Benoît XVI aurait-il inventé la «
Journée mondiale des enfants » ?
Le pape se souvient du jour de sa première
communion, en présence de 100.000 enfants
Une « Journée mondiale des enfants » place Saint
Pierre
Au cours de la rencontre, le pape a répondu spontanément à des questions
sur l’Eucharistie qui lui ont été posées par sept enfants, assis près de
lui.
C’est Andrea qui lui a posé la première
question : « Cher pape, quel souvenir as-tu de ta première communion ? »
« C’était un beau dimanche de mars, en 1936, il y a 69 ans. C’était un
jour ensoleillé, l’église était belle, la musique… », a raconté le pape
avec un grand sourire.
« J’ai compris que Jésus était entré dans mon cœur », a-t-il affirmé.
« J’ai promis au Seigneur, comme je le pouvais, ‘je veux être toujours
avec toi’, puis je l’ai prié : ‘ mais reste
surtout toi avec moi ’ ».
Jean-Paul II a inventé la Journée mondiale de la Jeunesse ; Benoît XVI
aurait-il inventé la « Journée mondiale des enfants » ?
Quelque 150.000 personnes, dont 100.000 enfants ont répondu samedi
après-midi à l’invitation que , avait adressée aux enfants ayant fait ou qui
feront cette année leur première communion. L’invitation était adressée aux
enfants du diocèse de Rome et des environs mais ils sont venus de toute
l’Italie et même de l’étranger (France et Espagne entre autres).
Puis
Livia
lui a demandé : « Avant le jour de ma première communion, je me suis confessée, puis je me suis confessée de nouvelles fois. Je voulais te demander : je dois me confesser toutes les fois que je communie, même lorsque j’ai fait les mêmes péchés ? Car je me rends compte que c’est toujours les mêmes ».
Le pape n’a pu s’empêcher de rire. Puis il a répondu : « C’est vrai : nos péchés sont en général toujours les mêmes. Mais nous nettoyons nos chambres au moins une fois par semaine, même si la saleté est toujours la même ».
La confession, a-t-il rappelé, est nécessaire « seulement en cas de péché grave, mais il est très utile de se confesser régulièrement pour cultiver la propreté et la beauté de l’âme et mûrir peu à peu dans la vie ».
Giulia
lui a demandé : « Sainteté, tout le monde nous dit que c’est important d’aller à la messe le dimanche. Nous irions volontiers mais souvent nos parents ne nous y accompagnent pas, car le dimanche, ils dorment… Tu peux leur dire aussi un mot à eux, pour qu’ils comprennent que c’est important d’aller à la messe ensemble le dimanche ?
Le pape l’a invité à se tourner vers ses parents « avec beaucoup d’amour et beaucoup de respect » et de leur dire : « Chère maman, cher papa, tu sais ce qui est important pour nous tous, aussi pour toi ? Que nous allions rencontrer Jésus ».
A la question d’
Andrea
: « ma catéchiste m’a dit que Jésus est présent dans l’Eucharistie. Mais comment ? Moi je ne le vois pas », Benoît XVI a répondu : « Non ne le voyons pas mais il y a beaucoup de choses que nous ne voyons pas mais qui existent et qui sont importantes. Par exemple : nous ne voyons pas notre raison et pourtant nous avons une raison… Nous ne voyons pas le courant électrique, et pourtant nous voyons qu’il existe… Nous ne les voyons pas mais nous pouvons en voir et en sentir les effets… Nous ne voyons pas le courant, mais la lumière, si… Nous ne voyons pas le Seigneur de nos yeux mais nous voyons que là où il y a Jésus, les hommes changent, deviennent meilleurs ».
Le pape est arrivé vers 18.00 place Saint Pierre. La rencontre avait commencé à 17.00 avec des chants (et la participation de chanteurs dont Ami Stewart), des témoignages et des danses.
La rencontre, intitulée «
Le pain du Ciel
» s’est conclue par un moment d’adoration au cours duquel les enfants se sont agenouillés (y compris ceux qui n’avaient pu accéder à la Place Saint Pierre et qui suivaient la rencontre depuis la via della Conciliazione). Le pape les a ensuite bénis avec le Saint-Sacrement.
