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La Conférence épiscopale de Grèce reçue par Benoît XVI
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ROME, lundi 30 octobre 2006 -
(E.S.M.) - Benoît XVI a reçu en fin de matinée les
prélats de la Conférence épiscopale de Grèce en conclusion de leur
visite Ad Limina.
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"Viendra vite le jour béni où nous pourrons rompre le Pain ensemble et boire
au même Calice" Benoît XVI, le 30.10.2006
La Conférence
épiscopale de Grèce reçue par le pape Benoît XVI
STATUT JURIDIQUE APPROPRIE POUR L'EGLISE EN GRECE
Le Pape a commencé son discours en parlant de l'important
flux de catholiques provenant des nations voisines, qui pose aux évêques et
au clergé grecs "de nouvelles conditions de services ministérial difficiles
à prévoir".
Tenant compte également de la diversité de langues et de
rites des fidèles, "il est plus important que jamais de développer un
dialogue constructif avec les autres épiscopats", et "de cette
confrontation, pourront être prises des décisions providentielles concernant
le choix des ministres sacrés nécessaires comme les ressources sur
lesquelles compter. Il est évident que les identités spécifiques seront à
prendre en compte mais sans y sacrifier la vie et les programmes des Eglises
que le Christ vous a confiées".
Le Saint-Père a demandé aux prélats
de "poursuivre tous les efforts faits pour la pastorale des vocations", d'un
côté en "cultivant avec attention les germes de vocations" et de l'autre "en
invitant les communautés chrétiennes à prier avec plus d'intensité". Il a
également demandé "de subvenir aux besoins spirituels des immigrés qui ont
trouvé dans votre pays un accueil digne et cordial, caractéristique de vos
concitoyens".
Benoît XVI a rappelé la nécessité "d'intensifier
la prière avec nos frères orthodoxes, qui sont la majorité de vos citoyens,
car viendra vite le jour béni où nous pourrons
rompre le Pain ensemble et boire au même Calice". Il a manifesté
le désir que, dans ce contexte, "soient toujours plus nombreuses les
perspectives d'un dialogue constructif entre l'Eglise Orthodoxe de Grèce et
l'Eglise Catholique et que se multiplient les initiatives communes d'ordre
spirituel, culturel et pratique. De plus, j'ai le plaisir de saluer S.B.
Christodoulos d'Athènes et de toute la Grèce" et par lui "j'entends saluer
également le Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe de Grèce et tous les
fidèles".
Le Pape Benoît XVI a affirmé que lors des conversations
avec les évêques grecs, il a constaté le souhait "que l'Etat définisse (à l'Eglise
Catholique) le droit d'avoir un statut juridique approprié et reconnu. A ce
sujet, comme vous le savez, un dialogue est en cours où le Siège Apostolique
ne figure pas comme principal protagoniste".
"Au-delà du dialogue -
a poursuivi le Pape - la persévérance est importante. Il n'est pas
nécessaire d'ajouter que l'Eglise Catholique ne recherche aucun privilège
mais veut seulement que soit reconnue son identité et sa mission qui lui
sont propres, afin de pouvoir apporter sa contribution au bien-être intégral
du noble peuple grec, dont vous êtes partie intégrante. Avec patience et
dans le respect des procédures légitimes, il sera possible d'aboutir, grâce
au travail de tous, à cette entente souhaitée".
Le Saint-Père a
conclu en rappelant les problèmes de nombreuses communautés qui "à cause des
déplacements internes des fidèles, se trouvent dispersées sur le territoire,
avec pour conséquence de graves difficultés à maintenir les rapports avec
les pasteurs respectifs. C'est également à la lumière de ces phénomènes que
se révèle toute l'importance de l'unité affective et effective entre vous,
évêques, grâce à la coordination interne toujours plus efficace".
Repères: Le métropolite orthodoxe Christodoulos,
archevêque d’Athènes et primat de l’Eglise orthodoxe grecque, a annoncé le
10.06.2006 que: "les préparatifs d’un
prochain voyage à Rome pour rencontrer le pape Benoît XVI sont en cours".
