Benoît XVI au clergé de Rome : la
liturgie nous transforme (5) |
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Le 06 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Après la question sur "le malaise que la crise économique" qui
se fait de plus en plus en sentir, c'est une question sur la liturgie
qui a été posée au pape Benoît XVI au cours du 'questions-réponses'
entre le Saint-Père et les prêtres du clergé de Rome.
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Le pape Benoît XVI au
clergé de Rome
Benoît XVI au clergé de Rome : la
liturgie nous transforme (5)
Le 06 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Après la question sur "le malaise que la crise économique" qui se fait de
plus en plus en sentir, c'est une question sur la place de l'éducation
liturgique dans la formation des prêtres, et de la célébration du mystère qui a été posée
au pape Benoît XVI au cours du 'questions-réponses' entre le Saint-Père et
les prêtres du clergé de Rome.
C'est Don Marco Valentini, vicaire de la paroisse "Sant'Ambrogio" qui
interrogé le pape sur la nécessité d'une formation liturgique plus
"approfondie", quel est, dans l'ensemble du travail pastoral multiple
"l'espace et le lieu de l'éducation liturgique et de la réalité de la
célébration du mystère".
Pour Benoît XVI, la célébration des sacrements risque parfois d'être un peu
mise à l'écart - a-t-il dit - au profit d'activités plus pragmatiques. Mais
les mystères ne sont pas quelque chose d'exotique dans l'univers des
réalités plus concrètes. "Le mystère est le cœur d'où provient notre force
et auquel nous retournons pour trouver ce centre", a expliqué Benoît XVI.
Puis le pape a insisté sur le fait que la catéchèse sacramentelle doit être
une catéchèse existentielle parce qu'elle nous conduit à Dieu et conduit
Dieu à nous. C'est pourquoi, explique Benoît XVI, il faut tous toujours
mieux apprendre la liturgie.
Texte intégral
Question 5
Question de Don Marco Valentini, vicaire de la paroisse « Sant'Ambrogio » :
Sans rien ôter à la formation humaine, philosophique, psychologique, dans
les universités et les séminaires, je voudrais comprendre si notre
spécificité n'exige pas une formation liturgique plus approfondie, ou bien
si la pratique et la structure actuelle des études répondent de manière
satisfaisante à la Constitution
Sacrosanctum Concilium n. 16, lorsqu'elle dit que la liturgie doit être
comptée au nombre des matières nécessaires et les plus importantes,
principales et doit être enseignée sous l'aspect théologique, historique,
spirituel, pastoral et juridique et que les professeurs des autres matières
doivent avoir soin que le lien avec la liturgie soit clair. Je pose cette
question parce que, m'appuyant sur le préambule du décret
Optatam
Totius, il me semble que les multiples actions de l'Eglise dans le monde
et notre propre pratique pastorale, dépendent beaucoup de notre propre
conscience du mystère inépuisable d'être baptisés, confirmés et prêtres.
Benoît XVI - Donc, si j'ai bien compris, la
question est la suivante : quel est, dans l'ensemble de notre travail
pastoral, multiple et aux très nombreuses dimensions, l'espace et le lieu de
l'éducation liturgique et de la réalité de la célébration du mystère. En ce
sens, me semble-t-il, c'est aussi une question sur l'unité de notre annonce
et de notre travail pastoral, qui a un grand nombre de dimensions. Nous
devons chercher quel est le point d'unité, afin que ces nombreuses
occupations qui sont les nôtres soient toutes ensemble un travail du
pasteur. Si j'ai bien compris, vous êtes de l'avis que le point d'unité, qui
crée la synthèse de toutes les dimensions de notre travail et de notre foi,
pourrait être précisément la célébration des mystères. Et, donc, la
mystagogie, qui nous apprend à célébrer.
Selon moi, il est réellement important que les sacrements, la célébration
eucharistique des sacrements, ne soit pas quelque chose d'un peu étrange à
côté de travaux plus contemporains comme l'éducation morale, économique,
tout ce que nous avons déjà dit. Il peut facilement arriver que le sacrement
reste un peu isolé dans un contexte plus pragmatique et qu'il devienne une
réalité qui ne soit pas tout à fait intégrée à la totalité de notre être
humain. Merci de cette question, parce que nous devons réellement enseigner
à être homme. Nous devons enseigner ce grand art: comment être un homme.
Cela exige, comme nous l'avons vu, beaucoup de choses : de la grande
dénonciation du péché originel aux racines de notre économie et dans les
nombreuses branches de notre vie, jusqu'à des orientations concrètes sur la
justice, jusqu'à l'annonce aux non-croyants. Mais les mystères ne sont pas
quelque chose d'exotique dans l'univers des réalités plus concrètes. Le
mystère est le cœur d'où provient notre force et auquel nous retournons pour
trouver ce centre. Et c'est la raison pour laquelle je pense que la
catéchèse, disons, mystagogique est réellement importante. Mystagogique veut
aussi dire réaliste, qui se réfère à notre vie à nous, hommes d'aujourd'hui.
S'il est vrai que l'homme n'a pas en lui-même sa propre mesure - qu'est-ce
qui est juste et qu'est-ce qui ne l'est pas - mais trouve sa mesure en
dehors de lui-même, en Dieu, il est important que ce Dieu ne soit pas
lointain mais puisse être reconnu, qu'il soit concret, qu'il entre dans
notre vie et qu'il soit réellement un ami avec lequel nous puissions parler
et qui parle avec nous. Nous devons apprendre à célébrer l'Eucharistie,
apprendre à connaître Jésus Christ, le Dieu à visage humain, de près, entrer
réellement en contact avec Lui, apprendre à l'écouter, apprendre à le
laisser entrer en nous. Parce que la communion sacramentelle est précisément
cette interpénétration entre deux personnes. Je ne prends pas un morceau de
pain ou de chair, je prends ou j'ouvre mon cœur pour que le Ressuscité entre
en moi, pour qu'il soit en moi et pas seulement en dehors de moi, et qu'il
parle ainsi en moi et transforme mon être, me donne le sens de la justice,
le dynamisme de la justice, le zèle pour l'Evangile.
Cette célébration, dans laquelle Dieu se fait non seulement proche de nous
mais entre dans la trame de notre existence, est fondamentale pour pouvoir
réellement vivre avec Dieu et pour Dieu et porter la lumière de Dieu dans ce
monde. N'entrons pas à présent dans trop de détails. Mais il est toujours
important que la catéchèse sacramentelle soit une catéchèse existentielle.
Naturellement, tout en acceptant et en apprenant toujours davantage la
dimension de mystère - là où s'arrêtent les paroles et les raisonnements -
elle est totalement réaliste, parce qu'elle me conduit à Dieu et conduit
Dieu à moi. Elle me conduit à l'autre parce que l'autre reçoit le Christ
lui-même, tout comme moi. Donc si en lui et en moi il y a le même Christ,
nous ne sommes plus, nous-mêmes, des individus séparés. C'est ici que naît
la doctrine du Corps du Christ, parce que nous somme tous incorporés si nous
recevons bien l'Eucharistie dans le Christ lui-même. Alors mon prochain
m'est réellement proche : nous ne sommes pas deux « moi » séparés, mais nous
sommes unis dans le même « moi » du Christ. En d'autres termes, la catéchèse
eucharistique et sacramentelle doit réellement arriver au cœur de notre
existence, être réellement une éducation à nous ouvrir à la voix de Dieu, à
accepter de nous ouvrir pour qu'elle brise ce péché originel de l'égoïsme et
qu'elle soit une ouverture en profondeur de notre existence, afin que nous
puissions devenir de vrais justes. En ce sens il me semble que nous devons
tous toujours mieux apprendre la liturgie, non comme quelque chose
d'exotique, mais comme le cœur de notre être en tant que chrétiens, qui ne
s'ouvre pas facilement à un homme distant, mais qui est véritablement,
d'autre part, l'ouverture vers l'autre, vers le monde. Nous devons tous
collaborer pour célébrer toujours plus en profondeur l'Eucharistie : non
seulement comme un rite, mais comme un processus existentiel qui nous touche
dans notre intimité, plus que toute autre chose, et nous change, nous
transforme. Et qui, en nous transformant, inaugure également la
transformation du monde que le Seigneur désire et pour laquelle il veut
faire de nous ses instruments. (ZF09030602)
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Benoît XVI garantit l'universalité de l'Eglise
qui ne s'identifie à aucune culture ou nation

Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.03.2009 -
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