Avant de prendre congé des enfants, Benoît XVI, qui semblait particulièrement heureux, les a chaleureusement remerciés d’être venus : « Merci, a-t-il dit. Merci pour cette fête de la foi ! »
Le pape a quitté la place Saint Pierre à bord de la papamobile, saluant les enfants, alors que la foule entonnait «
Resta qui con noi » (Reste ici avec nous, le soleil se couche déjà, si tu es parmi nous, la nuit ne tombera pas
…).
Catéchèse
du Saint-Père (Texte intégral )
Andrea: "Cher Pape, quel souvenir as-tu
du jour de ta première Communion?"
Je voudrais tout d'abord vous dire merci pour cette fête que vous m'offrez, pour
votre présence et pour votre joie. Je vous remercie et je vous salue en réponse
au baiser que plusieurs d'entre vous m'ont donné, un baiser qui, naturellement,
vaut symboliquement pour vous tous. Quant à la question, je me souviens bien du
jour de ma première Communion. C'était un beau dimanche de mars 1936, il y a
donc 69 ans. C'était un jour ensoleillé, l'église était très belle, la musique
aussi, il y avait beaucoup de belles choses dont je me rappelle. Nous étions une
trentaine de garçons et de filles de notre petit village, qui ne comptait pas
plus de 500 habitants. Mais au centre de mes beaux et joyeux souvenirs se trouve
la pensée - et c'est également ce qu'a dit votre porte-parole - que j'ai compris
que Jésus était entré dans mon coeur, m'avait rendu visite, précisément à moi.
Et avec Jésus, Dieu lui-même est avec moi. Et cela est un don d'amour qui vaut
réellement plus que tout ce qui peut être donné d'autre par la vie; et, ainsi,
j'ai réellement été rempli d'une grande joie, car Jésus était venu à moi. Et
j'ai compris que commençait alors une nouvelle étape de ma vie, j'avais 9 ans,
et qu'il était à présent important de rester fidèle à cette rencontre, à cette
Communion. J'ai promis au Seigneur, dans la mesure de mes possibilités: "Je
voudrais être toujours avec toi" et je l'ai prié: "Mais toi, surtout, sois avec
moi". Et je suis allé ainsi de l'avant dans ma vie. Grâce à Dieu, le Seigneur
m'a toujours pris par la main, il m'a guidé également dans les situations
difficiles. Et ainsi, cette joie de la Première Communion était le début d'un
chemin accompli ensemble. J'espère que, également pour vous tous, la Première
Communion que vous avez reçue en cette Année de l'Eucharistie sera le début
d'une amitié pour toute la vie avec Jésus. Le début d'un chemin ensemble, car en
allant avec Jésus, on suit la bonne route et la vie devient bonne.
Livia: "Saint-Père, avant le jour de ma Première Communion, je me suis
confessée. Je me suis ensuite confessée d'autres fois. Mais je voudrais te
demander: dois-je me confesser toutes les fois que je fais la Communion? Même
lorsque j'ai fait les mêmes péchés? Car je me rends compte qu'il s'agit toujours
des mêmes".
Je dirais deux choses: la première, naturellement, est que tu ne dois pas
toujours te confesser avant la Communion, si tu n'a pas fait de péchés graves au
point de devoir les confesser. Il n'est donc pas nécessaire de se confesser
avant chaque Communion eucharistique. Voilà le premier point. Cela est seulement
nécessaire dans le cas où tu as commis un péché réellement grave, où tu as
profondément offensé Jésus, si bien que l'amitié est interrompue et que tu dois
recommencer à nouveau. Ce n'est que dans ce cas, lorsqu'on est en état de "péché
mortel", c'est-à-dire grave, qu'il est nécessaire de se confesser avant de faire
la Communion. Voilà le premier point. Le deuxième: même si, comme je l'ai dit,
il n'est pas nécessaire de se confesser avant chaque Communion, il est utile de
se confesser avec une certaine régularité. Il est vrai que nos péchés sont
généralement toujours les mêmes, mais nous nettoyons bien nos maisons, nos
chambres, au moins chaque semaine, même si la saleté est toujours la même. Pour
vivre dans la propreté, pour recommencer; autrement, la saleté ne se voit
peut-être pas, mais elle s'accumule. Un processus semblable est également vrai
pour l'âme, pour moi-même, si je ne me confesse jamais, l'âme est négligée et, à
la fin, je suis toujours content de moi et je ne comprends plus que je dois
aussi faire des efforts pour devenir meilleur, que je dois aller de l'avant. Et
ce nettoyage de l'âme, que Jésus nous donne dans le Sacrement de la Confession,
nous aide à avoir une conscience plus nette, plus ouverte et, aussi, à mûrir
spirituellement en tant que personne humaine. Il y a donc deux choses: se
confesser n'est nécessaire qu'en cas d'un péché grave, mais il est très utile de
se confesser régulièrement pour cultiver la propreté, la beauté de l'âme et
mûrir peu à peu dans la vie.
Andrea: "Ma catéchiste, en me préparant au jour de ma Première Communion, m'a
dit que Jésus est présent dans l'Eucharistie. Mais comment? Je ne le vois pas!"
En effet, nous ne le voyons pas, mais il y a tant de choses que nous ne voyons
pas et qui existent et sont essentielles. Par exemple, nous ne voyons pas notre
raison, toutefois, nous avons la raison. Nous ne voyons pas notre intelligence,
et pourtant nous l'avons. En un mot, nous ne voyons pas notre âme et toutefois,
elle existe et nous en voyons les effets, car nous pouvons parler, penser,
décider, etc. De même, nous ne voyons pas, par exemple, le courant électrique;
toutefois, nous voyons qu'il existe, nous voyons que ce micro fonctionne, nous
voyons les lumières. En un mot, ce sont précisément les choses les plus
profondes, qui soutiennent réellement la vie et le monde, que nous ne voyons
pas, mais nous pouvons en voir, en ressentir les effets. Nous ne voyons pas
l'électricité, le courant, mais nous voyons la lumière. Et ainsi de suite. Nous
ne voyons donc pas non plus le Seigneur ressuscité avec nos yeux, mais nous
voyons que là où est Jésus, les hommes changent, deviennent meilleurs. Il se
crée une plus grande capacité de paix, de réconciliation, etc. Nous ne voyons
donc pas le Seigneur lui-même, mais nous en voyons les effets: c'est ainsi que
nous pouvons comprendre que Jésus est présent; comme je l'ai dit, les choses
invisibles sont précisément les plus profondes et les plus importantes. Allons
donc à la rencontre de ce Seigneur invisible, mais fort, qui nous aide à bien
vivre.
Giulia: "Sainteté, tout le monde nous dit qu'il est important d'aller à la
Messe le dimanche. Nous irions volontiers, mais souvent, nos parents ne nous
accompagnent pas, parce que le dimanche, ils dorment; le père et la mère d'un de
mes amis travaillent dans un magasin et, quant à nous, nous partons souvent pour
aller voir nos grands-parents. Pouvez-vous leur dire quelque chose pour qu'ils
comprennent qu'il est important d'aller ensemble à la Messe, chaque dimanche?"
Je pense que oui, naturellement, avec un grand amour, avec un grand respect pour
les parents qui, certainement, ont tant de choses à faire. Mais toutefois, avec
le respect et l'amour d'une fille, on peut dire: chère maman, cher papa, il
serait important pour nous tous, pour toi aussi, que nous rencontrions Jésus.
Cela nous enrichit, cela apporte un élément important dans notre vie. Ensemble
trouvons un peu de temps, nous pouvons trouver une possibilité. Peut-être là où
habite votre grand-mère peut-on trouver la possibilité. En un mot, je dirais,
avec un grand amour et respect pour les parents: Comprenez que cela n'est pas
important seulement pour moi, ce n'est pas uniquement les catéchistes qui le
disent, cela est important pour nous tous; et ce sera une lumière du dimanche
pour toute notre famille.
Alessandro: "A quoi sert-il d'aller à Messe et de recevoir la communion pour
la vie de tous les jours?"
