L'Évangile du jour et son
commentaire |
Deuxième
dimanche de Carême
Saint(s) du jour : St
Casimir (+ 1484)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,28-36
Et voici qu'environ huit jours après avoir prononcé ces paroles, Jésus prit
avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier.
Pendant qu'il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent
d'une blancheur éclatante.
Et deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Élie,
apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait se réaliser à
Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, se réveillant,
ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s'en allaient, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est
heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une
pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu'il disait.
Pierre n'avait pas fini de parler, qu'une nuée survint et les couvrit de son
ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu'ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui
que j'ai choisi, écoutez-le. »
Quand la voix eut retenti, on ne vit plus que Jésus seul.Les disciples
gardèrent le silence et, de ce qu'ils avaient vu, ils ne dirent rien à
personne à ce moment-là.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Théophane de Céramée (12e siècle), moine basiléen
Homélie sur la Transfiguration ; PG 132, 1021s (trad. cf Pèlerinage
patristique, DDB, p. 18s et coll. SO 39, Bellefontaine, p. 221)
« Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur
Père » (Mt 13,43)
L’heure de la Passion approchait… Or il ne fallait pas qu'à cette heure-là
les disciples se trouvent ébranlés dans leur esprit ; il ne fallait pas que
ceux qui, un peu plus tôt, avaient confessé par la voix de Pierre qu’il
était le fils de Dieu (Mt 16,16) aillent croire, en le voyant fixé à la
croix comme un coupable, qu’il était un simple homme. C’est pourquoi il les
a affermis par cette admirable vision.
Ainsi, quand ils le verraient trahi, en agonie, priant pour que soit
détourné de lui le calice de la mort et traîné dans la cour du grand-prêtre,
ils se souviendraient de la montée au Thabor et comprendraient que c'est de
son plein gré qu'il est livré à la mort… Quand ils verraient les coups et
les crachats sur sa face, ils ne seraient pas scandalisés, se remémorant son
éclat qui surpassait le soleil. Quand ils le verraient revêtu par dérision
du manteau de pourpre, ils se souviendraient que ce même Jésus avait été
vêtu de lumière sur la montagne. Quand ils le verraient crucifié sur le
gibet entre deux malfaiteurs, ils sauraient qu'il était apparu entre Moïse
et Élie comme leur Seigneur. Quand ils le verraient enseveli en terre comme
un mort, ils penseraient à la nuée lumineuse dont il avait été couvert.
Voilà donc un motif de la Transfiguration. Et peut-être y en a-t-il un autre
: le Seigneur exhortait ses disciples à ne pas tenter d'épargner leur propre
vie ; il leur disait : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à
lui-même, qu'il porte sa croix et me suive » (Mt 16,24). Mais renoncer à
soi-même et aller au-devant d'une mort honteuse, cela semble difficile ;
c’est pourquoi le Sauveur montre à ses disciples de quelle gloire seront
jugés dignes ceux qui auront imité sa Passion. La Transfiguration n'est rien
d'autre en effet que la manifestation par avance du dernier jour « où les
justes resplendiront en présence de Dieu » (Mt 13,43)
source: http://www.levangileauquotidien.org
Le
lundi de la 2è semaine de Carême
Saint(s) du jour : Ste Olive, martyre (9ème s.), St Jean-Joseph de la
Croix, o.f.m. (+ 1734)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,36-38
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne
serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée,
débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous
vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Soeurs
Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 65)
« Soyez miséricordieux comme votre Père »
Je suis habitée par le sentiment que sans cesse, partout, est revécue la
Passion du Christ. Sommes-nous prêts à participer à cette Passion ?
Sommes-nous prêts à partager les souffrances des autres, non seulement là où
domine la pauvreté mais aussi partout sur la terre ? Il me semble que la
grande misère et la souffrance sont plus difficiles à résoudre en Occident.
En ramassant quelqu'un d'affamé dans la rue, en lui offrant un bol de riz ou
une tranche de pain, je peux apaiser sa faim. Mais celui qui a été battu,
qui ne se sent pas désiré, aimé, qui vit dans la crainte, qui se sait rejeté
par la société, celui-là éprouve une forme de pauvreté bien plus profonde et
douloureuse. Et il est bien plus difficile d'y trouver un remède.
Les gens ont faim de Dieu. Les gens sont avides d'amour. En avons-nous
conscience ? Le savons-nous ? Le voyons-nous ? Avons-nous des yeux pour le
voir ? Si souvent, notre regard se promène sans se poser. Comme si nous ne
faisions que traverser ce monde. Nous devons ouvrir nos yeux, et voir.
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Le mardi
de la 2è semaine de Carême
Saint(s) du jour : Ste Colette de Corbie,
clarisse (+ 1447)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 23,1-12
Alors Jésus déclara à la foule et à ses disciples :
« Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.
Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez
pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas.
Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais
eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux
des phylactères très larges et des franges très longues ;
ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les
synagogues,
les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le
titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez
qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul
Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul
maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de
l'Église, co-patronne de l’Europe
Dialogues, ch. 4 (trad. Seuil 1953, p. 37 rev)
« Qui s’abaissera sera élevé »
[Dieu a dit à sainte Catherine :] Tu demandes à me connaître et à m'aimer,
moi, la Vérité suprême. Voici la voie pour qui veut arriver à me connaître
parfaitement et me goûter, moi la Vérité éternelle : ne sors jamais de la
connaissance de toi-même et, abaissée que tu seras dans la vallée de
l'humilité, c'est en toi-même que tu me connaîtras. C'est dans cette
connaissance que tu puiseras tout ce qui te manque, tout ce qui t'est
nécessaire. Nulle vertu n'a de vie en elle-même si elle ne la tire de la
charité ; or l'humilité est la nourrice et la gouvernante de la charité.
Dans la connaissance de toi-même tu deviendras humble, puisque tu y verras
que tu n'es rien par toi-même et que ton être vient de moi puisque je vous
ai aimés avant que vous n’ayez existé. C'est à cause de cet amour ineffable
que j'ai eu pour vous que, voulant vous re-créer de nouveau par la grâce, je
vous ai lavés et re-créés dans le sang répandu par mon Fils unique avec un
si grand feu d'amour.
Seul ce sang, lui seul, fait connaître la vérité à celui qui a dissipé la
nuée de l'amour-propre par cette connaissance de soi-même. C'est alors que,
dans cette connaissance de moi-même, l'âme s'embrase d'un amour ineffable,
et c'est à cause de cet amour qu'elle éprouve une douleur continuelle. Non
pas une douleur qui l'afflige ou la dessèche (loin de là, puisqu'au
contraire elle la féconde) mais parce qu'ayant connu ma vérité, ses propres
fautes, l'ingratitude et l'aveuglement du prochain, elle en ressent une
douleur intolérable. Elle ne s'afflige que parce qu'elle m'aime, car si elle
ne m'aimait pas elle ne s'affligerait pas.
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Le mercredi de la 2è semaine de Carême
Saint(s) du jour : Sts
Perpétue, Félicité, Sature, Saturnin, Révocat et Secondule, martyrs (+ 203)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,17-28
Au moment de monter à Jérusalem, Jésus prit à part les Douze et, pendant la
route, il leur dit :
« Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l'homme sera livré aux
chefs des prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort
et le livreront aux païens pour qu'ils se moquent de lui, le flagellent et
le crucifient, et, le troisième jour, il ressuscitera. »
Alors la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s'approcha de Jésus
avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Voilà mes deux fils :
ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton
Royaume. »
Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire
à la coupe que je vais boire ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. »
Il leur dit : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma
gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder ; il y a ceux pour qui ces
places sont préparées par mon Père. »
Les dix autres avaient entendu, et s'indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : les chefs des nations
païennes commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand sera
votre serviteur ;
et celui qui veut être le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Basile de Séleucie (?-vers 468), évêque
Sermon 24 ; PG 85, 282 s (trad. Orval)
« Ordonne que mes deux fils que voici siègent à ta droite et à ta gauche
dans ton Royaume »
Veux-tu voir la foi de cette femme ? Eh bien, considère le moment de sa
requête... La croix était prête, la Passion imminente, la foule des ennemis
déjà en place. Le Maître parle de sa mort, les disciples s'inquiètent :
avant même la Passion, ils frémissent à la simple évocation de celle-ci ; ce
qu'ils entendent les frappe de stupeur, le trouble les possède. A ce
moment-même, cette mère se détache du groupe des apôtres, et voilà qu'elle
demande le Royaume et réclame un trône pour ses fils.
