Audience Générale de Benoît XVI :
Giuseppe Cafasso |
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Le 30 juin 2010
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(E.S.M.)
- Dans le sillage de l'Année sacerdotale, Benoît XVI a consacré
sa catéchèse de
l'audience
générale, tenue
Place St.
Pierre, à la
figure du saint
italien Giuseppe Cafasso.
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Le pape Benoît XVI
Audience Générale de Benoît XVI :
Giuseppe Cafasso
Synthèse
Le 30 juin 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Dans le sillage de l'Année sacerdotale, Benoît XVI a consacré sa
catéchèse de l'audience générale, tenue Place St. Pierre, à la figure du
saint italien Giuseppe Cafasso, à 150 ans de sa mort. Après des études de
philosophie et de théologie et, quatre mois après son ordination sacerdotale
en 1833, Joseph entra à l'internat ecclésiastique de Saint-François-d'Assise
de Turin pour se perfectionner en pastorale. Sa vie de prêtre, a dit le
Pape, fut celle d'un "vrai pasteur animé d'une riche vie intérieure et d'un
grand zèle pastoral, fidèle à la prière, engagé dans les prédications, la
catéchèse, attentif à la célébration de l'eucharistie et au ministère de la
confession, conformément au modèle incarné par saint Charles Borromée et
saint François de Sales et promu par le Concile de Trente".
"Saint Joseph Cafasso -a-t-il poursuivi- entreprit de réaliser ce modèle
dans la formation des jeunes prêtres pour que ceux-ci, à leur tour,
deviennent des formateurs d'autres prêtres, religieux et laïcs, en suivant
une chaîne aussi particulière qu'efficace". Le saint qui consacrait de
nombreuses heures à la confession, "avait un amour total pour le Seigneur,
une foi bien enracinée et soutenue par une prière profonde, prolongée et
vivante, ainsi qu'une charité sincère avec tous. Il connaissait la théologie
morale, mais tout aussi bien les situations et le cœur des gens dont il
avait pris la charge, comme le bon pasteur". Rappelant ensuite que saint
Jean Bosco le prit comme directeur spirituel de 1835 à 1860, Benoît XVI
précisa que Giuseppe Cafasso ne cessa jamais d'en être "un disciple à son
image et à sa ressemblance", et celui-ci à son tour ne manqua pas d'imiter
son maître... "dans les vertus humaines et sacerdotales, en le définissant
comme un modèle de vie sacerdotale. Mais il suivit ses attitudes
personnelles et sa vocation propre. Voilà un enseignement fondamental pour
tous ceux qui se consacrent à la formation et à l'éducation des jeunes
générations".
Le ministère de saint Joseph Cafasso fut aussi caractérisé par "une grande
attention aux plus faibles, en particulier aux prisonniers qui vivaient dans
des lieux inhumains et déshumanisant". Si, au début, le saint faisait de
"grandes prédications auxquelles assistait souvent toute la population
carcérale, le temps passant, il privilégia la catéchèse plus directe, menée
à terme au cours de rencontres et colloques plus personnels. Respectueux des
modes de vivre de chacun, il évoquait la vie chrétienne en parlant de la
confiance en Dieu, de l'adhésion à sa volonté, de l'utilité de la prière et
des sacrements dont la confession et la rencontre avec Dieu qui se fait
miséricorde infinie". Il mourut en 1860. En 1948, le Pape Pie XII le
proclama patron des prisons italiennes et en 1953, il le proposa comme
"modèle pour les prêtres engagés dans la confession et la direction
spirituelle". Benoît XVI a ensuite salué en différentes langues les
archevêques métropolitains qui ont reçu hier le Pallium et ceux qui les
accompagnaient.
Catéchèse du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
Nous avons depuis peu conclu l'Année sacerdotale : un temps de grâce, qui a
apporté et qui apportera des fruits précieux à l'Église ; une opportunité
pour rappeler dans la prière tous ceux qui ont répondu à cette vocation
particulière. Le saint curé d'Ars, ainsi que d'autres figures de saints
prêtres, véritables lumières dans l'histoire de l'Église, nous ont
accompagnés sur ce chemin, comme modèles et intercesseurs. Aujourd'hui,
comme je l'ai annoncé mercredi dernier, je voudrais en rappeler une autre,
qui se distingue du groupe des « saints sociaux » dans la ville de Turin du
XIXe siècle : il s'agit de saint Joseph Cafasso.
