Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Comment Benoît XVI a parlé de « la porte obscure de la mort »

Le 31 décembre 2022 - (E.S.M.) - Il nous a quittés, en ce matin du dernier jour de cette année 2022, après une brève agonie. Le texte qui suit, publié sur le site korazym.org, écrit hier, c’est de l’émotion pure.Sa mort à 95 ans est dans l’ordre des choses, mais elle nous perce le cœur parce qu’elle marque la fin d’une époque, pour nous tous.

Benoît XVI 

Comment Benoît XVI a parlé de « la porte obscure de la mort »

Le 31 décembre 2022 - E. S. M. - Impossible que Benoît XVI, un pape si semblable à un souffle de printemps, même s’il est émérite et vieux comme Mathusalem, puisse mourir. La blancheur de cette touffe de cheveux indisciplinée, plus immaculée que sa robe, nous l’imaginions émergeant à peine des draps, avec le nez minuscule et pointu de quelqu’un en fin de vie. C’est François hier – le successeur qui n’est pas jeune lui non plus et se déplace en fauteuil roulant – qui nous a conduits avec des mots délicats et terribles devant le minuscule géant bavarois qui se tient devant la grande énigme, où les caméras n’arrivent heureusement pas. Joseph Ratzinger, 95 ans, ne sera pas épargné par le passage de cette porte sombre, qui a jeté le Christ lui-même dans l’angoisse.

Cela s’est passé mercredi en fin de matinée, à la fin de l’audience générale habituelle. Le pape Bergoglio faisait ses adieux. Dans les premiers rangs de la salle Paul VI, des couples mariés souriants apparaissent sur l’écran après avoir reçu la bénédiction.

Francois lève ses yeux du papier. Il dit d’une voix apaisante, comme s’il n’entendait que les échos de chœurs angéliques : « Je voudrais vous demander à tous une prière spéciale pour le pape émérite Benoît, qui dans le silence soutient l’Église. (Je vous demande de) penser à lui, il est très malade, en demandant au Seigneur de le consoler, de le soutenir dans ce témoignage d’amour pour l’Église, jusqu’à la fin ».

Il ne parle pas de mort ou d’agonie. Non pas pour éviter la dureté du sort de tous, papes compris, mais parce que Benoît est encore en activité. Lui, avec ses maigres épaules et son regard captivant, doit accomplir sa tâche invisible « jusqu’au bout ». Pas une seconde de la vie de cet homme n’est inutile. Jusqu’à la fin, dans le silence, il s’épanouit comme un « témoignage d’amour pour l’Église ».
Je ne savais pas si je devais amputer les douces paroles de François sur l’objet de cet amour : l’Église. Aimer l’Église ? Mais qu’est-ce que cela a à voir avec notre travail quotidien de personnes post-modernes ? Ce mot (l’Église) semble s’éloigner de nous, l’enfermant dans des sacristies ankylosées, ce petit roitelet sans défense qu’est le pape, dont nous aimons penser qu’il est assis sur le banc, dans les jardins du Vatican, nous soutenant mystérieusement en perçant les murs léonins, les bureaucraties curiales, avec les yeux de son âme, et entrant ainsi dans nos maisons parfois joyeuses et plus souvent tributaires. Mon Dieu, mon Dieu, l’Église est un mystère, c’est Dieu-avec-nous, la compagnie de Jésus dans les soucis des heures importantes et des heures ennuyeuses, mais tout cela pour que chaque goutte de souffrance d’un enfant innocent ait un sens, ne se perde pas dans une canalisation en Ukraine ou dans un hôpital de la basse vallée du Pô.

En liant Benoît XVI à l’Église, François cherche à le faire remonter dans nos cœurs. Ce ne sont pas les appareils, les papiers qui s’empilent avec les notes pastorales, les rapports de commissions, dont les parties les plus importantes ne sont pas la simplicité de l’amour, la Croix et la Résurrection, mais sont des notes en marge, inscrites dans le corps comme une notice d’Aspirine, sur lesquelles les théologiens dogmatiques et moraux sont prêts à s’entredéchirer à propos des pouvoirs cléricaux, séculiers, de genre, etc. La simplicité de l’extinction d’une bougie, dans laquelle se concentre le destin de chacun, des puissants et des misérables, tous finalement pauvres.

