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19 Avril 2005
 

 LE SAINT-ESPRIT : NOTRE MEILLEUR AMI

par le R. P. Paul O’Sullivan, O.P. (E.D.M)

"Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?" - 1 Co 3.16

Traduit de l’anglais avec la permission de
St. Martin Apostolate, Dublin (Irlande)

 Approbation ecclésiastique, 25 avril 1952

Tous droits de reproduction réservés.

Nonciature apostolique
Lisbonne, Portugal
25 avril 1952

Cher père Paul O’Sullivan,

J’ai reçu avec grand plaisir votre beau livre sur le Saint-Esprit, ce qui me redonne réellement l’occasion de vous féliciter.

Vous expliquez de façon claire et compréhensible la doctrine sublime et consolante de la présence de l’Esprit Saint dans notre âme, qui fait de nous comme le dit saint Paul, " de vivants tabernacles du Saint-Esprit ".

Quelle joie et quelle consolation c’est pour nous de savoir que le Saint-Esprit nous aime à ce point qu’il demeure dans notre âme non seulement durant notre vie sur la terre, mais pour toute Éternité.

Vos explications sur la grandeur de notre âme que Dieu a ornée des grâces les plus riches afin d’être digne de la demeure de la Troisième Personne sont extrêmement enrichissantes et éclairantes. Votre invitation aux chrétiens d’aimer le Saint-Esprit et de le prier est irrésistible, car vous montrez quels secours, quelles joies et quelles consolations reçoivent ceux qui honorent le Saint-Esprit, et tout ce que perdent ceux qui par tant d’ingratitude oublient et négligent leur Divin Hôte.

Les pages de votre livre sont riches d’informations intéressantes et utiles et ce sera une surprise pour beaucoup qui connaissent bien peu les dons, les béatitudes et les fruits du Saint-Esprit. Les prêtres et les enseignants y verront un encouragement à faire mieux connaître le Saint-Esprit.

Je recommande chaleureusement cet important petit livre et je suis assuré qu’il augmentera grandement la dévotion envers le Saint-Esprit.

Je vous accorde de grand cœur ma bénédiction.

† P. Ciriaci, nonce apostolique

TABLE DES MATIÈRES

 

Lettre de Son Excellence Monseigneur

Pietro Ciriaci, nonce apostolique
Avant-propos
1. Importance de la dévotion au Saint-Esprit
2. Le Saint-Esprit et ce qu’il fait pour nous
3. Le Saint-Esprit entre dans notre âme au Baptême
4. La beauté extrême de notre âme rendue digne de recevoir le Saint-Esprit
5. Le Saint-Esprit est personnellement présent dans notre âme
6. Comment devons-nous honorer la présence
du Saint-Esprit dans notre âme ?
7. Tout est possible avec le Saint-Esprit
8. Les grâces merveilleuses que nous recevons du Saint-Esprit
9. Ce que nous perdons faute d’aimer le Saint-Esprit
10. Les trois Sacrements du Saint-Esprit
11. Les péchés contre le Saint-Esprit
Appendice : Prières au Saint-Esprit

AVANT-PROPOS

Notre meilleur ami ! Jamais titre n’a été mieux mérité.

Ce petit livre présente à ses lecteurs leur plus grand, leur meilleur ami, un ami véritable qui leur apportera tout ce qu’ils désirent si ardemment – la paix, le bonheur et la joie.

Cela est-il possible ? Lisez, chers amis, et jugez-en vous-mêmes. Il n’est pas surprenant que vous soyez incrédules ? Vous n’avez jamais appris à connaître cet ami.

Qui est-il ? C’est le Saint-Esprit, la Troisième Personne de la Sainte Trinité, qui demeure personnellement dans votre âme aussi véritablement qu’Il est au Ciel. Il est votre ami le plus cher, le plus intime et le plus aimant. Il est dans votre âme mais avant d’y entrer il l’a rendue digne de sa Divine Présence. Il lui a prodigué ses grâces et ses dons les plus précieux en la faisant si belle que, si vous deviez la voir, vous en mourriez d’amour.

Chers amis, tout cela vous paraît incroyable. Ne vous en a-t-on jamais parlé auparavant ? Le Pape saint Léon vous le dit : " Chrétiens, reconnaissez votre rang divin, votre dignité. "

Il est incroyable que tout cela soit vrai et que vous n’en ayez jamais entendu parler !

Lisez attentivement ces pages et relisez-les. Elles vous diront comment aimer et honorer votre hôte divin qui, en retour, vous accordera ses sept dons, ses béatitudes et ses fruits.

Votre vie deviendra alors sainte, emplie de paix, de joies et de consolations que le Saint-Esprit accorde à tous ceux qui l’aiment.

Chapitre 1

IMPORTANCE DE LA DÉVOTION

AU SAINT-ESPRIT

Les pages qui suivent, chers lecteurs, se révéleront les plus intéressantes et les plus utiles que vous ayez jamais lues. Elles vous apprendront sur le Saint-Esprit tout ce que vous savez probablement fort peu.

La doctrine du Saint-Esprit est sans doute le plus important de tous les enseignements de l’Église car, si nous méconnaissons le Saint-Esprit et que nous ne l’aimons pas, il nous est impossible de connaître les autres grandes vérités de notre sainte religion.

Sans le Saint-Esprit, nous sommes aveugles.

Cette doctrine n’est pas seulement la plus importante, elle est la plus merveilleuse, la plus consolante, la plus sublime de toutes les doctrines, car avec l’Esprit Saint nous pouvons faire toutes choses facilement et bien. Il est l’Esprit d’amour, de paix et de joie, l’Esprit de consolation divine. Il est la lumière de notre âme et la force de notre volonté.

Cependant, chose étrange, cette doctrine est peu connue du plus grand nombre. Certains ont une vague connaissance du Saint-Esprit, mais très peu de chrétiens en vérité comprennent vraiment tout ce que le Saint-Esprit a fait pour eux et ce qu’il est tout prêt à faire encore s’ils voulaient seulement le lui permettre.

Nous aimons et honorons le Père éternel chaque fois que nous disons le Notre Père et non pas seulement une fois, mais souvent au cours de la journée. Chaque fois également que nous parlons du Créateur du ciel et de la terre, du Dieu de l’univers, nous pensons au Père éternel.

Nous prions le Fils, non seulement lorsque nous invoquons la Sainte Trinité, mais lorsque nous prions Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous honorons son Incarnation, sa Vie, sa Passion et sa mort. Nous honorons son Sacré-Cœur, son Saint Nom et, par-dessus tous, nous l’honorons dans la Sainte Eucharistie.

Mais pour le plus grand nombre, rarement sinon jamais leur arrive-t-il de penser au Saint-Esprit ! Ils connaissent très peu les choses merveilleuses qu’il est prêt à leur donner – la paix, une joie immense, les consolations, l’amour qu’il leur offre.

" Il est extraordinaire, s’exclame le cardinal Manning, que les chrétiens sachent si peu de choses sur le Saint-Esprit alors qu’il est l’auteur de notre sanctification, le dispensateur de toutes joies et consolations ! "

Son Éminence était dans sa jeunesse un protestant sincère. Il est devenu, avec l’aide du Saint-Esprit, un catholique fervent.

Sous la même divine gouverne, il est devenu prêtre, puis évêque et finalement cardinal.

Il a toujours entretenu une grande dévotion envers le Saint-Esprit; il a levé tous ses doutes et résolu toutes ses difficultés en priant le Saint-Esprit.

Lorsqu’il était appelé à prendre une décision importante, il commençait par courber la tête et à prier en silence. Si le problème était plus grave, il demandait conseil plus longtemps et avec plus de ferveur. Les grâces qu’il a ainsi reçues lui ont permis non seulement d’atteindre un haut niveau de sainteté personnelle mais aussi de rendre de grands services à l’Église catholique en Angleterre. Il a écrit deux magnifiques livres sur le Saint-Esprit.

Le cardinal Newman nous donne un exemple touchant d’amour pour le Saint-Esprit.

Il fut lui aussi élevé dans la religion protestante. Il avait malheureusement de solides préjugés contre l’Église catholique.

Il commença très jeune à s’apercevoir que sa propre religion ne pouvait pas être la vraie, tant elle était remplie de contradictions et d’erreurs.

Il passa des années à essayer de trouver l’Église du Christ. Il étudia l’histoire, il discuta avec d’éminents ecclésiastiques et consulta de nombreux et savants amis, mais en vain. Il ne parvenait pas à reconnaître, parmi tant d’affirmations, la religion que Jésus-Christ nous a donnée.

Finalement, un jour, Dieu à qui plaisaient ses bonnes intentions, lui envoya une inspiration.

" Qu’ai-je fait, s’exclama-t-il, j’ai tant travaillé et tant étudié, j’ai lu un si grand nombre de livres et consulté de bons amis, mais je n’ai pas assez prié, je n’ai pas suffisamment demandé la lumière et le conseil de Dieu. "

Alors, tombant à genoux, il pria avec ferveur. Les nuages de doutes commencèrent à se dissiper et il put enfin voir la vérité de l’Église catholique.

Il décrit sa conversion dans ce bel hymne, écrit peu de temps avant sa conversion.

MONTRE LA VOIE, DOUCE LUMIÈRE

Montre la voie, ô toi douce lumière,
Parmi les ténèbres qui m’environnent,
Montre-moi le chemin !
La nuit est sombre et je suis loin du but –
Montre-moi le chemin !
Conduis mes pas et je ne veux pas voir
Où ils m’entraînent – une étape à la fois.
J’ai bien changé car je ne priais pas
Pour connaître la voie.
J’aimais choisir ma route, mais à présent,
Montre-moi le chemin !
J’aimais ces temps bruyants. Malgré les craintes,
C’est l’orgueil qui régnait : oublie ces jours.
Tu veilles sur moi depuis tant d’années,
Tu resteras le guide,
Qui m’aide à franchir torrents et marais
Jusqu’au lever du jour.
Et au matin le sourire des anges
Sera de nouveau là devant mes yeux.

Il est devenu catholique et, à son exemple, plus d’un millier de pasteurs protestants se sont convertis, suivis par une armée de laïcs.

Le cardinal Gibbons a vécu la même expérience alors qu’il était encore prêtre paroissial : Il avait été appelé au chevet d’un distingué sénateur américain gravement malade. Malheureusement, ce malade ne croyait pas à l’existence de Dieu. Il écouta cependant attentivement le père Gibbons qui lui parlait de la bonté de Dieu et de son amour pour nous, prouvant en même temps son existence par quelques puissants arguments. Ces derniers ne firent cependant aucune impression sur le sénateur.

Le père Gibbons lui demanda finalement si, dans le cas où le Dieu d’amour qu’il venait de lui décrire existait vraiment, il croirait en lui et l’aimerait ? " Très certainement, répondit le sénateur. "

" Eh bien, dit le père Gibbons, voulez-vous redire quelques fois la petite prière suivante : ‘Ô Dieu d’infinie bonté, si tu existes, fais que je te connaisse.’ "

Le malade promit qu’il le ferait, et il fut alors inondé par un flot de lumière !