Il me semble approprié de rappeler son souvenir, car il y a précisément une
semaine était célébré le 150e anniversaire de sa mort, survenue dans le
chef-lieu piémontais le 23 juin 1860, à l'âge de 49 ans. En outre, il me
plaît de rappeler que le Pape Pie XI, le 1er novembre 1924, approuvant les
miracles pour la canonisation de saint Jean Marie Vianney, et publiant le
décret d'autorisation pour la béatification de Joseph Cafasso, rapprocha ces
deux figures de prêtres avec les paroles suivantes : « C'est avec une
disposition particulière et bénéfique de la Bonté Divine que nous avons
assisté à cette apparition, sur l'horizon de l'Église catholique, de
nouveaux astres, le curé d'Ars, et le vénérable serviteur de Dieu, Joseph
Cafasso. Ce sont précisément ces deux figures belles, chères et
providentiellement opportunes, qui devaient se présenter à nous aujourd'hui
; la figure du curé d'Ars, petite et humble, pauvre et simple, mais non
moins glorieuse, et l'autre, belle, grande, complexe et riche figure de
prêtre, maître et formateur de prêtres, le vénérable Joseph Cafasso ».
Il s'agit de circonstances qui nous offrent une occasion de connaître le
message, vivant et actuel, qui ressort de la vie de ce saint. Il ne fut pas
curé comme le curé d'Ars, mais il fut surtout formateur de curés et de
prêtres diocésains, et même de prêtres saints, parmi lesquels saint Jean
Bosco. Il ne fonda pas, comme les autres saints prêtres du XIXe siècle
piémontais, des instituts religieux, car sa « fondation » fut l'«
école de vie et de sainteté sacerdotale » qu'il réalisa, à travers l'exemple
et l'enseignement, dans l' « internat ecclésiastique de saint François
d'Assise » à Turin.
Joseph Cafasso naît à Castelnuovo d'Asti, le même pays que saint Jean Bosco,
le 15 janvier 1811. C'est le troisième de quatre enfants. La dernière, sa
sœur Marianne, sera la mère du bienheureux Giuseppe Allamano, fondateur des
branches masculines et féminines des missionnaires de la Consolata. Il naît
dans le Piémont du XIXe siècle, caractérisé par de graves problèmes sociaux,
mais également par de nombreux saints qui s'engageaient à y porter remède.
Ils étaient liés entre eux par un amour total pour le Christ et par une
profonde charité envers les plus pauvres : la grâce du Seigneur sait
diffuser et multiplier les semences de sainteté ! Joseph Cafasso fit ses
études secondaires et deux ans de philosophie au Collège de Chieri, et, en
1830, il passa au séminaire de théologie où, en 1833, il fut ordonné prêtre.
Quatre mois plus tard, il fit son entrée dans le lieu qui restera pour lui
l'« étape » unique et fondamentale de sa vie sacerdotale : l' «
internat ecclésiastique Saint François d'Assise » à Turin. Entré pour se
perfectionner dans le domaine de la pastorale, il y mit à profit ses dons de
directeur spirituel et son grand esprit de charité. L'internat, en effet,
n'était pas seulement une école de théologie morale, où les jeunes prêtres,
provenant surtout de la campagne, apprenaient à confesser et à prêcher, mais
il s'agissait également d'une véritable école de vie sacerdotale, où les
prêtres se formaient à la spiritualité de saint Ignace de Loyola et à la
théologie morale et pastorale du grand évêque saint Alphonse Marie de'
Liguori. Le type de prêtres que Joseph Cafasso rencontra à l'internat et que
lui-même contribua à renforcer - surtout comme recteur - était celui du
véritable pasteur avec une riche vie intérieure et un profond zèle dans le
soin pastoral : fidèle à la prière, engagé dans la prédication, dans la
catéchèse, dévoué à la célébration de l'Eucharistie et au ministère de la
Confession, selon le modèle incarné par saint Charles Borromée, par saint
François de Sales et promu par le Concile de Trente. Une heureuse expression
de saint Jean Bosco résume le sens du travail éducatif dans cette communauté
: « A l'internat, on apprenait à être prêtres ».
Saint Joseph Cafasso tenta de réaliser ce modèle dans la formation des
jeunes prêtres, afin que, à leur tour, ils deviennent des formateurs
d'autres prêtres, religieux et laïcs, selon une chaîne spéciale et efficace.
De sa chaire de théologie morale, il éduquait à être de bons confesseurs et
directeurs spirituels, préoccupés par le vrai bien spirituel de la personne,
animés par un grand équilibre pour faire sentir la miséricorde de Dieu et,
dans le même temps, un sens aigu et vif du péché. Les vertus principales de
Joseph Cafasso comme professeur étaient au nombre de trois, comme le
rappelle saint Jean Bosco : le calme, la sagesse et la prudence. Selon lui
la vérification de l'enseignement transmis se faisait par le ministère de la
confession, à laquelle il consacrait lui-même de nombreuses heures pas jour
; accouraient à lui des évêques, des prêtres, des religieux, des laïcs
éminents et des gens simples : il savait offrir à tous le temps nécessaire.
Il fut, par la suite, le sage conseiller spirituel d'un grand nombre d'entre
eux, qui devinrent des saints et fondateurs d'instituts religieux. Son
enseignement n'était jamais abstrait, uniquement basé sur les livres que
l'on utilisait à cette époque, mais il naissait de l'expérience vivante de
la miséricorde de Dieu et de la profonde connaissance de l'âme humaine
acquise au cours des longues heures passées au confessionnal et consacrées à
la direction spirituelle : il proposait en effet une véritable école de vie
sacerdotale.
Son secret était simple : être un homme de Dieu ; faire, dans les petites
actions quotidiennes, « ce qui peut conduire à la plus grande gloire de Dieu
et au bénéfice des âmes ». Il aimait de manière totale le Seigneur, il était
animé par une foi bien enracinée, soutenu par une prière profonde et
prolongée, il vivait une sincère charité à l'égard de tous. Il connaissait
la théologie morale, mais il connaissait tout autant les situations et le
cœur des gens, dont il prenait en charge le bien, comme le bon pasteur. Ceux
qui avaient la grâce d'être proches de lui en étaient transformés en autant
de bons pasteurs et en confesseurs de grande valeur. Il indiquait avec
clarté à tous les prêtres la sainteté à atteindre précisément dans le
ministère pastoral. Le bienheureux père Clemente Marchisio, fondateur des
Filles de Saint-Joseph, affirmait : « J'entrai à l'internat en étant un
grand gamin et une tête en l'air, sans savoir ce que voulait dire être
prêtre, et j'en ressortit tout à fait différent, pleinement conscient de la
dignité du prêtre ». Combien de prêtres forma-t-il au Pensionnat et
suivit-il ensuite spirituellement ! Parmi ces derniers - comme je l'ai déjà
dit - ressort saint Jean Bosco, dont il fut le directeur spirituel pendant
25 ans, de 1835 à 1860 : d'abord comme enfant de chœur, puis comme prêtre et
enfin comme fondateur. Tous les choix fondamentaux de la vie de saint Jean
Bosco eurent comme conseiller et guide saint Joseph Cafasso, mais de manière
bien précise : Joseph Cafasso ne tenta jamais de former en don Bosco un
disciple « à son image et ressemblance » et don Bosco ne copia pas
Joseph Cafasso : il l'imita assurément dans les vertus humaines et
sacerdotales - le définissant un « modèle de vie sacerdotale » - ,
mais en suivant ses propres inclinations personnelles et sa vocation
particulière ; un signe de la sagesse du maître spirituel et de
l'intelligence du disciple : le premier ne s'imposa pas au second, mais le
respecta dans sa personnalité et il l'aida à lire quelle était la volonté de
Dieu pour lui. Chers amis, c'est là un enseignement précieux pour tous ceux
qui sont engagés dans la formation et l'éducation des jeunes générations et
c'est aussi un fort rappel de l'importance d'avoir un guide spirituel dans
sa propre vie, qui aide à comprendre ce que Dieu attend de nous. Avec
simplicité et profondeur, notre saint affirmait : « Toute la sainteté, la
perfection et le profit d'une personne consiste à faire parfaitement la
volonté de Dieu (...). Nous serions heureux si nous parvenions à verser
ainsi notre cœur dans celui de Dieu, unir à ce point nos désirs, notre
volonté à la sienne au point de former un seul cœur et une seule volonté :
vouloir ce que Dieu veut, le vouloir de la manière, dans les délais, dans
les circonstances qu'Il veut et vouloir tout cela pour aucune autre raison
que parce que Dieu le veut ».