Si vous ne l’avez pas deviné, je refuse ici fabriquer un ccoccodrillo précoce, comme on appelle dans le jargon l’article d’adieu préemballé, à retoucher avec des détails d’actualité de dernière minute. Je ne tombe pas dans le panneau. En d’autres occasions déjà, la voix s’était élevée d’un ami cardinal qui demandait des prières à travers le tam tam des réseaux sociaux pour le Pape émérite, désormais à son dernier souffle. Il n’y a aucun doute qu’il est en train de mourir. Chaque jour, l’huile de sa lampe à huile se consume inexorablement, mais des étincelles incandescentes jaillissent des murs silencieux du monastère Mater Ecclesiae, et elles ont un pouvoir mystérieux sur les choses invisibles. Dans ce petit bâtiment voulu par saint Jean-Paul II, qui se dresse modestement au sommet de la colline du Vatican, le pape bavarois, qui a renoncé au ministère pétrinien et au gouvernement de l’Église, vit depuis dix ans le fond de l’aventure d’un pauvre chrétien sans pouvoir, comme saint Célestin, qui l’a inspiré le 11 février 2013.

Depuis lors, il y étudie et prie comme dans une communauté monastique du désert sinaïtique. Il partage chaque instant avec le fidèle secrétaire Mgr Georg Gänswein et les quatre femmes qui – sans vœux ni consécrations religieuses, mais ayant prononcé les promesses de virginité, de pauvreté et d’obéissance, selon les règles des Memores Domini de Communion et Libération – passent le temps comme Marthe et contemplent comme Marie. Jusqu’à quand ? Jusqu’à la fin.

Comme il arrive aux grands qui se dépouillent de toute armure, les renégats de sacristie ont enfoncé leurs lances dans le flanc du vieux pape, ont chargé des avocats de mauvaise foi de lui enfoncer des clous et des calomnies dans les mains de pianiste mozartien, une, deux, trois, dix fois, sans cesse, avec une obsession diabolique. Il n’avait pas le droit de se taire, la recherche du martyre est un péché mortel d’orgueil, et à 94 ans et dix mois, dans son écriture microscopique, il a composé une extraordinaire « lettre personnelle », de frère à frères.

Il l’a envoyée le 8 février aux fidèles de l’archidiocèse de Munich & Freising. Il y avait été archevêque pendant cinq ans avant d’être appelé à Rome par Wojtyła ; il y était maintenant vilipendé comme le complice omertueux de prêtres prédateurs sexuels de mineurs. Il a démoli les accusations avec une clarté et une dureté dignes d’un diamant. Mais ce n’est pas pour cela que ce qui est écrit aujourd’hui nous apprend tant de choses sur lui et comment il est possible de franchir le seuil sombre sans être piétiné par la peur et la solitude. Dans le Cantique des Cantiques (8,6), il est écrit : « Fort comme la mort, l’amour ». Mais c’était l’Ancien Testament. Maintenant, dans la Résurrection, l’amour est plus fort que la mort.

                  Benoît XVI écrit, sans robe, sans vêtement, dans sa nudité de mortel né d’une femme :

« Bientôt, je serai face au juge ultime de ma vie. Même si, en regardant ma longue vie, j’ai beaucoup de raisons de craindre et d’avoir peur, j’ai néanmoins l’âme joyeuse parce que j’ai la ferme confiance que le Seigneur n’est pas seulement le juge juste, mais en même temps l’ami et le frère qui a déjà souffert lui-même de mes défauts et qui, par conséquent, en tant que juge, est en même temps mon avocat (Paraclet). En vue de l’heure du jugement, la grâce d’être chrétien devient claire pour moi. Être chrétien me donne la connaissance, et plus encore, l’amitié avec le juge de ma vie et me permet de franchir avec confiance la porte sombre de la mort. À cet égard, je me souviens constamment de ce que Jean raconte au début de l’Apocalypse : il voit le Fils de l’homme dans toute sa grandeur et tombe à ses pieds comme mort. Mais Lui, posant sa main droite sur lui, lui dit : « Ne crains pas ! C’est moi… » (cf. Ap 1, 12-17). Chers amis, c’est avec ces sentiments que je vous bénis tous ».

Il se fait tard, nous le savons, Pape Benoît, mais il reste toujours avec nous.

  Le pape Benoît XVI nous a quittés à l'âge de 95 ans

 

Sources : Benoit et moi -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 31.12.2022

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante