Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Benoît XVI: "Jésus n’excluait personne de son amitié"

Rome, le 30 août 2006 - Benoît XVI a souligné le caractère "inadmissible" de l’attachement aux richesses obtenues de façon "malhonnête", dans sa catéchèse du 30 août. Le pape a aussi affirmé, que "Jésus n’excluait personne de son amitié".

Le pape Benoît XVI - Audience du 30.08.2006

Synthèse de la catéchèse de Benoît XVI: "Jésus n’excluait personne de son amitié"

Texte intégral (1)

L’attachement à des richesses malhonnêtes est inadmissible

Benoît XVI a souligné le caractère "inadmissible" de l’attachement aux richesses obtenues de façon "malhonnête", dans sa catéchèse du 30 août. Le pape a aussi affirmé, devant quelque 8'000 fidèles réunis dans la salle Paul VI au Vatican, que "Jésus n’excluait personne de son amitié", donnant en exemple la figure de l’apôtre Matthieu.

Quand le Christ appela Matthieu à le suivre, cela signifiait pour le publicain percepteur d’impôts “l’abandon de toute chose, surtout de ce qui lui garantissait une source sûre de revenu, même si souvent injuste et déshonorante“, a expliqué Benoît XVI dans sa catéchèse qui portait cette semaine sur la figure de l’apôtre et évangéliste. “Evidemment, Matthieu comprit que la familiarité avec Jésus ne lui permettait pas de persévérer dans des activités désapprouvées par Dieu“, a-t-il commenté, mentionnant le célèbre tableau de Caravage représentant L’appel de saint Matthieu alors qu’il était en train de compter son argent. Le tableau est abrité dans l’église romaine de Saint-Louis des Français. (1)

"On devine facilement l’application au présent: aujourd’hui aussi, l’attachement à des choses incompatibles avec la suite de Jésus, comme c’est le cas des richesses malhonnêtes, est inadmissible", a ainsi lancé le pape. “Matthieu se leva et le suivit! Dans ce "lever", il est légitime de lire le détachement d’une situation de péché avec l’adhésion consciente à une nouvelle existence“, a-t-il encore commenté. En effet, dans la société de l’époque, les publicains étaient considérés comme impurs et pécheurs.

Les apôtres, de "rang social bas"

"Jésus n’exclut personne de son amitié", a aussi affirmé Benoît XVI, se fondant sur les Evangiles. Ceux-ci racontent que le Christ appelle souvent ses apôtres parmi les personnes de “rang social bas“, alors qu’ils sont “en train de faire leur travail ordinaire“, de pécheur ou de percepteur d’impôt, par exemple. “Dans la figure de Matthieu, les Evangiles font apparaître un véritable paradoxe: celui qui est apparemment loin de la sainteté peut devenir un modèle de l’accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser transparaître les effets merveilleux dans son existence“, a ajouté le pape. “Ecoutons le message de Matthieu et méditons-le afin d’apprendre, comme lui, à nous lever et à suivre Jésus complètement“, a-t-il conclu en improvisant quelques mots.

Dans ses messages en différentes langues, le pape a particulièrement salué les séminaristes de l’archidiocèse de Lyon, accompagnés par le cardinal Philippe Barbarin. Ce dernier, un peu plus tard, a présenté au souverain pontife l’ensemble des candidats au sacerdoce. Le pape a aussi salué un pèlerinage oecuménique provenant d’Athènes. Benoît XVI s’est finalement adressé aux jeunes, aux malades et aux jeunes époux, leur donnant en exemple saint Jean-Baptiste, dont le martyre est fêté le 29 août.

Le pape Benoît XVI était arrivé vers 10h de Castel Gandolfo. Depuis sa voiture décapotable, il avait salué les fidèles assemblés devant la salle Paul VI, puis ceux installés dans l’entrée avant de remonter l’allée centrale, embrassant des enfants et serrant les mains de nombreuses personnes. Quelque 8000 fidèles étaient réunis dans la salle Paul VI pour cette dernière audience générale du mois d’août. Le pape, accompagné de Mgr Georg Gaenswein, son secrétaire particulier de retour de vacances, avait l’air en forme. A l’issue de l’audience, il a salué chaleureusement quelques évêques et nonces lui offrant des cadeaux, ainsi que des personnes handicapées.

Texte intégral:

Chers frères et sœurs,

En poursuivant la série de portraits des douze Apôtres, que nous avons commencés il y a quelques semaines, nous nous arrêtons aujourd'hui sur Matthieu. En vérité, il est presque impossible de saisir sa figure de façon complète, car les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. Ce que nous pouvons faire cependant, ce n'est pas tant retracer sa biographie que le profil que l'Evangile nous transmet de lui.

Tout d’abord, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15; Ac 1, 13). Son nom juif signifie « don de Dieu ». Le premier Evangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise: « le publicain » (Mt 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l'homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite: « Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit: “Suis-moi”. L'homme se leva et le suivit » (Mt 9, 9). Marc (cf. 2, 13-17) et Luc (cf. 5, 27-30) racontent eux aussi l'appel de l'homme assis à son bureau de publicain, mais ils l'appellent « Lévi ». Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé ici, à Rome, dans l'église Saint-Louis-des-Français. Dans les Evangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît: dans le passage qui précède immédiatement le récit de l'appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (cf. Mt 9, 1-8; Mc 2, 1-12) et l'on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c'est-à-dire du Lac de Tibériade (cf. Mc 2, 13-14). On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément « au bord du lac » (Mt 4, 13), où Jésus était un hôte fixe dans la maison de Pierre.

Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Evangile, nous pouvons faire deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Evangiles parlent à la fois de « publicains et pécheurs » (Mt 9, 10; Lc 15, 1), de « publicains et de prostituées » (Mt 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (cf. Mt 5, 46: ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le « chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche » (Lc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux « voleurs, injustes, adultères » (Lc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait vient immédiatement à l’esprit : Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouvait à table dans la maison de Matthieu-Lévi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquente des compagnies peu recommandables, il fait cette déclaration importante: « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mc 2, 17).

La bonne annonce de l'Evangile consiste précisément en ceci : dans l'offrande de la grâce de Dieu au pécheur ! Ailleurs, dans la célèbre parabole du pharisien et du publicain montés au Temple pour prier, Jésus indique même un publicain anonyme comme exemple appréciable d'humble confiance dans la miséricorde divine: alors que le pharisien se vante de sa propre perfection morale, «le publicain... n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant: “Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis!”. Et Jésus commenta: « Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste. Qui s'élève sera abaissé; qui s'abaisse sera élevé » (Lc 18, 13-14). Dans la figure de Matthieu, les Evangiles nous proposent donc un véritable paradoxe: celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence. A ce propos, saint Jean Chrysostome formule une remarque significative: il observe que c'est seulement dans le récit de certains appels qu'est mentionné le travail que faisaient les appelés. Pierre, André, Jacques et Jean sont appelés alors qu'ils pêchent, Matthieu précisément alors qu'il lève l'impôt. Il s'agit de fonctions peu importantes — commente Jean Chrysostome — « car il n'y a rien de plus détestable que le percepteur d'impôt et rien de plus commun que la pêche » (In Matth. Hom.: PL 57, 363). L'appel de Jésus parvient donc également à des personnes de basse extraction sociale, alors qu'elles effectuent un travail ordinaire.

Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu répond immédiatement à l'appel de Jésus: « il se leva et le suivit ». La concision de la phrase met clairement en évidence la rapidité de Matthieu à répondre à l'appel. Cela signifiait pour lui l'abandon de toute chose, en particulier de ce qui lui garantissait une source de revenus sûrs, même si souvent injuste et peu honorable. De toute évidence, Matthieu comprit qu'être proche de Jésus ne lui permettait pas de poursuivre des activités désapprouvées par Dieu. On peut facilement appliquer cela au présent: aujourd'hui aussi, il n'est pas admissible de rester attachés à des choses incompatibles avec la « sequela » de Jésus, comme c'est le cas des richesses malhonnêtes. A un moment, Il dit sans détour: « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi » (Mt 19, 21). C'est précisément ce que fit Matthieu: il se leva et le suivit! Dans cette action de « se lever », il est légitime de lire le détachement d'une situation de péché et, en même temps, l'adhésion consciente à une nouvelle existence, droite, dans la communion avec Jésus.

Rappelons enfin que la tradition de l'Eglise antique s'accorde de façon unanime à attribuer à Matthieu la paternité du premier Evangile. Cela est déjà le cas à partir de Papia, évêque de Gerapoli en Phrygie, autour de l'an 130. Il écrit: « Matthieu recueillit les paroles (du Seigneur) en langue hébraïque, et chacun les interpréta comme il le pouvait » (dans Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. III, 39, 16). L'historien Eusèbe ajoute cette information: « Matthieu, qui avait tout d'abord prêché parmi les juifs, lorsqu'il décida de se rendre également auprès d'autres peuples, écrivit dans sa langue maternelle l'Evangile qu'il avait annoncé ; il chercha ainsi à remplacer par un écrit, auprès de ceux dont il se séparait, ce que ces derniers perdaient avec son départ » (Ibid., III, 24, 6). Nous ne possédons plus l'Evangile écrit par Matthieu en hébreu ou en araméen, mais, dans l'Evangile grec que nous possédons, continuons à entendre encore, d'une certaine façon, la voix persuasive du publicain Matthieu qui, devenu Apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu et écoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le sans cesse pour apprendre nous aussi à nous lever et à suivre Jésus avec détermination.

© Copyright du texte original en italien : Libreria editrice vaticana

(1) Pour visualiser le tableau cité par le pape:  L'appel de st Matthieu

Jésus tend la main vers un homme. Son geste rappelle celui de la Création de l'homme peint par Michel-Ange pour la chapelle Sixtine.

Pierre fait u geste identique mais avec moins d'assurance, comme s'il fallait qu'il apprenne encore comment appeler à la manière de Jésus. Son autre man tient un bâton : il marche à la suite de Jésus.

Le geste de Matthieu traduit son étonnement : c'est bien moi? Son autre main compte les pièces d'argent avec la main de son voisin : ces deux mains donnent l'illusion d'appartenir au même personnage. Matthieu est partagé : quelle main suivre ?

Me laisser toucher par cette invitation silencieuse à me mettre mes mains au service de la mission de Jésus.

 

 

Eucharistie sacrement de la miséricorde 30.08.2006 - BENOÎT XVI

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante