtre, nourri par la Parole de Dieu, est le témoin universel de la charité du Christ», est en harmonie avec le récent Magistère de Benoît XVI et, de manière particulière, avec l'Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum Caritatis (22 février 2007). Dans celle-ci, le Saint-Père écrit: «Nous ne pouvons garder pour nous l'amour que nous célébrons dans ce Sacrement. II demande de par sa nature d'être communiqué à tous. Ce dont le monde a besoin, c'est de l'amour de Dieu, c'est de rencontrer le Christ et de croire en lui. C'est pourquoi l'Eucharistie n'est pas seulement source et sommet de la vie de l'Église; elle est aussi source et sommet de sa mission: "Une Église authentiquement eucharistique est une Église missionnaire" (Propositîo 42)» (n. 84).

1.Homme de Dieu, homme de la mission

Apporter Dieu aux hommes: telle est la mission essentielle du prêtre, une mission que le saint ministre est rendu apte à réaliser car, étant choisi par Dieu, il vit avec Lui et pour Lui. Le Saint-Père, dans son discours à la session d'inauguration de la Ve Conférence générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes (13 mai 2007; cf. ORLF n. 22 du 29 mai 2007), ayant pour thème «Disciples et missionnaires de Jésus Christ, afin que nos peuples aient la vie en Lui», a dit, en s'adressant aux prêtres: «Les premiers promoteurs de la condition de disciple et de la mission sont ceux qui ont été appelés "pour être avec Jésus et être envoyés prêcher" (cf. Me 3, 14),.. Le prêtre doit être avant tout un "homme de Dieu" (I Tm 6, I I) qui connaît Dieu directement, qui a une profonde amitié personnelle avec Jésus, qui partage avec les autres les sentiments du Christ lui-même (cf. Pli 2, 5). C'est uniquement de cette manière que le prêtre sera capable de conduire les hommes à Dieu, incarné en Jésus Christ, et d'être le représentant de son amour» (n. 5).

Cette vérité est exprimée dans le verset d'un psaume sacerdotal, qui faisait autrefois partie du rite d'admission à l'état clérical: «Seigneur, mon partage et ma coupe: de toi dépend mon sort» (Ps 16, 5). Nous savons par le Deutéronome (cf. 10, 9) qu'après la prise de possession de la Terre promise, chaque tribu était bénéficiaire — par tirage au sort — d'une portion de celle-ci, accomplissant ainsi la promesse divine faite à Abraham. Seule la tribu de Lévi ne recevait aucune terre, car sa terre était Dieu lui-même. Cette affirmation avait certainement aussi une raison pratique: les prêtres ne vivaient pas, comme les autres tribus, de la culture de la terre, mais des offrandes. Toutefois, cette assertion du psalmiste est le signe et le symbole d'une réalité plus profonde: le véritable fondement de la vie sacerdotale, la base de l'existence du prêtre, la terre de sa vie est Dieu lui-même. L'Église a vu dans cette interprétation vétéro-testamentaire l'explication de ce que signifie la mission sacerdotale, à la suite des apôtres et dans la communion avec le Christ lui-même.

Benoît XVI a dit à ce propos: «Le prêtre peut et doit dire aujourd'hui également avec le Lévite: "Dominas pars hereditatis meae et calicis mei". Dieu lui-même est ma part de terre, le fondement extérieur et intérieur de mon existence. Ce théocentrisme de l'existence sacerdotale est nécessaire précisément dans notre monde totalement fonctionnel, dans lequel tout est fondé sur des prestations qui peuvent être calculées et vérifiées. Le prêtre doit véritablement connaître Dieu de l'intérieur et l'apporter ainsi aux hommes: tel est le service prioritaire dont l'humanité a besoin aujourd'hui» (Discours à la Curie Romaine à l'occasion des vœux de Noël, du 22 décembre 2006; cf. ORLF n. 1 du 2 janvier 2007).

Si un prêtre, dans sa vie, perd de vue le caractère central de Dieu, tout le fondement de l'action pastorale disparaît et, dans l'excès de l'activisme, il risque de perdre le contenu et le sens du service pastoral.

C'est alors que pourraient se développer la volonté de se mettre en avant et des extravagances déplacées. Au lieu de donner la substance, ce sont des succédanés qu'il transmettrait. Il s'agiterait en vain, s'épuisant sans progresser.

Seuls ceux qui ont appris «à rester avec le Christ», sont prêts pour être «envoyés évangéliser» par Lui avec authenticité (cf. Me 3, 14). Un amour passionné pour le Christ est le secret d'une annonce convaincue du Christ. «Sois un homme de prière avant d'être un prédicateur», disait saint Augustin (De Doctrina christiana, 4, 15, 32: PL 34, 100), en exhortant les ministres ordonnés à être des disciples de prière à l'école du Maître.

L'Église, en célébrant la Solennité du Très Saint Cœur de Jésus, invite tous les croyants à élever le regard de la foi «vers Celui qu'ils ont transpercé» (Jnl9, 37), vers le Cœur du Christ, signe vivant et éloquent de l'amour invincible de Dieu et source intarissable de grâce. Elle le fait, en exhortant les prêtres à rechercher en eux-mêmes ce signe, en tant que dépositaires et administrateurs des richesses du Cœur du Christ, et à diffuser l'amour miséricordieux du Christ sur les autres, sur tous.

Véritablement, «l'amour du Christ nous saisit» (2 Co 5, 14), écrit saint Paul. «Si tu veux aimer le Christ, étends ta charité à toute la terre, car les membres du Christ se trouvent dans le monde entier», nous rappelle saint Augustin (Commentaire à la 1ère Lettre de saint Jean 10, 5).

C'est pourquoi chaque prêtre doit avoir un esprit missionnaire; ou plutôt, un esprit véritablement «catholique», il doit «repartir du Christ» pour s'adresser à tous, en se rappelant de ce que notre Sauveur a affirmé, Lui qui désire que «tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité» (1 Tm 2, 4-6). Le prêtre est appelé à rencontrer le Christ dans la prière, et à le connaître et l'aimer également sur le chemin de la Croix, qui est le chemin actif et rempli d'abnégation du service de la charité. Ce n'est qu'ainsi qu'est prouvée et témoignée l'authenticité de son amour pour Dieu et que se reflète sur tous le Visage miséricordieux du Christ. «La beauté de cette image resplendit en nous qui sommes dans le Christ, lorsque nous nous montrons des hommes bons dans les œuvres», nous rappelait saint Cyrille d'Alexandrie (Tractatus ad Tiberium Diaconum socioque, II, in divi Johannis Evangelium).

2.Pour être un authentique témoin de la charité du Christ dans la société

La mission que le prêtre reçoit dans l'Ordination n'est pas un élément extérieur et juxtaposé à la consécration, mais elle en constitue la destination intrinsèque et vitale: «La consécration est pour la mission» (Jean-Paul II, Exhort. ap. Pastores Dabo Vobis, n. 24).

«L'amour de Dieu et l'amour du prochain se fondent l'un dans l'autre: dans le plus petit, nous rencontrons Jésus lui-même et en Jésus nous rencontrons Dieu», a écrit le Saint-Père (Lett. enc. Deus Caritas est, n. 15). Dans l'Eucharistie — qui est un trésor inestimable de l'Église —, en particulier en devenant de généreux ministres du Pain de vie éternelle, nous sommes invités à contempler sans cesse la beauté et la profondeur du mystère de l'amour du Christ et à reverser l'élan de son Cœur amoureux sur tous les hommes sans distinction, en particulier sur les pauvres et sur les plus faibles, sur les pauvres d'entre les pauvres que sont les pécheurs, à travers un service de charité constant, humble et le plus souvent caché.

La tension missionnaire représente une part constitutive de l'existence sacerdotale. Le Saint-Père écrit à ce sujet: «La mission première et fondamentale qui nous vient des saints Mystères que nous célébrons est de rendre témoignage par notre vie. L'émerveillement pour le don que Dieu nous a fait dans le Christ imprime à notre existence un dynamisme nouveau qui nous engage à être témoins de son amour. Nous devenons témoins lorsque, par nos actions, nos paroles et nos comportements, un Autre transparaît et se communique» (Exhort. ap. post-synodale Sacramentum Caritatis, n. 85).

Le prêtre est appelé à se faire «pain rompu pour la vie du monde», à servir chacun avec l'amour du Christ qui nous a aimés «jusqu'au bout»: ainsi, l'Eucharistie devient dans la vie sacerdotale ce qu'elle signifie dans la célébration. Le Sacrifice du Christ est un mystère de libération qui nous interpelle et nous provoque continuellement.

