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Catéchèse du mercredi 19 août
Thème:"
« Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin »
Mgr Jean-Claude BOULANGER, Evêque de Sées
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Thème : "Vivre dans le monde en véritables adorateurs de DIEU"
(extrait)
4) Devenir témoins de Celui que nous avons adoré.
« Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin »
dit l’Evangile.
Adorer, c’est d’abord accueillir une présence. Au moment de la Résurrection de Jésus, nous découvrons dans l’Evangile des scènes d’adoration. « Voici que Jésus vint à la rencontre des femmes… Elles s’approchent de lui et étreignent ses pieds en se prosternant devant lui » (Mt 28,9). De même, lorsque Jésus apparaît aux disciples en Galilée : « Quand ils le virent, ils se prosternèrent ; d’autres cependant doutèrent » (Mth 28,17). Ce geste d’adoration était réservé à Dieu seul : Il est le signe de leur foi au Fils de Dieu ressuscité.
Mais Jésus a voulu aussi demeurer parmi nous. Demeurer, c’est autre chose qu’une visite rapide. « Il me faut demeurer chez toi » dit Jésus à Zachée. (Luc 19,5). « Demeurez en moi comme je demeure en vous » dit Jésus à ses disciples (Jn 15,4). La présence dont parle Jésus c’est autre chose que faire acte de présence. Sa présence est le fruit de son Amour pour nous. Toute présence aimante suppose le don d’une vie. Et c’est ce que nous appelons la «
Présence Eucharistique
».
Nous ne parlons pas de proximité Eucharistique mais bien de Présence Eucharistique. « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jn 6,56). Communier à la personne de l’autre, c’est accueillir sa présence, sa vie, son amour. « Ceci est mon corps livré pour vous » dit Jésus, c’est-à-dire ma personne livrée pour vous, ma vie donnée pour vous. Mais le Christ Ressuscité se donne au cœur de l’homme à la mesure de sa capacité d’accueil. Encore faut-il devenir un cœur où le Seigneur puisse habiter. Il nous passer de l’émotion religieuse à la foi. Dieu vient mais c’est parfois au cœur même de la nuit. Pensons à la sœur de Lazare qui est effondrée par la mort de son frère. Marthe vient appeler Marie et lui dit : « Le Maître est là : Il t’appelle ». C’est parfois au cœur de la nuit de la vie qu’il nous faut oser aller à la rencontrer du Christ Ressuscité. C’est donc peu à peu que cette Présence Eucharistique, humble et discrète, nous transfigure et nous donne la force pour repartir comme les mages.
Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Quand on a accueilli la présence du Christ dans sa vie, le chemin n’est plus le même, la vie n’a plus la même saveur. Elle a pris du goût. Certains sont même capables de tout quitter pour suivre le Christ. Ils vous diront qu’ils ont découvert un véritable bonheur.
Quand on a accueilli le Christ dans sa vie, on a envie de le faire connaître aux autres, de partager sa joie avec d’autres. Nous devenons témoins de l’amour contemplé dans le Christ. En communiant à son corps, nous sommes invités à construire le Corps du Christ, à savoir l’Eglise. Nous ne sommes plus seuls. Comme les disciples d’Emmaüs qui retournent à Jérusalem, nous avons besoin de retrouver des frères et des sœurs qui ont vécu la même expérience. Pour vous les jeunes, c’est important de retrouver d’autres jeunes, de rencontrer une communauté qui vous accueille. Vous le savez bien,
un jeune chrétien isolé est un chrétien en danger.
Quand nous communions au Corps du Christ, nous nous souvenons que nous sommes invités à devenir ce que nous recevons, à la fois devenir des membres actifs du Corps du Christ mais aussi à faire de notre existence une vie Eucharistique.
L’Eucharistie construit le Corps du Christ à savoir l’Eglise. Mais l’Eucharistie construit aussi le Royaume de Dieu. Elle est faite pour le monde. Le Christ n’a pas réservé sa présence uniquement pour les chrétiens. Il veut être présent au cœur du monde. C’est en l’accueillant dans notre vie que nous le portons comme la Vierge Marie auprès de sa cousine Elisabeth lors de la Visitation. Il nous faut passer de l’Eucharistie à une vie Eucharistique, avons-nous dit. C’est toute notre vie qui révèle la présence du Christ au cœur du monde. C’est en donnant notre vie, en l’offrant jour après jour que nous en faisons un pain partagé, la vie du Christ ressuscité pour tous nos frères, les hommes. On ne croit qu’à des témoins qui osent donner leur vie. Seul celui qui offre ainsi sa vie féconde l’histoire. Il s’agit de devenir pour le monde d’aujourd’hui une présence aimante, offrante et adorante. Nous pouvons être de bonne volonté comme le jeune homme riche dans l’Evangile (Marc 10,21) mais la générosité et la bonne volonté ne suffisent pas. C’est en laissant poser sur nous le regard d’amour du Christ, c’est en accueillant sa vie dans l’Eucharistie et en le contemplant jour après jour que nous pourrons être témoins. « Pour les hommes, c’est impossible, dira Jésus, mais non pour Dieu, car tout est possible à Dieu » (Marc 10,27).
Durant ce temps de pèlerinage que représentent les J.M.J., posez-vous la question : Qu’est-ce qui doit changer dans notre vie pour que nous vivions dans le monde en véritable adorateurs de Dieu ? Comme le disait Charles de Foucauld : « Il s’agit de crier l’évangile sur les toits par toute notre vie ». Comment, par toute notre vie, nous allons être des témoins de l’Evangile en particulier pour les jeunes que nous côtoyons ?
Vous, les jeunes, je souhaite que ces J.M.J. vous permettent de devenir de véritables adorateurs en esprit et vérité à la suite des mages. N’oubliez pas que vous êtes aussi les sentinelles de l’Invisible, comme l’a souvent évoqué le Pape Jean-Paul II.
Que l’Esprit-Saint vous éclaire et que le Seigneur vous bénisse. Ayez confiance en Lui. Il a une préférence certaine pour les jeunes que vous êtes !
Mgr Jean-Claude BOULANGER
Evêque de Sées
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