Quelques jours plus tard, le père Gibbons était de nouveau appelé au chevet du mourant qui s’écria en le voyant, " Père, Je crois, je crois ! " Et pendant les dernières semaines de sa vie, il manifesta envers Dieu un amour et une foi intenses.

Un prêtre dévoué au Saint-Esprit fait plus que ne font un millier d’autres. L’auteur de ce livre a rencontré récemment un tel prêtre. Il était extrêmement modeste et sans prétention, mais il accomplissait cependant un travail prodigieux.

Il n’était pas seulement lui-même très efficace dans son travail, il avait aussi le don d’attirer et d’inspirer ceux qui travaillaient avec lui.

Au cours d’une conversation, il mentionna qu’il avait une grande dévotion envers le Saint-Esprit auquel il attribuait tout son succès.

Lorsque des universités catholiques commencent leurs travaux, que les cours de justice entrent en session pour l’année, à l’ouverture de Parlements et d’autres grandes institutions, on célèbre une messe solennelle en l’honneur du Saint-Esprit pour invoquer sa direction et, comme nous le verrons plus loin, les membres de ces institutions demandent l’aide et la lumière du Saint-Esprit pour toutes les mesures d’urgence.

Nous devrions également prendre l’habitude de chercher en toutes choses l’aide et la direction du Saint-Esprit.

Chapitre 2

LE SAINT ESPRIT ET CE QU’IL FAIT

POUR NOUS

Quelle est cette merveilleuse doctrine du Saint-Esprit ?

Le Saint-Esprit est la Troisième Personne de la Sainte Trinité, égale en tout au Père et au Fils, et également digne d’amour et d’adoration.

Voilà à peu près tout ce que la plupart des chrétiens savent du Saint-Esprit. Mais ce qu’il est pour nous, ce qu’il fait pour nous, et ce qu’il a le désir de faire pour nous, il en est peu qui le comprennent.

CE QUE LE SAINT-ESPRIT FAIT POUR NOUS

La première chose que nous devons de toute importance pleinement comprendre est que le Saint-Esprit est réellement, véritablement et personnellement présent dans notre âme tout comme il est au Ciel. Il nous aime infiniment de l’amour le plus tendre et désire ardemment nous inonder de ses dons et de ses grâces. Il ne peut le faire si nous ne répondons pas à son amour, si nous refusons de le connaître, de l’aimer et de le prier.

Nous avons donc la très grave obligation d’avoir clairement à l’esprit et de prendre pleinement conscience que le Saint-Esprit est en nous, non seulement par ses dons et ses grâces, mais personnellement et aussi réellement que Jésus est présent dans le tabernacle, quoique de manière différente.

Toute âme en état de grâce est le vivant tabernacle du Saint-Esprit, et de même que nous avons l’obligation d’adorer et d’honorer Jésus-Christ sur l’autel, nous sommes également obligés d’honorer le Saint-Esprit dans notre âme.

La présence de Notre-Seigneur dans le Saint Sacrement, dans des millions et des millions d’hosties consacrées dans les villes et les villages du monde entier et même dans les régions désertiques d’Afrique et d’Asie, la nuit comme le jour, est en vérité une preuve de l’amour infini de Dieu pour nous. Mais la présence du Saint-Esprit dans notre âme est encore plus merveilleuse, parce que la présence de Dieu dans le Saint Sacrement va cesser au dernier jour, tandis que la présence du Saint-Esprit dans notre âme ne cessera jamais. Elle durera pour toute l’éternité.

De plus, Notre-Seigneur dans le Saint Sacrement est sur l’autel, tandis que le Saint-Esprit est présent dans notre âme elle-même.

Saint Paul nous dit : " Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? " (1Co 3.16).

Et il ajoute encore : " Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint-Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? " (1 Co 6.19).

Et St Jean : " Et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour être avec vous à jamais l’Esprit de Vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit ni le connaît. Vous, vous le connaissez parce qu’il demeure avec vous et qu’il est en vous. " (Jn 14.16-17).

LES SAINTS ET LE SAINT-ESPRIT

Tous les saints étaient remplis du Saint-Esprit. Leur âme débordait de joie et de consolation. Il ont accompli toutes les merveilles que nous lisons dans la vie des saints avec l’aide du Saint-Esprit. Avec la force qu’il leur donnait, ils supportaient facilement toutes les souffrances et surmontaient toutes les difficultés.

Saint Ignace martyr (évêque d’Antioche), insulté par l’empereur Trajan parce qu’il était chrétien a répliqué, " N’insulte pas Ignace qui porte Dieu ".

Trajan lui demanda, " Pourquoi dis-tu que tu portes Dieu ? " " Parce que, répondit saint Ignace, c’est la vérité, Dieu est en moi. "

Quand Origène était enfant, son père, Léonidas, s’agenouillait à son chevet lorsqu’il dormait et embrassait sa poitrine parce que le Saint-Esprit était dans son âme.

Lorsque ce même Origène fut devenu un des plus savants Pères de l’Église, il avait coutume de dire : " Nos âmes sont de petits paradis parce que Dieu y est réellement présent. "

Saint Cyrille : " Le Saint-Esprit imprime en nous l’image divine et nous donne une beauté surhumaine. Nous sommes les temple de l’Esprit Saint qui demeure véritablement en nous. C’est pourquoi nous sommes appelés des dieux. En raison de notre union avec l’Esprit Saint, nous partageons la divine, l’incompréhensible nature de Dieu. " (St Cyrille, Dial. VII).

Et ce même Saint nous dit : " Nous n’avons pas seulement la lumière du Saint-Esprit, mais c’est lui-même qui demeure en nous. " " L’homme est composé d’un corps et d’une âme, et de l’Esprit Saint. "

Saint Basile : " Chaque saint est rendu divin par le Saint-Esprit, ainsi que l’a déclaré Dieu lui-même : ‘J’ai dit, vous êtes des dieux’. " (St Basile, Con Eunom.).

Cornelius a Lapide nous dit : " Quand l’âme entre dans notre corps, elle nous donne la lumière et la vie, que nous n’avions pas auparavant; c’est ainsi également que lorsque le Saint-Esprit entre dans notre âme il nous donne une vie nouvelle, sa propre vie, il nous déifie. "

Un autre saint Père nous explique : " Le Saint-Esprit n’est pas dans notre âme en invité. Il est présent en tant qu’époux, car son union avec nous est un mariage; c’est une union des plus intimes et des plus amoureuses. "

Le Saint-Esprit a dit à sœur Angèle : " Je suis le Saint-Esprit venu vers toi pour te donner une joie que tu n’as encore jamais goûtée. Je t’accompagne, je suis présent en toi. Tu es mon épouse et je ne te quitterai jamais. "

" En entendant ces mots, nous dit la Sainte, je ne saurais décrire la joie que j’ai ressentie. "

Son ange gardien à dit un jour au Bx Henri Suso, " Fixe les yeux sur ta poitrine ". Ce qu’il fit, et son corps devint transparent et il vit Dieu dans son âme.

Notre-Seigneur a dit à sainte Catherine de Sienne, "  Contemple-moi dans ton âme, et tu sauras que je suis ton Créateur ".

Sainte Thérèse de Jésus nous dit : " Notre âme est un petit paradis dans lequel le Créateur du ciel et de la terre fait sa demeure. Y a-t-il quelque chose de plus grandiose que de le voir, lui dont la grandeur remplirait un millier de mondes, se cacher dans une demeure aussi petite que notre âme ! "

Saint Philippe Neri priait un jour Dieu de lui donner le Saint-Esprit lorsqu’il vit un globe de feu lui entrer dans la bouche et passer dans sa poitrine. La chaleur était si grande qu’il demeura prostré sur le sol en déchirant ses habits. Il ressentit une joie merveilleuse lui remplir l’âme. Son cœur s’agrandit considérablement et deux de ses côtes demeurèrent brisées pour permettre à son cœur de battre sans difficulté. Il ne ressentait aucune douleur mais lorsqu’il célébrait la Messe ou distribuait la Sainte Communion, sa joie était si grande que tout son corps en était secoué et faisait trembler l’autel. Il s’écriait parfois, " Je ne peux plus supporter une telle joie ! Arrête, Seigneur, ou je vais mourir ! "

Le saint Curé d’Ars disait : " Ceux qui aiment le Saint-Esprit éprouvent toutes sortes de joies intérieures. Le Saint-Esprit les conduit comme une mère conduit son propre enfant, ou comme celui qui voit conduit un aveugle. Ceux qui aiment le Saint-Esprit trouvent la prière si délicieuse qu’ils ne trouvent jamais assez de temps pour prier. "

Le poète breton Botrel devait un jour témoigner sous serment devant un tribunal. Comme il n’y avait pas de crucifix qu’il pouvait tenir en prêtant serment, il plaça la main sur sa poitrine en disant : " Dieu est ici, c’est par lui que je le jure. "

Un officier français, un brave soldat et fervent catholique, était emprisonné dans la forteresse de Lille parce qu’il refusait d’obéir à un ordre de persécution de l’Église. Il trouvait un délice et une consolation immenses en adorant le Saint-Esprit dans son âme. " Il est ici. Il est avec moi, je suis son tabernacle ", disait-il.

Le pape Alexandre avait une dévotion intense pour Notre-Seigneur dans la Sainte Eucharistie et pour satisfaire ce grand amour, il fit fabriquer une magnifique pyxide en or dans laquelle il plaçait chaque matin le Saint Sacrement et qu’il portait sur la poitrine durant la journée. Cette adoration perpétuelle valut au Souverain Pontife les grâces et les consolations les plus grandes. Il se sentait constamment en présence de Notre-Seigneur.

Or chacun d’entre nous (en état de grâce sanctifiante) porte en soi le Saint-Esprit Lui-même – non dans une pyxide d’or sur la poitrine, mais dans son âme même.

Quelle joie et quelle consolation immenses pour ceux qui prennent conscience de ce fait merveilleux !

Chers lecteurs, demandez-vous si vous en avez conscience. Croyez-vous que le Saint-Esprit demeure vraiment dans votre âme ? est-ce que vous l’adorez et est-ce que vous l’aimez ?

Chapitre 3

LE SAINT-ESPRIT ENTRE DANS NOTRE ÂME

AU BAPTÊME

Le Saint-Esprit entre dans notre âme au Baptême. Il y demeurera à jamais. Jour et nuit, nous le portons dans notre âme. Où que nous allions, quoi que nous fassions, le Saint-Esprit est réellement et véritablement avec nous. Il ne nous quitte que si nous commettons un péché mortel. Par un péché mortel délibéré – oh, horreur des horreurs – nous le chassons de notre âme avec toutes ses grâces et tout son amour divin. Il est remplacé par le démon qui vient remplir cette âme glorieuse de toute l’horrible corruption et de l’ordure de l’Enfer.

Si une chose aussi horrible nous arrive un jour, jetons-nous nous à genoux et implorons le pardon de Dieu dans la Confession.

Lorsque notre âme sera lavée dans le Précieux Sang de Jésus-Christ, le Saint-Esprit reviendra dans notre âme qu’il aime si tendrement et il y fera à nouveau sa demeure.

COMBIEN DE TEMPS LE SAINT-ESPRIT

DEMEURE-T-IL DANS NOTRE ÂME ?

