Discours du pape Benoît XVI aux
évêques récemment nommés |
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Cité du Vatican, le 30 septembre 2008 -
(E.S.M.)
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Dans la matinée du samedi 20 septembre 2008, à Castel Gandolfo, le Pape
Benoît XVI a reçu en audience les évêques ordonnés au cours des deux
dernières années réunis pour le congrès organisé par la Congrégation pour
l'évangélisation des peuples. Nous publions ci-dessous le discours que le
Saint-Père a prononcé à cette occasion:
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Le pape Benoît XVI
s'adresse aux nouveaux évêques
Discours du pape Benoît XVI aux évêques récemment nommés
A l'image de saint Paul,
faire face aux persécutions et à la violence
Le 30 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Dans la matinée du samedi 20 septembre 2008, à Castel Gandolfo, le Pape
Benoît XVI a reçu en audience les évêques ordonnés au cours des deux
dernières années réunis pour le congrès organisé par la Congrégation pour
l'évangélisation des peuples. Nous publions ci-dessous le discours que le
Saint-Père a prononcé à cette occasion:
Très chers frères dans l'épiscopat!
C'est avec joie que je vous reçois à l'occasion du séminaire de formation
organisé par la Congrégation pour l'évangélisation des peuples. Je remercie
vivement le préfet, Monsieur le cardinal Ivan Dias, pour le salut fraternel
qu'il m'a adressé en votre nom à tous. Le congrès auquel vous participez se
situe au cours de l'Année paulinienne, que nous célébrons dans toute l'Église
avec l'intention d'approfondir la connaissance de l'esprit missionnaire et
de la personnalité charismatique de saint Paul, considéré par tous comme le
grand Apôtre des nations.
Je suis sûr que l'esprit de cet "enseignant des nations païennes, dans la
foi et la vérité" (1 Tm 2, 7; cf. 2 Tm 1, 11)
est désormais présent dans vos prières, vos réflexions et vos discussions,
et ne manquera pas d'éclairer et d'enrichir votre ministère pastoral et
épiscopal. Dans l'Homélie pour
l'inauguration de l'Année
Paulinienne, en commentant l'expression "maître
des païens", je notais comment cette parole s'ouvre sur l'avenir, en
projetant l'âme de l'Apôtre vers tous les peuples et toutes les générations.
Paul n'est pas simplement pour nous une figure du passé, que nous rappelons
avec vénération. Il est également notre maître, il est l'apôtre et
l'annonciateur de Jésus Christ pour nous aussi. Oui, il est notre maître et
nous devons apprendre de lui à regarder avec sympathie les peuples auprès
desquels nous sommes envoyés. Nous devons également apprendre de lui à
chercher dans le Christ la lumière et la grâce pour annoncer aujourd'hui la
Bonne Nouvelle; nous devons nous inspirer de son exemple pour parcourir
inlassablement les sentiers humains et géographiques du monde d'aujourd'hui,
en apportant le Christ à ceux qui lui ont déjà ouvert leur coeur et à ceux
qui ne le connaissent pas encore.
Votre vie de pasteurs ressemble sous de nombreux aspects à celle de l'Apôtre
Paul. Le champ de votre travail pastoral est très vaste et extrêmement
difficile et complexe. Géographiquement, vos diocèses sont, pour la plupart,
très étendus et souvent privés de voies et de moyens de communication. Cela
rend plus difficile l'accès à vos fidèles les plus éloignés du centre de vos
communautés diocésaines. De plus, le vent de la déchristianisation, de
l'indifférence religieuse, de la sécularisation et du relativisme des
valeurs s'abat sur vos sociétés, comme ailleurs, avec une violence toujours
plus grande. Cela crée un contexte face auquel les armes de la prédication
peuvent apparaître, comme dans le cas de Paul à Athènes, privées de la force
nécessaire. Dans beaucoup de régions, les catholiques sont une minorité,
parfois même très faible. Cela vous oblige à vous confronter avec d'autres
religions bien plus fortes et pas toujours accueillantes à votre égard.