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Benoît XVI
Texte intégral du discours
du Saint Père:
Vénérés frères dans l'épiscopat,
Vous qui provenez d'une terre tant aimée de l'Apôtre des
Nations, je suis heureux de vous saluer à travers ses propres paroles: "Je
rends grâce à Dieu sans cesse à votre sujet pour la grâce de Dieu qui vous a
été accordée dans le Christ Jésus, car vous avez été comblés en lui de
toutes les richesses" (1 Co 4-5). Je suis heureux de vous accueillir
en tant que Successeur de Pierre, l'Apôtre auquel le Christ confia de façon
particulière la responsabilité de promouvoir l'unité de l'Eglise, l'Epouse
pour laquelle Il versa son sang sur la croix. La visite ad limina que
vous accomplissez constitue un événement d'une importance particulière dans
l'approfondissement de la communion qui, par la grâce de Dieu, existe entre
nous. Il s'agit d'un don de Dieu dont nous sommes conscients et dont nous
nous proposons d'être les gardiens fidèles.
Au cours des rencontres que j'ai eues avec chacun d'entre
vous, j'ai pu percevoir la préoccupation commune pour la rapide évolution de
la configuration de vos communautés. Les événements politiques et sociaux,
qui ont eu lieu dans la région où sont situées les Eglises qui vous sont
confiées, ont ouvert des questions pastorales qui exigent des solutions
urgentes. En particulier, l'afflux important de catholiques provenant des
Nations voisines présente, pour vous et pour votre clergé, de nouvelles
exigences de service ministériel auxquelles il n'est pas facile de répondre.
Je comprends donc vos préoccupations apostoliques à l'égard d'un troupeau
qui s'est accru et diversifié de manière importante, en raison de la
présence de fidèles de différentes langues et de différents rites. Je pense
que le développement d'un dialogue constructif avec les autres épiscopats
est plus que jamais opportun, précisément à la lumière de la nouvelle
situation. De cette confrontation découleront certainement des décisions
providentielles pour trouver aussi bien les saints ministres nécessaires,
que les ressources sur lesquelles compter. Certes, il faudra tenir compte du
respect des identités spécifiques, mais sans sacrifier pour cela la vie et
les programmes des Eglises que le Christ vous a confiées. Vous êtes les
Pasteurs du Peuple de Dieu sur la terre grecque: il ne s'agit pas seulement
d'un titre honorifique, mais d'une véritable responsabilité comprenant des
devoirs précis.
A cet égard, je vous exhorte cordialement à persévérer
dans vos efforts en vue de promouvoir la pastorale des vocations: il faut,
d'une part, cultiver avec soin les germes de vocation que Dieu continue de
placer dans le coeur des jeunes garçons et des jeunes filles également à
notre époque; d'autre part, il faudra inviter les communautés chrétiennes à
prier avec plus d'intensité le "Maître de la moisson", afin qu'il suscite de
nouveaux ministres et de nouvelles personnes consacrées pour
l'accomplissement adéquat des divers devoirs exigés par le Corps mystique du
Christ. Je souhaite quoi qu'il en soit que, avec un dévouement généreux de
la part de tous, on puisse, également dans la situation présente, répondre
aux besoins spirituels des nombreux immigrés qui ont trouvé un accueil digne
et cordial dans votre pays. Tel est le style caractéristique de votre
peuple, qui a su depuis toujours s'ouvrir à un contact constructif avec
les peuples voisins. Grâce également à cette prérogative innée, vous saurez
assurément identifier la juste approche dans le dialogue avec les autres
épiscopats catholiques des divers rites, afin d'organiser des fonctions
pastorales adéquates pour un témoignage évangélique fructueux sur votre
terre.
La Providence vous a placés en contact étroit avec nos
frères orthodoxes qui, par leur nombre, représentent la majorité de vos
concitoyens. Tous ont le désir profond de participer ensemble à l'unique
autel sur lequel on offre, sous les voiles du Sacrement, l'unique Sacrifice
du Christ! Nous voulons intensifier notre prière afin qu'arrive bientôt le
jour béni où il nous sera donné de partager ensemble le Pain et de boire
ensemble à la même Coupe, dans laquelle se trouve le prix de notre salut.