Il demeure dans notre âme non seulement durant toute notre vie , mais durant toute l’éternité, toujours et à jamais.

Comme nous l’avons dit, nous sommes tenus de l’aimer et de l’adorer dans notre âme aussi réellement et véritablement que nous sommes tenus d’adorer Jésus-Christ sur l’autel.

Non, plus encore; comme le fait remarquer un éminent théologien dominicain, nous sommes en quelque sorte plus obligés d’adorer le Saint-Esprit dans notre âme que nous ne devons adorer Jésus-Christ sur l’autel, parce que si nous manquons d’honorer Jésus-Christ sur l’autel, beaucoup d’autres fidèles qui entrent dans l’église vont l’adorer, de sorte qu’il ne sera pas abandonné et laissé là tout seul. Mais si nous manquons d’adorer, d’honorer et d’aimer le Saint-Esprit dans notre âme, il est complètement seul et abandonné. Personne ne peut prendre notre place. C’est notre obligation personnelle.

Redisons-le, quelle joie immense et quelle consolation c’est pour nous de savoir que le Saint-Esprit est réellement, véritablement et personnellement dans notre âme. Nous sommes ses tabernacles vivants. Il est toujours avec nous. Il semble incroyable que si peu de chrétiens aient conscience de cette merveilleuse vérité. Ils ne pensent jamais au Saint-Esprit durant les longues heures du jour; ils l’honorent encore bien moins durant la nuit, pendant leurs sept heures de sommeil.

Mais comment peuvent-ils honorer le Saint-Esprit pendant leur sommeil ? En prenant conscience qu’il est avec eux lorsqu’ils dorment et en offrant leur sommeil en son honneur, comme nous l’expliquerons plus loin.

Quelle joie ils éprouveraient si la nuit, quand ils se réveillent et restent parfois éveillés de longues heures, ils pouvaient converser amoureusement avec lui et profiter de sa présence.

Et quelle consolation ce serait pour les malades qui souffrent et qui sont seuls, s’ils sentaient que le Saint-Esprit est réellement et véritablement avec eux. Peut-être n’ont-ils jamais entendu parler de cette merveilleuse doctrine.

Bien des chrétiens n’adressent jamais une seule parole, une seule petite prière à l’Esprit Divin. Ils semblent ignorer totalement qu’il est présent dans leur âme. Ils n’en tiennent absolument pas compte.

Et cela continue jour après jour, durant leur vie entière !

Chapitre 4

LA BEAUTÉ EXTRÊME DE NOTRE ÂME

RENDUE DIGNE DE RECEVOIR

LE SAINT-ESPRIT

Pour que nous puissions mieux nous rendre compte de cette divine vérité, examinons avec quel soin Dieu a préparé notre âme à devenir un digne réceptacle de l’Esprit Saint. Bien des chrétiens ont également fort peu conscience de la beauté et de la grandeur de leur âme.

Nous sommes composés d’un corps et d’une âme. Notre corps est fait d’argile et c’est à la terre qu’il retourne après notre mort. La seule beauté que nous ayons est celle de notre âme. Nos âmes sont immortelles, comme Dieu lui-même.

Les hommes, cependant, en règle quasi universelle, accordent la plupart de leur attention au soin, au bien-être et au bonheur de leur pauvre corps. Chaque heure de la journée, ils la consacrent principalement aux besoins et au confort de ce corps.

Ils le reposent par de longues heures de sommeil; ils mangent abondamment pour le nourrir; ils lui procurent toutes sortes de plaisir. Si ce corps souffre la moindre peine ou le plus petit désagrément, ils se hâtent de l’en soulager. Ils appellent les médecins et utilisent de coûteux remèdes.

Mais au cours des 24 heures de cette journée, ils sont nombreux à ne penser que bien peu, sinon pas du tout, à leur âme.

CE QUE DIEU PENSE DE NOTRE ÂME

Voyons maintenant la valeur immense que peuvent avoir nos âmes aux yeux de Dieu – le soin, l’amour avec lequel Dieu les a créées, comment il a utilisé toutes les richesses de sa sagesse et de sa puissance pour les orner et en faire de dignes demeures du Saint-Esprit.

Peut-être comprendrons-nous ainsi plus facilement la raison pour laquelle le Saint-Esprit habite en nous.

NOTRE CRÉATION

Une des premières questions du catéchisme est, " Qui vous a créé ? " La réponse : " C’est Dieu qui m’a créé. " Ces quelques mots ne nous impressionnent pas; on ne nous les explique pas suffisamment et, en conséquence, beaucoup n’ont pas la moindre idée des merveilles de leur création. Ils ne pensent jamais à remercier Dieu pour tout ce qu’il a fait pour eux en les amenant à l’existence.

Au lieu de moi, il aurait pu créer avec la même facilité un grand saint ou un ange glorieux. Pourquoi alors a-t-il créé ce pauvre moi ? Parce qu’il m’aime d’un amour infini.

Arrêtons-nous pour méditer sur cette immense première preuve de l’amour de Dieu pour nous.

NOTRE ÂME EST LE CHEF-D’ŒUVRE DE DIEU

Dieu lui-même nous a créés de ses propres " mains divines ". Il nous a créés simplement parce qu’il nous aimait. Il nous a faits à son image et à sa ressemblance parfaites. Il ne nous a pas créés comme il a créé d’autres créatures. Il nous a créés d’un amour spécial. Il nous a créés comme ses propres chers enfants, des enfants qui lui appartiendront pour toujours et à jamais, des enfants que seront avec lui pour l’éternité, assis sur des trônes de gloire en sa présence, jouissant de son bonheur et partageant sa gloire.

En nous créant, il s’est servi de son infinie sagesse, de son infinie puissance, de son amour infini et de son infinie générosité pour nous faire à son image et à sa ressemblance.

Notre ressemblance avec Dieu n’est pas simplement extérieure; c’est l’essence même de notre être. Il a fait de nos âmes des esprits comme lui-même; il a rendu nos âmes immortelles comme lui-même. Nos âmes vivront aussi longtemps que Dieu vit.

Il nous a donné les mêmes facultés que les siennes. Il nous a donné une intelligence glorieuse comme sa divine intelligence. Il nous a donné une volonté libre, l’indépendance dans nos actions, une volonté que rien ne peut contraindre, une volonté si merveilleuse que, si nous en faisons bon usage, chacune de ses actions aura une récompense éternelle. Il nous a donné le pouvoir d’examiner le passé, le présent et l’avenir, comme il le fait lui-même.

L’âme de l’homme ainsi formée et façonnée par Dieu est la très grande merveille de la création.

NOTRE ÂME EST SEMBLABLE

À DIEU LUI-MÊME

Sa divine bonté n’était pas encore satisfaite de tous les dons naturels qu’il nous a faits. Il a résolu de nous élever par une création nouvelle et plus merveilleuse encore à un rang divin. Il nous a faits comme des dieux. (St Thomas d’Aquin).

Selon les paroles de l’apôtre Pierre, il nous a réellement fait devenir participants de sa divine nature (2 P 1.4). C’est cette grâce sanctifiante, cette vie divine qu’il verse dans la substance de notre âme, et par conséquent dans nos facultés, les rendant capables des plus hautes actions surnaturelles.

En nous voyant aussi radieux, aussi transfigurés par sa divine beauté, il peut bien alors s’exclamer : " Que pourrais-je faire pour ma vigne que je n’ai pas encore fait ? " Il a fait de nous, en vérité, le chef-d’œuvre de ses mains divines.

Saint Jean Chrysostome dit que, avant de recevoir le Saint-Esprit, nous sommes comme un homme affligé par l’âge et les infirmités, mais lorsque le Saint-Esprit vient en nous, il nous rend jeunes, beaux et pleins d’énergie.

Blosius dit que, si nous pouvions voir notre âme en état de grâce, nous serions transportés de joie et de délice.

Sainte Marie-Madeleine de Pazzi dit que nous mourrions d’amour si nous pouvions voir la beauté de notre âme.

DIEU LUI-MÊME VEILLE SUR NOUS

Une des preuves les plus belles et les plus touchantes de l’amour que Dieu nous porte est le soin personnel qu’il prend de chacun de nous. Depuis le moment de notre création, il ne nous a pas quittés des yeux. Rien, pas la moindre chose ne nous arrive sans son divin consentement. " Pas un cheveu de notre tête ne tombe sans sa connaissance ou sa permission. "

Nous sommes touchés lorsque nous voyons avec quelle tendresse une mère garde toujours les yeux fixés sur son petit enfant et veille à ce que rien de mal ne lui arrive.

L’attention d’une mère ne donne pourtant qu’une très faible idée de la douce tendresse de Dieu pour chacun d’entre nous.

Nous l’avons vu, Dieu nous a donné tout son amour et toute son attention au moment de notre création. Cet amour et ce soin n’ont pas cessé ni diminué un seul instant au cours des longues années de notre vie.

Comme nous accordons peu de prix à cet amour très tendre et infini que Dieu a pour nous !

ENCORE UNE PREUVE DE L’AMOUR DE DIEU

À l’instant de notre venue dans le monde, Dieu a appelé un de ses grands princes, un Ange glorieux, en lui ordonnant de veiller sur nous et de nous guider. Il lui a commandé de consacrer tout son pouvoir angélique, toute sa sagesse et tout son amour à nous venir en aide, à nous garder du mal et à nous protéger contre tous les dangers.

Cet Ange nous aime d’un amour indicible, premièrement parce que Dieu nous a confiés à lui; deuxièmement parce qu’il nous aime lui-même avec toute la force et l’amour de sa nature angélique; troisièmement parce que nous sommes en nous-mêmes des êtres si incomparablement aimables.

Nous nous émerveillons, en lisant l’histoire de Tobie, devant la bonté de Dieu qui lui a envoyé l’Ange Raphaël pour l’accompagner durant son voyage et lui obtenir bien des avantages. Nous devrions nous émerveiller bien plus encore de ce que chacun de nous ait comme compagnon, non pas seulement pour une semaine ou un mois mais pour toute la vie, un Ange glorieux qui nous accorde tous ses soins. Il ne nous quitte jamais; il nous obtient toutes sortes de grâces et nous sauve de bien des dangers.

C’est parce que nos âmes sont si parfaites et qu’elles lui sont si chères que Dieu donne à chacun de nous en particulier un Ange gardien qui nous protège et nous aide, et qui nous aime.

Pourtant, bien des chrétiens n’ont pas conscience de la faveur que Dieu leur a faite en leur accordant cet Ange glorieux qui veille sur eux. Ils ne remercient jamais leur Ange pour tout ce qu’il a déjà fait pour eux, ni pour tous les dangers auxquels ils ont échappé grâce à lui, et ils ne lui demandent pas non plus l’aide qu’il est tout prêt à leur apporter dans leurs difficultés.

Chapitre 5

LE SAINT-ESPRIT EST PERSONNELLEMENT

PRÉSENT DANS NOTRE ÂME

Maintenant que Dieu a créé l’âme parfaite avec tous les dons de la nature et de la grâce, et qu’elle est en vérité un tabernacle digne de la Troisième Personne, l’Esprit Saint y entre alors avec un amour ineffable pour en faire son vivant tabernacle à jamais.

LES SEPT DONS

Il répand alors sur elle ses dons et ses grâces et lui infuse les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité; il nous donne ses sept dons qui nous aident à suivre ses inspirations et fortifient nos puissances naturelles afin que nous puissions voir plus clairement et agir avec plus de force. Ce sont les dons de science, de sagesse, d’intelligence et de conseil, qui éclairent et aident l’intelligence, et les dons de force, de piété et de crainte de Dieu, qui fortifient notre volonté.

Le don de sagesse nous aide à penser plus à Dieu et à notre vie spirituelle qu’aux choses terrestres.

Le don d’intelligence nous fait connaître plus clairement les vérités célestes.

Le don de conseil est ce que l’on pourrait appeler la prudence divine qui nous permet de choisir ce qui plaît à Dieu et ce qui est bon pour nous.

Le don de force nous donne le courage de bien faire notre devoir.

Le don de science nous aide à voir et à éviter les dangers qui menacent notre âme et notre bien-être spirituel.

Le don de piété nous aide à aimer Dieu plus tendrement, avec plus de confiance, et à tout faire par amour pour lui.

Le don de crainte du Seigneur nous inspire la révérence et le respect envers Dieu pour tout ce qui le concerne, et nous inspire la crainte filiale de lui faire offense.

On les appelle des dons parce que ce n’est pas nous qui pouvons les acquérir ou les mériter. Ils nous sont donnés gratuitement par le Saint-Esprit. Lorsque nous suivons les inspirations qu’ils nous donnent, nous recevons les Béatitudes, c’est-à-dire des idées nouvelles, des vues nouvelles, des activités nouvelles, une vie nouvelle. Nous devenons plus doux, plus paisibles, et notre cœur est plus pur.

LES HUIT BÉATITUDES

  1. Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux et à eux.

  2. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.

  3. Heureux les affligés, car ils seront consolés.

  4. Heureux les affamés et assoiffés de justice, car ils seront rassasiés.

  5. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

  6. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

  7. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

  8. Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.

Quelles merveilleuses grâces nous donne le Saint-Esprit, si seulement nous les lui demandons.

LES FRUITS DU SAINT-ESPRIT

Les dons et les béatitudes produisent en nous les fruits de l’Esprit Saint qui sont la joie, la patience, la bonté, la bénignité, la modestie, la chasteté et d’autres grâces (ou vertus) semblables. Ce sont toutes ces actions que nous accomplissons dans la paix, le plaisir, la joie et l’amour. (St Thomas d’Aquin).

Ces grâces sont appelées des " fruits " parce qu’elles sont le résultat, les faveurs qui viennent couronner l’action du Saint-Esprit en nous. Elles sont à notre âme ce que le fruit est à l’arbre, ce que la fleur est à la plante.

Nous devenons ainsi un objet de délice pour le Père et le Fils et ils viennent également habiter notre âme qui devient alors la demeure de la Sainte Trinité.

Nous recevons ces dons, ces béatitudes et ces fruits par la prière et les bonnes œuvres, la sainte Messe, la Communion et les Sacrements. Il est étrange que tant de chrétiens ne pensent jamais à demander les dons, les béatitudes et les fruits de l’Esprit Saint.

Ces dons et ces grâces ne rendent pas notre vie triste ou austère.

Loin de là. Elles nous emplissent d’une paix, d’une joie et de consolations que nous n’avions jamais connues auparavant. Ce qui nous était difficile devient maintenant facile et agréable, car le Saint-Esprit, comme nous l’avons dit, est l’Esprit de joie, de paix et de consolation. Il nous illumine et nous fortifie, il nous rend capables de connaître Dieu comme jamais nous ne l’avons connu avant. Il nous donne un avant-goût du Ciel.

La joie et la consolation sont en fait les deux caractéristiques de l’Esprit Saint. Ainsi, nous lisons dans les Actes des apôtres, " Les disciples étaient remplis de joie et de l’Esprit Saint ".

St Paul nous dit, " Je surabonde de joie au milieu de toutes mes tribulations ".

La joie est le résultat de la sainteté et on découvre que les Saints sont les plus joyeux des mortels. Saint Dominique, par exemple, était toujours des plus joyeux. Il n’était jamais triste, hormis lorsqu’il entendait parler de la tristesse des autres.

LES CHARISMES

Il y a d’autres dons appelés " charismes " qui ne sont pas donnés pour sanctifier la personne qui les reçoit, mais pour l’aide et le bien des autres. Ce sont les dons d’opérer des miracles, de guérir les malades, le don des langues, le don de prophétie – qui sont donnés lorsque cela est nécessaire.

Il est bon de remarquer que nous attribuons parfois à l’une ou l’autre des Personnes Divines des œuvres ou des perfections qui sont en réalité communes à toutes les Personnes Divines. Nous faisons cela par ce que les théologiens appellent une appropriation, c’est-à-dire que ces perfections semblent plus en rapport avec les caractéristiques personnelles de cette Personne Divine. Nous attribuons la Puissance et l’œuvre de la création au Père, parce qu’il est le Principe du Fils et de l’Esprit Saint. Nous attribuons la Sagesse au Fils, parce qu’il procède du Père par l’intellect. Nous attribuons la sanctification des âmes, les dons et les fruits à l’Esprit Saint, parce qu’il procède du Père et du Fils par leur amour mutuel.

Chapitre 6

COMMENT DEVONS-NOUS HONORER

LA PRÉSENCE DU SAINT-ESPRIT

DANS NOTRE ÂME ?

Si le Saint-Esprit est, comme nous l’avons dit, réellement présent dans notre âme, qu’il nous aime d’un amour indicible et qu’il se languit du nôtre, nous devons avant toute chose prendre conscience et nous souvenir de sa Divine Présence. Nous ne devons pas, comme tant d’autres, passer toute une journée, passer des jours et des semaines dans l’oubli total de sa Présence.

Il est vrai que nous ne pouvons pas le prier tout au long du jour, mais nous pouvons l’honorer et l’adorer de bien des façons :

Premièrement, en lui offrant chaque jour nos prières, nos messes, nos communions et nos bonnes œuvres.

Nous augmentons les dons et les grâces du Saint-Esprit par la prière et la réception des Sacrements.

Deuxièmement, en accomplissant en son honneur toutes les actions de notre journée. Nous pouvons lui offrir notre travail quotidien, notre sommeil, nos repas et tout ce que nous faisons, comme le recommande saint Paul : " Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. "

Nous honorons ainsi jour et nuit le Saint-Esprit en offrant tout ce que nous faisons pour l’amour de lui. C’est lui qui nous commande de manger, de dormir, de travailler, de nous reposer. Il n’est certainement pas difficile de faire tout cela pour l’amour de lui.

Troisièmement, en disant des prières spéciales au Saint-Esprit. Nous récitons chaque jour ces prières au Saint-Esprit, mais nous n’y portons pas suffisamment attention.

Chaque fois que nous faisons le signe de croix, nous disons : " Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. " À l’avenir, en répétant ces paroles, insistons spécialement sur " Saint-Esprit ", non que nous voulions accorder plus d’honneur à l’Esprit Saint qu’au Père et au Fils, mais simplement dans le but de lui faire réparation pour toutes nos négligences passées.

Il en est de même pour une autre prière que nous répétons souvent : " Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. " Nous disons fréquemment cette belle prière, mais beaucoup la répètent sans y faire attention. Essayons à l’avenir d’insister un peu plus sur les mots " et au Saint-Esprit ". Cette prière dite avec dévotion vaut plus que la même prière répétée mille fois dans la hâte et l’irrévérence.

La troisième prière spéciale en l’honneur du Saint-Esprit est le Troisième Mystère glorieux du Rosaire, " La descente du Saint-Esprit sur Notre-Dame et les Apôtres ".

Nous devrions avoir la claire intention, en disant ce Mystère, de demander à la douce Mère de Dieu et aux saints Apôtres de nous obtenir les dons et les grâces du Saint-Esprit, comme ils les ont reçus le jour de la Pentecôte.

Remarquez que ces trois prières ne sont pas un fardeau supplémentaire mais que nous sommes habitués à les dire fréquemment. Seulement, à l’avenir, disons-les avec plus de dévotion.

Quatrièmement, par des prières jaculatoires au Saint-Esprit.

" Saint-Esprit, Dieu d’amour, je t’adore réellement et véritablement dans mon âme. Oh, donne-moi ton saint amour. "

" Saint-Esprit, Dieu de paix, réellement et véritablement présent dans mon âme, donne-moi ta sainte paix qui surpasse tout entendement. "

" Saint-Esprit, Dieu de lumière, réellement et véritablement présent dans mon âme, donne-moi ta sainte lumière, afin que je puisse voir toute chose clairement. "

" Saint-Esprit, Dieu de joie et de consolation, réellement et véritablement présent dans mon âme, emplis-moi de ta joie et de tes consolations. "

" Saint-Esprit, Dieu de force, réellement et véritablement présent dans mon âme, donne-moi ta divine force afin que je puisse bien faire toute chose. "

" Saint-Esprit, Dieu de bonté et de douceur infinie, réellement et véritablement présent dans mon âme, donne-moi tes sept dons, tes béatitudes et tes fruits. "

Nous pouvons dire ces prières jaculatoires, en partie ou en totalité, la nuit lorsque nous nous réveillons, le jour pendant que nous travaillons, ou à n’importe quel moment. Elles nous garderont toujours en la sainte Présence de l’Esprit Saint et nous apporteront joie et consolation.

Cinquièmement, par la pratique des vertus.

Toutes les vertus plaisent au Saint-Esprit, mais deux l’attirent tout particulièrement : l’humilité et la pureté. Nous devrions donc cultiver avec soin ces deux vertus en évitant les fautes d’orgueil, de vanité et d’impureté.

NOTRE DEVOIR ENVERS NOUS-MÊMES

ET LES AUTRES

Étant donné que le Saint-Esprit est réellement présent en nous, nous devons nous respecter nous-mêmes. À la grand-messe, le célébrant est encensé, puis le diacre, le sous-diacre et toute l’assemblée. Pourquoi ? Parce que le Saint-Esprit est en eux. L’encens est offert à Dieu.

Pour cette même raison, nous devons respecter et honorer les autres. Si nous offensons, insultons ou blessons notre prochain, si nous disons du mal des autres, nous offensons non seulement leur Ange gardien, mais chose plus grave encore, le Saint-Esprit lui-même.

Cela est particulièrement vrai si nous blessons des enfants ou que nous leur causons du tort. Ces petits ont droit à la plus grande révérence.

Le Saint-Esprit est dans notre âme et parce que notre âme est si intimement unie à notre corps, il est aussi dans notre corps. " Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint-Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? " (1 Co 6.19).

Nous devons par conséquent respecter notre corps, en évitant spécialement les fautes de modestie lorsque nous nous habillons ou que nous faisons notre toilette.

L’Église nous commande d’honorer même le corps des morts parce qu’ils ont déjà été le temple du Saint-Esprit.

Après leur mort, les défunts sont amenés à l’église et leur corps est aspergé d’eau bénite et encensé. Ils sont ensuite enterrés dans un cimetière consacré, ou au moins bénit.