Cela sert à trouver le centre de la vie. Nous la vivons au milieu de tant de
choses. Et les personnes qui ne vont pas à l'église ne savent pas que c'est
précisément Jésus qui leur manque. Ils sentent cependant qu'il manque quelque
chose dans leur vie. Si Dieu reste absent dans ma vie, si Jésus est absent de ma
vie, il me manque un guide, il me manque une amitié essentielle, il me manque
également une joie qui est importante pour la vie. La force aussi de grandir en
tant qu'homme, de surmonter mes vices et de mûrir humainement. Nous ne voyons
donc pas immédiatement l'effet d'être avec Jésus quand nous allons communier; on
le voit avec le temps. De même, au cours des semaines, des années, on ressent
toujours davantage l'absence de Dieu, l'absence de Jésus. C'est une lacune
fondamentale et destructrice. Je pourrais à présent facilement parler des pays
où l'athéisme a régné pendant des années; comment les âmes ont été détruites à
cause de cela, de même que la terre. Ainsi, nous pouvons voir qu'il est
important, je dirais même fondamental, de se nourrir de Jésus dans la communion.
C'est Lui qui nous donne la lumière, qui nous offre un guide pour notre vie, un
guide dont nous avons besoin.
Anna: "Cher Pape, peux-tu nous expliquer ce que voulait dire Jésus quand il a
dit aux gens qui le suivaient: "Je suis le pain de la vie"?"
Nous devons peut-être avant tout expliquer ce qu'est le pain. Nous avons
aujourd'hui une cuisine raffinée et riche d'aliments très divers, mais dans les
situations plus simples, le pain est la base de la nourriture et si Jésus
s'appelle le pain de la vie, le pain est, disons, le signe, une façon de résumer
toute la nourriture. Et comme nous avons besoin de nous nourrir physiquement
pour vivre, l'esprit, l'âme qui est en nous, la volonté ont aussi besoin de se
nourrir. En tant que personnes humaines, nous n'avons pas seulement un corps,
mais également une âme; nous sommes des personnes qui pensent avec une volonté,
une intelligence, et nous devons nourrir également l'esprit, l'âme, afin qu'elle
puisse mûrir, pour qu'elle puisse réellement atteindre sa plénitude. Donc, si
Jésus dit je suis le pain de la vie, cela veut dire que Jésus lui-même est cette
nourriture de notre âme, de l'homme intérieur dont nous avons besoin, parce que
l'âme aussi doit se nourrir. Et les éléments techniques, même si ils sont très
importants, ne suffisent pas. Nous avons précisément besoin de cette amitié de
Dieu, qui nous aide à prendre les décisions justes. Nous avons besoin de mûrir
humainement. En d'autres termes, Jésus nous nourrit afin que nous devenions
réellement des personnes mûres et que notre vie devienne bonne.
Adriano: "Saint-Père, on nous a dit qu'aujourd'hui, aura lieu l'adoration
eucharistique. Qu'est-ce que c'est? En quoi cela consiste-t-il? Peux-tu nous
l'expliquer? Merci."
Nous verrons tout de suite ce qu'est l'adoration et comment elle se déroule, car
tout est bien préparé: nous prierons, nous chanterons, nous nous agenouillerons,
nous nous présenterons ainsi devant Jésus. Mais, naturellement, ta question
exige une réponse plus approfondie: pas seulement comment se déroule
l'adoration, mais quel est son sens. Je dirais que l'adoration signifie
reconnaître que Jésus est mon Seigneur, que Jésus me montre le chemin à prendre,
me fait comprendre que je ne vis bien que si je connais la route qu'Il
m'indique. Adorer, c'est donc dire: "Jésus, je suis tout à toi et je te suis
dans ma vie, je ne voudrais jamais perdre cette amitié, cette communion avec
toi". Je pourrais également dire que l'adoration, dans son essence, est un
baiser à Jésus, dans lequel je dis: "Je suis à toi et je prie afin que toi
aussi, tu demeures toujours avec moi".
Paroles du Pape à
l’issue de la rencontre
Très chers garçons et filles, chers frères et
sœurs, à la fin de cette très belle rencontre, je ne trouve qu'un seul mot à
dire: merci.
Merci pour cette fête de la foi.
Merci pour cette rencontre entre nous et avec Jésus.
Et merci, naturellement, à tous ceux qui ont rendu cette fête possible: aux
catéchistes, aux prêtres, aux sœurs; à vous tous.
Je répète, pour finir, les paroles du début de chaque liturgie et je vous dis:
"Que la paix soit avec vous"; c'est-à-dire que le Seigneur soit avec vous, que
la joie soit avec vous et qu'ainsi, la vie soit belle.
Bon dimanche, bonne nuit et au revoir, tous ensemble, avec le Seigneur. Merci
beaucoup!