Que chaque prêtre ressente en lui-même l'urgence d'être réellement un artisan de justice et de solidarité au milieu des hommes: devant eux, le prêtre est appelé à témoigner du Christ lui-même. Nourri de la Parole de vie, les prêtres ne peuvent pas demeurer en marge du combat pour la défense et la proclamation de la dignité de la personne humaine et de ses droits universels et inaliénables. Benoît XVI a écrit à cet égard: «C'est précisément en vertu du Mystère que nous célébrons qu'il nous faut dénoncer les situations qui sont en opposition avec la dignité de l'homme, pour lequel le Christ a versé son sang, affirmant ainsi la haute valeur de toute personne» (ibid, n. 89).

Nous découvrirons le sens véritable de l'amoris officium, de cette charité pastorale dont nous parle saint Augustin (In lohannis Evangelium Tractatus 123, 5: CCL 36, 678): l'Eglise comme Épouse du Christ, veut être aimée par le prêtre de la manière totale et exclusive avec laquelle le Christ lui-même, Tête et Époux, l'a aimée. Nous comprendrons la motivation théologique de la loi ecclésiastique sur le célibat dans l'Église latine et de son lien de coexistence très profonde avec l'Ordination sacrée: comme un don inestimable de Dieu, comme la participation singulière à la paternité de Dieu et à la fécondité de l'Église, comme une formidable énergie missionnaire, comme amour plus grand, comme un témoignage au monde du Royaume eschatologique. Le célibat, accueilli dans une décision libre pleine d'amour, devient don de soi, dans et avec le Christ, à son Église et exprime le service du prêtre à l'Église dans et avec le Seigneur (cf. Cône. Œcum. Vat. II, Décr. Presbyterorum ordinis, n. 16; Jean-Paul II, Exhort. ap. Pastores Dabo Vobis , n. 29).

Nous pouvons nous demander: mais quels sont ces domaines du témoignage sacerdotal de la charité du Christ ?

a.Tout d'abord, la mission, le kérygme et la catéchèse; catéchèse des jeunes et des adultes, des personnes proches et lointaines. En elle, le message du Christ est transmis sous une forme complète et claire. A l'époque actuelle, une connaissance adaptée de la foi est urgente, telle qu'elle est synthétisée dans le Catéchisme de l’Église Catholique , ainsi que dans son Compendium .

Il s'agit de ne pas épargner les efforts pour aller à la recherche des catholiques qui se sont éloignés et de ceux qui ne connaissent rien ou presque rien du Christ. En s'adressant aux Évêques du Brésil, Benoît XVI a dit récemment à ce propos: «L'éducation aux vertus personnelles et sociales du christianisme fait elle aussi partie de la catéchèse essentielle, ainsi que l'éducation à la responsabilité sociale... nous devons être de fidèles serviteurs de la Parole, sans vision réductrice ni confusion dans la mission qui nous est confiée. Il ne suffit pas d'observer la réalité à partir de la foi personnelle; il est nécessaire de travailler avec l'Évangile à la main, en étant ancrés à l'authentique héritage de la Tradition apostolique, sans interprétations motivées par des idéologies rationalistes» (Discours du Saint Père lors de la Rencontre et de la Célébration des Vêpres avec les Évêques du Brésil, du 11 mai 2007, nn. 4-5; cf. ORLF n. 21 du 22 mai 2007).

Dans ce domaine, les lieux traditionnels de la catéchèse — les leçons, les conférences ou les cours de Bible ou de théologie — ne sont pas suffisants, mais il est nécessaire de s'ouvrir aux autres nouveaux aréopages de la culture mondialisée: non seulement à la presse, à la radio et à la télévision, mais il faudra également avoir recours davantage au courrier électronique, aux sites Internet, aux pages, aux vidéoconférences et à tant d'autres systèmes récents, pour transmettre efficacement le kérygme à un grand nombre de personnes. La présence même du pasteur, également extérieure, avec une attitude adaptée à son «être» doit constituer une catéchèse pour tous. Nous avons peut-être, parfois, trop sous-évalué cet aspect que les personnes apprécient et qui, si elle exprime des contenus, ne constitue pas un formalisme mais une forme en mesure de véhiculer de la substance.

(fin de la première partie, nous publierons la suite demain, mercredi 13.06)

Voir également la rubrique : Vie sacerdotale
 

Sources:  www.vatican.va - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 12.06.2007 - BENOÎT XVI - Vie sacerdotale

 

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