Les cimetières catholiques devraient être soigneusement entretenus, premièrement, parce que nous devons témoigner de l’amour et du respect pour nos chers disparus; deuxièmement, parce que leur corps qui repose en ce lieu était le temple du Saint-Esprit; troisièmement, parce que les cimetières sont eux-mêmes consacrés solennellement, comme le sont les églises, et peuvent être facilement profanés.

On laisse parfois tomber les cimetières dans un état d’abandon lamentable, ce qui est une offense à l’Esprit Saint et à nos morts.

C’est une coutume recommandable de visiter les tombes de nos amis et lorsque nous croisons un cimetière, nous devrions les saluer comme nous le faisons pour une église et dire une petite prière pour ceux qui y reposent.

L’Église manifeste de bien des façons son désir que nous honorions le Saint-Esprit :

Premièrement, par la grande fête de la Pentecôte où nous commémorons la descente de l’Esprit Saint sur la Sainte Vierge et sur les Apôtres. Cette fête est célébrée dans la plus grande pompe liturgique et suivie d’une octave très solennelle. En outre, les 24 dimanches qui suivent cette fête sont appelés " Dimanches après la Pentecôte ".

Deuxièmement, les fidèles sont invités à honorer le Saint-Esprit le lundi de chaque semaine.

Troisièmement, le mois d’avril tout entier est consacré au Saint-Esprit, comme le mois de juin l’est au Sacré-Cœur.

Quatrièmement, le Saint-Esprit est invoqué avec ferveur pendant la célébration des Sacrements.

Le Saint-Esprit protège, guide et dirige l’Église du Christ de sorte que les portes de l’Enfer ne prévaudront jamais contre elle.

Non seulement il protège l’Église, mais il demeure aussi dans tous ses membres.

Le Saint-Esprit nous parle dans les Écritures, dont il est le principal auteur. C’est lui également qui a parlé par les Prophètes et les a inspirés.

C’est pourquoi l’Église désire que nous lisions les Écritures, le plus grand et le plus saint de tous les livres, la parole de Dieu lui-même.

Chapitre 7

TOUT EST POSSIBLE AVEC LE SAINT-ESPRIT

LES APÔTRES

Nous avons un exemple très clair de l’action du Saint-Esprit dans notre esprit et notre cœur avec l’histoire des apôtres.

Notre-Seigneur a choisi comme apôtres douze hommes faibles, rudes et ignorants. Ils n’étaient pas seulement rudes et ignorants, ils était timides et craintifs. Il les a choisis expressément pour qu’ils puissent être un exemple et un encouragement pour nous, un exemple que pourront suivre les plus faibles d’entre nous.

Ils ont vécu pendant trois années complètes en compagnie de Notre-Seigneur, écoutant sa merveilleuse doctrine, voyant les merveilles qu’il opérait, attentifs à ses paroles de réconfort et de consolation.

Pourtant, en dépit de tout cela, leur compréhension restait limitée. Ils n’ont pas saisi son enseignement; ils n’ont pas compris et n’ont pas pris conscience des merveilleuses doctrines qu’il enseignait et des promesses qu’il faisait.

Il a dit un jour à Philippe, " Voilà si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? "

Il a un jour adressé une sévère remontrance à Pierre, " Passe derrière moi, Satan ", parce que l’apôtre comprenait si mal son esprit et son enseignement.

En dépit d’une étroite et constante intimité avec le divin Maître, ils furent totalement incapables de comprendre et de pénétrer sa merveilleuse doctrine. Ils sont restés obtus et aveugles, et ils étaient timides et remplis de craintes.

Avant de mourir, par exemple, Notre-Seigneur leur a clairement dit qu’il ressusciterait des morts le troisième jour. La promesse était si claire que ses ennemis l’avaient parfaitement comprise.

Après la mort du Christ, ils sont allés trouver Pilate pour lui dire,  " Cet imposteur a promis de ressusciter des morts le troisième jour, il faut donc placer une garde de soldats autour du sépulcre pour éviter que ses disciples ne dérobent le corps et disent ensuite qu’il est ressuscité. Cette dernière imposture serait pire que la première ".

Pilate les comprit fort bien et envoya immédiatement des soldats pour garder le sépulcre.

Notre-Seigneur est ressuscité le troisième jour comme il l’avait promis, mais les Apôtres n’y ont même pas pensé !

Marie-Madeleine, si aimante et si fidèle, est allée le troisième jour pour oindre le corps de Notre-Seigneur selon la coutume juive. Ne trouvant pas le corps dans la tombe, elle pensa que quelqu’un l’avait dérobé, sans imaginer un instant que le Christ était ressuscité.

C’est alors le Christ lui-même qui s’est révélé à Marie-Madeleine en lui demandant d’aller annoncer la nouvelle aux Apôtres. Après quoi il leur apparut lui-même et leur reprocha leur manque de foi.

St Thomas, qui n’était pas avec eux, refusa de croire qu’ils l’avaient vu en disant, " Si je ne vois pas à ses mains la marque des clous et si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas ".

Même après l’avoir vu monter au Ciel, ils étaient toujours faibles et tremblants de peur.

QUAND ONT-ILS COMPRIS ?

Cependant, lorsque le Saint-Esprit descendit sur eux à la Pentecôte, ils furent à l’instant transformés. En un instant, le Saint-Esprit leur fit comprendre tout ce que Jésus leur avait enseigné depuis trois ans mais qu’ils n’avaient pas saisi. Toutes leurs peurs s’évanouirent et ils allèrent au milieu de leurs ennemis en prêchant Jésus-Christ.

Ils se sont alors réparti le monde entier, prêchant l’Évangile, jetant bas les idoles pour implanter à leur place la doctrine du Christ.

Ils n’ont eu aucune crainte des empereurs romains ni des orgueilleux philosophes de la Grèce et de Rome, qu’ils ont confondus.

Ce qui s’est passé avec les Apôtres continue d’arriver aujourd’hui à ceux qui ne connaissent pas et n’aiment pas le Saint-Esprit. Ils sont aveugles et ne voient pas. Leurs idées sont vagues et erronées. Ils doivent immédiatement commencer à aimer et à prier le Saint-Esprit.

L’HISTOIRE DES MARTYRS

Non seulement les apôtres, mais tous les chrétiens qui aiment et prient le Saint-Esprit reçoivent la lumière, la force et le secours pour accomplir tout ce qu’ils sont appelés à faire.

Dans les premiers siècles de l’Église, les chrétiens furent très cruellement persécutés. Ils ont été soumis à de nombreuses et atroces tortures pour les forcer à renier leur foi et adorer les idoles païennes.

Comment ont-ils pu endurer ces tourments dont la seule évocation nous donne des frissons ? Certains, après qu’on leur eut déchiré les chairs à coups de fouet et de crochets de fer, furent placés sur un gril comme saint Laurent qui, après avoir été rôti sur un côté, dit à ses bourreaux, " Maintenant que je suis rôti sur le côté droit, tournez-moi sur le gauche ".

Le Saint-Esprit ne leur a pas seulement donné le courage et la force de supporter les plus cruelles tortures, il leur a aussi permis de répondre aux plus subtils arguments de leurs persécuteurs.

" Quand on vous conduira devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne cherchez pas avec inquiétude comment vous défendre ou que dire, car le Saint-Esprit vous enseignera au moment même ce qu’il faut dire. " (Lc 12.11-12).

La jeune sainte Lucie, convoquée devant un juge cruel et sommée de renier sa foi, répondit à ses arguments avec tant de clarté que tous ceux qui l’entendirent en furent émerveillés.

Voyant leur surprise, elle leur dit, " Ce n’est pas moi mais le Saint-Esprit, qui est en moi et en tous ceux qui mènent une vie chaste et sainte, qui me permet de vous répondre ".

Ce juge brutal lui dit alors, " Nous allons t’enlever ta chasteté, et alors le Saint-Esprit ne sera plus en toi ".

Mais Dieu ne leur permit pas de lui faire mal. La force combinée de ses féroces bourreaux ne parvint pas à la faire bouger de l’endroit où elle était.

Il est arrivé la même chose à sainte Agnès, sainte Cécile et sainte Philomène ainsi qu’à une foule d’autres jeunes chrétiennes – comme à des jeunes gens, des vieillards et des femmes de toutes les classes et de tous les âges.

De tous temps l’Église a été attaquée et les chrétiens soumis – tantôt dans un pays, tantôt dans l’autre – à de barbares tortures. Cela est arrivé en notre temps en Espagne durant la guerre civile alors que de nombreux évêques, des milliers de prêtres, de religieuses et de jeunes filles furent soumis à de terribles souffrances qu’ils ont endurées avec un courage et une fermeté stoïques, si bien que le Saint Père a déclaré qu’ils étaient comparables aux premiers martyrs.

De semblables atrocités sont commises en ce moment dans plusieurs régions du monde et le Saint-Esprit donne à ces pauvres victimes le courage de les supporter.

LES MISSIONNAIRES

À chaque siècle, des prêtres et des religieuses ont aussi, comme les Apôtres, évangélisé de vastes territoires et converti des millions à la foi en Jésus-Christ.

Saint Hyacinthe, par exemple, le célèbre missionnaire dominicain, amena à l’Église tant de millions de païens que la chose pourrait paraître incroyable si nous n’avions la preuve la plus certaine de ce qu’il a accompli.

Les miracles opérés par saint Vincent Ferrier ne sont pas moins surprenants. Sa Bulle de canonisation ne mentionne pas moins de 873 grands miracles. Il a converti 80 000 juifs, 70 000 musulmans et un nombre incroyable de pécheurs les plus endurcis.

Plus près de nous, Lord Salisbury, Premier ministre anglais, recevait des missionnaires et des religieuses qui partaient vers une région éloignée de l’empire britannique.

Il leur demanda comment ils espéraient vivre au milieu de tribus aussi féroces. " C’est que, dit-il, vous n’avez pas le moindre fusil ni aucun moyen de défense " – à quoi ils répondirent, " Dieu nous aidera et nous défendra ". Lord Salisbury ne cacha pas sa surprise.

Inspirées et fortifiées par le Saint-Esprit, des jeunes femmes issues des meilleures familles, élevées délicatement et entourées de tout le confort du foyer, abandonnent joyeusement ce bonheur pour se consacrer à l’éducation des jeunes, soigner les malades, aider les pauvres, prendre soin des aveugles, des sourds, des muets et des aliénés.

D’autres ne craignent pas de se rendre dans des pays lointains, sans espoir de retour, pour se consacrer à toutes les formes de charité et de bonnes œuvres en faveur des païens.

Chapitre 8

LES GRÂCES MERVEILLEUSES

QUE NOUS RECEVONS DU SAINT-ESPRIT

Ce que nous voulons par-dessus tout rendre clair est que le Saint-Esprit n’accorde pas uniquement son aide merveilleuse aux Apôtres, aux Martyrs et aux Missionnaires, mais à tous les chrétiens sans exception, si seulement ils la lui demande comme ils le devraient. Ce que beaucoup ne font pas – avec les plus tristes conséquences.

Le bonheur de notre vie dépend du bon choix de notre état. Si nous suivons la vocation que Dieu désire pour nous, nous avons une garantie de succès. Dieu nous donne les grâces à toutes les étapes de la route qu’il nous a tracée. Nous ne recevons pas ces grâces si nous choisissons une manière de vivre différente de celle que Dieu nous a réservée.

