Dans l'Eglise, il n'y a pas de
banlieue, avait déclaré Benoît XVI |
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Cité du Vatican, le 30 mai 2008 -
(E.S.M.)
- L’exposition d’Illegio propose aux visiteurs de découvrir, dans
un petit village perdu dans la montagne, un miracle de beauté et de
sagesse humaine et chrétienne, à l’égal des plus grandes villes d’art.
"En réalité dans l'Eglise, il n'y a pas de banlieue", avait déclaré
Benoît XVI devant les jeunes réunis à Lorette.
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Gravure d’Albrecht Dürer
Dans l'Eglise, il n'y a pas de banlieue, avait déclaré Benoît XVI
Miracle à Illegio, petit village de montagne
Le miracle, c'est une magnifique exposition sur la Genèse, avec des
chefs-d'œuvre prêtés par les plus grands musées du monde et un dessin inédit
qui pourrait être de Michel-Ange. Dans un petit village des Alpes. Comme un
nouveau Mont Thabor
par Sandro Magister
ROMA, le 30 mai 2008 – Il y a un an, l’Apocalypse faisait l’objet d’une
exposition. Aujourd’hui, c’est au tour de la Genèse. Ou comment observer la
fin et le début du monde à travers le prisme de l’art, grâce à des dizaines
de chefs-d’œuvre prêtés par les musées les plus célèbres. Où donc? Là où
l’on s’y attend le moins: un petit village du nord de l’Italie de moins de
400 habitants, Illegio, perdu dans les Alpes Carniques, près de la frontière
autrichienne.
"Patmos aussi était un tout petit village, pourtant c’est là que saint Jean
a eu ses grandes visions", glisse le père Alessio Geretti, vicaire de la
paroisse et spécialiste de l’art, qui est à l’origine de cette entreprise
incroyable.
En 2007, l’exposition "Apocalypse, la dernière révélation" a attiré à
Illegio 130 000 visiteurs venant d’une bonne partie de l’Europe. Le succès a
été tel – même auprès de la critique – que le Vatican a demandé que
l’exposition soit transférée à Rome. C’est le Salon Sixte V qui lui a servi
d’écrin.
L’année précédente, une autre exposition avait été transférée – toujours
depuis Illegio – vers la Belgique. Accueillie par les Musées Royaux de
Bruxelles, elle était consacrée à saint Martin de Tours.
Désormais, les plus grands musées du monde ont inscrit dans leur carnet
d’adresses le Comitato di San Floriano, l’association organisatrice, nommée
ainsi en l’honneur du saint patron de ce village aujourd’hui célèbre.
L’exposition de cette année est intitulée "Genèse. Le mystère des origines".
Elle a été inaugurée le 11 mai et restera ouverte jusqu’au 5 octobre. La
présentation de l’exposition a eu lieu à Rome – tant sa renommée est grande
aujourd’hui – à l’ambassade d’Italie près le Saint-Siège, dans le palais
renaissance de la Villa Borromeo. Etaient présents le directeur des Musées
du Vatican, Antonio Paolucci, son prédécesseur Francesco Buranelli,
l’archevêque Gianfranco Ravasi, ministre de la Culture du Vatican, et le
jésuite allemand Heinrich Pfeiffer. Ce dernier a découvert l’une des
nouveautés de cette exposition: un dessin inédit attribué à Michel-Ange ou à
l’un de ses élèves ou imitateurs de l’époque, où figurent une esquisse de la
voûte de la Chapelle Sixtine et les études du bras d’Adam et de la main
d’Eve.
A Illegio, le visiteur peut admirer ce dessin dans une impressionnante
reconstitution architecturale et photographique de toute la voûte de la
chapelle Sixtine, qui constitue l’apogée de la Genèse dans l’histoire de
l’art.
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En plus de la Sixtine reconstituée, les soixante pièces de l’exposition
viennent des Musées du Vatican, de la Galerie des Offices de Florence, de la
Galerie de l’Académie de Venise, du Prado de Madrid, du Petit Palais de
Paris, de la Galerie Tretiakov de Moscou, du Musée des Beaux-Arts de
Budapest, du Musée Benaki d’Athènes, ou encore de Cologne, Varsovie,
Ljubljana, Barcelone, Manchester, d’Autriche, de Belgique et des Pays-Bas.
Les œuvres vont du IVe au XXe siècle. Ce sont des sarcophages
paléochrétiens, des icônes du Mont Athos, des bas-reliefs romans, des
miniatures gothiques, jusqu’à l’art du XXe siècle.
Il y a cette gravure d’Albrecht Dürer (voir ci-dessus) avec un Adam
semblable à l’Apollon du Belvédère, la perfection de la beauté de l’homme.
Il y a ce Jardin d’Eden peint par Jan Brueghel l’Ancien, avec nos ancêtres
qui disparaissent presque dans la nature exubérante. Il y a ce Dieu le Père
du Tintoret qui sort de derrière l’arbre et découvre Adam et Eve coupables,
égarés à cause du péché qu’ils ont commis. Il y a cette esquisse sculpturale
poignante d’Antonio Canova représentant nos ancêtres pleurant la mort de
leur fils Abel. Il y a le pinceau visionnaire de William Blake et son
Architecte du Monde utilisant son compas. Il y a ces jours de la Création
peints par Maurits Cornelis Escher, dans une fantaisie géométrique
postmoderne.
Les œuvres sont présentées de manière thématique et non chronologique.
L’exposition reprend le récit des Ecritures Saintes: le cosmos qui émerge du
chaos, l’homme fait à l’image et à la ressemblance de Dieu, le Jardin
d’Eden, le péché, l’harmonie brisée, les larmes, l’espérance de la
rédemption. Cette espérance est illustrée par un tableau de Lorenzo di Credi,
représentant l’Annonciation à côté de la création d’Eve.
Une dizaine d’œuvres montrent en revanche Adam et Eve dans des situations
qui ne figurent pas dans la Genèse. Dans l’iconographie des Eglises
d’Orient, par exemple, le Christ ressuscité – ayant brisé les portes de
l’enfer – les prend par la main et les conduit vers la lumière.
Bref, l’exposition d’Illegio propose aux visiteurs de découvrir, dans un
petit village perdu dans la montagne, un miracle de beauté et de sagesse
humaine et chrétienne, à l’égal des plus grandes villes d’art. "En réalité
dans l'Eglise, il n'y a pas de banlieue", avait déclaré Benoît XVI devant
les jeunes réunis à
Lorette.
"On pense à Bethléem et au Mont Thabor", ajoute le père Geretti,
organisateur de cette exposition. "Le Fils de Dieu n’est pas né dans la
capitale du monde mais dans un petit village. Par la suite, il a révélé sa
gloire sur une montagne, à ceux qui étaient montés avec lui. C’est justement
cela que nous voulons faire à Illegio, un tout petit village de montagne:
tourner notre regard vers le merveilleux dessein de Dieu sur l’homme et sur
le monde".
Sources : La chiesa.it
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.05.2008 -
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