Mais un autre élément caractérise le ministère de notre saint : l'attention
pour les derniers, en particulier les détenus, qui à Turin au XIXe siècle
vivaient dans des lieux inhumains et déshumanisants. Même dans ce service
délicat, exercé pendant plus de vingt ans, il fut toujours un bon pasteur,
compréhensif et plein de compassion : des qualités perçues par les détenus,
qui finissaient par être conquis par cet amour sincère, dont l'origine était
Dieu lui-même. La simple présence de Joseph Cafasso faisait du bien : il
rassérénait, il touchait les cœurs endurcis par les événements de la vie et
surtout illuminait et ébranlait les consciences indifférentes. Pendant les
premiers temps de son ministère parmi les détenus, il avait souvent recours
aux grandes prédications qui arrivaient à toucher presque toute la
population des prisons. Au fil du temps, il privilégia la catéchèse
individuelle, faite pendant les entretiens et lors des rencontres
personnelles : respectueux de la situation de chacun, il affrontait les
grands thèmes de la vie chrétienne, en parlant de la confiance en Dieu, de
l'adhésion à sa volonté, de l'utilité de la prière et des sacrements, dont
le point d'arrivée est la confession, la rencontre avec Dieu qui s'est fait
pour nous miséricorde infinie. Les condamnés à mort furent l'objet de soins
humains et spirituels très particuliers. Il accompagna au supplice, après
les avoir confessés et leur avoir administré l'Eucharistie, 57 condamnés à
mort. Il les accompagnait avec un profond amour jusqu'au dernier souffle de
leur existence terrestre.
Il mourut le 23 juin 1860, après une vie entièrement offerte au Seigneur et
consumée pour son prochain. Mon prédécesseur, le vénérable serviteur de Dieu
le Pape Pie XII, le proclama patron des prisons italiennes le 9 avril 1948
et, avec l'exhortation apostolique Menti nostrae du 23 septembre 1950, il le
proposa comme modèle aux prêtres engagés dans la confession et dans la
direction spirituelle.
Chers frères et sœurs, que saint Joseph Cafasso soit un rappel pour tous à
intensifier le chemin vers la perfection de la vie chrétienne, la sainteté ;
il doit, en particulier, rappeler aux prêtres l'importance de consacrer du
temps au sacrement de la réconciliation et à la direction spirituelle, et
rappeler à tous l'attention que nous devons avoir envers ceux qui en ont le
plus besoin. Que nous aide l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie,
dont saint Joseph Cafasso était un grand dévot et qu'il appelait « notre
chère Mère, notre réconfort, notre espérance ».
(ZF10063004)
Synthèse de la catéchèse lue en français par le
Saint-Père
Chers Frères et Sœurs, nous venons de célébrer le 150eme anniversaire de la
mort de saint Joseph Cafasso. Né près d’Asti en 1811, ce prêtre piémontais
rejoint à Turin, quatre mois après son ordination à l’âge de 22 ans,
l’Internat ecclésiastique de Saint François d’Assise pour se perfectionner
en pastorale. Il ne quittera plus ce lieu où il deviendra professeur de
théologie morale et directeur spirituel, puis recteur. Animé d’une riche vie
intérieure et d’un grand zèle pastoral, il accompagna de nombreux prêtres,
parmi lesquels plusieurs saints et fondateurs dont Jean Bosco. Pendant 25
ans, il aida celui-ci à donner la réponse personnelle que le Seigneur
attendait de lui. Compétent en théologie morale, il acquit sa profonde
connaissance du cœur humain pendant les nombreuses heures passées au
confessionnal. Il développa aussi un apostolat très fécond auprès des
prisonniers dont beaucoup rencontrèrent à travers lui la miséricorde de
Dieu, ce qui lui valut plus tard le titre de patron des prisons italiennes.
Mort en 1860, le Pape Pie XII le proposa comme modèle à tous les prêtres qui
se consacrent à la confession et à la direction spirituelle.
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, particulièrement
ceux qui sont venus accompagner les nouveaux Archevêques métropolitains à
qui j’ai eu la joie de remettre le pallium. Je salue cordialement
Monseigneur Albert Le Gatt, Archevêque de Saint-Boniface, Monseigneur Samuel
Kleda, Archevêque de Douala, Monseigneur Joseph Atanga, Archevêque de
Bertoua, Monseigneur André-Joseph Léonard, Archevêque de Malines-Bruxelles,
Monseigneur Désiré Tsarahazana Archevêque de Toamasina et Monseigneur Pierre
Nguyen Van Nhon, Archevêque de Hanoï. Je vous donne avec affection, ainsi
qu’à tous les prêtres et aux fidèles de vos archidiocèses la Bénédiction
Apostolique, en gage de paix et de joie dans le Seigneur !
Texte original du
discours du Saint Père
►
L’UDIENZA GENERALE
Sources : www.vatican.va
20100630 (500)-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.06.2010 -
T/Benoît XVI
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