L'Évangile du jour et son
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Calendrier de l'année liturgique complété chaque semaine
Onzième
dimanche du temps ordinaire
Saint(s) du jour : Saint Hervé (VIème siècle)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 7,36-50.8,1-3
Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et
prit place à table.
Survint une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus
mangeait chez le pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de
parfum.
Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds, et ses larmes
mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les
couvrait de baisers et y versait le parfum.
En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : «
Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche,
et ce qu'elle est : une pécheresse. »
Jésus prit la parole : « Simon, j'ai quelque chose à te dire. - Parle,
Maître. »
Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait
cinq cents pièces d'argent, l'autre cinquante.
Comme ni l'un ni l'autre ne pouvait rembourser, il remit à tous deux leur
dette. Lequel des deux l'aimera davantage ? »
Simon répondit : « C'est celui à qui il a remis davantage, il me semble. —
Tu as raison », lui dit Jésus.
Il se tourna vers la femme, en disant à Simon : « Tu vois cette femme ? Je
suis entré chez toi, et tu ne m'as pas versé d'eau sur les pieds ; elle,
elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux.
Tu ne m'as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, elle n'a pas cessé
d'embrasser mes pieds.
Tu ne m'as pas versé de parfum sur la tête ; elle, elle m'a versé un parfum
précieux sur les pieds.
Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c'est à
cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu
d'amour. »
Puis il s'adressa à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. »
Les invités se dirent : « Qui est cet homme, qui va jusqu'à pardonner les
péchés ? »
Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t'a sauvée. Va en paix ! »
Ensuite Jésus passait à travers villes et villages, proclamant la Bonne
Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l'accompagnaient,
ainsi que des femmes qu'il avait délivrées d'esprits mauvais et guéries de
leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept
démons),
Jeanne, femme de Kouza, l'intendant d'Hérode, Suzanne, et beaucoup d'autres,
qui les aidaient de leurs ressources.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Ambroise (vers 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
La Pénitence, II, 8 (trad. SC 179, p. 175)
« Ta foi t’a sauvée. Va en paix »
« Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les
malades. » (Mt 9,12) Montre donc au médecin ta blessure, de façon à pouvoir
être guéri. Même si tu ne la montres pas, il la connaît, mais il exige de
toi que tu lui fasses entendre ta voix. Nettoie tes plaies avec tes larmes.
C'est ainsi que cette femme dont parle l'Évangile s'est débarrassée de son
péché et de la mauvaise odeur de son égarement ; c'est ainsi qu'elle s'est
purifiée de sa faute, en lavant les pieds de Jésus avec ses larmes.
Puisses-tu me réserver à moi aussi, Jésus, le soin de laver tes pieds, que
tu as salis tandis que tu marchais en moi !… Mais où trouverai-je l'eau vive
avec laquelle je pourrai laver tes pieds ? Si je n'ai pas d'eau, j'ai mes
larmes. Fais qu'en lavant tes pieds avec elles, je puisse me purifier
moi-même ! Comment faire en sorte que tu dises de moi : « Ses nombreux
péchés lui sont remis, parce qu'il a beaucoup aimé » ? J'avoue que ma dette
est considérable et qu'il m'a été « remis davantage », à moi qui as été
arraché au bruit des querelles de la place publique et aux responsabilités
du gouvernement pour être appelé au sacerdoce. Je crains, par conséquent,
d'être considéré comme un ingrat si j'aime moins, alors qu'il m'a été remis
davantage.
Je ne peux pas comparer à n'importe qui cette femme qui, a juste titre, a
été préférée au pharisien Simon qui recevait le Seigneur à déjeuner.
Cependant, à tous ceux qui veulent mériter le pardon, elle dispense un
enseignement en baisant les pieds du Christ, en les lavant avec ses larmes,
en les essuyant avec ses cheveux, en les oignant avec du parfum… Si nous ne
pouvons pas l’égaler, le Seigneur Jésus sait venir en aide aux faibles. Là
où il n’y a personne qui sache préparer un repas, amener du parfum, apporter
avec soi une fontaine d’eau vive (Jn 4,10), il vient lui-même.
source: http://www.levangileauquotidien.org
Le lundi
de la 11e semaine du Temps Ordinaire
Saint(s) du jour :
Saint Marc et Saint Marcellien, martyr (286)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,38-42
Vous avez appris qu'il a été dit : Oeil pour oeil, dent pour dent.
Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un
te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre.
Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui
encore ton manteau.
Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille
avec lui.
Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Silouane (1866-1938), moine orthodoxe
Écrits spirituels
« Ne pas riposter au méchant »
Il y a des hommes qui souhaitent à leurs ennemis et aux ennemis de l'Église
les peines et les tourments du feu éternel. Ils ne connaissent pas l'amour
de Dieu en pensant ainsi. Qui a l'amour et l'humilité du Christ pleure et
prie pour tout le monde.
Seigneur, de même que tu as prié pour tes ennemis, de même enseigne-nous par
ton Saint Esprit à les aimer et à prier pour eux avec des larmes. Ceci est
cependant bien difficile pour nous, pécheurs, si ta grâce n'est pas avec
nous !...
Si la grâce de l'Esprit Saint habite le coeur d'un homme, même en une mesure
infime, cet homme pleure pour tous les hommes ; il a plus encore pitié de
ceux qui ne connaissent pas Dieu ou qui lui résistent. Il prie pour eux jour
et nuit afin qu'ils se convertissent et reconnaissent Dieu. Le Christ priait
pour ceux qui le crucifiaient : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce
qu'ils font » (Lc 23,34). Etienne, lui aussi, priait pour ses persécuteurs
afin que Dieu ne leur impute pas ce péché... (Ac 7,60). Il faut prier pour
nos ennemis si nous voulons conserver la grâce, car celui qui n'a pas
compassion du pécheur n'a pas en lui la grâce du Saint Esprit. Louange et
grâce à Dieu et à sa grande miséricorde, car il nous a accordé, à nous
autres hommes, la grâce de l'Esprit Saint.
source: http://www.levangileauquotidien.org
Le mardi
de la 11e semaine de Pâques
Saint(s) du jour : Saint Romuald (1027)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,43-48
Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton
ennemi.
Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous
persécutent,
afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il
fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie
sur les justes et sur les injustes.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les
publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les
païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Hilaire (vers 315-367), évêque de Poitiers, docteur de l'Église
Sur Matthieu, IV, 27 (trad. SC 254, p. 149 rev.)
« Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait »
« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras
ton ennemi… » La Loi, en effet, exigeait l’amour du prochain et laissait la
liberté de haïr l’ennemi. La foi prescrit d'aimer ses ennemis. Par le
sentiment universel de la charité elle brise les mouvements de violence qui
sont dans l'esprit de l'homme, non seulement en empêchant la colère de se
venger, mais encore en l'apaisant jusqu'à nous faire aimer celui qui a tort.
Aimer ceux qui vous aiment appartient aux païens, et tout le monde a de
l'affection pour ceux qui nous en donnent. Le Christ nous appelle donc à
vivre en enfants de Dieu, et à imiter Celui qui, par l'avènement de son
Christ, accorde aux bons comme aux coupables le soleil et la pluie dans les
sacrements du baptême et de l'Esprit. Ainsi il nous forme à la vie parfaite
par ce lien d'une bonté envers tous, en nous appelant à imiter un Père dans
le ciel qui est parfait.
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Le mercredi de la 11e semaine du Temps Ordinaire
Saint(s) du jour : Saint Silvère, pape et martyr (+ 538), Nicolas
Cabasilas (+ 1391)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18
« Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d'agir devant les hommes
pour vous faire remarquer. Autrement, il n'y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant
toi, comme ceux qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les
rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare
: ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta
main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans
le secret : il te le revaudra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle :
quand ils font leurs prières, ils aiment à se tenir debout dans les
synagogues et les carrefours pour bien se montrer aux hommes. Amen, je vous
le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu
fais dans le secret : il te le revaudra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme ceux qui se donnent
en spectacle : ils se composent une mine défaite pour bien montrer aux
hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur
récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père
qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret
: il te le revaudra.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Edith Stein] (1891-1942), carmélite,
martyre, co-patronne de l'Europe
La Prière de l’Eglise (trad. Source cachée, Cerf 1999, p. 70)
« Ton Père voit ce que tu fais en secret »
Il n'est pas question de concevoir la prière intérieure, libre de toutes
formes traditionnelles, comme une piété simplement subjective et de
l'opposer à la liturgie, qui serait la prière objective de l'Église. Toute
prière véritable est prière de l'Eglise ; à travers toute prière véritable,
il se passe quelque chose dans l'Eglise et c'est l'Eglise elle-même qui prie
car c'est l'Esprit Saint vivant en elle qui, en chaque âme unique, «
intervient pour nous par des cris inexprimables » (Rm 8,26). Et voilà
justement la prière véritable, car « sans le Saint Esprit, personne n'est
capable de dire ‘ Jésus est le Seigneur ’ » (1Co 12,3). Que serait la prière
de l'Église si elle n'était pas l'offrande de ceux qui, brûlant d'un grand
amour, se donnent au Dieu qui est amour ?
Le don de soi à Dieu, par amour et sans limite, et le don divin en retour,
l'union pleine et constante, est la plus haute élévation du coeur qui nous
soit accessible, le plus haut degré de la prière. Les âmes qui l'ont atteint
sont en vérité le coeur de l’Eglise ; en elles vit l'amour de Jésus grand
prêtre. Cachées en Dieu avec le Christ (Col 3,3), elles ne peuvent que
rayonner dans d'autres coeurs l'amour divin dont elles sont remplies et
concourir ainsi à l'accomplissement de l'unité parfaite de Jésus tous en
Dieu, ce qui était et demeure le grand désir de Jésus.
source: http://www.levangileauquotidien.org
Le jeudi de la 11e semaine du Temps Ordinaire
Saint(s) du jour : St Louis de Gonzague, jésuite et confesseur (+
1591)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,7-15
Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'à
force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant
même que vous l'ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi :Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit
sanctifié.
Que ton règne vienne ;que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes, comme nous les avons remises nous-mêmes à ceux qui
nous devaient.
Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous
pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, à vous non plus votre Père ne
pardonnera pas vos fautes.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Cardinal Joseph Ratzinger [Pape Benoît XVI]
Der Gott Jesu Christi (trad. Le Dieu de Jésus Christ, Fayard 1977, p.29)
« Vous donc, priez ainsi : ‘ Notre Père…’ »
Sans Jésus nous ne savons pas ce qu'un « Père » est vraiment. C'est dans sa
prière que cela est devenu clair, et cette prière lui appartient
intrinsèquement. Un Jésus qui ne serait pas perpétuellement plongé dans le
Père, ou qui ne serait pas dans une permanente communication intime avec
lui, serait un être totalement différent du Jésus de la Bible et du
véritable Jésus de l'histoire. Sa vie part du noyau de la prière ; c'est à
partir d'elle qu'il a compris Dieu, le monde et les hommes…
Surgit alors une nouvelle question : cette communication… est-elle également
essentielle au Père qu'il invoque, de telle sorte que lui aussi serait
différent s'il n'était pas invoqué sous ce nom ? Ou bien cela
l'effleure-t-il sans pénétrer en lui ? La réponse est la suivante : il
appartient au Père de dire « Fils » comme il appartient à Jésus de dire «
Père ». Sans cette invocation, lui non plus ne serait pas lui-même. Jésus
n'a pas seulement un contact extérieur à lui ; il est partie prenante de
l'être divin de Dieu en tant que Fils. Avant même que le monde soit créé,
Dieu est déjà l'Amour du Père et du Fils. Et s'il peut devenir notre Père et
la mesure de toute paternité, c'est parce qu'il est lui-même Père de toute
éternité. Dans la prière de Jésus donc l'intériorité même de Dieu devient
visible ; nous voyons comment est Dieu. La foi au Dieu trinitaire n'est rien
d'autre que l'explication de ce qui se passe dans la prière de Jésus. Dans
cette prière, la Trinité apparaît dans toute sa clarté…
Etre chrétien signifie alors : participer à la prière de Jésus, entrer dans
son modèle de vie, c'est-à-dire dans son modèle de prière. Etre chrétien
signifie : dire avec lui « Père » et devenir ainsi enfant, fils de Dieu, --
Dieu -- dans l'unité de l'Esprit qui nous fait être nous-mêmes et par là
nous agrège à l'unité de Dieu. Etre chrétien signifie : regarder le monde à
partir de ce noyau, et par là devenir libre, plein d'espoir, décidé et
confiant.
source: http://www.levangileauquotidien.org
Le vendredi de la 11e
semaine du Temps Ordinaire
Saint(s) du jour : Saint Thomas More (+ 1535), Saint Paulin de Nole, évêque
(+ 431)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,19-23
« Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et la rouille
les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler.
Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où les mites et la rouille ne
dévorent pas, où les voleurs ne percent pas les murs pour voler.
Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.