Dans ce contexte, je souhaite que s'ouvrent des perspectives toujours plus
grandes pour un dialogue constructif entre l'Eglise orthodoxe de Grèce et
l'Eglise catholique et que se multiplient les initiatives communes d'ordre
spirituel, culturel et pratique. J'ai également plaisir à adresser une
pensée bienveillante à Sa Béatitude l'Archevêque Christodoulos d'Athènes et
de toute la Grèce, en demandant au Seigneur de soutenir sa clairvoyance et
sa prudence dans l'accomplissement du service délicat qui lui a été confié
par le Seigneur. A travers lui, je voudrais saluer avec une profonde
affection le Saint Synode de l'Eglise orthodoxe de Grèce et tous les fidèles
qu'elle sert avec amour et dévouement apostolique. Je suis certain, vénérés
frères, que vous offrirez votre collaboration efficace au Conseil pontifical
pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens et aux membres du Collège
épiscopal de l'Eglise orthodoxe de Grèce pour favoriser des progrès
supplémentaires sur la voie de la pleine unité si désirée.
Dans les entretiens que j'ai eus avec vous, j'ai
également perçu vos désirs de voir défini, de la part de l'Etat, le droit de
posséder un statut juridique approprié et reconnu. Sur cette question est en
cours - comme vous le savez bien - un dialogue dans lequel le Siège
apostolique ne joue pas un rôle de premier plan. Il s'agit en effet d'un
sujet interne, auquel le Saint-Siège est toutefois très attentif, car il
désire une solution appropriée des problèmes en jeu, sur la base non
seulement de la législation locale en vigueur et des directives européennes,
mais également du droit international et de la pratique désormais consolidée
de relations bilatérales cordiales et fructueuses. Dans ce domaine, la
persévérance, outre le dialogue, est nécessaire. Il est inutile d'ajouter
que l'Eglise catholique ne recherche aucun privilège, mais qu'elle demande
uniquement de voir reconnue son identité et sa mission, afin de pouvoir
apporter de façon efficace sa contribution au bien-être intégral du noble
peuple grec, dont vous faites partie intégrante. Avec patience et dans le
respect des procédures légitimes, il sera possible de parvenir, grâce à
l'engagement de tous, à l'entente souhaitée.
Vénérés frères, avec
une profonde participation, j'ai appris de vos bouches les difficultés de
nombreuses communautés en raison des déplacements intérieurs des fidèles. Un grand nombre d'entre eux sont
dispersés sur le territoire, entraînant pour conséquence de graves
difficultés dans les rapports avec leurs pasteurs respectifs. C'est
également à la lumière de ces phénomènes que se révèle toute l'importance de
votre unité affective et effective, vous qui êtes Evêques, à travers une
coordination intérieure toujours plus efficace. L'analyse faite ensemble des
problèmes communs conduit à des solutions partagées et à un parcours
ecclésial, dans lequel chacun est appelé à offrir sa contribution aux
besoins de l'autre, afin d'édifier ensemble le Royaume de Dieu. Le devoir du
ministre de Dieu, en effet, est de faire tout ce qui est en son pouvoir afin
que les dons accordés par Dieu à chacun servent à l'édification de tous,
rendant ainsi gloire à l'unique Seigneur.
Très chers amis, l'Esprit du Christ vous a placés dans
l'Eglise comme Pasteurs et Maîtres. Ne craignez pas les difficultés, mais en
toute chose rendez grâce à Dieu, en coopérant avec lui pour le salut des
âmes. Soyez certains que la Providence ne vous abandonnera pas dans vos
efforts. De retour dans vos sièges respectifs, apportez mon salut cordial à
vos prêtres, aux religieux et à tous les fidèles, en les assurant de ma
prière fervente et de mon affection constante. Tandis que j'invoque sur
chacun l'intercession céleste de Marie, Reine des Apôtres, je vous donne,
ainsi qu'à tous ceux qui sont confiés à vos soins pastoraux, une Bénédiction
particulière, en gage des réconforts abondants du Seigneur.
Sources: Vatican: VIS (530) © Copyright 2006 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) - 30.10.2006 - BENOÎT XVI
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