Que dis-tu, femme ? Tu entends parler de croix, et tu demandes un trône ? Il
s'agit de la Passion, et tu désires le Royaume ? Laisse donc les disciples
tout à leur crainte et à leur souci du danger. Mais d'où peut bien te venir
de demander cette dignité ? Qu'est-ce qui, dans ce qui vient d'être dit et
fait, te porte à penser au Royaume ?...
--Je vois, dit-elle, la Passion, mais je prévois aussi la Résurrection. Je
vois la croix plantée, et je contemple le ciel ouvert. Je regarde les clous,
mais je vois aussi le trône... J'ai entendu le Seigneur lui-même dire : «
Vous siégerez vous aussi sur douze trônes » (Mt 19,28). Je vois l'avenir
avec les yeux de la foi.
Cette femme va jusqu'à devancer, me semble-t-il, les paroles du larron. Lui,
sur la croix, prononça cette prière : « Souviens-toi de moi dans ton Royaume
» (Lc 23,42). Avant la croix, elle a pris le Royaume comme objet de sa
supplication... Quel désir perdu dans la vision de l'avenir ! Ce que le
temps cachait, la foi le voyait.
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Le jeudi de la 2è semaine de Carême
Saint(s) du jour : St Jean
de Dieu (+ 1550)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 16,19-31
« Il y avait un homme riche, qui portait des vêtements de luxe et faisait
chaque jour des festins somptueux.
Un pauvre, nommé Lazare, était couché devant le portail, couvert de plaies.
Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ;
mais c'étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies.
Or le pauvre mourut, et les anges l'emportèrent auprès d'Abraham. Le riche
mourut aussi, et on l'enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; il leva les yeux et
vit de loin Abraham avec Lazare tout près de lui.
Alors il cria : 'Abraham, mon père, prends pitié de moi et envoie Lazare
tremper dans l'eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je
souffre terriblement dans cette fournaise. —
Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : Tu as reçu le bonheur pendant
ta vie, et Lazare, le malheur. Maintenant il trouve ici la consolation, et
toi, c'est ton tour de souffrir.
De plus, un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui
voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus,
on ne vienne pas vers nous.'
Le riche répliqua : 'Eh bien ! père, je te prie d'envoyer Lazare dans la
maison de mon père.
J'ai cinq frères : qu'il les avertisse pour qu'ils ne viennent pas, eux
aussi, dans ce lieu de torture !’
Abraham lui dit : 'Ils ont Moïse et les Prophètes : qu'ils les écoutent ! ¦
Non, père Abraham, dit le riche, mais si quelqu'un de chez les morts vient
les trouver, ils se convertiront.'
Abraham répondit : 'S'ils n'écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu'un
pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus.' »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Grégoire de Nazianze (330-390), évêque, docteur de l'Église
14ème homélie sur l’amour des pauvres, 38.40 (trad. bréviaire rev.)
« Un pauvre était couché devant sa porte »
« Heureux les miséricordieux, dit le Seigneur, ils obtiendront miséricorde.
» (Mt 5,7) La miséricorde n'est pas la moindre des béatitudes : « Heureux
qui comprend le pauvre et le faible », et aussi : « L'homme bon compatit et
partage », ailleurs encore : « Tout le jour, le juste a pitié, il prête »
(Ps 71,13;111,5;36,26). Faisons nôtre donc cette béatitude : sachons
comprendre, soyons bons.
Même la nuit ne doit pas arrêter ta miséricorde ; « ne dis pas : Reviens
demain matin et je te donnerai » (Pr 3,28). Qu'il n'y ait pas d'hésitation
entre ta première réaction et ta générosité... « Partage ton pain avec celui
qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri » (Is 58,7) et
fais-le de bon coeur. « Celui qui exerce la miséricorde, dit saint Paul,
qu'il le fasse avec joie » (Rm 12,8). Ton mérite est doublé par ton
empressement ; un don fait avec chagrin et par contrainte n'a ni grâce ni
éclat. C'est avec un coeur en fête, non en se lamentant, qu'il faut faire le
bien… « Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront
rapidement » (Is 58,8). Y a-t-il quelqu'un qui ne désire pas la lumière et
la guérison ?…
C'est pourquoi, serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers (Ga
4,7), tant que nous en avons l'occasion, visitons le Christ, nourrissons le
Christ, habillons le Christ, recueillons le Christ, honorons le Christ (cf
Mt 25,31s). Non seulement en l'invitant à table, comme quelques-uns l'ont
fait, ou en le couvrant de parfums, comme Marie Madeleine, ou en participant
à sa sépulture, comme Nicodème... Ni avec l'or, l'encens et la myrrhe, comme
les mages… Le Seigneur de l'univers « veut la miséricorde et non le
sacrifice » (Mt 9,13), notre compassion plutôt que « des milliers d'agneaux
engraissés » (Mi 6,7). Présentons-lui donc notre miséricorde par les mains
de ces malheureux gisant aujourd'hui sur le sol, afin que, le jour où nous
partirons d'ici, ils nous « introduisent aux demeures éternelles » (Lc
16,9), dans le Christ lui-même, notre Seigneur.
source: http://www.levangileauquotidien.org
Le
vendredi de la 2è semaine de Carême
Saint(s) du
jour : Ste Françoise Romaine, veuve (+ 1440), St Dominique Savio (+
1857)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 21,33-43.45-46
« Écoutez une autre parabole : Un homme était propriétaire d'un domaine ; il
planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit
une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en
voyage.
Quand arriva le moment de la vendange, il envoya ses serviteurs auprès des
vignerons pour se faire remettre le produit de la vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent
l'autre, lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d'autres serviteurs plus nombreux que les
premiers ; mais ils furent traités de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : 'Ils respecteront mon
fils.'
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : 'Voici l'héritier
: allons-y ! tuons-le, nous aurons l'héritage !'
Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.
Eh bien, quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons
? »
On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il
donnera la vigne en fermage à d'autres vignerons, qui en remettront le
produit en temps voulu. »
Jésus leur dit : « N'avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre
qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C'est là
l'oeuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux !
Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné
à un peuple qui lui fera produire son fruit.
Les chefs des prêtres et les pharisiens, en entendant ces paraboles, avaient
bien compris que Jésus parlait d'eux.
Tout en cherchant à l'arrêter, ils eurent peur de la foule, parce qu'elle le
tenait pour un prophète.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Grégoire de Nysse (vers 335-395), moine et évêque
3ème homélie sur le Cantique des Cantiques (trad. cf. Delhougne, p. 176 et
Canevet, Cerf 1992, p. 33)
Donner du fruit en Celui qui en a donné à la plénitude du temps
« Mon bien-aimé est une grappe de raisin de Chypre, dans la vigne d’En-Gaddi
» (Ct 1,14)… Cette grappe divine se couvre de fleurs avant la Passion et
verse son vin dans la Passion… Sur la vigne, la grappe ne montre pas
toujours la même forme, elle change avec le temps : elle fleurit, elle
gonfle, elle est achevée, puis, parfaitement mûre, elle va se transformer en
vin. La vigne promet donc par son fruit : il n'est pas encore mûr et à point
pour donner du vin, mais il attend la plénitude des temps. Toutefois, il
n'est pas absolument incapable de nous réjouir. En effet, avant le goût, il
charme l'odorat, dans l'attente des biens futurs, et il séduit les sens de
l'âme par les parfums de l'espérance. Car l'assurance ferme de la grâce
espérée devient jouissance déjà pour ceux qui attendent avec constance. Il
en est ainsi du raisin de Chypre qui promet du vin avant de le devenir : par
sa fleur -- sa fleur c'est l'espérance -- il nous donne l'assurance de la
grâce future…
Celui dont la volonté est en harmonie avec celle du Seigneur, parce qu'« il
la médite jour et nuit », devient « un arbre planté près d'un ruisseau, qui
donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt » (Ps 1,1-3).