La lampe du corps, c'est l'oeil. Donc, si ton oeil est vraiment clair, ton
corps tout entier sera dans la lumière ;
mais si ton oeil est mauvais, ton corps tout entier sera plongé dans les
ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres y
aura-t-il !
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de
l'Église
Sermon 123
« Faites-vous des trésors dans le ciel »
Toi, qu'es-tu ? riche ou pauvre ? Beaucoup me disent : je suis pauvre, et
ils disent vrai. Je vois des pauvres qui possèdent quelque chose ; j'en vois
qui sont complètement indigents. Mais en voici un chez qui abondent l'or et
l'argent -- oh ! s'il savait combien il est pauvre ! Il le reconnaîtra s'il
regarde le pauvre qui est près de lui. D'ailleurs quelle que soit ton
opulence, toi qui es riche, tu n'es qu'un mendiant à la porte de Dieu.
Voici l'heure de la prière… Tu fais des demandes ; la demande n’est-elle pas
un aveu de ta pauvreté ? En effet, tu dis : « Donne-nous aujourd'hui notre
pain de ce jour ». Toi donc qui demandes ton pain quotidien, es-tu riche ou
pauvre ? Et pourtant le Christ ne craint pas de te dire : « Donne-moi ce que
je t'ai donné. De fait, qu'as-tu apporté en venant en ce monde ? Tout ce que
tu as trouvé dans la création, c'est moi qui l'ai créé. Tu n'as rien
apporté, tu n'emporteras rien. Pourquoi ne me donnes-tu pas de ce qui est
mien ? Tu es dans l'abondance et le pauvre dans le besoin, mais remontez au
commencement de votre existence : tous deux vous êtes nés complètement nus.
Même toi, tu es né nu. Ensuite tu as trouvé ici-bas de grands biens ; mais
aurais-tu par hasard apporté quelque chose avec toi ? Je demande donc ce que
j'ai donné ; donne et je te rendrai.
« Tu m'as eu pour bienfaiteur ; rends-moi ton débiteur, à un taux élevé… Tu
me donnes peu, je te rendrai beaucoup. Tu me donnes les biens de ce monde,
je te rendrai les trésors du ciel. Tu me donnes des richesses temporelles,
je t'établirai sur des possessions éternelles. Je te rendrai à toi, quand
j’aurai pris possession de toi ».
source: http://www.levangileauquotidien.org
Le
samedi de la 11e semaine du Temps Ordinaire
Saint(s) du jour : Bse Christine de Stommelen (+ 1312), Sainte Audrey (Morte
en 679)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,24-34
Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l'un et
aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne
pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent.
C'est pourquoi je vous dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre
vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements.
La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les
vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne
font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit.
Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?
D'ailleurs, qui d'entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu
son existence ?
Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez
comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent
pas.
Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas
habillé comme l'un d'eux.
Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, qui est là aujourd'hui, et qui
demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes
de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : 'Qu'allons-nous
manger ?' ou bien : 'Qu'allons-nous boire ?' ou encore : 'Avec quoi nous
habiller ?'
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous
en avez besoin.
Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné
par-dessus le marché.
Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de
lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Séraphim de Sarov (1759-1833), moine russe
Entretien avec Motovilov (trad. DDB 1979, 1995 p. 181)
« Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné
par dessus le marché »
[Saint Séraphim et Motovilov se trouvent plongés dans une grande lumière et
une grande douceur. Séraphim lui dit :] Mon ami, les hommes ont été créés
pour que la grâce divine habite au plus profond de nous, dans notre coeur.
Le Seigneur a dit : « Le Royaume des cieux est au-dedans de vous » (Lc
17,21). Par le Royaume des cieux, il entend la grâce du Saint Esprit ; ce
Royaume de Dieu est en nous deux en ce moment. Le Saint Esprit nous illumine
et nous réchauffe ; il emplit l'air de ses parfums, réjouit nos sens et
abreuve nos coeurs d'une joie indicible. Nous expérimentons ce que dit
l’apôtre Paul : « Le Royaume de Dieu n'est pas le manger et le boire, mais
la justice, la paix et la joie, par l'Esprit Saint » (Rm 14,17)… Voilà, ami
de Dieu, quelle joie incomparable le Seigneur a daigné nous accorder. Voilà
ce que c'est que d'être « en la plénitude de l'Esprit Saint »… Humbles que
nous sommes, le Seigneur nous a remplis de la plénitude de son Esprit. Il me
semble qu'à partir de maintenant vous n'aurez plus à m'interroger sur la
façon dont se manifeste dans l'homme la présence de la grâce de l’Esprit
Saint…
Quant à nos états différents de moine et de laïc, ne vous en souciez pas.
Dieu recherche avant tout un coeur rempli de foi en lui et en son Fils
unique, en réponse à laquelle il envoie d'en haut la grâce de l'Esprit
Saint. Le Seigneur cherche un coeur rempli d'amour pour lui et pour le
prochain -- c'est là un trône sur lequel il aime s'asseoir et où il apparaît
dans la plénitude de sa gloire. « Fils, donne-moi ton coeur, et le reste, je
te le donnerai par surcroît » (Pr 23,26). Le coeur de l'homme est capable de
contenir le Royaume des Cieux. « Cherchez d'abord le Royaume des Cieux et sa
vérité, dit le Seigneur à ses disciples, et le reste vous sera donné en
plus, car Dieu votre Père sait que vous en avez besoin. »
source: http://www.levangileauquotidien.org
Nativité
de saint Jean Baptiste, solennité
Saint(s) du jour : Nativité de saint Jean-Baptiste (1er s.)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,57-66.80
Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un
fils.
Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa
miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils
voulaient le nommer Zacharie comme son père.
Mais sa mère déclara : « Non, il s'appellera Jean. »
On lui répondit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père comment il voulait l'appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Son nom est Jean.
» Et tout le monde en fut étonné.
A l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il
bénissait Dieu.
La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de
Judée on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient : « Que sera
donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L'enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert
jusqu'au jour où il devait être manifesté à Israël.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
COMMENTAIRE DU JOUR
Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de
l'Église
Sermon pour la naissance de Jean Baptiste ; Mai 109 ; PLS II, 497 (trad.
Quéré in L’Année en fêtes, Migne 2000, p. 507 rev.)
« Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30)
La naissance de Jean et celle de Jésus, puis leurs Passions, ont marqué leur
différence. Car Jean naît lorsque le jour commence à diminuer ; le Christ,
lorsque le jour se met à croître. La diminution du jour pour l'un est le
symbole de sa mort violente. Son accroissement pour l'autre, l'exaltation de
la croix.
Il y a aussi un sens secret que le Seigneur révèle…par rapport à ce mot de
Jean sur Jésus Christ : « Il faut qu'il croisse et que moi je diminue ».
Toute la justice humaine…avait été consommée en Jean ; de lui la Vérité
disait : « Parmi les enfants des femmes, il n'en est point surgi de plus
grand que Jean Baptiste » (Mt 11,11). Nul homme, donc, n'aurait pu le
dépasser ; mais il n'était qu'un homme. Or, en notre grâce chrétienne, on
nous demande de ne pas nous glorifier dans l'homme, mais « si quelqu'un se
glorifie, qu'il se glorifie dans le Seigneur » (2Co 10,17) : homme, en son
Dieu ; serviteur, en son maître. C’est pour cette raison que Jean s'écrie :
« Il faut qu'il croisse et que moi je diminue. » Bien sûr Dieu n'est ni
diminué ni augmenté en soi, mais chez les hommes, au fur et à mesure que
progresse la vraie ferveur, la grâce divine croît et la puissance humaine
diminue, jusqu'à ce que parvienne à son achèvement la demeure de Dieu, qui
est en tous les membres du Christ, et où toute tyrannie, toute autorité,
toute puissance sont mortes, et où Dieu est tout en tous (Col 3,11).
Jean l'évangéliste dit : « Il y avait la vraie lumière, qui éclaire tout
homme venant en ce monde » (1,9) ; Jean-Baptiste, lui, dit : « Nous avons
tous reçu de sa plénitude » (Jn 1,16). Lorsque la lumière, qui est en
elle-même toujours totale, s'accroît néanmoins en celui qui en est illuminé,
celui-là est diminué en lui-même lorsque s'abolit en lui ce qui était sans
Dieu. Car l'homme, sans Dieu, ne peut rien que pécher, et sa puissance
humaine diminue lorsque triomphe la grâce divine, destructrice du péché. La
faiblesse de la créature cède à la puissance du Créateur et la vanité de nos
affections égoïstes s'effondre devant l'universel amour, tandis que Jean
Baptiste du fond de notre détresse, nous crie la miséricorde de Jésus Christ
: « Il faut que lui grandisse et que moi je diminue ».
source: http://www.levangileauquotidien.org
Eucharistie sacrement de la miséricorde
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