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Benoît XVI :"on attend du prêtre qu'il soit un expert dans la vie
spirituelle"
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ROME, le 30 septembre 2006 -
(E.S.M.) - Les paroles de la Doctrine, par l'abbé Nicolas
Bux et l’Abbé Salvatore Vitiello. «Le sécularisme actuel qui gagne
les agents de la mission chrétienne dans le monde». "D'un point de
vue spirituel, le monde dans lequel nous nous trouvons, souvent
marqué par l'indifférence religieuse, par un sécularisme fermé à la
transcendance, peut apparaître comme un désert aussi aride que celui
"grand et redoutable" (Dt 8, 15) Benoît XVI - Bari 29.05.05"
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L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu .
Benoît XVI
déclare: on attend du prêtre qu'il soit un expert dans la vie spirituelle
« Le
sécularisme actuel qui gagne les agents de la mission chrétienne dans le
monde »
« Il faut d’abord remplir le ventre, et ensuite seulement
on pourra parler du Christ ». C’est un peu le slogan qui se répand depuis
plusieurs décennies dans le milieu missionnaire, et qui a amené de nombreux
agents missionnaires à considérer que les fonds recueillis devaient soutenir
les œuvres sociales, avant et plus que l’œuvre de la
propagation de la foi. Cela va non seulement en sens contraire de ce
qui se passe en ces temps actuels, avec l’activité que de puissantes
centrales arabo-islamiques réalisent pour répandre la parole du coran en
Europe et dans le monde, en particulier dans ce qu’on appelle le Tiers-Monde
; mais surtout, cela va à l’opposé de ces paroles «
L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute
parole qui sort de la bouche de Dieu » (Math 4,4),
par lesquelles Jésus répond au tentateur, et de ces autres paroles « L’œuvre
de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’Il a envoyé » (Jn
6, 29), par lesquelles il répondit à ceux qui ne l’avaient pas
compris, après la multiplication des pains.
Et c’est pourquoi faire
rencontrer l’Homme Jésus est la raison fondamentale de la Mission de l’Eglise
dans le monde. Si les agents missionnaires, et en premier lieu ceux qui,
dans les pays, règlent la distribution des ressources matérielles que les
bons fidèles du Peuple de Dieu donnent avec générosité, ne mettent pas cela
au premier plan, ils ne sont pas différents des agents sociaux, et, à Dieu
ne plaise, des loups revêtus de peaux d’agneau dans la bergerie du Seigneur.
Et il n’y a pas que cela. Mais ils sont accusés de se servir à leurs propres
fins du besoin de tant de personnes qui sombrent dans la famine et dans
l’indigence : par le moyen du cheval de Troie des
œuvres sociales, faire passer le Christianisme (cf. l’encyclique «
Deus Caritas Est», n. 32-36).
Mère Teresa, en revanche, et cela est bien connu, tenait beaucoup à toujours
montrer Jésus à tous, comme la source de la charité, et a donné à ses Filles
le précepte de mettre en première place l’heure journalière d’adoration du
Saint-Sacrement, et toujours la prière pour toute action envers les pauvres
et les derniers.
Eh oui, la prière et
l’adoration : un missionnaire à genoux dans sa cabane devant le tabernacle
obtient beaucoup plus de conversions au Seigneur que toutes les œuvres
sociales et caritatives. Mais nous avons touché un point sensible :
la conversion. Sommes-nous sûrs que les œuvres missionnaires aient cela
comme but ? Ou bien qu’elles veulent tacitement laisser les choses dans
l’état où elles sont ? Mais la mission sert précisément à ne pas les laisser
dans l’ignorance du Christ. Mais à quoi sert alors de laisser sa maison, ses
frères et sa patrie pour engager sa vie ? Le Seigneur a demandé la
conversion au début de sa mission précisément : « Convertissez-vous et
croyez à l’Evangile » (Mc 1, 15).
Le
relativisme religieux en ces années, on le sait bien, a introduit chez les
missionnaires le doute sur la foi chrétienne : qui sert vraiment au salut.
Comme un ver rongeur, ce doute, quand il n’a pas amené un bon nombre à
quitter la mission, a entraîné des autres à la continuer, mais en la diluant
en œuvre sociale. Que Dieu ne permette pas que des ressources financières
soient utilisées pour cette œuvre anormale. Nous ne citerons pas tout le
Magistère conciliaire et pontifical, depuis «
AD GENTES
» jusque «
Redemptoris Missio » et «
DOMINUS JESUS
», qui appellent à présenter la mission de la diffusion de l’Evangile
pour le salut de l’humanité. Et voici l’autre parole : salut, c’est-à-dire
aider pour retrouver le sens de l’existence, que l’homme cherche souvent
sans le savoir. Et qu’un morceau de pain matériel ne suffit pas à donner.
Cette conscience est présente depuis les origines de l’Eglise dans l’Eucharistie
Dominicale. Saint Justin déclare : « Nous renouvelons toujours entre nous la
mémoire de ces choses et celles des nôtres qui possèdent (qui ont des
biens), secourent les indigents, et nous vivons toujours unis, et, dans
toutes nos offrandes, nous bénissons le Créateur de l’univers, par le Fils
Jésus-Christ et l’Esprit Saint. Et ceux qui sont dans l’abondance, et
veulent donner, donnent à discrétion ce que chacun veut donner, et tout ce
qui est recueilli est déposé auprès de celui qui préside ; et lui-même
apporte l’aide aux orphelins et aux veuves, et à ceux qui sont négligés, en
raison de leur maladie, ou pour d’autres raisons, et à ceux qui sont en
prison, et à ceux qui habitent là en qualité d’étrangers : en quelques
paroles, [il] devient fournisseur pour tous ceux qui sont dans le besoin »
(1° Apologie 65-67 ; PG 6, 429).
Aux prêtres de
Cracovie, Benoît XVI a déclaré, en guise d’avertissement : «
Des prêtres, les fidèles attendent une chose seulement
: qu’ils soient des spécialistes pour promouvoir la rencontre de l’homme
avec Dieu. On ne demande pas au prêtre d’être un expert en
économie, en construction de bâtiments, ou en politique.
On attend de lui qu’il soit un expert dans la vie
spirituelle » (Discours
intégral du pape Benoît XVI au Clergé
25 mai 2006).
Il serait bon que les missionnaires prêtres ne gèrent pas leurs finances,
mais, comme les Apôtres, qu’ils le fassent faire aux laïcs. Ce serait un
signe de la part de l’Eglise qui ne cesse de se réformer.
Sources: Vatican - AF
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.09.2006 - BENOÎT XVI |