Enfin,
les situations ne manquent pas dans lesquelles vous devez, en tant que
pasteurs, défendre vos fidèles face à la persécution et à des attaques
violentes.
N'ayez pas peur et ne vous découragez pas face à tous ces inconvénients,
même s'ils sont parfois pénibles, mais laissez-vous conseiller et inspirer
par saint Paul, qui dut beaucoup souffrir pour les mêmes raisons, comme nous
l'apprenons dans sa Deuxième Lettre aux Corinthiens. En parcourant les mers
et les terres, il subit des persécutions, des flagellations et même la
lapidation; il affronta les dangers du voyage, la faim, la soif, des jeûnes
fréquents, le froid et la nudité, il travailla inlassablement en vivant
jusqu'au bout sa préoccupation pour toutes les Églises (cf. Cor 11, 24sq.).
Il ne fuyait ni les difficultés ni les souffrances, parce qu'il était bien
conscient qu'elles font partie de la croix qu'il nous faut, en tant que
chrétiens, porter chaque jour. Il comprit jusqu'au bout la condition à
laquelle l'appel du Christ expose le disciple: "Si quelqu'un veut venir à ma
suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me
suive" (Mt 16, 24). Et pour cette raison, il recommandait à son fils
spirituel et disciple Timothée: "Souffre avec moi pour l'Évangile" (2 Tm 1,
8), lui indiquant de cette manière que l'évangélisation et sa réussite
passent à travers la croix et la souffrance. Il dit à chacun de nous:
"Souffre toi aussi avec moi pour l'Évangile". La souffrance nous unit au
Christ et à nos frères et exprime la plénitude de l'amour, dont la source et
l'épreuve suprême est cette même croix du Christ.
Paul en vint à cette conviction suite à l'expérience des persécutions qu'il
avait dû affronter dans sa prédication de l'Évangile; mais il avait
découvert par cette voie la richesse de l'amour du Christ et la vérité de sa
mission d'apôtre. Dans l'homélie d'inauguration de l'Année paulinienne, j'ai
dit à ce propos: "La vérité dont il avait fait l'expérience dans la
rencontre avec le Ressuscité méritait pour lui la lutte, la persécution, la
souffrance. Mais ce qui le motivait au plus profond, était d'être aimé par
Jésus Christ et le désir de transmettre cet amour aux autres". Oui, Paul fut
un homme "saisi" (Ph 3, 12) par l'amour du Christ et toutes ses actions et
ses souffrances ne s'expliquent qu'à partir de ce centre.
Très chers frères dans l'épiscopat! Vous êtes au début de votre ministère
épiscopal. N'hésitez pas à recourir à ce puissant maître de
l'évangélisation, en apprenant de lui comment aimer le Christ, comment vous
sacrifier au service des autres, comment vous identifier avec les peuples au
milieu desquels vous êtes appelés à prêcher l'Évangile, comment proclamer et
témoigner de sa présence de Ressuscité. Ce sont des leçons dont
l'apprentissage exige d'invoquer avec insistance l'aide de la grâce du
Christ. Dans ces lettres, Paul fait constamment appel à cette grâce. Vous
qui, en tant que successeurs des apôtres, êtes les continuateurs de la
mission de Paul dans l'annonce de l'Évangile aux nations, sachez vous
inspirez de lui pour comprendre votre vocation en étroite dépendance avec la
lumière de l'Esprit du Christ, conclut Benoît XVI. Il vous guidera sur les routes souvent
inaccessibles, mais toujours passionnantes, de la nouvelle évangélisation.
Que ma prière et mon affectueuse Bénédiction apostolique, que je donne à
chacun de vous et à tous les fidèles de vos communautés diocésaines, vous
accompagnent dans votre mission pastorale.
Synthèses
:
►
Ne vous découragez pas d'annoncer l'Évangile malgré
les persécutions
Texte
original du discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
©L'Osservatore Romano - 30 septembre 2008
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.09.2008 -
T/Benoît XVI - Évêques |