Comment savoir ce qu’il veut que nous fassions ? Simplement en priant le Saint-Esprit de nous éclairer et de nous guider.

Ceci concerne tout spécialement les filles et les garçons au début de leur existence. Si un garçon, appelé par Dieu pour devenir prêtre, ou une fille pour être religieuse, choisissent plutôt la vie séculière, ils ne peuvent s’attendre à recevoir l’aide de Dieu sur le mauvais chemin qu’ils suivent. Une des raisons pour lesquelles tant de mariage sont malheureux est que des garçons et des filles que Dieu n’a jamais destinés au mariage ont suivi aveuglément leur propre caprice et choisi l’état conjugal.

Les garçons et les filles devraient demander avec ferveur à Dieu de leur manifester sa sainte Volonté à cette importante étape de leur vie. Ils devraient savoir s’ils doivent ou non se marier. Ils doivent également demander à Dieu, dans le cas où il souhaite qu’ils se marient, de les aider à trouver la conjointe ou le conjoint qui leur convient, car épouser la mauvaise personne est aussi une cause fréquente d’échec dans le mariage.

Les parents ont la plus grande responsabilité dans l’éducation de leurs enfants. Un nombre incalculable de fois, ils sont à blâmer pour les fautes et le malheur de leurs garçons et de leurs filles, et bien souvent pour la perte de l’âme de leurs enfants.

Une fois de plus, c’est que les parents ne pensent pas à demander au Saint-Esprit de les éclairer dans cette grave responsabilité.

Les hommes d’affaires s’embarquent fréquemment dans des entreprises sérieuses sans même songer à demander l’aide du Saint-Esprit. Il en résulte bien des échecs.

L’incident suivant, choisi parmi bien d’autres que nous pourrions citer, montre combien cela est vrai.

Deux marchands de la ville de Lyon, engagés dans des commerces similaires, avaient leur établissement dans la même rue.

Tous les deux travaillaient fort et étaient d’habiles commerçants mais tandis que l’un prospérait, l’autre subissait de grandes pertes.

Ce dernier se confia à son concurrent prospère en lui expliquant ses difficultés et il lui demanda conseil.

" Mon cher ami, fut la réponse, vous êtes tout aussi intelligent et avisé que je le suis et vous travaillez même plus fort encore. J’attribue tout mon succès au fait que j’assiste chaque jour à la Messe et que je demande le conseil du Saint-Esprit. Faites-en autant et vous réussirez. "

Surpris et déçu par cette réponse, le marchand moins heureux rentra chez lui et conta la chose à sa femme. Elle lui conseilla sagement de suivre l’avis de son ami. Ce qu’il fit, avec les plus heureux résultats.

Les membres des professions libérales dans tous les domaines de la vie réussissent merveilleusement lorsqu’ils prient le Saint-Esprit avec ardeur.

Des médecins éminents assistent à la Messe et reçoivent la Sainte Communion avant de pratiquer d’importantes opérations. Ils font cela pour demander l’aide de Dieu.

Les hommes d’État les plus avisés attribuent leur succès à la conduite de l’Esprit Saint dont ils invoquent le secours.

Saint Louis, roi de France, qui travaillait peut-être plus énergiquement que n’importe quel homme de son royaume et qui fut l’un des meilleurs et des plus glorieux souverains qui régna jamais sur la France, trouvait le temps d’entendre deux à trois Messes chaque jour.

Certains courtisans lui ont suggéré qu’il se surmenait en assistant si souvent à la Messe : " Vous oubliez, mes bons amis, qu’en entendant la Messe je confère à mon royaume les plus importants bienfaits, bien mieux que je ne pourrais le faire d’une autre manière. "

Salazar, Premier ministre du Portugal, qui accomplit des prodiges pour le relèvement de son pays, est un catholique dévot qui met toute sa confiance en Dieu.

Le général Franco, qui a non seulement sauvé l’Espagne de la plus grave crise de son histoire mais qui a aussi sauvé l’Europe de la ruine, est connu pour passer de longues heures en prière devant le Saint-Sacrement lorsqu’il fait face à de graves difficultés.

M. de Valera, Premier ministre irlandais, assiste chaque jour à la Messe et reçoit la Sainte Communion. Il est lui aussi un homme d’État distingué qui a rendu de grands services à son pays.

Les généraux les plus braves et les plus heureux au combat ont recours à Dieu afin qu’il les aide et les éclaire pour les conduire à la victoire.

À Valverde, le célèbre général portugais Nuno Alvares Pereira – un des plus grands militaires de son temps – était bloqué en contrebas, encerclé par un ennemi infiniment supérieur en nombre qui occupait le sommet des collines avoisinantes. Tout semblait irrémédiablement perdu. Avancer signifiait la mort, battre en retraite était impossible, se rendre, il n’en était pas question.

Au milieu de la bataille, au plus fort du combat, le commandant portugais tomba à genoux. En réponse aux cris de ses capitaines qui le conjuraient de se lever et de les sauver, il répondit calmement :

" Mes amis, laissez-moi finir mes prières. " Puis, tel un homme inspiré il se leva, pénétré d’une vigueur et d’un courage nouveaux, il bondit sur son cheval, lança son cri de guerre, et pointant en direction du centre même des lignes ennemies, il mena l’attaque. De petite taille mais d’une force herculéenne, il faucha de ses propres mains les chefs de l’armée ennemie. Le conflit fut rude, mais il remporta la victoire.

Ce grand général entendait trois Messes chaque jour et obligeait ses hommes à en entendre une eux aussi, et cela même au cours de ses constantes campagnes, car il prenait bien soin d’avoir des prêtres qui accompagnaient son armée.

Le célèbre général et héros Simon de Montfort, avec seulement huit cents cavaliers et quelques hommes d’infanterie, se trouva encerclé par surprise dans la ville de Muret par une armée de 40 000 hommes conduite par le roi d’Aragon et Raimond, comte de Toulouse. Il demandait l’aide de Dieu et était à la Messe lorsque ses officiers vinrent lui annoncer que les assiégeants marchaient sur la ville.

" Laissez-moi d’abord finir la Messe, répondit-il, et ensuite je serai à vous. "

Plein de confiance, il ordonna d’ouvrir grand les portes de la ville et chargea au cœur de l’armée qui s’avançait, semant partout la déroute et frappant le roi d’Aragon lui-même pour remporter une glorieuse victoire.

L’empereur Lothaire entendait trois Messes chaque jour, même lorsqu’il était avec ses troupes sur le champ de bataille.

Un cas remarquable à l’époque moderne est celui du maréchal Foch, qui entendait la Messe chaque matin même lorsque les combats étaient les plus violents.

Le Premier ministre vint un jour le consulter sur une grave question d’importance militaire et on l’informa que le maréchal assistait à la Messe. L’aide de camp suggéra de le faire appeler. " Non, non, répliqua le Premier ministre, nous ne devons pas le déranger dans ses dévotions. J’attendrai. "

Comme nous l’avons déjà dit, c’est par la prière, en recevant les Saints Sacrements et en entendant la Sainte Messe que nous recevons les grâces et les bénédictions de l’Esprit Saint, sa lumière, sa gouverne et son aide.

Chapitre 9

CE QUE NOUS PERDONS

FAUTE D’AIMER LE SAINT-ESPRIT

En raison de leur ignorance du Saint-Esprit, beaucoup de catholiques demeurent froids ou tièdes toute leur vie sans jamais goûter la religion de paix et d’amour que le Christ nous a donnée.

Par exemple, la Sainte Communion, avec toutes ses immenses joies est peu comprise et peu aimée du plus grand nombre. Ils la reçoivent, mais sans y prendre plaisir et ils ignorent quels océans de grâces chaque Communion pourrait leur obtenir. En conséquence, ils reçoivent la Sainte Communion avec froideur et peu souvent.

Dans la Communion, c’est Dieu lui-même, le grand Créateur, le Dieu omnipotent, qui vient dans notre âme. Il vient avec un amour infini. Il demeure en nous aussi longtemps que la Sainte Hostie conserve l’apparence du pain. Cela peut durer longtemps. Oh, quels précieux moments !

Il vient en nous avec un amour infini et s’unit si intimement à notre âme qu’il devient un avec nous.

Une seule Communion suffit à nous rendre saints. La petite Imelda est devenue sainte après une seule Sainte Communion simplement parce que, avec la lumière du Saint-Esprit, elle a compris les merveilles de la Communion. Nous ne comprenons pas la Sainte Communion parce que nous ne demandons pas au Saint-Esprit de nous donner sa lumière, ce qu’il ferait assurément si seulement nous le lui demandions.

Toute l’éternité ne suffira pas à remercier Dieu pour une Sainte Communion. Zachée, un publicain et un pécheur, a reçu Notre-Seigneur une seule fois dans sa maison et cette visite a suffit à faire de lui un saint. Ce n’est pas dans notre maison que vient Notre-Seigneur, mais dans notre âme elle-même, et non pas une seule fois, mais de nombreuses fois, et nous retirons peu de profit de ses visites; pourtant, comme nous l’avons dit, une seule Communion suffit à nous rendre saints.

Marie-Madeleine et Marthe étaient remplies de joie lorsque Jésus venait leur rendre visite dans leur maison de Béthanie. Nous devrions comme elles nous réjouir de la visite de Notre-Seigneur mais, bien au contraire, beaucoup avalent la Sainte Hostie et se mettent à lire leur livre de prières.

Nous pouvons bien comprendre la joie et les délices de sainte Catherine de Sienne, sainte Rose de Lima, saint Antoine et les autres Saints quand Notre-Seigneur leur est apparu pour converser amoureusement avec eux dans leur chambre, comme il le fit souvent.

Dans la Communion, il fait bien plus pour nous. Il vient réellement et véritablement dans notre âme avec un amour très tendre.

Oh, quelles grâces ne pourrions-nous pas recevoir si seulement nous demandions la lumière du Saint-Esprit !

Et puis il y a la Présence réelle de Notre-Seigneur dans le Très Saint Sacrement, où il nous attend, tout prêt à écouter nos prières et à nous accorder ses grâces. Pourtant, bien des catholiques ne vont que rarement, sinon jamais, lui rendre visite bien qu’ils passent fréquemment devant la porte d’une église. Ils ont des difficultés et ils ont des peines. Ils cherchent le secours et la consolation chez d’autres, qui ne peuvent rien leur donner. Pourquoi ne vont-ils pas à Notre-Seigneur pour lui demander son aide ? Lorsqu’il était sur terre, il a consolé et réconforté tous ceux qui allaient vers lui. Il est ici également sur un trône de miséricorde. Les grâces que nous pourrions recevoir pour une simple visite au Saint Sacrement sont incalculables. Pourtant, les églises restent presque vides pour la majeure partie de la journée.

Il est vrai que certains comprennent vraiment ce mystère d’amour. Il y a bien des médecins, des avocats, des hommes d’affaires, des pieuses femmes qui rendent deux ou quatre visites par jour au Saint Sacrement en allant au travail ou sur le chemin du retour. Ce qui montre que les autres pourraient en faire autant.