C'est pourquoi la vigne de l'Époux, qui a pris racine dans la terre fertile
de Gaddi, c'est-à-dire dans le fond de l'âme, qui est arrosée et enrichie
par les enseignements divins, produit cette grappe fleurissante et épanouie
dans laquelle elle peut contempler son propre jardinier et son vigneron.
Bienheureuse cette terre cultivée dont la fleur reproduit la beauté de l'Epoux
! Puisque celui-ci est la lumière véritable, la vraie vie et la vraie
justice…et bien d'autres vertus encore, si quelqu’un, par ses oeuvres,
devient pareil à l'Époux, lorsqu’il regarde la grappe de sa propre
conscience, il y voit l'Epoux lui-même, car il reflète la lumière de la
vérité dans une vie lumineuse et sans tache. C'est pourquoi cette vigne
féconde dit : « Ma grappe fleurit et bourgeonne » (cf Ct 7,13). L'Epoux est
en personne cette vraie grappe qui se montre attachée au bois, dont le sang
devient une boisson de salut pour ceux qui exultent dans leur salut.
source: http://www.levangileauquotidien.org
Le samedi de la 2è semaine de Carême
Saint(s) du jour :
St Macaire de Jérusalem, évêque (+ 334)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 15,1-3.11-32
Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait
bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me
revient.' Et le père fit le partage de ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit
pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de
désordre.
Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et
il commença à se trouver dans la misère.
Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs
garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient
les porcs, mais personne ne lui donnait rien.
Alors il réfléchit : 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en
abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre
le ciel et contre toi.
Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes
ouvriers.'
Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son
père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le
couvrit de baisers.
Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne
mérite plus d'être appelé ton fils...'
Mais le père dit à ses domestiques : 'Vite, apportez le plus beau vêtement
pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.
Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons.
Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était
perdu, et il est retrouvé.' Et ils commencèrent la fête.
Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait.
Celui-ci répondit : 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le
veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé.'
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui
était sorti, le suppliait.
Mais il répliqua : 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans
avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec
des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !'
Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui
est à moi est à toi.
Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Macaire (?-405), moine en Égypte
Homélie 16 de la 3e collection (trad. SC 275, p.207)
Le retour du fils prodigue
Approchons-nous du Seigneur, de la porte spirituelle, et frappons pour qu'il
nous ouvre. Demandons à le recevoir lui-même, lui le pain de la vie (Jn
6,34). Disons-lui : « Donne-moi, Seigneur, le pain de la vie afin que je
vive, car je vais à ma perte, tenaillé par la famine du péché. Donne-moi le
vêtement lumineux du salut afin que je cache la honte de mon âme, car je
suis nu, privé de la puissance de ton Esprit et honteux de l'indécence de
mes passions » (Gn 3,10).
Et s'il te dit : « Tu avais un vêtement, qu'en as-tu fait ? » réponds-lui :
« Je me suis heurté à des brigands, ils m'ont dépouillé et laissé à
demi-mort, puis ils m'ont dévêtu et me l'ont pris (Lc 10,30s). Donne-moi des
sandales spirituelles, car les pieds de mon esprit sont transpercés par les
épines et les chardons (Gn 3,18) ; j'erre dans le désert et je ne peux plus
avancer. Donne la vue à mon coeur, afin que je voie de nouveau ; ouvre les
yeux de mon coeur, car mes ennemis invisibles m'ont aveuglé en me recouvrant
du voile de la ténèbre, et je ne peux plus contempler ton visage céleste et
tant désiré. Donne-moi l'ouïe spirituelle, car mon intelligence est sourde
et je ne peux plus entendre tes entretiens si doux et agréables. Donne-moi
l'huile d'allégresse (Ps 44,8) et le vin de la joie spirituelle, pour que je
l'applique sur mes blessures et puisse reprendre vie. Guéris-moi et
rends-moi la santé car mes ennemis, de redoutables brigands, m'ont laissé
étendu à demi-mort ».
Heureuse l'âme qui supplie avec persévérance et foi, comme indigente et
blessée, parce qu'elle recevra ce qu'elle demande ; elle obtiendra la
guérison et le remède éternels et elle sera vengée de ses ennemis, les
passions du péché.
source: http://www.levangileauquotidien.org
Troisième dimanche de Carême
Saint(s) du jour : St
Euloge de Cordoue, martyr (+ 859), Ste Rosine
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 13,1-9
A ce moment, des gens vinrent rapporter à Jésus l'affaire des Galiléens que
Pilate avait fait massacrer pendant qu'ils offraient un sacrifice.
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands
pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous
périrez tous comme eux.
Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu'elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de
Jérusalem ?
Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous
périrez tous de la même manière. »
Jésus leur disait encore cette parabole : « Un homme avait un figuier planté
dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n'en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron : 'Voilà trois ans que je viens chercher du
fruit sur ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le. A quoi bon le laisser
épuiser le sol ?'
Mais le vigneron lui répondit : 'Seigneur, laisse-le encore cette année, le
temps que je bêche autour pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir. Sinon, tu le couperas.' »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Cyprien (v.200-258), évêque de Carthage et martyr
Du bienfait de la patience, 3-5 ; PL 4, 624-625 (trad. Orval)
Imiter la patience de Dieu
Quelle grande patience que celle de Dieu !... Il fait naître le jour et se
lever la lumière du soleil à la fois sur les bons et sur les méchants (Mt
5,45) ; il arrose la terre de ses pluies, et personne n'est exclu de ses
bienfaits, si bien que l'eau est accordée indistinctement aux justes et aux
injustes. Nous le voyons agir avec une égale patience envers les coupables
et les innocents, les fidèles et les impies, ceux qui rendent grâce et les
ingrats. Pour eux tous, les temps obéissent aux ordres de Dieu, les éléments
se mettent à leur service, les vents soufflent, les sources jaillissent, les
moissons croissent en abondance, le raisin mûrit, les arbres regorgent de
fruits, les forêts verdissent et les prés se couvrent de fleurs... Bien
qu'il ait le pouvoir de la vengeance, il préfère patienter longtemps et il
attend et diffère avec bonté pour que, s'il était possible, la malice
s'atténue avec le temps et que l'homme...se tourne enfin vers Dieu, selon ce
qu'il nous dit lui-même en ces termes : « Je ne veux pas la mort de celui
qui meurt, mais plutôt qu'il revienne à moi et vive » (Éz 33,11). Et encore
: « Revenez à moi, revenez au Seigneur votre Dieu, car il est
miséricordieux, bon, patient et très compatissant » (Jl 2,13)...
Or Jésus nous dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait »
(Mt 5,48). Par ces paroles il nous montre que, fils de Dieu et régénérés par
une naissance céleste, nous atteignons le sommet de la perfection lorsque la
patience de Dieu le Père demeure en nous et que la ressemblance divine,
perdue par le péché d'Adam, se manifeste et brille dans nos actes. Quelle
gloire de ressembler à Dieu, quel grand bonheur que d'avoir cette vertu
digne des louanges divines !
source: http://www.levangileauquotidien.org
Eucharistie sacrement de la miséricorde
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