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Ancien rite : les révélations de Diane Montagna suscitent l'émoi au Vatican
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Le 05 juillet 2025 -
E.S.M.
- Documents en main, Diane Montagna révèle que la
majorité des évêques ne demandaient pas de restrictions
sur l'ancien rite, comme l'a écrit le pape François. Le
directeur du Bureau de presse ne confirme ni n'infirme,
mais hésite. Et il ne laisse pas le secrétaire du Culte
divin répondre. (lu sur
belgicatho)
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Matteo Bruni -
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Ancien rite : les révélations de Diane Montagna suscitent l'émoi au Vatican
Une question gênante sur la messe en latin fait bondir Bruni
De Nico Spuntoni
sur la NBQ :
vatican watergate
Le 05 juillet 2025 -
E.S.M. - En 2021, François avait déclaré
vouloir abroger la libéralisation de la messe dite tridentine sur la
base d'une consultation des évêques faite par la Congrégation pour
la doctrine de la foi un an plus tôt et qu'il enverrait à Rome des
réponses révélatrices d'une situation qui - écrit Bergoglio - « me
chagrine et me préoccupe, me confirmant dans la nécessité
d'intervenir » parce que « la possibilité offerte par saint
Jean-Paul II et avec une magnanimité encore plus grande par Benoît
XVI (...) a été utilisée pour faire croire à des abus et à des abus
». ...) a été utilisée pour accroître les distances, durcir les
différences, construire des contrastes qui blessent l'Église et
entravent son progrès, l'exposant au risque de divisions".
Quatre ans plus tard, une journaliste, l'Américaine Diane Montagna,
révélait qu'il n'en était rien : la majorité des évêques consultés
qui avaient appliqué le motu proprio
Summorum Pontificum s'étaient
déclarés satisfaits et avaient d'ailleurs averti l'ancien
Saint-Office des risques d'une éventuelle restriction. Une vérité
retentissante inscrite noir sur blanc par la Congrégation pour la
doctrine de la foi dans un rapport remis à François et qui présente
un portrait de la situation très différent de celui rapporté dans
Traditionis custodes et dans la lettre d'accompagnement aux évêques.
Le rapport Montagna est un Watergate du Vatican et, documents en
main, indique que le défunt pape a menti [NDLR : nous dirions "a
pris certaines libertés avec la liberté"] pour justifier sa décision
de limiter les célébrations dans la forme extraordinaire, attribuant
la volonté à l'épiscopat et à l'actuel Dicastère pour la Doctrine de
la Foi.
Ce renversement de la volonté majoritaire brise l'image d'un
pontificat centré sur des proclamations sur la synodalité et la
collégialité. Mais soyons clairs : François peut abroger
Summorum Pontificum malgré l'avis des évêques car, comme l'affirmait
Ratzinger, l'Église n'est pas une démocratie.
Face à une telle « bombe », qui a inévitablement explosé dans le
monde entier et a pu susciter des centaines de milliers de
réactions, comment la communication du Saint-Siège a-t-elle réagi ?
Hier, au Bureau de presse, une conférence a été organisée pour
présenter le nouveau formulaire de la Missa « pro custodia
creationis ». Parmi les intervenants figurait Monseigneur Vittorio
Francesco Viola, secrétaire du Dicastère pour le Culte Divin et la
Discipline des Sacrements, et donc l'un des plus grands exécuteurs
de
Traditionis custodes, étant donné que le motu confiait
précisément à son dicastère l'observation des dispositions. Il était
donc inévitable que, se trouvant devant Mgr Viola, une journaliste
(Hannah Brockhaus de CNA) ressente le besoin de lui poser une
question sur le scoop de Montagna et de demander une clarification.
C'est alors que le directeur du Bureau de presse, Matteo Bruni, a
pris la parole pour réprimander la journaliste en déclarant : « Je
ne pense pas que cette question soit pertinente ».
Peut-être Bruni oublie-t-il qu'il ne lui appartient pas de juger les
questions des journalistes. Le rédacteur en chef, même s'il n'a pas
de carrière journalistique derrière lui, devrait savoir que les
professionnels de l'information donnent toujours la priorité à
l'actualité : il est tout à fait normal de mettre en veilleuse le
sujet d'une conférence si l'on a en face de soi un interlocuteur
directement intéressé par une question aussi dérangeante et sur
laquelle il n'y a pas eu de prise de position officielle.
Bruni a mal commencé son discours, mais il l'a encore plus mal
terminé. Anticipant manifestement la question « hors sujet »
(d'autant plus qu'il s'y attendait, cette remarque condescendante
sur le manque de pertinence était-elle vraiment nécessaire ? « Je ne
confirme pas l'authenticité des textes qui ont été publiés, a
déclaré le directeur du service de presse, et qui concernent
vraisemblablement une partie d'un des documents sur lesquels la
décision a été fondée, et qui, en tant que tels, alimentent une
reconstitution très partielle et incomplète du processus
décisionnel. »
Bruni « ne confirme pas », ce qui signifie en italien qu'il ne
dément pas non plus. Puis, à nouveau, il porte un jugement non
sollicité sur la reconstitution devenue publique, quatre ans plus
tard, grâce au travail méticuleux et inattaquable de Diane Montagna.
« En effet, d'autres documents, d'autres rapports confidentiels,
fruits également d'autres consultations parvenues au Dicastère pour
la Doctrine de la Foi, ont été ajoutés par la suite à la
consultation susmentionnée ».
Et il serait légitime de se demander quelle serait cette « autre
documentation » évoquée par le directeur du Bureau de presse,
puisque François, dans
Traditionis custodes, n'a parlé ni de
rapports confidentiels ni d'autres consultations, mais seulement de
la « consultation capillaire des évêques en 2020 » et de « l'avis de
la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ». Tous deux, comme nous
l'avons découvert grâce à Montagna, se sont opposés aux
restrictions. Il est clair que la « non-confirmation » incertaine de
M. Bruni laisse du temps à trouver et, trois jours après la
publication du scoop, tout le monde prend pour acquis ce que le
directeur a appelé une « reconstruction très partielle et incomplète
du processus de prise de décision ».
L'embarras du Saint-Siège face à une révélation gênante pour la
mémoire d'un pontife est compréhensible, mais on ne peut songer à
traiter une telle nouvelle, diffusée dans le monde entier, comme
s'il s'agissait d'un imprévu gênant à écarter en quelques secondes
avec des formules alambiquées (« je ne confirme pas ») et en y
ajoutant des éléments nouveaux et fumeux jamais évoqués auparavant
(« rapports confidentiels »). Après l'accalmie de ces douze années,
la guerre médiatique contre la papauté observée dans les années
Benoît XVI pourrait reprendre avec un pape aussi populaire auprès
des catholiques que Léon XIV. Est-ce ainsi, avec un tract de
quelques lignes lu distraitement, que la communication vaticane
pense protéger Prévost face aux éventuelles crises et attaques du
monde de l'information traditionnellement hostile à l'Eglise ?
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Sources
:
belgicatho-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.07.2025
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