Les protestants et les incroyants sont naturellement surpris et demandent : " Si vous croyez que votre Dieu, un Dieu d’infinie bonté, est là sur l’autel qui vous attend, pourquoi n’allez-vous pas le voir pour le prier ? "

Il semble incroyable que les catholiques n’ouvrent pas les yeux sur le fait que Dieu est réellement là qui les attend. La raison en est qu’ils ne prient pas le Saint-Esprit.

Sainte Thérèse, après sa mort, est apparue à une de ses religieuses pour lui dire : "  Vous devriez faire devant le Saint Sacrement ce que nous faisons au Ciel, car c’est le même Dieu que vous avez sur l’autel et que nous avons au Ciel. "

Ensuite, il y a le grand Sacrifice de la Messe, qui est en tout semblable à la mort du Christ sur la Croix. Chaque Messe apporte des océans de grâces sur la terre, mais spécialement pour ceux qui y assistent. Il n’y a rien sur terre de comparable à la Messe et rien qui soit plus grand au Ciel. Des multitudes d’anges assistent à chaque Messe et s’empressent d’offrir nos prières à Dieu, ce qui confère à nos demandes une merveilleuse efficacité. Tout le monde voudrait voir un miracle. On voudrait surtout voir un mort revenir à la vie. Ce serait assurément une merveille que l’on ne pourrait jamais oublier.

Mais il s’opère à chaque Messe une merveille bien plus grande encore. Le prêtre fait bien plus que ramener un mort à la vie; il transforme la petite hostie qui devient le Corps et le Sang du Fils de Dieu lui-même. Nous pouvons dire que Jésus naît et que Jésus meurt dans la Messe pour l’amour de nous.

Malgré cela, de nombreux catholiques ne vont pas à la Messe. Elle est célébrée non loin de chez eux, mais ils sont trop paresseux, trop négligents pour se lever et y assister.

Oh, s’ils savaient les grâces et les faveurs immenses qu’ils recevraient à chaque Messe, ils n’entendraient pas une seule mais de nombreuses Messes chaque jour ! Nous demandons une fois de plus, " Quelle est la cause de cet aveuglement ? " Elle est toujours la même, c’est qu’ils ne prient pas le Saint-Esprit.

La prière. Rien n’est plus facile, rien n’est plus consolant que la prière. Il est plus facile de bien prier que de prier mal. La seule chose nécessaire est de savoir comment prier. Tout le secret est de savoir que lorsque nous prions, nous parlons à Dieu personnellement et intimement. Il nous regarde amoureusement, nous écoute, prêt à tout nous donner. Comprenons une fois pour toute que lorsque nous prions, nous sommes en présence même de Dieu.

Ce n’est pas une métaphore ou une façon de parler. C’est la pure vérité. Ceux qui prient ainsi obtiennent plus avec une seule prière que d’autres avec une centaine. Qui ne voudrait parler à Dieu, à un Dieu si bon prêt à tout nous donner ? Si seulement nous voulions le demander au Saint-Esprit, il nous ferait comprendre cette vérité.

Toutes ces grâces, ces joies et ces consolations merveilleuses, nous les perdons par notre manque d’amour envers le Saint-Esprit.

L’AMOUR DE DIEU

La plus grande de toutes nos obligations, la plus grande source de mérites, notre plus grande consolation possible est l’amour de Dieu. Un seul acte d’amour a plus de valeur que mille actes de toute autre vertu. Aucune œuvre, si importante soit-elle, n’a de valeur à moins qu’elle ne soit inspirée par l’amour de Dieu.

Le premier grand commandement est d’aimer Dieu de tout notre cœur et de toute notre âme. C’est le fondement et l’essence même de notre religion.

Pourtant, bien des chrétiens n’éprouvent que peu d’amour pour Dieu. Ils ne trouvent pas de consolation en faisant des actes d’amour. Ils nous disent eux-mêmes que lorsqu’ils répètent un acte d’amour, ils ne ressentent rien dans leur cœur qui corresponde à leurs paroles.

Ils adorent Dieu, ils servent Dieu, ils prient Dieu, ils craignent Dieu. Ils ont une fausse idée de Dieu; ils pensent à lui comme à un Dieu sévère, un Dieu sombre, mais ils ne pensent pas à lui comme à un Dieu d’amour, de douceur et de miséricorde infinis.

En conséquence, ils n’obtiennent pas les infinis mérites qu’ils pourraient si facilement acquérir dans leur vie quotidienne, ils n’éprouvent jamais le plaisir de la compagnie de Dieu qui serait leur bonheur suprême.

Dieu a tout fait pour que nous puissions l’aimer. Il nous dit de l’appeler Père, c’est-à-dire Père dans le vrai sens du mot, un Père très aimant et très tendre.

Dieu a fait, comme il le dit lui-même, le dernier effort suprême pour gagner notre amour en nous offrant son Sacré-Cœur comme emblème et comme gage de son très tendre amour pour nous.

Il a fait 12 très aimantes promesses à tous ceux qui auront de la dévotion pour son Sacré-Cœur, mais rares sont ceux qui pensent jamais à ces merveilleuses promesses.

Comment se fait-il que nous soyons si aveugles, si froids, si indifférents ? La réponse est toujours la même : nous ne demandons par la lumière du Saint-Esprit.

LA PASSION

Une des plus grandes pertes que nous subissons en n’étant pas dévoués à l’Esprit Saint est notre incroyable aveuglement en ce qui concerne le grand mystère de la Passion.

Notre-Seigneur a souffert la mort la plus ignominieuse et la plus cruelle pour nous sauver. Il aurait pu nous sauver par une seule parole ou par une seule goutte de son Précieux Sang. Pourquoi a-t-il voulu se soumettre à tant d’outrages, tant de blasphèmes et d’insultes ?

Simplement pour nous obliger à l’aimer, pour nous prouver de la manière la plus claire possible combien il nous aimait.

Il n’est pas mort pour tous en général. Il est mort pour chacun de nous en particulier. Il vous a vus, cher lecteurs, clairement et distinctement et il a offert pour vous en particulier chaque souffrance, chaque goutte de son Précieux Sang.

Et pourtant, sachant tout cela, nous regardons le crucifix, nous voyons les représentations de sa Passion sans ressentir d’amour pour le Dieu qui a tant souffert pour nous; nous n’éprouvons aucune gratitude. Nous demeurons froids, insensibles, sans réaction.

Nous ne parlons pas ici d’un simple élan d’amour sentimental, mais d’une compréhension intellectuelle et claire de l’amour que Dieu nous a témoigné par ses souffrances et sa mort..

Comment se fait-il que nous ne comprenions pas ce grand mystère ? C’est que nous n’avons pas la lumière du Saint-Esprit.

Tous les Saints ont été des Saints parce qu’ils comprenaient la Passion, et jamais il n’y eut un Saint qui n’aimât pas Notre-Seigneur et ne fût pas reconnaissant pour ce qu’il a souffert pour nous. Il n’est pas possible de comprendre cette Divine Preuve d’amour sans aimer de retour.

Aussi devons-nous prier et implorer l’Esprit Saint de nous aider à comprendre l’amour infini de Notre-Seigneur pour nous dans la Passion.

Chapitre 10

LES TROIS SACREMENTS

DU SAINT-ESPRIT

Nous recevons, comme nous l’avons déjà dit, par la prière, les bonnes œuvres et les Sacrements, un accroissement des dons et des grâces du Saint-Esprit, mais il existe trois Sacrements que nous pourrions appeler les Sacrements du Saint-Esprit, à savoir le Baptême, la Confirmation et la Confession.

LE BAPTÊME

L’Esprit Saint ne vient pas personnellement dans notre âme lorsque nous sommes créés, ni à notre naissance dans le monde, mais lorsque nous sommes baptisés.

Par le Baptême, notre âme est purifiée de l’horrible lèpre du péché originel et revêtue de la grâce sanctifiante dont nous venons de parler. C’est au Baptême que le Saint Esprit entre personnellement et établit sa demeure dans notre âme, pour en faire son temple vivant.

Quelle inconscience de la part des parents qui reportent le Baptême de leurs enfants ! Ils se privent de la présence amoureuse et de la protection du Saint-Esprit. La vie de leur enfant est si fragile qu’il peut mourir à tout moment. Quel malheur si l’enfant devait mourir et être privé à jamais de voir Dieu, d’aller au Ciel !

L’auteur de ces lignes eut un jour la tristesse de voir un petit enfant mourir ainsi soudainement. Le fait vaut la peine d’être rapporté.

On demanda à un prêtre de baptiser un enfant, ce à quoi il consentit bien volontiers. Les jours passaient et le Baptême n’avait pas lieu. Sur le point de se coucher, un soir, l’idée lui traversa l’esprit que l’enfant était en danger. Il n’avait pas de raison particulière de craindre pour la vie de l’enfant mais poursuivant son inspiration, il insista le lendemain pour que le Baptême ait lieu immédiatement. Ce qui fut fait, heureusement, et il était temps, car l’enfant fut soudain pris de convulsions et mourut.

Malheureusement, de nombreux enfants meurent ainsi de façon inattendue sans Baptême. Quelle terrible responsabilité pour les parents !

LA CONFIRMATION

La Confirmation est de façon très spéciale le Sacrement du Saint-Esprit, car bien qu’il entre dans notre âme au Baptême pour en faire son temple vivant, c’est à la Confirmation que nous le recevons dans toute sa plénitude.

Les Apôtres l’avaient reçu eux aussi avant que Notre-Seigneur ne monte au Ciel, car il leur avait dit : " Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. " Mais comme nous l’avons vu, c’est à la Pentecôte qu’ils le reçurent pleinement.

Ce Sacrement est d’une très grande importance vitale et ne peut être reçu qu’une seule fois. Il faudrait par conséquent s’y préparer avec un soin extrême.

On s’assure habituellement que les garçons et les filles qui doivent être confirmés connaissent leur catéchisme. Mais il est incroyable de voir qu’on leur enseigne fort peu de choses, sinon rien du tout, sur le Saint-Esprit lui-même ! On ne leur apprend pas comment l’aimer et l’honorer. Ils ne connaissent pas les merveilleuses grâces qu’il leur apporte. Ils le prient rarement, ou jamais.

En conséquence, ils ne reçoivent pas la Confirmation avec la joie et les délices avec lesquels ils ont reçu la Sainte Communion. Pis encore, tout au long de leur vie future, ils ne chérissent pas l’amour et la dévotion qu’ils devraient avoir pour l’Esprit Saint. Ils sont ainsi privés d’une immense source de joies et de consolations dont ils devraient profiter.

Les enseignants sont responsables de cette négligence. Ils semblent connaître eux-mêmes bien peu de choses sur le Saint-Esprit. Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles.

Chers enseignants qui lisez ces lignes, efforcez-vous désormais d’apprendre à vos élèves à aimer le Saint-Esprit.

LA CONFESSION

La Confession est aussi de façon particulière un Sacrement de l’Esprit Saint.

C’est un merveilleux Sacrement et une rivière de grâces.

a) Dieu seul peut pardonner les péchés, car cela exige un pouvoir omnipotent et divin. Les Anges les plus élevés dans les Cieux ne peuvent pardonner le moindre péché. Le Saint-Esprit donne ce divin pouvoir aux prêtres auxquels il a dit : " Recevez l’Esprit Saint, ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. "

Saint Augustin dit que lorsqu’un prêtre pardonne un péché, il use d’un pouvoir plus grand que celui de Dieu lui-même lorsqu’il créa l’univers. Les grâces données dans la Confession sont en proportion à ce pouvoir divin.

b) Fait supplémentaire : Si quelqu’un devait commettre un péché mortel et expulser ainsi le Saint-Esprit de son âme, la Confession purifiera l’âme dans le Sang de Jésus-Christ et ramènera le Saint-Esprit qui reviendra faire de cette âme son temple et lui donnera à nouveau ses faveurs et ses grâces.

Beaucoup vont à Confesse avec désinvolture. Ils ont des péchés véniels et mortels sur leur âme mais ne prennent pas conscience de la malice et de l’ordure de ces péchés. S’ils voyaient leur âme en état de péché, il en mourrait d’horreur.

Le cardinal Newman fait remarquer que si nous voyions un corps dans un état de décomposition avancée, sa vue et son odeur nous rempliraient d’horreur et de dégoût. Cette corruption n’est rien cependant en comparaison d’une âme en état de péché.

Pour montrer à quel point cela est vrai, un péché véniel peut maintenir longtemps une âme dans les terribles flammes du Purgatoire. Un péché mortel maintient l’âme en Enfer à jamais. Il faut donc que ces péchés soient bien terribles pour mériter de tels châtiments.

Dieu ne punit pas un péché simplement parce qu’il est en colère, mais parce que la malice du péché exige ce châtiment. Cela est si vrai que si une âme devait entrer au Ciel en état de péché véniel, elle irait de sa propre volonté se jeter dans les flammes du Purgatoire pour se guérir de ce péché.

Et malgré cela, les gens vont se confesser en manifestant peu de tristesse et de componction et remercient à peine le Seigneur de les avoir guéris de cette hideuse corruption.

Lorsque Notre-Seigneur a guéri les dix lépreux de leur terrible maladie, un seul est revenu le remercier. Nous nous indignons à juste titre devant une si infâme ingratitude et pourtant, beaucoup d’entre nous se montrent bien plus ingrats encore en étant si peu reconnaissants envers Dieu de les avoir guéris de la lèpre du péché qui est incomparablement plus infecte.

La malice du péché est terrible; la corruption, l’ordure du péché est terrible; mais il est une chose bien pire encore, et c’est que le péché est un outrage et une offense personnelle et directe envers la Majesté de Dieu.

Peu de catholiques pensent à cela. La conséquence en est que leur peine du péché n’est que faible et que leur résolution d’éviter le péché est loin d’être aussi ferme et sincère qu’elle devrait l’être. Ils ne se préparent pas convenablement à la Confession. C’est pourquoi ils ne reçoivent pas de leurs Confessions les merveilleuses grâces qu’ils devraient en obtenir.

Certains catholiques ne retirent pas de leur Confession l’aide et la consolation qu’il faudrait. Dans la Confession, Notre-Seigneur nous donne un ami à qui nous pouvons confier tous nos ennuis et qui est prêt à consoler et à réconforter tous ceux qui s’agenouillent à ses pieds. Il s’est préparé par de nombreuses années d’études à cette très importante partie de sa mission. Il ne donne pas ses impressions personnelles mais la doctrine de l’Église et les conseils des Saints, et il est, de plus, aidé et inspiré par l’Esprit Saint dont il est le ministre.

Les pénitents font bien d’écouter ses conseils et de les mettre en pratique. Ils devraient lui demander conseil dans leurs doutes et leurs difficultés. Chose étrange à dire, les protestants semblent parfois comprendre mieux que les catholiques cette partie de la Confession et, de plus, certains entrent dans l’Église catholique expressément afin de pouvoir aller à Confesse !

La raison en est que ces catholiques n’ont pas la lumière du Saint-Esprit. Ils ne prient pas et n’aiment pas le Saint-Esprit.

Chapitre 11

LES PÉCHÉS CONTRE LE SAINT-ESPRIT

Les paroles suivantes de Notre-Seigneur nous montrent la gravité des péchés contre l’Esprit Saint : " Et tout homme qui dira une parole contre le Fils de l’homme, cela lui sera remis, mais pour celui qui aura blasphémé contre le Saint-Esprit, il n’y aura pas de rémission. "

On considère habituellement que les péchés contre le Saint-Esprit sont au nombre de six, à savoir, le désespoir, la présomption, l’impénitence, l’obstination, l’opposition à la vérité et l’envie des grâces accordées à un autre.

Certains sont moins difficiles à pardonner que d’autres. L’impénitence finale est absolument impardonnable. Également impardonnables sont ceux qui par malice délibérée refusent de reconnaître l’œuvre de Dieu, comme ces pharisiens qui après avoir vu les miracles de Notre-Seigneur les attribuaient à Belzébuth, le Prince des Démons.

Ceux qui rejettent délibérément les moyens du salut sont également rarement pardonnés.

La difficulté d’obtenir le pardon pour ces péchés est clairement causée par le pécheur lui-même, lequel rejette la grâce de Dieu.

Les péchés habituels et délibérés, les péchés contre la lumière [de la vérité], offensent Dieu plus gravement que les péchés dus à la faiblesse et à l’ignorance.

LE GRAND PÉCHÉ CONTRE L’ESPRIT SAINT

ET SA PUNITION

La chute de Constantinople et sa destruction est un bon exemple du terrible châtiment que Dieu réserve à ceux qui pèchent contre le Saint-Esprit.

Les Grecs, conduits par leurs Patriarche Photios et Keroularios, ont nié la divinité du Saint-Esprit et, après avoir apparemment abjuré leur erreur, retombèrent dans le même péché. Ils furent menacés de la colère de Dieu par le Pape Nicolas V s’ils ne se repentaient pas. Ce qu’ils refusèrent obstinément de faire.

Trois ans plus tard, en 1453, Mahomet II, à la tête d’une formidable armée musulmane, encercla la ville et après un féroce combat vainquit les Grecs et captura Constantinople – et cela le jour même de la fête du Saint-Esprit. Les terribles massacres, le pillage et les incendies durèrent trois jours entiers, réduisant les habitants à des conditions lamentables. Mahomet entra dans la cité le quatrième jour, prit possession du Palais impérial et transforma la cathédrale en mosquée.

Constantinople dut ensuite subir le joug cruel des Turcs Ottomans pendant plus de 500 ans. Quel châtiment !

ET NOUS ?

Est-ce que nous offensons le Saint-Esprit ? Est-ce que nous péchons contre l’Esprit Saint ?

Espérons que nous ne pécherons jamais aussi gravement que ceux qui ne méritent pas le pardon, mais peut-être que notre manque de réflexion nous fait commettre contre le Saint-Esprit des péchés moins graves.

Le Saint-Esprit nous aime avec une infinie tendresse et d’un amour divin. Il nous aime si tendrement qu’il vient, comme je l’ai dit, demeurer dans notre âme. Nous sommes par conséquent tenus de lui rendre cet amour divin.

Le faisons-nous, ou, est-ce que par manque de foi nous faisons comme tant d’autres qui l’oublient, l’abandonnent et ne lui prêtent aucune attention ?

Ou pis encore, osons-nous l’offenser directement ? Dans ce cas, nous devons avec ferveur nous efforcer de corriger ces fautes. Voici pour cela quelques suggestions utiles.

Un philosophe païen donna ce sage conseil à un disciple qui lui demandait la meilleure façon de corriger ses défauts.

" Pense, lui dit Sénèque, que tu es en compagnie d’un homme bon qui voit tout ce que tu fais et entend tout ce que tu dis. Ne fais rien de ce que tu ne ferais pas en sa présence. "

Le disciple suivit ce conseil et se corrigea rapidement de ses défauts.

Saint Bernard donnait un conseil semblable à ses moines : " Ne faites rien, leur disait-il, que vous ne feriez pas si j’étais présent avec vous. "

Aucun voleur, si audacieux qu’il soit, ne volera s’il voit qu’un policier le regarde.

Si donc nous prenons conscience que le Saint-Esprit est réellement et véritablement avec nous et qu’il voit tout ce que nous faisons, ce sera une motivation puissante pour nous empêcher de l’offenser.

Le petit fait suivant nous servira d’exemple :

Une jeune femme a reçu de sa mère pour son anniversaire une magnifique robe fort coûteuse. Elle se précipita dans sa chambre pour revêtir la nouvelle robe qui lui plaisait beaucoup.

Soudainement, une vague de tristesse prit la place de sa joie et, retournant vers sa mère, elle lui dit avec des larmes dans les yeux : " Mère, je ne peux pas porter cette robe. Elle n’est pas modeste. Le Saint-Esprit, qui est dans mon âme, en serait mécontent. "

Cette jeune fille nous enseigne à tous une importante leçon, car si nous avons nous aussi une idée claire, comme elle l’avait, que le Saint-Esprit est en nous, nous éviterons ainsi toutes les paroles et tous les actes qui l’offensent. "

VENI CREATOR SPIRITUS

Viens, Esprit créateur, nous visiter,
Viens éclairer l'âme de tes fils,
Emplis nos cœurs de grâce et de lumière,
Toi qui créas toute chose avec amour.
Toi le don, l'envoyé du Dieu très haut,
Tu t'es fait pour nous le défenseur.
Tu es l'amour, le feu, la source vive,
Force et douceur de la grâce du Seigneur !
Donne-nous les sept dons de ton amour,
Toi le doigt qui œuvres au nom du Père,
Toi dont il nous promit le règne et la venue,
Toi qui inspires nos lèvres pour chanter.
Mets en nous ta clarté, embrase-nous,
En nos cœurs répands l'amour du Père.
Viens fortifier nos corps dans leur faiblesse,
Et donne-nous ta vigueur éternelle.
Chasse au loin l'ennemi qui nous menace,
Hâte-toi de nous donner la paix,
Afin que nous marchions sous ta conduite,
Et que nos vies soient lavées de tout péché.
Fais-nous voir le visage du Très-Haut,
Et révèle-nous celui du Fils,
Et toi l'Esprit commun qui les rassemble,
Viens en nos cœurs, qu'à jamais nous croyions en toi.
Gloire à Dieu notre Père dans les cieux,
Gloire au Fils qui monte des enfers,
Gloire à l'Esprit de force et de sagesse
Dans tous les siècles des siècles. Amen !

 

APPENDICE

PRIÈRES AU SAINT-ESPRIT

Seigneur, qui avez enseigné les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, donnez-nous, par ce même Esprit, de connaître et d’aimer le bien, et de goûter toujours la joie de ses divines consolations. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Ainsi soit-il.

***

En toutes nos actions, Seigneur, que votre inspiration nous prévienne, et que votre aide nous accompagne, afin que toutes nos prières et nos œuvres tiennent toujours de vous et leur principe et leur achèvement. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Nous vous en prions, Seigneur, éclairez nos âmes par l’Esprit-Saint Conseiller, qui procède de vous, pour que, suivant la promesse de votre Fils, il nous guide vers la vérité tout entière. Lui qui vit et règne avec vous pour l’éternité.

 

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